"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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L'Évangile chronologique reconstitué ici reprend l'intégralité des textes des quatre évangélistes et les imbriquent seulement dans l'ordre chronologique indiqué dans Maria Valtorta. 

Nous avons fait disparaître les références aux versets et aux auteurs. Pour les reconstituer, on peut se reporter facilement au tableau des concordances établi par Adèle Plamondon.

Dans le texte ci-contre, un lien permet de retrouver le texte de Maria Valtorta correspondant aux versets lus. (cliquez sur que vous rencontrerez)

 

Évangile chronologique reconstitué
Diatessaron de Maria Valtorta
[1]


Volume 7

Tentative de couronnement de Jésus 

Les gens, voyant le signe miraculeux que Jésus avait fait, déclarèrent : "Cet homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde !"

Jésus se rendit compte qu’ils allaient venir l’enlever de force pour le faire roi. Il se retira donc de nouveau sur la colline, tout seul.

Les cousins de Jésus doutent encore de lui

Après cela, Jésus parcourut la Galilée; il ne voulait pas aller et venir en Judée, car les autorités juives cherchaient à le faire mourir.

La fête juive des Huttes était proche et les frères de Jésus lui dirent : "Pars d’ici et va en Judée, afin que tes disciples, eux aussi, voient les œuvres que tu fais. Personne n’agit en cachette s’il désire être connu. Puisque tu fais de telles œuvres, agis en sorte que tout le monde te voie".

En effet, ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

Jésus leur dit : "Le moment n’est pas encore venu pour moi. Pour vous, tout moment est bon. Le monde ne peut pas vous haïr, mais il a de la haine pour moi, parce que j’atteste que ses actions sont mauvaises. Allez à la fête, vous. Moi, je ne vais pas à cette fête, parce que le moment n’est pas encore arrivé pour moi".

Les dix lépreux

Après avoir dit cela, il resta en Galilée. Quand ses frères se furent rendus à la fête, Jésus y alla aussi, mais sans se faire voir, presque en secret.

Tandis que Jésus faisait route vers Jérusalem, il passa le long de la frontière qui sépare la Samarie et la Galilée. Il entrait dans un village quand dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils se tinrent à distance et se mirent à crier: Jésus, Maître, aie pitié de nous !

Jésus les vit et leur dit: Allez vous faire examiner par les prêtres. Pendant qu’ils y allaient, ils furent guéris.

L’un d’entre eux, quand il vit qu’il était guéri, revint sur ses pas en louant Dieu à haute voix. Il se jeta aux pieds de Jésus, le visage contre terre, et le remercia. Cet homme était Samaritain.

Jésus dit alors : "Tous les dix ont été guéris, n’est-ce pas ? Où sont les neuf autres ? Personne n’a-t-il pensé à revenir pour remercier Dieu, sinon cet étranger ?"

Puis Jésus lui dit : Relève-toi et va; ta foi t’a sauvé.

La fête des Tentes (Soukkot)

Les autorités juives le cherchaient pendant cette fête et demandaient : "Où donc est-il ?"

On discutait beaucoup à son sujet, dans la foule. "C’est un homme de bien" disaient les uns. "Non" disaient les autres, "il égare les gens".

Mais personne ne parlait librement de lui, parce que tous avaient peur des autorités juives.

Origine divine de l'enseignement de Jésus

La fête était déjà à moitié passée, quand Jésus se rendit au temple et se mit à enseigner.

Les Juifs s’étonnaient et disaient : "Comment cet homme en sait-il autant, lui qui n’a pas étudié ?"

Jésus leur répondit : "L’enseignement que je donne ne vient pas de moi, mais de Dieu qui m’a envoyé. Celui qui est disposé à faire ce que Dieu veut saura si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle en mon propre nom. L’homme qui parle en son propre nom recherche la gloire pour lui-même. Mais celui qui travaille à la gloire de celui qui l’a envoyé dit la vérité et il n’y a rien de faux en lui. Moïse vous a donné la loi, n’est-ce pas ? Mais aucun de vous ne la met en pratique. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ?"

La foule lui répondit : "Tu es possédé d’un esprit mauvais ! Qui cherche à te faire mourir ?"

Jésus leur répondit: "J’ai fait une seule œuvre et vous voilà tous étonnés ! Parce que Moïse vous a donné l’ordre de circoncire les garçons, bien que ce ne soit pas Moïse qui ait commencé à le faire, mais déjà nos premiers ancêtres, vous acceptez de circoncire quelqu’un même le jour du sabbat. Si vous pouvez circoncire un garçon le jour du sabbat pour que la loi de Moïse soit respectée, pourquoi êtes-vous irrités contre moi parce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Cessez de juger d’après les apparences. Jugez de façon correcte."

Jésus vient d'auprès de Dieu

Quelques habitants de Jérusalem disaient : "N’est-ce pas cet homme qu’on cherche à faire mourir? Voyez : il parle en public et on ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu qu’il est le Messie ? Mais quand le Messie apparaîtra, personne ne saura d’où il vient, tandis que nous savons d’où vient cet homme."

Jésus enseignait alors dans le temple. Il s’écria : "Savez-vous vraiment qui je suis et d’où je viens ? Je ne suis pas venu de moi-même, mais celui qui m’a envoyé est digne de confiance. Vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui et que c’est lui qui m’a envoyé."

Ils cherchèrent alors à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui, car son heure n’était pas encore venue.

Le départ prochain de Jésus

Dans la foule, cependant, beaucoup crurent en lui. Ils disaient : "Quand le Messie viendra, fera-t-il plus de signes miraculeux que n’en a fait cet homme ?"

Les Pharisiens apprirent ce que l’on disait à voix basse dans la foule au sujet de Jésus. Les chefs des prêtres et les Pharisiens envoyèrent alors des gardes pour l’arrêter.

Jésus déclara : "Je suis avec vous pour un peu de temps encore, puis je m’en irai auprès de celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, car vous ne pouvez pas aller là où je serai."

Les Juifs se demandèrent entre eux : "Où va-t-il se rendre pour que nous ne puissions pas le trouver ? Va-t-il se rendre chez les Juifs dispersés parmi les Grecs et apporter son enseignement aux Grecs ? Que signifient ces mots qu’il a dits : Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas, car vous ne pouvez pas aller là où je serai ?"

Promesse de l'eau vive

Le dernier jour de la fête était le plus solennel. Ce jour-là, Jésus, debout, s’écria : "Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son coeur, comme dit l’Écriture."

Jésus parlait de l’Esprit de Dieu que ceux qui croyaient en lui allaient recevoir. A ce moment-là, l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été élevé à la gloire.

Incertitude générale au sujet de Jésus

Après avoir entendu ces paroles, certains, dans la foule, disaient : "Cet homme est vraiment le Prophète!"

D’autres disaient: "C’est le Messie !" - "Mais" répliquaient d’autres, "le Messie pourrait-il venir de Galilée ? L’Écriture déclare que le Messie sera un descendant de David et qu’il viendra de Bethléem, le village où a vécu David."

La foule se divisa donc à cause de Jésus. Certains d’entre eux voulaient qu’on l’arrête, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes retournèrent auprès des chefs des prêtres et des Pharisiens qui leur demandèrent : "Pourquoi n’avez-vous pas amené Jésus ?"

Les gardes répondirent : "Jamais personne n’a parlé comme lui !"

"Vous êtes-vous laissé tromper, vous aussi ?" leur demandèrent les Pharisiens. "Y a-t-il un seul membre des autorités ou un seul des Pharisiens qui ait cru en lui ? Mais ces gens ne connaissent pas la loi de Moïse, ce sont des maudits !"

Nicodème était l’un des Pharisiens présents: c’est lui qui était allé voir Jésus quelque temps auparavant. Il leur dit: "Selon notre loi, nous ne pouvons pas condamner un homme sans l’avoir d’abord entendu et sans savoir ce qu’il a fait."

Ils lui répondirent : "Es-tu de Galilée, toi aussi ? Examine les Écritures et tu verras qu’aucun prophète n’est jamais venu de Galilée."

Ensuite, chacun s’en alla dans sa maison.

La femme adultère

Mais Jésus se rendit au mont des Oliviers. Tôt le lendemain matin, il retourna dans le temple et tous les gens s’approchèrent de lui. Il s’assit et se mit à leur donner son enseignement.

Les maîtres de la loi et les Pharisiens lui amenèrent alors une femme qu’on avait surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent devant tout le monde et dirent à Jésus : "Maître, cette femme a été surprise au moment même où elle commettait un adultère. Moïse nous a ordonné dans la loi de tuer de telles femmes à coups de pierres. Et toi, qu’en dis-tu?"

Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol.

Comme ils continuaient à le questionner, Jésus se redressa et leur dit : "Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre."

Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol. Quand ils entendirent ces mots, ils partirent l’un après l’autre, les plus âgés d’abord. Jésus resta seul avec la femme, qui se tenait encore devant lui.

Alors il se redressa et lui dit : "Eh bien, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ?"

" Personne, Maître" répondit-elle. "Je ne te condamne pas non plus" dit Jésus. "Tu peux t’en aller, mais désormais ne pèche plus."

Le juge inique et la veuve importune

Jésus leur dit ensuite cette parabole pour leur montrer qu’ils devaient toujours prier, sans jamais se décourager :

" Il y avait dans une ville un juge qui ne se souciait pas de Dieu et n’avait d’égards pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait fréquemment le trouver pour obtenir justice: Rends-moi justice contre mon adversaire, disait-elle. Pendant longtemps, le juge refusa, puis il se dit : Bien sûr, je ne me soucie pas de Dieu et je n’ai d’égards pour personne; mais comme cette veuve me fatigue, je vais faire reconnaître ses droits, sinon, à force de venir, elle finira par m’exaspérer."

Puis le Seigneur ajouta : "Écoutez ce que dit ce juge indigne ! Et Dieu, lui, ne ferait-il pas justice aux siens quand ils crient à lui jour et nuit ? Tardera-t-il à les aider ? Je vous le déclare : il leur fera justice rapidement. Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?"

Jésus lumière du monde

Jésus adressa de nouveau la parole à la foule et dit : "Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit aura la lumière de la vie et ne marchera plus jamais dans l’obscurité."

Les Pharisiens lui dirent : "Tu te rends témoignage à toi-même; ton témoignage est sans valeur."

Jésus leur répondit : "Même si je me rends témoignage à moi-même, mon témoignage est valable, parce que je sais d’où je suis venu et où je vais. Mais vous, vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais. Vous jugez à la manière des hommes; moi je ne juge personne. Cependant, s’il m’arrive de juger, mon jugement est valable, parce que je ne suis pas tout seul pour juger, mais le Père qui m’a envoyé est avec moi. Il est écrit dans votre loi que si deux personnes apportent le même témoignage, ce témoignage est valable. Je me rends témoignage à moi-même et le Père qui m’a envoyé témoigne aussi pour moi."

Ils lui demandèrent: "Où est ton Père ?" 

Jésus répondit : "Vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père."

de nouveau, le départ prochain de Jésus

Jésus leur dit encore : "Je vais partir; vous me chercherez, mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais."

Les Juifs se disaient : "Va-t-il se suicider, puisqu’il dit: Vous ne pouvez pas aller là où je vais ?"

Jésus leur répondit : "Vous êtes d’en bas, mais moi je viens d’en haut. Vous appartenez à ce monde, mais moi je n’appartiens pas à ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Car vous mourrez dans vos péchés si vous ne croyez pas que je suis qui je suis."

" Qui es-tu ?" lui demandèrent-ils.

Jésus leur répondit : "Celui que je vous ai dit depuis le commencement. J’ai beaucoup à dire et à juger à votre sujet. Mais j’annonce au monde seulement ce que j’ai appris de celui qui m’a envoyé; et lui, il dit la vérité." Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père.

Jésus leur dit alors : "Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous reconnaîtrez que je suis qui je suis; vous reconnaîtrez que je ne fais rien par moi-même: je dis seulement ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît."

Fils de Dieu, fils du diable

Tandis que Jésus parlait ainsi, beaucoup crurent en lui. Jésus dit alors aux Juifs qui avaient cru en lui : "Si vous restez fidèles à mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres."

Ils lui répondirent : "Nous sommes les descendants d’Abraham et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu nous dire : Vous deviendrez libres ?"

Jésus leur répondit : "Oui, je vous le déclare, c’est la vérité: tout homme qui pèche est un esclave du péché. Un esclave ne fait pas pour toujours partie de la famille, mais un fils en fait partie pour toujours. Si le Fils vous libère, vous serez alors vraiment libres. Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham. Mais vous cherchez à me faire mourir, parce que vous refusez mes paroles. Moi, je parle de ce que mon Père m’a montré, mais vous, vous faites ce que votre père vous a dit."

Ils lui répliquèrent: "Notre père, c’est Abraham."

"Si vous étiez vraiment les enfants d’Abraham" leur dit Jésus, "vous feriez les actions qu’il a faites. Mais maintenant, bien que je vous aie dit la vérité que j’ai apprise de Dieu, vous cherchez à me faire mourir. Abraham n’a rien fait de semblable ! Vous, vous faites les mêmes actions que votre père".

Ils lui répondirent : "Nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous avons un seul Père, Dieu."

Jésus leur dit : "Si Dieu était vraiment votre Père, vous m’aimeriez, car je suis venu de Dieu et je suis ici de sa part. Je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas ce que je vous dis ? Parce que vous êtes incapables d’écouter mes paroles. Vous avez pour père le diable et vous voulez faire ce que votre père désire. Il a été meurtrier dès le commencement. Il ne s’est jamais tenu dans la vérité parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Quand il dit des mensonges, il parle de la manière qui lui est naturelle, parce qu’il est menteur et père du mensonge. Mais moi je dis la vérité et c’est pourquoi vous ne me croyez pas. Qui d’entre vous peut prouver que j’ai péché ? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu. Mais vous n’êtes pas de Dieu et c’est pourquoi vous n’écoutez pas."

Les Juifs répondirent à Jésus: "N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu es possédé d’un esprit mauvais ?"

"Je ne suis pas possédé" répondit Jésus, "mais j’honore mon Père et vous, vous refusez de m’honorer. Je ne cherche pas la gloire pour moi-même. Il en est un qui la cherche pour moi et qui juge. Oui, je vous le déclare, c’est la vérité: celui qui obéit à mes paroles ne mourra jamais."

Les Juifs lui dirent : "Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé d’un esprit mauvais ! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis : Celui qui obéit à mes paroles ne mourra jamais. Abraham, notre père, est mort : penses-tu être plus grand que lui ? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ?"

Jésus répondit : "Si je me glorifiais moi-même, ma gloire ne vaudrait rien. Celui qui me glorifie, c’est mon Père. Vous dites de lui: Il est notre Dieu, alors que vous ne le connaissez pas. Moi je le connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais un menteur comme vous. Mais je le connais et j’obéis à ses paroles. Abraham, votre père, s’est réjoui à la pensée de voir mon jour; il l’a vu et en a été heureux."

Les Juifs lui dirent : "Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham ?"

Jésus leur répondit : "Oui, je vous le déclare, c’est la vérité: avant qu’Abraham soit né, je suis."

Ils ramassèrent alors des pierres pour les jeter contre lui. Mais Jésus se cacha et sortit du temple.

Guérison d'un aveugle-né à Siloé

En chemin, Jésus vit un homme qui était aveugle depuis sa naissance. Ses disciples lui demandèrent : "Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ?"

Jésus répondit : "Ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui. Pendant qu’il fait jour, nous devons accomplir les œuvres de celui qui m’a envoyé. La nuit s’approche, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde."

Après avoir dit ces mots, Jésus cracha par terre et fit un peu de boue avec sa salive; il frotta les yeux de l’aveugle avec cette boue et lui dit : "Va te laver la figure à la piscine de Siloé". -Ce nom signifie Envoyé - L’aveugle y alla, se lava la figure et, quand il revint, il voyait !

Ses voisins et ceux qui l’avaient vu mendier auparavant demandaient : N’est-ce pas cet homme qui se tenait assis pour mendier ?"

Les uns disaient : "C’est lui". D’autres disaient : "Non, ce n’est pas lui, mais il lui ressemble". Et l’homme disait : "C’est bien moi."

Ils lui demandèrent: "Comment donc tes yeux ont-ils été guéris ?"

Il répondit : "L’homme appelé Jésus a fait un peu de boue, il en a frotté mes yeux et m’a dit : Va à Siloé te laver la figure. J’y suis allé et, après m’être lavé, je voyais !"

Ils lui demandèrent : "Où est cet homme ?" - "Je ne sais pas" répondit-il.

On amena alors aux Pharisiens l’homme qui avait été aveugle. Or, Jésus avait fait de la boue et lui avait guéri les yeux un jour de sabbat. C’est pourquoi les Pharisiens, eux aussi, demandèrent à l’homme ce qui s’était passé pour qu’il voie maintenant. Il leur dit : "Il m’a mis un peu de boue sur les yeux, je me suis lavé la figure et maintenant je vois."

Quelques Pharisiens disaient : "Celui qui a fait cela ne peut pas venir de Dieu, car il n’obéit pas à la loi du sabbat." Mais d’autres répliquaient : "Comment un pécheur pourrait-il faire de tels signes miraculeux ?" Et ils étaient divisés entre eux.

Les Pharisiens demandèrent encore à l’aveugle guéri : "Et toi, que dis-tu de celui qui a guéri tes yeux ?" - "C’est un prophète" répondit-il.

Cependant, les chefs juifs ne voulaient pas croire qu’il avait été aveugle et que maintenant il voyait. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents pour les interroger. Ils leur demandèrent : "Est-ce bien là votre fils ? Affirmez-vous qu’il est né aveugle ? Que s’est-il donc passé pour qu’il voie maintenant ?"

Les parents répondirent: "Nous savons que c’est notre fils et qu’il est né aveugle. Mais nous ne savons pas ce qui s’est passé pour qu’il voie maintenant et nous ne savons pas non plus qui a guéri ses yeux. Interrogez-le : il est d’âge à répondre lui-même !"

Ils parlèrent ainsi parce qu’ils avaient peur des chefs juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de la synagogue toute personne qui affirmerait que Jésus est le Messie. Voilà pourquoi les parents dirent : "Il est d’âge à répondre, interrogez-le!"

Les Pharisiens appelèrent une seconde fois l’homme qui avait été aveugle et lui dirent : "Dis la vérité devant Dieu. Nous savons que cet homme est un pécheur."

Il répondit: "Je ne sais pas s’il est pécheur ou non. Mais je sais une chose : j’étais aveugle et maintenant je vois."

Ils lui demandèrent : "Que t’a-t-il fait ? Comment a-t-il guéri tes yeux ?"

"Je vous l’ai déjà dit" répondit-il, "mais vous ne m’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous me l’entendre dire encore une fois ? Peut-être désirez-vous, vous aussi, devenir ses disciples ?"

Ils l’injurièrent et dirent : "C’est toi qui es disciple de cet homme! Nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais lui, nous ne savons même pas d’où il vient !"

L’homme leur répondit : "Voilà bien ce qui est étonnant: vous ne savez pas d’où il vient et pourtant il a guéri mes yeux ! Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais qu’il écoute tout être qui le respecte et obéit à sa volonté. On n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait guéri les yeux d’une personne née aveugle. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire."

Ils lui répondirent: "Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance et tu veux nous faire la leçon ?" Et ils le chassèrent de la synagogue.

Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé. Il le rencontra et lui demanda : "Crois-tu au Fils de l’homme ?"

" Dis-moi qui c’est, Maître, répondit l’homme, pour que je puisse croire en lui."

Jésus lui dit : "Eh bien, tu le vois; c’est lui qui te parle maintenant."

"Je crois, Seigneur, dit l’homme." Et il se mit à genoux devant Jésus.

Jésus dit alors : "Je suis venu dans ce monde pour qu’un jugement ait lieu: pour que les aveugles voient et que ceux qui voient deviennent aveugles."

Quelques Pharisiens, qui se trouvaient près de lui, entendirent ces paroles et lui demandèrent : "Sommes-nous des aveugles, nous aussi ?"

Jésus leur répondit : "Si vous étiez aveugles, vous ne seriez pas coupables; mais comme vous dites : Nous voyons, vous restez coupables."

Le bon Pasteur

Jésus dit : "Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui n’entre pas par la porte dans l’enclos des brebis, mais qui passe par-dessus le mur à un autre endroit, celui-là est un voleur, un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Le gardien lui ouvre la porte et les brebis écoutent sa voix. Il appelle ses brebis chacune par son nom et les mène dehors. Quand il les a toutes fait sortir, il marche devant elles et les brebis le suivent, parce qu’elles connaissent sa voix. Mais elles ne suivront pas un inconnu; au contraire, elles fuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas sa voix."

Jésus leur raconta cette parabole, mais ses auditeurs ne comprirent pas ce qu’il voulait dire.

Jésus dit encore : "Oui, je vous le déclare, c’est la vérité : je suis la porte de l’enclos des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs, des brigands; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé; il pourra entrer et sortir, et il trouvera sa nourriture. Le voleur vient uniquement pour voler, tuer et détruire. Moi, je suis venu pour que les humains aient la vie et l’aient en abondance. Je suis le bon berger. Le bon berger est prêt à donner sa vie pour ses brebis. L’homme qui ne travaille que pour de l’argent n’est pas vraiment le berger; les brebis ne lui appartiennent pas. Il les abandonne et s’enfuit quand il voit venir le loup. Alors le loup se jette sur les brebis et disperse le troupeau. Voilà ce qui arrive parce que cet homme ne travaille que pour de l’argent et ne se soucie pas des brebis. Je suis le bon berger. Je connais mes brebis et elles me connaissent, de même que le Père me connaît et que je connais le Père. Et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas dans cet enclos. Je dois aussi les conduire; elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau avec un seul berger. Le Père m’aime parce que je donne ma vie, pour ensuite l’obtenir à nouveau. Personne ne me prend la vie, mais je la donne volontairement. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de l’obtenir à nouveau. Cela correspond à l’ordre que mon Père m’a donné."

Les Juifs furent de nouveau divisés à cause de ces paroles. Beaucoup d’entre eux disaient : "Il est possédé d’un esprit mauvais! Il est fou! Pourquoi l’écoutez-vous ?"

D’autres disaient : "Un possédé ne parlerait pas ainsi. Un esprit mauvais peut-il rendre la vue aux aveugles ?"

Le pharisien et le publicain

Jésus dit la parabole suivante à l’intention de ceux qui se croyaient justes aux yeux de Dieu et méprisaient les autres :

"Deux hommes montèrent au temple pour prier; l’un était Pharisien, l’autre collecteur d’impôts. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont voleurs, mauvais et adultères; je te remercie de ce que je ne suis pas comme ce collecteur d’impôts. Je jeûne deux jours par semaine et je te donne le dixième de tous mes revenus. Le collecteur d’impôts, lui, se tenait à distance et n’osait pas même lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : O Dieu, aie pitié de moi, qui suis un pécheur. Je vous le dis, ajouta Jésus, cet homme était en règle avec Dieu quand il retourna chez lui, mais pas le Pharisien. En effet, quiconque s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé."

La fête de la Dédicace (Hanoukka)

C’était l’hiver et l’on célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. Jésus allait et venait dans la galerie à colonnes de Salomon, au temple.

Les Juifs se rassemblèrent alors autour de lui et lui dirent : "Jusqu’à quand vas-tu nous maintenir dans l’incertitude? Si tu es le Messie, dis-le-nous franchement."

Jésus leur répondit: "Je vous l’ai déjà dit, mais vous ne me croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent en ma faveur. Mais vous ne croyez pas, parce que vous ne faites pas partie de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix; je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle, elles ne seront jamais perdues et personne ne les arrachera de ma main. Ce que mon Père m’a donné est plus grand que tout et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un".

Les Juifs ramassèrent de nouveau des pierres pour les jeter contre lui.

Jésus leur dit alors : "Je vous ai fait voir beaucoup d’œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me tuer à coups de pierres?"

Les Juifs lui répondirent : "Nous ne voulons pas te tuer à coups de pierres pour une œuvre  bonne, mais parce que tu fais insulte à Dieu : tu n’es qu’un homme et tu veux te faire Dieu !"

Jésus répondit : "Il est écrit dans votre loi que Dieu a dit: Vous êtes des dieux. Nous savons qu’on ne peut pas supprimer ce qu’affirme l’Écriture. Or, Dieu a appelé dieux ceux auxquels s’adressait sa parole. Et moi, le Père m’a choisi et envoyé dans le monde. Comment donc pouvez-vous dire que je fais insulte à Dieu parce que j’ai déclaré que je suis le Fils de Dieu ? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez au moins à ces œuvres afin que vous sachiez une fois pour toutes que le Père vit en moi et que je vis dans le Père."

Ils cherchèrent une fois de plus à l’arrêter, mais il leur échappa.

 



[1] Le Diatessaron est la fusion (compilation) des quatre Évangiles en un seul. Il a été fait pour la première fois par Tatien (vers 120 – après 173), un auteur syrien du IIème siècle.