Maria Valtorta en 1943

Maria Valtorta
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L’article de l’Osservatore romano

Que faut-il en penser ?
par H. Thils.
















 Les circonstances de la mise à l’Index.         

Le 6 janvier 1960, (voir l'historique) l'Osservatore Romano, organe officiel du Vatican, publie un article commentant le décret, en date du 16 décembre 1959, de la mise à l'Index des livres prohibés de la vie de Jésus de Maria Valtorta.    

L’article n’est pas signé, comme c’est l’usage, mais nous le pensons rédigé par le Père Girolamo Berruti, un dominicain.          

Cela faisait suite à deux évènements :

 d’une part l’encouragement explicite du Pape Pie XII à la publication de cette vie de Jésus (audience du 26 février 1948), Termes attestés sous serment par trois des témoins.
"Publiez l’œuvre telle qu’elle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront".      

 et d’autre part la censure décidée parallèlement, et en sous-main, par deux commissaires du Saint-Office en 1949. Si les évènements sont relatés par le Père Berti, théologien et soutien de Maria Valtorta, on ne trouve aucune trace écrite d’une quelconque condamnation :      

- Ni dans les
Actes du Saint Siège .      
- Ni dans un quelconque écrit officiel. Sauf une allusion non datée à une semonce non relatée.     

Ce qui explique que la mise à l’Index fut prononcée dix ans plus tard sans avertissement préalable requis par le code de procédure. Les censeurs estimaient l’avoir déjà fait. Malheureusement, là non plus, il n’existe aucune lettre écrite à l’éditeur ou à l’auteure comme il est requis. 

Cet amateurisme et cette cacophonie surprennent, mais Mgr Giovanni Pepe, l’un des deux commissaires à l’origine de cette censure, semble coutumier du fait : il fut démis de ses fonctions en août 1952 à la demande de Pie XII : il avait publié une mise à l’Index de livres parlant du Padre Pio sans l’aval du Pape qui ne le souhaitait pas
[1].      

Nous avons d’ailleurs de fortes raisons de penser que ceux qui mirent à l’Index la vie de Jésus de Maria Valtorta, sont les mêmes qui condamnèrent les écrits de sœur Faustine Kowalska
[2] et "persécutèrent" le Padre Pio selon le mot de Luigi Peroni, un de ses biographes[3].  

La vie de Jésus de Maria Valtorta fut une des
dernières œuvres à être mises à l’Index avant la suppression définitive, en 1966, de ce catalogue quatre fois séculaire. Elle ne fut suivie que par La vie de Jésus de Jean Steinmann[4]  puis par l’ensemble des œuvres de Pierre Teilhard de Chardin[5].          

Bien que l’encouragement du Pape fut connu des censeurs, l’ouvrage de Maria Valtorta fut censuré au titre de
l’article 1385, paragraphe 1, § 2 du Code de droit canonique de 1917, en vigueur au temps de Maria Valtorta. Il stipulait qu’aucun livre touchant à un sujet religieux ne peut être édité sans imprimatur. Or c’était le cas de la vie de Jésus de Maria Valtorta qui ne pouvait fournir une attestation écrite dans ce sens.         

Il s’agit d’une condamnation disciplinaire et non doctrinale. Les condamnations doctrinales sont régies par un autre article du code : le § 1399. On imagine mal d’ailleurs que des souverains Pontifes, des cardinaux, des théologiens et des biblistes
aient pu soutenir une œuvre contraire à la foi, voire même futile ou nocive. Cela est du simple bon sens.   

La censure intervient en décembre 1959 : plus de trois ans après la publication du premier tome (juin 1956). Il faut dire qu’entre-temps le Pape Pie XII, qui avait encouragé la publication, était mort : ceci explique cela.

 Les aspects juridiques invalidant désormais la mise à l’Index.        
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La censure de la vie de Jésus de Maria Valtorta est aujourd’hui périmée pour trois raisons :       

- Elle est invalide dès lors que le Pape, qui exerce l’autorité suprême en matière de révélations
[6], avait publiquement et explicitement encouragé la publication, comme l’analyse Mgr Gagnon, spécialiste de ce sujet.         

- Elle est obsolète dès lors que l’Index a été
aboli en droit et en conséquences en 1966.     

- Elle est sans objet dès lors que l’imprimatur qui avait motivé la censure n’est plus requis depuis 1975
[7] pour ce type de livre.         

Seuls demeurent, comme critères de jugement, l’avertissement moral et la conscience mature des fidèles, tels que stipulés dans le décret de supression :  

"après avoir interrogé le Saint Père, (le Saint-Office) a annoncé que l'Index reste moralement engageant, en tant qu'avertissement à la conscience des chrétiens de se garder, […] des écrits de ceux qui peuvent mettre en danger la foi et la morale, mais en même temps, avertissant qu'il n'a plus force de loi ecclésiastique avec la censure qui y est liée. Ainsi, l'Église est confiante dans la conscience mature des fidèles."

Nul ne peut imaginer, sauf quelques articles pratiquant l’approximation, que l’œuvre de Maria Valtorta, qui fut la nourriture des papes et des saints, présente un danger pour la foi et la morale.      

Quant à la liberté de choix, elle correspond tout à fait à l’avis de Pie XII encourageant la publication de l’œuvre.

 Conformité des aspects doctrinaux.  
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La reconnaissance de la valeur théologique de l’œuvre de Maria Valtorta vient, paradoxalement, des membres du Saint-Office qui la mirent à l’Index. Ce n’était bien sûr pas leur intention. Mais « tel est pris qui croyait prendre » dit le dicton. Nous allons le voir.         

Auparavant, il nous faut pointer les six tentatives de décrédibilisation auxquelles l’article des censeurs s’essaye, tout en précisant que toute erreur doctrinale est "évitée". Pourquoi dans ce cas en parler ?    

1 – des faits rajoutés : il suffit de se reporter à la dernière phrase de l’Évangile et aux avis du Magistère, pour s’étonner qu’il s’en étonne
[8].          

2 – des pages scabreuses aptes à troubler les pensionnats de jeunes filles et les couvents de religieuses. Cet avis suranné trouve son origine dans les confessions (pudiques) d’une courtisane racontant son chemin de rédemption
[9] ; ainsi que dans une scène où Jésus comparaît devant Hérode Antipas qui le questionne et espère de lui un miracle selon l’Évangile[10]. À noter que les censeurs attribuent la scène par erreur à une comparution devant Pilate.         

3 – "Au milieu d’un si grand étalage de connaissances théologiques (sic), écrivent-ils, on peut cueillir quelques… perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie catholique" et de citer "Ici et là s’exprime, au sujet du péché d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte". On aurait aimé plus de précisions.

Enquête faite, l'œuvre de Maria Valtorta affirmerait "que la tentation d'Ève a d'abord été un éveil sensuel de sa chair, qu'elle a commencé le péché toute seule et l'a achevé avec son compagnon. L'Écriture n'en dirait rien".     

Malheureusement pour les censeurs, Maria Valtorta ne fait qu'exprimer ce que dira presqu'intégralement, un demi-siècle plus part, le Catéchisme de l'Église catholique sur la concupiscence et son origine (
CEC § 2514 et 2515). Au jeu de l’orthodoxie, tel est pris qui croyait prendre.

4 – Une "hérésie évitée" : "Marie peut être appelée seconde-née du Père" (
EMV 1). L’affirmation est exacte mais sortie de son contexte et révèle de vraies lacunes de la part du censeur.  

Dans une note manuscrite, Maria Valtorta précise :

"Elle est seconde en perfection naturelle et surnaturelle, après celui qui est à la fois Fils de Dieu et son Fils à elle, qui est infini, comme Dieu, en toute perfection."           

Qui dirait le contraire ? 

Pie XII lui-même, dans son
message radiodiffusé du 13 mai 1946 à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Fatima, n’hésite pas à qualifier Marie de "première-née du Père (Filha primogénita do Padre)[11]".           

Saint Maximilien Kolbe se fait plus précis : "Les êtres spirituels sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, alors d’elle (la Vierge Marie) on peut dire qu’elle est Fille de Dieu
[12]".       

Si les censeurs trouvent que l’œuvre de Maria Valtorta ne "brille pas par son orthodoxie", force est de constater que leur article ne brille pas par sa culture la plus élémentaire.

5 – Un commentaire sur le rôle de Marie dans le Paradis que les censeurs jugent être "une notion hermétique et plus confuse que jamais, ce qui est heureux, car si on devait la prendre à la lettre, elle n’échapperait pas à une censure sévère" menacent-ils.       

Pour qu’elle soit moins confuse, il suffit de la lire
[13] : Jésus fait le portrait spirituel de sa Mère. Les censeurs devaient être assez peu coutumiers des louanges que saint Cyrille d’Alexandrie lui adressa au nom de tous les Pères présents, lors du concile d’Éphèse (431), sinon ils y auraient trouvé l’écho des paroles transcrites par Maria Valtorta. Auraient-ils osé dire que ce concile fondamental s’adonnait à l’hermétique et au confus ?        

6 - L'article signale pour finir "une autre affirmation étrange et imprécise, dans laquelle on dit de la Madone : Toi, pendant le temps que tu resteras sur Terre, tu seconderas Pierre "comme hiérarchie ecclésiastique".   

Ce salmigondis devient plus clair quand on se réfère à la citation exacte
[14] (mais ont-ils lu vraiment l’œuvre comme l’avait fait Pie XII ?): Jésus évoque avec sa Mère la séparation qui approche et lui confie l’Église naissante : "[…] Toi, pendant le temps que tu resteras sur la terre, venant après Pierre dans la hiérarchie ecclésiastique, lui Chef et toi fidèle, mais la première avant tous comme Mère de l'Église puisque tu m'as enfanté Moi, Chef de ce Corps mystique."

L’explication de Maria Valtorta est limpide. Le lecteur se reportera à ce que dit le Catéchisme de l'Église catholique
(§ 963 et suivants) sur Marie, Mère de l'Église et jugera d’où vient l’étrangeté et l’imprécision.     

Ne trouvant rien de consistant à opposer sur le plan théologique, à part des "si" et des "mais" persifleurs, les censeurs lancent une pique sur le plan exégétique : "Les spécialistes des études bibliques y trouveront certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres".      

Lesquelles ? On ne sait pas. Mais là encore, c’est tout le contraire qui se produit : que ce soit le cardinal Bea alors recteur de l'Institut Biblique Pontifical, ou le bienheureux Allegra, cofondateur de l’École Biblique franciscaine de Hong-Kong, ou le Père François-Paul Dreyfus de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, tous confirment l’étonnante exactitude des données archéologiques, géographiques, historiques, etc. des écrits de Maria Valtorta.  

Ne trouvant pas de faille dans "un si grand étalage de connaissances théologiques" et ayant probablement survolé l’œuvre de Maria Valtorta, les censeurs crurent à une écriture en sous-main des théologiens qui défendaient l’œuvre de Maria Valtorta. Pensant les démasquer ils pointent, malgré eux, la haute valeur théologique de l’œuvre. On reste pantois devant ce qu’ils reconnaissent malgré eux :       

"Jésus est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours. Dans le récit des Évangiles nous admirons l'humilité et le silence de la Mère de Jésus ; par contre pour l'auteur (ou l'auteure) de cette œuvre la très sainte Vierge a la faconde d’une propagandiste moderne ; elle est présente partout, toujours prête à donner des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière".      

Voilà l’humble Maria Valtorta, hissée à l’égal des professeurs de théologie romains ou à la pointe des études mariologiques. Cette reconnaissance venant de personnes qu’on ne peut soupçonner de complaisance, vaut un brevet d’authenticité : QUI peut en effet être le théologien des théologiens et générer 4 000 pages de textes en faisant preuve d’un "si grand étalage de connaissances théologiques" sans que des censeurs zélés puissent y trouver une erreur théologique patente ? Il n’y en a qu’un seul et les visions de Maria Valtorta rapportent sa vie sur terre.       

D’ailleurs, quand la seconde édition paraît,
l’Osservatore romano du vendredi 1er décembre 1961, se contente d’un entrefilet laconique rappelant la précédente condamnation "pour défaut d’imprimatur" et spécifie que l’œuvre "n’a aucune valeur scientifique". Fini le procès en hérésie ! Les études que nous avons citées, comme les plus récentes sorties sur le sujet, démontrent, là aussi, leur erreur de jugement.

 L’irrévérence institutionnelle des censeurs.         
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Nous ne sommes pas au bout des surprises en lisant l’article de 1960 commentant la mise à l’Index. Il confirme explicitement le soutien apporté par des "personnalités illustres" à l'œuvre de Maria Valtorta. Les censeurs les connaissaient donc et l’avis personnel du pape Pie XII était connu         

Ils écrivent :         

"[…] malgré les personnalités illustres (dont l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la publication, le Saint-Office a cru nécessaire de la mettre dans l'Index des Livres prohibés. Les motifs sont évidents pour qui aura une patience de Chartreux, de lire ces presque quatre mille pages."        

On admire, au passage, l’ironie qui invite à se convaincre en lisant une œuvre qu’on interdit de lire et le mépris contenu dans l’accusation de naïveté portée à l’encontre de personnalités de la Curie, parmi lesquelles trois recteurs d’universités pontificales et un préfet de congrégation pour la cause des saints.

Cette accusation de naïveté s’étendait-elle au pape défunt ? On voudrait se convaincre que non.       

Jean XXIII, sous l’autorité duquel est prononcée l’interdiction, n’aurait jamais contredit son prédécesseur s’il avait été informé du dossier. On dut sans doute ne lui présenter que l’indiscipline et il avait en tête d’autres préoccupations avec le concile qui s’annonçait.         

Cette irrévérence explique sans doute que par la suite, le Père Berti, promoteur principal de l’œuvre, fut reçu au Saint-Office dans de meilleures conditions par un autre commissaire, le Père Marco Giraudo qui après s’être enquis de l’encouragement de Pie XII et du soutien des personnalités "illustres" de la Curie, pris contact avec sa hiérarchie et accorda un imprimatur verbal pour la publication de l’œuvre qui ne fut plus inquiétée désormais. L’accord fut diplomatiquement verbal car la contradiction publique n’est pas de mise à la Curie. Cependant cette ouverture arriva trop tard pour Maria Valtorta, morte peu avant, crucifiée par le poids d’une condamnation infâmante.

 ANNEXE.        
Texte intégral de l’article de l’Osservatore Romano.         
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Dall'Osservatore Romano di mercoledì 6 gennaio 1960

UNA VITA DI GESÙ
MALAMENTE ROMANZATA

In altra parte del nostro Giornale è riportato il Decreto del S. Offizio con cui viene messa all'Indice un'Opera in quattro volumi, di autore anonimo (almeno in questa stampa) edita all'Isola del Liri. Pur trattando esclusivamente di argomenti religiosi, detti volumi non hanno alcun "imprimatur", come richiede il Can. 1385, 1 n.2 C.I.C. L'Editore, in cui una breve prefazione, scrive che l'Autore, "a somiglianza di Dante ci ha dato un'opera in cui, incorniciati da splendide descrizioni di tempi e di luoghi, si presentano innumerevoli personaggi i quali si rivolgono e ci rivolgono la loro dolce, o forte, o ammonitrice parola. Ne è risultata un'Opera umile ed imponente: l'omaggio letterario di un dolorante infermo al Grande Consolatore Gesú". Invece, ad un attentato lettore questi volumi appaiono nient'altro che una lunga prolissa vita romanzata di Gesù. A parte la vanitá dell'accostamento a Dante e nonostante che illustri personalitá (la cui indubbia buona fede è stata sorpresa) abbiano dato il loro appoggio alla pubblicazione, il S. Offizio ha creduto necessario metterla nell'Indice dei Libri proibiti. I motivi sono facilmente individuabili da chi abbia la certosina pazienza di leggere le quasi quattromila pagine di fitta stampa.

Anzitutto il lettore viene colpito dalla lunghezza dei discorsi attribuiti a Gesù e alla Vergine SS.ma; dagli interminabili dialoghi tra i molteplici personaggi che popolano quelle pagine. I quattro Vangeli ci presentano Gesú umile, riservato; i suoi discorsi sono scarni, incisivi, ma della massima efficacia. Invece in questa specie di storia romanzata, Gesù è loquace al massimo, quasi reclamatistico, sempre pronto a proclamarsi Messia e Figlio di Dio e ad impartire lezioni di teologia con gli stessi termini che userebbe un professore dei nostri giorni. Nel racconto dei Vangeli noi ammiriamo l'umiltà ed il silenzio della Madre di Gesú; invece per l'autore (o l'autrice) di quest'opera la Vergine SS.ma ha la facondia di una moderna propagandista, è sempre presente dappertutto, è sempre pronta ad impartire lezioni di teologia mariana, aggiornatissima fino agli ultimissimi studi degli attuali specialisti in materia.

Il racconto si svolge lento, quasi pettegolo; vi troviamo nuovi fatti, nuove parabole, nuovi personaggi e tante, tante, donne al seguito di Gesù. Alcune pagine, poi, sono piuttosto scabrose e ricordano certe descrizioni e certe scene di romanzi moderni, come, per portare solo qualche esempio, la confessione fatta a Maria da una certa Aglae, donna di cattivi costumi (vol. I, p.790 ss.), il racconto poco edificante a p.887 ss. del I vol., un balletto eseguito, non certo pudicamente, davanti a Pilato, nel Pretorio (vol. IV, p.75), etc.


A questo punto viene, spontanea una particolare riflessione: l'Opera per la sua natura e in conformità con le intenzioni dell'autore e dell'Editore, potrebbe facilmente pervenire nelle mani delle religiose e delle alunne dei loro collegi. In questo caso, la lettura di brani del genere, come quelli citati, difficilmente potrebbe essere compiuta senza pericolo o danno spirituale. Gli specialisti di studi biblici vi troveranno certamente molti svarioni storici, geografici e simili. Ma trattandosi di un... romanzo, queste invenzioni evidentemente aumentano il pittoresco e il fantastico del libro. Ma, in mezzo a tanta ostentata cultura teologica, si possono prendere alcune... perle che non brillano certo per l'ortodossia cattolica. Qua e là si esprime, circa il peccato di Adamo ed Eva, un'opinione piuttosto peregrina ed inesatta. Nel vol. I a pag. 63 si legge questo titolo: "Maria puó essere chiamata la secondogenita del Padre": affermazione ripetuta nel testo alla pagina seguente. La spiegazione ne limita il significato, evitando un'autentica eresia; ma non toglie la fondata impressione che si voglia costruire una nuova mariologia, che passa facilmente i limiti della convenienza. Nel II vol. a pag. 772 si legge: "Il Paradiso è Luce, profumo e armonia. Ma se in esso non si beasse il Padre, nel contemplare la Tutta Bella che fa della Terra un paradiso, ma se il Paradiso dovesse in futuro non avere il Giglio vivo nel cui seno sono i Tre pistilli di fuoco della divina Trinità, luce, profumo, armonia, letizia del Paradiso sarebbero menomati della metà".


Qui si esprime un concetto ermetico e quanto mai confuso, per fortuna; perché se si dovesse prendere alla lettera, non si salverebbe da severa censura. Per finire, accenno ad un'altra affermazione strana ed imprecisa, in cui si dice della Madonna: "Tu, nel tempo che resterai sulla Terra, seconda a Pietro ”come gerarchia ecclesiastica..” (il corsivo é nostro. N.d.R.).

L'Opera, dunque, avrebbe meritato una condanna anche se si fosse trattato soltanto di un romanzo, se non altro per motivi di irriverenza. Ma in realtà l'intenzione dell'autore pretende di piú. Scorrendo i volumi, qua e là si leggono le parole "Gesù dice...", "Maria dice..."; oppure: "Io vedo..." e simili. Anzi, verso la fine del IV volume (pag. 839) l'autore si rivela... un'autrice e scrive di essere testimone di tutto il tempo messianico e di chiamarsi Maria (Valtorta).


Queste parole fanno ricordare che, circa dieci anni fa, giravano alcuni voluminosi dattiloscritti, che contenevano pretese visioni e rivelazioni. Consta che allora la competente Autorità Ecclesiastica aveva proibito la stampa di questi dattiloscritti ed aveva ordinato che fossero ritirati dalla circolazione. Ora li vediamo riprodotti quasi del tutto nella presente Opera.


Perciò questa pubblica condanna della Suprema S. Congregazione è tanto piú opportuna, a motivo della grave disobbedienza.

Osservatore Romano, le mercredi 6 janvier 1960

UNE VIE DE JÉSUS  
MAL ROMANCÉE.      

Dans une autre partie de notre journal, est reproduit le Décret du Saint-Office mettant à l'Index une œuvre en quatre volumes, d'un auteur anonyme (au moins dans cette édition) publié à Isola del Liri. Bien que traitant exclusivement de sujets religieux, ces volumes n'ont pas le moindre "imprimatur", comme le requiert le Canon 1385, 1 n.2 C.I.C. Les éditeurs dans une courte préface écrivent que l'auteur, "à l'image de Dante nous a donné une œuvre dans laquelle, au milieu de splendides descriptions des temps et des lieux, se présentent d'innombrables personnages qui nous adressent leur parole, soit douce, soit forte, comme admonition. Il en résulte une œuvre humble et imposante : l'hommage d'un malade qui souffre au Grand Consolateur Jésus". En réalité un lecteur attentif ne voit rien d'autre dans ces volumes qu'une longue et prolixe vie romancée de Jésus. À part le rapprochement présomptueux avec Dante et malgré les personnalités illustres (dont l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la publication, le Saint-Office a cru nécessaire de la mettre dans l'Index des Livres prohibés. Les motifs sont évidents pour qui aura une patience de Chartreux, de lire ces presque quatre mille pages.         

Avant tout le lecteur est frappé par la longueur des discours attribués à Jésus et à la très sainte Vierge; et les interminables dialogues entre de nombreux personnages qui peuplent ces pages. Les quatre Évangiles nous présentent un Jésus humble et réservé ; ses discours sont brefs et incisifs
[15], mais toujours très efficaces. Par contre dans cette espèce d'histoire romancée, Jésus est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours. Dans le récit des Évangiles nous admirons l'humilité et le silence de la Mère de Jésus ; par contre pour l'auteur (ou l'auteure) de cette œuvre la très sainte Vierge a la faconde d’une propagandiste moderne ; elle est présente partout, toujours prête à donner des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière[16].

Le récit se déroule au rythme lent de vains bavardages ; on y trouve de nouveaux faits, de nouvelles paraboles, de nouveaux personnages et tout un cortège de femmes à la suite de Jésus
. Quelques pages sont plutôt scabreuses et, par certaines descriptions et certaines scènes, rappellent des romans modernes, ainsi, pour donner seulement quelques exemples, la confession faite à Marie d'une certaine Aglaé, femme de mauvaise vie (vol. I, p.790 ss.), le récit peu édifiant aux pp. 887 et ss. du vol., une danse exécutée, certainement pas d'une façon pudique, devant Pilate, dans le Prétoire (vol. IV, p.75), etc.    

Cela suscite spontanément cette remarque particulière : l’œuvre, par sa nature et conformément aux intentions de l'auteur et des éditeurs, pourrait facilement tomber entre les mains de religieuses et des étudiantes de leurs collèges. Dans ce cas, la lecture de passages de ce genre... pourrait difficilement être faite sans danger ou dommage sur le plan spirituel. Les spécialistes des études bibliques y trouveront certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres. S'il ne s'agit que d'un… roman, ces inventions augmentent évidemment le pittoresque et le fantastique du livre. Au milieu d’un si grand étalage de connaissances théologiques, on peut cueillir quelques …perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie catholique. Ici et là s’exprime, au sujet du péché d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte. Au volume 1, page 63, on lit sous ce titre : "Marie peut-être appelée seconde-née du Père", affirmation répétée en tête de la page suivante. Les précisions, tout en évitant une hérésie authentique, n’enlèvent pas l’impression fondée qu’on veut construire une nouvelle mariologie qui dépasse facilement les bornes de la conformité théologique. Dans le volume II, page 772, on lit : "Le Paradis est lumière, parfum et harmonie. Mais si le Père ne se délectait pas, dans la contemplation de la Toute Belle qui fait de la Terre un paradis, mais si le Paradis devait dans le futur ne pas avoir le Lis vivant dans le sein duquel sont les Trois pistils de feu de la divine Trinité, la lumière, le parfum, l'harmonie et la joie du Paradis seraient diminués de moitié".     

On présente une notion hermétique et plus confuse que jamais, ce qui est heureux, car si on devait la prendre à la lettre, elle n’échapperait pas à une censure sévère. Pour finir, signalons une autre affirmation étrange et imprécise, dans laquelle on dit de la Madone : "Toi, pendant le temps que tu resteras sur Terre, tu seconderas Pierre ''comme hiérarchie ecclésiastique''. (Les italiques sont de nous. N.d.R.). 

L’œuvre aurait donc mérité une condamnation même s’il ne se fût agit que d’un roman, ne serait-ce que pour des raisons d’irrévérence. Mais en réalité l’intention de l’auteur va plus loin encore. En parcourant les volumes, çà et là on lit les mots "Jésus dit…", "Marie dit…" ; ou bien : "Je vois..." et d'autres semblables. Et, vers la fin du volume IV (pag. 839) l’auteur se révèle une femme qui déclare avoir été témoin de tout le temps messianique et se nommer Maria (Valtorta).             

Ces mots évoquent des souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui contenaient de prétendues visions et révélations. On sait qu’alors l’autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la circulation. Et maintenant nous les voyons reproduits presque en entier dans la présente œuvre.               

Cette condamnation publique de l’œuvre par la Suprême Sacrée Congrégation est donc d’autant plus opportune, qu’il s’agit de désobéissance grave.

 

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Fiche mise à jour le 06/03/2024

 



[1] Luigi Peroni, Padre Pio, le saint François du XXe siècle, page 138/ 139, 1999, éditions saint-augustin.


[2] Le
6 mars 1959, le Saint-Office publie le décret suivant : Qu’il soit rendu public que la Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit : Il faut interdire la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la Divine Miséricorde dans la forme proposée par ladite Sœur Faustine. Il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaître lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
Cette condamnation intervient seulement 8 mois avant la condamnation de Maria Valtorta et quelques mois après la mort de Pie XII.


[3] Voir la note n° 1.


[4] Décision du 26 juin 1961.


[5] Décision du 30 juin 1962.


[6] Voir le
CIC § 218 et 219.


[7] Décret du 19 mars 1975 : Decretumde Ecclesiae pastorum vigilantia circa libros. Acta Apostolicae Sedis 67 (AAS 67).


[8] Cf. Jean 21, 25 : Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait. Le Catéchisme de l’Eglise catholique le précise dans son article 514 : "Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée."


[9] Cf.
EMV Tome 3, chapitre 168.


[10] Cf. Luc 23, 8-11. Voir EMV,
Tome 9, chapitre 603.


[11] L’affirmation de Maria Valtorta lui est antérieure : 16 août 1944.


[12] Conférence du 9 avril 1938, citée dans Entretiens spirituels inédits, l’Immaculée révèle l’Esprit saint, Letheilleux, 2004, page 51.


[13] EMV,
Tome 5, chapitre 377.


[14] EMV,
Tome 6, chapitre 455.


[15] Voilà une curieuse affirmation que dément l’Évangile de saint Jean : il y rapporte un discours de 118 versets au soir de la dernière Cène, s’étendant de
Jean 13,38 à Jean 17,26.


[16] Voir le
commentaire de cette phrase (§ 1 et 2) que fait le Père G. M. Roschini, lui-même membre du Saint-Office. Ce fondateur de l’université pontificale mariale (Marianum) appartenait aussi à l’ordre des Servites de Marie comme les PP. Berti et Migliorini. L’allusion, par le censeur, aux connaissances mariales dont il était le spécialiste, le vise personnellement en l’accusant, à demi-mot, d’avoir contribué, en sous-main, à l’Œuvre comme d’autres.