Maria Valtorta
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Jeudi 12 octobre 1961.
La mort de Maria Valtorta.
(Dies natalis)

Cet article reprend des passages de À la rencontre de Maria Valtorta – Tome 1 – Sa vie, 2019, CEV.


(En librairie ou sur Internet).

 

 

 

Prière pour demander à Dieu la reconnaissance publique des vertus de Maria Valtorta.

O Dieu, Miséricorde infinie et éternelle, qui en Maria Valtorta, ton humble créature, a montré les merveilles de ton amour, glorifie ta fille qui a accepté de s’unir à la Passion de ton Fils jusqu'à la consommation totale dans un lit de douleur.

O Seigneur de bonté infinie que l'exemple de la vie de ta servante, son témoignage héroïque de la persévérance au don total, convertisse le cœur des pécheurs, allume l'amour chez les tièdes, et augmente la charité en tous.

O Seigneur qui avez uni au Christ, vrai Dieu et vrai homme, cette épouse crucifiée, Maria Valtorta, fait que la sainte Église reconnaisse ses vertus et sa mission et la donne à tous les fidèles comme un modèle à imiter et à qui demander son intercession.

Par le Christ notre Seigneur. Amen.

Traduit de «Maria Valtorta Newsletter», n° 34 du 14 août 2017.

 

 

 La prostration.        
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À partir de 1954, Maria Valtorta entra progressivement en prostration : le corps sur terre, mais l’esprit déjà au Ciel. Son détachement psychique ne diminuait en rien la lumière de son regard, ni sa sérénité d’où ne s’échappait même pas une plainte pour les douleurs qui auraient dû la torturer.  

Elle n’avait en effet pas moins de dix maladies physiques auxquelles s’étaient rajoutées les souffrances morales de la solitude, de l’incompréhension, de la trahison, de la persécution et de l’opprobre. 

Quand Maria Valtorta parvint presqu’au terme des visions de la vie de Jésus, elle fut prise d’une nostalgie de son Seigneur, pensant qu’elle ne le verrait plus. Mais Jésus vint la consoler. C’était le jour de ses cinquante ans, le 14 mars 1947.

Peux-tu penser que je t’en priverai sous prétexte que ton travail (de porte-parole) sera achevé ? Je viendrai toujours. Et pour toi seule. Ce sera même encore plus doux, parce que je serai tout entier à toi. […] je ne t’enlèverai rien de ce que tu as mérité: me voir et m’entendre. […] Alors, tu contempleras seulement. Et tout sera beau... [1]

Il lui avait déjà dit qu’au terme de son travail, il l’emporterait, sans qu’elle s’en aperçoive, de la réalité terrestre à la réalité céleste [2].          

Le 18 avril 1947, un mois après ses cinquante ans, elle confie dans une de ses lettres à sa mère spirituelle avoir tout offert à Dieu, y compris son intelligence et la joie de voir l’Œuvre approuvée. Elle répondait à un appel de Jésus : tout Lui donner
[3].       

En juin 1956, quand Marta Diciotti, - celle qui l’assista quotidiennement pendant 26 ans -, lui dépose fièrement le premier tome de Il Poema del’Uomo-Dio, elle s’en désintéresse. Elle est ailleurs et ici. Et de son âme en contemplation jaillit des cris épisodiques "Quel soleil il y a ! [4]". Sur tout ce qu’elle trouve, elle écrit indéfiniment une même phrase :

Jésus, j’ai confiance en Toi [5].

Une phrase qui n’est pas sans rappeler le cri d’amour confié par Jésus à sœur Faustine Kowalska. Ces révélations ont fondé le dimanche de la Miséricorde dans l’octave de Pâques après avoir été condamnées par le Saint-Office à la même époque où il condamna celles de Maria Valtorta.     

Quand on sut que Maria Valtorta était entrée en prostration sur la fin de sa vie, il fut facile de conclure pour certains qu’elle était folle et que ses écrits n’étaient que divagations mentales méprisables.          

Le 1er juillet 1961 paraît un article incendiaire, mais curieusement anonyme, de la prestigieuse Civiltà cattolica [6]. Ce commentaire de l’Œuvre de Maria Valtorta, sans doute commandité par une "autorité vaticane" (le Saint-Office), informe que l’auteur est "actuellement touchée par une grave forme d'altération mentale". Il tourne en dérision visions et dictées et conclut "Valtorta est un pauvre visionnaire au fantasme galopant et souffrant de logorrhée". Quant à la deuxième édition, elle reste, selon lui :

Un monument de la puérilité, des fantasmes et des faussetés historiques et exégétiques, diluées dans une atmosphère subtilement sensuelle, dues à la présence d'un essaim de femmes à la suite de Jésus. Un monument, bref, de pseudo religiosité.

Ceux qui ne pouvaient reconnaître l’Auteur divin dans les écrits de Maria Valtorta, - parce qu’ils ne le voulaient pas -, ne pouvaient reconnaître la haute valeur du don total de Maria Valtorta. Une énigme aussi inexplicable pour eux que ses nombreuses maladies qui auraient dû la faire hurler de douleur selon les médecins et la laissaient pourtant sereine.          

Mais Maria Valtorta n’était pas folle, pas plus que Jean-Baptiste n’était un "possédé" et Jésus un "glouton et un ivrogne"
[7]. Le Psychiatre Giovanni Geminiani était catégorique : "le fou est celui qui prend Maria Valtorta pour une folle" avait-il confié à son ami Emilio Pisani. Le professeur Geminiani était bien placé pour le savoir : il l’avait en effet personnellement rencontrée. Il avait même été l’enfant de chœur de Mgr Carinci, un proche de Pie XII, quand celui-ci était venu dire la messe dans la chambre de Maria Valtorta [8].  

De son côté, le Pr. Francesco Marciante de l’université de Palerme (Sicile) conclut lui aussi à l’absence d’aliénation mentale. Ce psychologue et psychothérapeute s’est basé, pour cette conclusion, sur les lettres et les écrits de Maria Valtorta analysés au crible du Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux (DSM-5), une référence dans ce domaine
[9].     

Par la suite, la Civiltà cattolica changea de point de vue. Elle parla par deux fois de l’œuvre de Maria Valtorta, une première fois le 22 décembre 1979 dans une lettre rassurant un lecteur sur le caractère licite et édifiant de sa lecture malgré la mise à l’Index
[10], une seconde fois le 4 octobre 1986 pour réprimer un livre ouvertement hostile à Maria Valtorta et à ses écrits [11].

 La mort.          
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Maria Valtorta mourut le jeudi 12 octobre 1961, à 10h35 par une matinée paisible et radieuse.        

Le Père Innocenzo M. Rovetti, qui l’assistait, fut frappé de ce qu’elle rendit l’âme alors même qu’il récitait les premiers mots de la prière des agonisants. C’était comme une dernière obéissance à la volonté de Dieu :

Maintenant tu peux quitter ce monde, âme chrétienne. Quitte-le …         
au nom de Dieu le Père tout-puissant qui t’a créée 
au nom de Jésus Christ, Fils du Dieu vivant qui a souffert pour toi
au nom du Saint Esprit qui a fait sa demeure en toi par la grâce du baptême.     
Qu’aujourd’hui tu vives dans la paix et la joie du Paradis…

Sa main droite, celle avec qui elle avait écrit tant de pages sublimes sous la dictée du Ciel, resta étrangement vivante d’aspect. Emilio Pisani, témoin de cette époque, relia ce signe symbolique à une scène que la mystique décrit [12]. Lors d’une vision de la vie de Jésus, elle est intriguée par la puissance miraculeuse de sa main. Elle l’interroge :

Maître, qu’y a-t-il dans ta main pour que tout se répare, guérisse ou change d’aspect quand tu le touches ?

Jésus lui tend alors sa main, dans ce transfert temporel propre aux mystiques. Elle la prend avec émotion, n’ayant jamais touché Jésus auparavant. Elle l’examine, la caresse. Puis elle note :

Je garde la sensation d’avoir touché la main de Jésus et pose les yeux sur ma main qui écrit. Elle me semble aussi sainte que si elle avait été au contact d’une relique  [13].

La veille de sa mort, exactement à la même heure, la vitre d’un cadre contenant la bénédiction du Pape Pie XII, se brisa dans sa chute. Marta Diciotti eut alors cette pensée :

Maintenant, c’est vraiment la fin [14].

On peut encore voir cette bénédiction à la vitre brisée à la Casa Valtorta dans la chambre de Maria Valtorta, au 257 de la Via Antonio Fratti, à Viareggio.      

L’inhumation eut lieu le 14 au cimetière de Viareggio.       

Fin 1952, Maria Valtorta avait voulu laisser par écrit les dispositions pour sa mort. Elle voulait des funérailles les plus simples, au petit matin, avec quelques proches
[15]. Ce qui fut fait. Elle légua aussi son testament spirituel :

J'ai fini de souffrir mais je continuerai à aimer.

Ce testament ne peut mieux résumer les fondements de sa vie. Comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, morte l’année de sa naissance (1897), qu’elle admirait tant et qui l’inspira, Maria Valtorta eut l’amour pour vocation [16].

Aimer était pour moi une condition indispensable pour pouvoir vivre, avait-elle confié dans son Autobiographie [17].

Pour sa part, la jeune carmélite de Lisieux avait écrit :

Le ciel est dans mon âme car mon ciel n'est autre que l'amour [18].

 La glorification.      
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Après la mort de Maria Valtorta, les Servites de Marie prirent pleinement en charge la mission qui leur avait été confié par Jésus concernant la défense de l’Œuvre, mais aussi celle de Maria Valtorta. Elle ne devait être connue qu’après sa mort, le moment était donc venu.   

Le 12 octobre 1971, pour le dixième anniversaire de sa mort, les restes mortels de Maria Valtorta sont exhumés du camposanto della Misericordia de Viareggio en vue de leur transfert. Des experts venus de Rome sont présents. La messe, à la Basilique San Andrea, est concélébrée par neuf prêtres, dont le Père Berti
[19].    

Deux ans plus tard, les restes sont transférés, à la chapelle du Chapitre de la Santissima Annunziata de Florence, ce haut lieu fondateur de l’ordre des Servites de Marie dont elle était tertiaire. La translation eut lieu le lundi 2 juillet 1973. C’était la fête de la Visitation. Le Père Roschini accompagna la dépouille en automobile privée. Il avait, à ses côtés, Marta Diciotti, Emilio Pisani et sa femme Claudia. Des voisins les suivaient dans une autre voiture. À 11 heures, le cortège est accueilli par le Père Gabriele M. Allessandrini, Prieur de la Santissima Annunziata, en compagnie du Père Berti
[20].   

Au cours de son homélie, le Père Roschini annonce "une date historique" pour l’Église, pour la cité de Florence, pour l’ordre des Servites et pour le monde entier.       

Le cinquantième anniversaire de la mort de Maria Valtorta intervint le 12 octobre 2011, sous le pontificat de Benoît XVI. Cette commémoration prit un éclat particulier tant par le lieu où elle fut célébrée, la Santissima Annunziata, que par la présidence d’un archevêque, nonce apostolique, et par l’hommage appuyé des Servites.

Comme un clin d’œil, l’Esprit inspira à Don Cuofano sa formule de "porte-plume de Dieu" pour désigner Maria Valtorta.         

Il a inspiré aussi le Père Berti, auteur de l’épitaphe de Maria Valtorta quand par un jeu de mots, voulu ou non, il a inscrit pour l’éternité son titre d’historienne de Dieu.

Tertii ordinis servorum Sanctae Maria sodalis (Membre du Tiers-ordre des Servites de Marie),   
Hostia Deo grata (Hostie (= âme victime) agréable à Dieu),          
Divinarum rerum scriptrix (Historienne de Dieu
[21]).

Elle fut en effet la chroniqueuse fidèle des faits de Dieu sur terre.

Les trois titres de gloire n’en forment qu’un seul. Ils s’enchaînent en liens de causalité. Centralement figure le don victimal que Maria Valtorta fit d’elle-même, mais il est conséquence de sa consécration à la Madona Addolorata des Servites et cause du don de l’œuvre. Jésus lui avait prophétisé :

Dans un rayon d'étoile, de ton Étoile du matin, tu seras absorbée, âme consacrée par la douleur, Maria consumée pour ton Dieu et pour les âmes; que cela soit écrit sur ta tombe, ô petite martyre, cela et rien de plus parmi tout ce qui te rappellera aux hommes ; tu seras absorbée vers le lieu de l'éternelle Paix d'où tu rayonneras de lumière sur les hommes [22].

 

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Fiche mise à jour le 17/02/2022

 



[1] Cahiers, 16 mars 1947.

[2] Ib°, 12 septembre 1944.

[3] Lettere a Madre Teresa Maria, Vol. 2, page 90.

[4] Pro e contro Maria Valtorta, page 27.

[5] Una vita con Maria Valtorta, testimonianze di Marta Diciotti, pages 157-158.

[6] Pro e contro Maria Valtorta, page 109-111.

[7] Cf. Matthieu 11, 18-19.

[8] 29 juin 1952. Pro e contro Maria Valtorta, Gli attesti del 1952 e une petizione a Pio XI.

[9] La communication de ses travaux a été faite lors du 9e Convegno Valtortiano Nazionale de Viareggio, 30 octobre 2017). Maria Valtorta ne souffrait ni d’hallucinations, ni de délires, ni d’incohérences, ni de troubles dissociatifs de la personnalité, ni de schizophrénie qui auraient pu caractériser l’aliénation mentale. De plus, elle n’était pas hébétée : son regard restait vif et mobile.

[10] Pro e contro Maria Valtorta, page 220-221.

[11] Ib°, page 223.

[12] Voir l’anecdote dans À la rencontre de Maria Valtorta – Tome 2 – Son œuvre (à paraître décembre 2019).

[13] L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, 396.8.

[14] Una vita con Maria Valtorta, testimonianze di Marta Diciotti, page 24.

[15] Bollettino valtortiano n° 82, juillet-décembre 2011.

[16] Ste Thérèse de L’Enfant-Jésus, "Ma vocation c'est l'amour, Dans le cœur de l'Église je serai l'amour" (Ms 3 verso).

[17] Autobiographie, page 169, citée dans Lettera a Claudia, page 31.

[18] Ste Thérèse de L’Enfant-Jésus, A 35 verso.

[19] Bollettino valtortiano, n° 5, mars 1972.

[20] Ib°, n° 8, août 1973.

[21] Rerum scriptor est une expression latine équivalente à Historien. Est-ce volontaire ou involontaire ? Dans un mot-à-mot on pourrait la dire «écrivaine des choses divines» ou, plus généralement «auteure mystique».

[22] Livre d’Azarias, dimanche de la Passion, dictée de Jésus, p. 47.