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Texte original.


TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint Pie X en usage à l’époque[1].

Introït : Chantez au Seigneur un cantique nouveau, alléluia, car le Seigneur a fait des prodiges, alléluia ; il a révélé sa justice aux yeux des nations, alléluia, alléluia. Ps. Sa droite et son saint bras lui ont donné la victoire. Gloire … Psaume 97 (Hébreu 98), 1.2.1.

Collecte: O Dieu, qui faites dans les fidèles l’union des cœurs et des volontés, donnez à vos peuples d’aimer ce que vous commandez, de désirer ce que vous promettez ; afin que, parmi les vicissitudes de ce monde, nos cœurs soient fixés là où sont les vraies joies. Par N.S.J.C. »

Épître :
Jacques 1, 17-21.

Alléluia : La droite du Seigneur a signalé sa puissance, la droite du Seigneur m’a exalté. Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus sur lui d’empire.
Psaume 117 (Hébreu 118), 16 ; Romains 6, 9.

Évangile :
Jean 16, 5-14.

Offertoire : Acclamez Dieu, terre entière ! Chantez une hymne à son nom. Venez, écoutez, et je vous raconterai, à vous tous qui craignez Dieu, ce qu’il a fait à mon âme, alléluia.
Psaume 65 (Hébreu 66), 1-2.16.

Secrète : O Dieu, qui, par l’auguste échange de ce sacrifice, nous rendez participants de votre divinité souveraine : faites, nous vous en prions, que comme nous connaissons votre vérité, nous puissions aussi la posséder par une vie sainte. Par N.S.J.C.

Communion : Quand le Consolateur, l’Esprit de vérité, sera venu, il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement, alléluia ; alléluia.
Jean 16, 8.

Postcommunion : Assistez-nous, Seigneur notre Dieu, afin que, par ce sacrement que nous venons de recevoir avec foi, nous soyons purifiés des vices et délivrés de tous périls. Par N.S.J.C.

 

















Accueil >> Plan du site >> Index du Livre d'Azarias.

Traduction automatique de cette fiche :
 -  -

Le Livre d'Azarias.
4e dimanche après Pâques.
Actuellement 5ème dimanche de Pâques.

Le dimanche 19 mai 1946.

102> Saint Azarias dit : 

 "Les hommes, qui ne veulent plus, qui ne peuvent plus lire et comprendre les paroles que les événements écrivent sur les pages du temps, sont bien incapables de dire les paroles de l'introït. Au contraire, levant le poing et tournant leur haine vers Dieu, ils blasphèment : "Aucune merveille ! Aucune justice ! Dieu n'existe pas ou, s'il existe, c'est un Dieu idole qui ne peut s'opposer aux hommes. Un Dieu idole. L'homme est davantage dieu que lui, parce qu'il peut faire ce qu'il veut sans que personne ne le punisse." 

Ainsi parlent certains hommes, cette partie parmi les hommes qui est la plus nombreuse, mais dans laquelle la royauté surnaturelle de l'homme est annulée car ils ont en eux un esprit mort sur lequel est assis le Mal sous ses diverses formes d'athéisme, de haine envers Dieu et les hommes, de férocité, de corruption. 

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103>  Mais ce n'est pas à eux que je m'adresse. Je te parle à toi, petite voix, je parle à toutes les "voix" et ensuite à ceux qui sont encore des hommes faits à l'image et ressemblance de Dieu, c'est-à-dire un assemblage de corps et d'âme dans lequel l'esprit est un roi qui se souvient de Dieu, qui le sert, qui lui obéit et qui obtiendra la possession de Dieu, cette possession béatifique qui fait des hommes autant de dieux, éternels, infiniment heureux [2].

Je vous fais examiner la vérité des paroles de l'introït, vérité qu'une observation superficielle semble démentir, mais qui est lumineuse au-delà de l'écran fumeux et opaque des destructions, des massacres, des misères et des autres châtiments qui ont frappé et frapperont encore l'humanité.           

Dieu a fait des merveilles. Si, comme cela vous arrive lorsque du haut d'un de vos avions vous regardez en bas les continents que vous survolez, vous pouviez, de haut, de très haut, — c'est-à-dire des sphères du monde surnaturel dont les habitants sont pénétrés du règne spirituel de la vérité et de la lumière —, si donc vous pouviez voir d'un seul regard d'observation intelligente tout ce qui est advenu durant ces dernières années sur votre planète, vous verriez se recomposer comme en une immense mosaïque les fragments des merveilles opérées par Dieu, et apparaître un chef d'œuvre extrêmement vaste, merveilleux, témoignant de la justice du Seigneur.        

 Pourquoi, chers fils qui êtes fidèles dans le Seigneur, ne se trouve-t-il personne parmi vous qui puisse dire : "Le Seigneur m'a défendu, il a pourvu à mes justes besoins, j'ai vu sa main en cette heure de guerre, en cette heure de persécution". Nombreux parmi vous sont ceux qui pleurent parce que leur famille n'est plus ce qu'elle était avant-guerre [3], ou parce que leur bien-être n'est plus ce qu'il était. Fils du Seigneur, vous pleurez, mais ne pleureriez-vous pas davantage si celui que vous pleurez était encore parmi les vivants ? Pour combien la mort ne fut-elle pas une miséricorde !  

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104>  Vous ne le savez pas. Miséricorde dans le temps, miséricorde dans l'éternité. S'ils vivaient à présent ils auraient encouru des dangers comme cela ne leur est pas arrivé auparavant. Vivants, ils auraient trouvé la justice des hommes, laquelle, sous ses formes, est toujours cruelle par rapport à celle de Dieu et davantage faite de haine que de compréhension, tant elle communique la haine envers le coupable et dans le cœur même du coupable. Voyez au contraire de quelle pitié Dieu a fait preuve en certaines morts qui ont été l'expiation, le solde de la grande dette que celui ou celle que vous pleurez avait envers Dieu. Et même dans le cas où pas la moindre pensée de repentir n'a ef­fleuré l'esprit corrompu à l'heure de la mort - et il aurait suffi d'un seul cri d'invocation au Père, au Sauveur, pour sauver son âme de la mort et le rendre à la Vie à l'heure où cessait sa petite vie terrestre - cette mort aura toujours été une justice miséricordieuse parce qu'elle vous empêche d'avoir honte, de frissonner d'horreur, ô mères, épouses ou enfants, devant le nouvel aspect moral de celui que maintenant vous pleurez.     

 Tous les événements, d'une façon générale, n'ont été et ne sont que justice. Vous prétendriez peut-être que Dieu, offensé, soit et demeure inerte devant les continuelles provocations de l'homme qui piétine et détruit de mille façons le précepte capital ? Croyez-vous qu'il soit permis de se moquer de Dieu et de faire comme s'il n'existait pas ? Le pouvoir qui vous a été donné est grand, et vous en abusez. Mais voici la réponse de Dieu : sa non-intervention en votre faveur, non pas individuellement, mais en tant que multitude.

"Le Créateur n'existe pas", crient-ils. "Il n'y a pas de Dieu", blasphèment-ils. Le Créateur vous montre son existence par d'inexplicables flagellations météoriques et animales.         

Ne dites pas : "C'est donc qu'il n'est pas bon." La bonté est une vertu, la sottise est une maladie. Dieu ne peut être malade, imparfait, aucun de ses pouvoirs n'est sujet à l'infirmité. C'est pourquoi, à l'homme qui a détruit, violé, piétiné les droits de ses semblables - et cette criminalité a été celle de toute la terre -, Dieu répond par son droit de détruire ce qu'il a créé. À l'homme qui ne retrouve pas la raison avec la guerre, mais qui au contraire devient toujours plus démoniaque, Dieu répond par la famine. Il vous traite ainsi comme des animaux brutaux qui ne comprennent que les besoins brutaux. Il traite de cette façon l'humanité pour ce qu'elle est.  

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105>  Vous, à qui je parle, vous direz : "Et nous ? " C'est vrai. Les justes d'un peuple périssent aussi pour les péchés de ce peuple. Mais tandis que vous pleurez pour les punitions actuelles, élevez vos cœurs, comme l'enseigne l'oraison, et tournez-les vers "les vraies joies", c'est-à-dire vers les choses spirituelles, vers la promesse d'une vie future, d'une récompense pour les persévérants, vers Dieu votre Père et votre récompense.         

Afin d'enlever tout doute sur la providentielle présence de Dieu même dans les faits qui semblent ne pas avoir leur origine en lui, donc une bonne origine, parce qu'ils font pleurer, voici ces mots de l'apôtre Jacques : "Tout ce que l'on peut recevoir de merveilleux, tout don parfait vient d'en haut."         

Il faut savoir voir.
C'est là l'essentiel. Voir pour croire. Non pas voir pour croire à l'existence de Dieu, parce qu'en cette ma
tière est bienheureux celui qui sait croire sans voir [4], et son acte continuel de foi lui vaudra une grande gloire au ciel. Mais voir au-delà de la matérialité des faits les justices surnaturelles qui s'y cachent. Quand quelqu'un sait voir ainsi, voici que, par une métamorphose de l'événement matériel, celui-ci se change en fait surnaturel et bénéfique, il s'ennoblit en monnaie d'acquisition et en mérite immortel. 

Observez la chrysalide enfermée dans le cocon : c'est un animal bien laid qu'on écrase volontiers à cause de la répulsion qu'elle suscite. Mais si la chrysalide réussit à échapper à sa destruction par l'homme, par le gel, les oiseaux ou les pluies, et à rester attachée avec son cocon là où l'a mise la sollicitude prévoyante de celui qui l'a déposée, voici qu'alors, à l'heure établie par des lois immuables et savantes, le cocon s'ouvre et l'homme émerveillé voit que la chenille inerte, répugnante, s'est transformée en un papillon agile et magnifique.   

Dieu agit de même dans ses fidèles et en faveur de ses fidèles. Il métamorphose les actions humaines cruelles, brutes, répugnantes, voulues par l'égoïsme, par la haine, par l'avidité de la majeure partie des hommes et qui frappent comme la grêle et blessent comme des coups de fouet aussi bien la meilleure partie que celle qui mérite de se torturer en son propre sein parce qu'elle a perdu toute fraternité humaine et s'est changée en une foule immense de fauves et de démons.       

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106> Il les métamorphose en choses merveilleuses, en dons parfaits, à condition que les fidèles de Dieu aient su rester là où ses soins prévoyants les ont mis, c'est-à-dire dans le rayon de sa lumière. L'on voit ainsi que, de cette commune mésaventure, il naît une sélection : parce qu'ils savent voir, les fils de la lumière deviennent plus lumineux et plus sûrement élus, tandis que les fils des ténèbres se font toujours plus ténébreux et réprouvés. Replacés au seuil du chemin qui mène à Dieu, même la constatation du grand mal provoqué par leur mauvaise volonté ne parvient pas à les conduire au repentir, ni à être pensifs.         

C'est pour cela, bons fils de mon Seigneur, qu'il faut que vous sachiez voir, et voir de façon surnaturelle. Voir que les tortures du monde dont vous souffrez, et qui sont l'œuvre des hommes, peuvent vous obtenir une augmentation de mérites et de gloire. Voir, au-delà de la main griffue du mal et des méchants qui vous agrippe et vous tourmente, la très sainte main du Père qui vous offre le moyen d'obtenir un don immense et éternel en raison de votre patience, de votre foi, de votre acceptation de ce qui, de toute façon, ne peut plus être repoussé. Il faut tout voir comme venant de Dieu.    

Voici pourquoi l'on peut dire, avec sagesse, que toute chose excellente, tout don parfait vient d'en haut, alors que les choses mauvaises et sans perfection proviennent d'en bas : comme des semences maléfiques, elles produisent des ténèbres que récoltent les serviteurs du Très-Bas, et sont répandues telles une pluie de tourments sur toute l'humanité.        

"Tout don parfait vient d'en haut et descend du Père des lumières."    

Voyez quelle sécurité donne cette phrase : "Descend du Père des lumières." S'il est le Père des lumières, c'est que Dieu n'est en rien, ni jamais, semblable à quelqu'un qui avancerait à tâtons dans les ténèbres et choisirait au hasard ce qui, dans ces ténèbres, lui tomberait sous la main en en ignorant la nature et les effets. Non, il ne saurait être ainsi. Alors soyez confiants, chers fils de ce Père des lumières, soyez confiants. Il sait, lui, quand, comment et quels dons parfaits vous donner pour vous rendre parfaits. Ne les repoussez pas, ne les utilisez pas mal, ne les corrompez pas. Acceptez-les avec humilité, avec d'autant plus d'humilité qu'il s'agit de dons extraordinaires ; je dis cela pour vous, chères voix et avec suffisamment d'amour de la vérité pour ne pas ajouter ni retrancher un iota de ce que Dieu vous confie, sans en voiler la moindre partie ni la charger de fanfreluches par de fausses hontes ou de fausses peurs.   

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107>  Soyez comme Dieu vous fait. On vous croit ? Heureux ceux qui savent voir Dieu dans son instrument. On ne vous croit pas ? Priez pour eux. On se moque de vous ? On tente de vous induire au désaveu de ce que vous êtes ? Réagissez avec douceur en pardonnant l'offense, mais restez inébranlables, tenaces comme des montagnes de granit dans votre certitude. Dieu seul a le droit de vous faire cesser d'être ce que vous êtes. Et vous ne devez pas vous lamenter si, après s'être servi de vous, il vous met à l'écart sur la terre pour susciter d'autres instruments. Croyez-moi, ô voix : si vous êtes aussi obéissantes à l'appel missionnaire qu'à l'ordre du repos, même si votre voix n'avait eu à transmettre qu'un seul mot, votre mérite au ciel serait bien grand à cause de votre obéissance, dans l'action comme dans le repos après l'action.       

Jacques dit : "... du Père des lumières qui ne connaît ni vicissitude ni ombre de changement." 

Vous voyez comme Dieu est stable, en lui-même, dans ses décrets ? Seule la créature est instable, et c'est pourquoi elle fuit parfois la volonté toujours stable de Dieu, provoquant ainsi elle-même son triste sort. Mais Dieu ne varie pas, ne change pas. S'il vous a attirés à lui au point de vous confier une mission parmi les hommes, il ne peut ensuite vous abandonner et changer de décret.  

 Notre très saint Seigneur Jésus, étant l'égal du Père, n'a pas changé son cœur à l'égard des apôtres. Sans ignorer qui était Judas, esprit changeant par excellence, Jésus ne changea jamais. Jusqu'à la dernière heure il traita Judas en apôtre et ami. À la dernière cène, il le purifia comme les autres, se communiqua à Judas comme aux autres et, à Gethsémani, il le salua encore du doux nom d'ami [5]. Et dans l'hypothèse où Judas, au lieu d'aller se pendre, avait couru au pied de la croix, le Mourant aurait ras­semblé ses forces pour lui dire encore :  

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108> "Mon ami, pourquoi viens-tu ? Pour recevoir le pardon ? Le voici pour toi, totalement. Va et ne pèche plus. Aime-moi et fais-moi aimer." Jésus aurait encore dit à sa Mère : "Femme, voici tes fils !", unissant l'Innocente au déicide ; la Femme très sainte, elle qui est la plus grande créature après Dieu, n'aurait pas non plus repoussé Judas parce qu'elle est la sainte que Dieu seul surpasse en perfection. Les larmes de Judas au pied de la croix auraient procuré au monde la prière parfaite de Jésus au Père en faveur du pécheur. Mais le monde ne méritait pas de connaître l'exacte mesure de ce qu'est l'amour miséricordieux. Et cette prière n'a pas été prononcée... 

Jésus, qui est Dieu comme le Père, n'a jamais changé son cœur et sa pensée envers ses élus. Ce n'est pas lui, mais Judas, qui a changé son cœur et sa pensée, et qui s'est damné volontairement. "C'est par libre volonté, dit Jacques, que Jésus nous a engendrés par la Parole de vérité, pour que nous soyons comme les prémices de ses créatures."       

Cela est dit pour tous les vrais fidèles de Dieu, et très spécialement pour tous les élus parmi le troupeau élu. Mais les prémices, pour être telles, c'est-à-dire de grande valeur, doivent être sans tare. Il faut répondre par la bonne volonté à la volonté de Dieu, c'est-à-dire être "prompt à écouter, mais lent à parler et lent à la colère".         

 Âme qui m'est confiée, voici maintenant un grand conseil que mon Seigneur me donne de te communiquer. Accueille-le parce qu'il vient de la Lumière et parce qu'il est toute lumière, il vient de la Sagesse et il est toute sagesse, il vient de la Justice et il est toute justice. Accueille-le comme tu as accueilli les précédents, avec la docilité du flocon de neige qui se laisse conduire par le vent. Dieu est ce vent qui te conduit par des voies utiles et justes. Il n'y a pas une seule de ses actions à ton égard qui ne soit marquée du sceau de son infinie bienveillance. Mon Seigneur te fait dire par moi, Azarias, ton "bon compagnon Sois lente à parler."

Jusqu'à présent tu as parlé en répondant avec sincérité même aux questions qui étaient de la simple curiosité. Cela suffit maintenant. Souviens-toi que les intentions qui sont face à toi ne sont pas droites, ne sont pas de vraies charités.    

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109> Ils t'interrogent avec beaucoup d'humanité, mais très rarement avec une bonne humanité. Pourquoi le font-ils ? Pour t'aider ? Non. Les meilleurs le font uniquement par curiosité; et les autres par désir de te prendre en faute. Jésus lui aussi fut interrogé par des pharisiens, scribes et sadducéens pour ces deux motifs : curiosité inutile ou animosité et désir de le prendre en faute.        

Je t'ai déjà dit qui doivent être tes témoins quand mon Seigneur, qui est aussi le tien, m'a ordonné de te le dire. Tu dois voir et traiter tout autre comme un étranger qui ne doit pas être admis dans les domaines du Roi parce que son esprit investigateur qui cherche à pénétrer dans le "jardin clos
[6]" est douteux, pour le moins douteux. Sois lente, extrêmement lente, avare, extrêmement avare de paroles avec tous, si ce n'est avec tes témoins. Tu vois que les autres ne changent pas d'attitude. Ils semblent relever la tête vers la Lumière, puis, appesantis par trop de théories et non allégés par l'aura spirituelle qui pourrait contrebalancer le poids des théories, ils retombent à leur point de départ. Parfois même ils déforment tes propos, soit volontairement soit par incapacité d'entendre, et se font tentateurs contre la pru­dence et contre la charité.        

Tu as entrouvert la porte sur l'ordre de Dieu afin qu'ils ne puissent avoir pour excuse de ne pas savoir. Maintenant, sur l'ordre de Dieu encore, referme-la. Renferme-toi en toi-même, avec ton grand Trésor et ton petit trésor : Dieu et l'Œuvre
[7]. Fais preuve d'une grande charité de prières et de pardon pour ceux qui ne l'ont pas pour toi et le prouvent de bien des manières ; mais garde aussi une juste prudence parce que, quand tout a été dit pour convaincre et qu'ils ne veulent pas se laisser convaincre, il est inutile de dire des paroles oiseuses sur des choses qui ne le sont pas. Imite Jésus qui, après avoir parlé infatigablement durant trois années devant ceux qu'aucune parole, action ou exemple n'avaient changés en sa faveur et qui s'étaient ligués pour le condamner, leur a opposé le silence. Désormais, eux et toi ne parlez plus la même langue. Etant donné qu'à l'une des deux parties il manque la charité, elle n'a pas la lumière nécessaire pour te comprendre. 

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110> Voici donc venu le temps des "grands silences" que la bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus t'avait prophétisé lors de ton exil dans les montagnes durant l'été 1944 [8]. Plonges-y. Identifie-toi toujours plus à Dieu en te séparant toujours plus des hommes. Que Dieu soit ton unique directeur et confident, comme à l'époque où notre Seigneur Jésus te préparait à être une "voix". Au fil de tes besoins, il t'indiquera la conduite à tenir. En effet, s'il est vrai que les hommes s'autorisent beaucoup de permissions, il est aussi vrai que Dieu oppose son "ça suffit !" quand la charité vient à être offensée.   

Montre une fois seulement ces paroles, puis garde le silence. Silence d'inutiles réponses et inutiles questions, et silence d'inutiles références à quine peut changer les choses, ou ne les veut changer.    

 Reprenons maintenant l'épître. "Lent à la colère parce que la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu."          

Pour cette raison aussi, il est bon que tu te taises. Il y a des créatures qui ne se souviennent pas d'avoir devant elles d'autres créatures et, renversant le commandement, elles font aux autres ce qu'elles n'aimeraient pas qu'on leur fasse. Elles exigent des autres ce qu'elles-mêmes, et de loin, ne savent faire. Par conséquent, silence, silence, silence. Ne parle pas. Si tu es interrogée et agacée au point de troubler ce qui meurt avec l'humanité et perturbe l'esprit, donne cette brève réponse : "Au nom du Seigneur je vous prie de vous abstenir de demander ce qu'il n'est pas nécessaire que je dise." Respecte le commandement de justice de Dieu, le commandement de silence, sans pécher par le ressentiment ni admettre d'étrangers dans les domaines du Roi.           

De cette façon, mon âme, tu te libéreras même de la poussière que soulève le vent du ressentiment, de la fange que la connaissance réelle et profonde de la psychologie humaine fait monter à la surface des cœurs, ces lacs d'humanité, empêchant ainsi la limpidité du ciel de s'y refléter. Tu oublieras toujours davantage la malice, signe du venin satanique resté dans le sang de l'homme pour le rendre rancunier et incrédule.    

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111> Tu te libéreras de tout et, "avec douceur et mansuétude", tu embrasseras ton grand Trésor : Dieu et sa Parole, "la Parole déposée en toi et qui a le pouvoir de sauver ton âme". Sauver, oui, par l'enseignement qui se trouve en chaque parole et par la paix qu'il te communique. 

Il est dit : "Le Christ ressuscité des morts ne meurt plus. Sur lui la mort ne règne plus."          

Mais c'est aussi le destin des petits "Christ" après l'épreuve. Maintenant tu es au tombeau, là où l'on ne trouve que solitude et silence. Dans le tombeau n'entrent que ceux qui sont témoins du sacrifice et de la gloire qui s'ensuit. À ceux-là tu peux dire "combien de choses le Seigneur a fait pour ton âme". Pour ce qui est des autres, silence.    

"Quand ensuite viendra le Consolateur, il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement." 

Dans ton cas comme dans celui de notre Seigneur Jésus, et dans la mesure qui est celle de la créature par rapport au très saint Sauveur, le Consolateur montrera leur péché, leur erreur d'obstination et de surdité à ceux qui te repoussent, sans pitié pour l'instrument, et s'élèvent ainsi comme des juges contre Dieu qui t'a choisie. Il révélera le mépris manifesté à la Parole qui, une fois de plus, a parlé dans un but d'amour, et leur contre-charité à l'égard d'une de leur sœur. Il montrera la justice de son œuvre en toi et à travers toi, et de tout ordre qu'il t'a donné. Il montrera son jugement, sans appel, relatif à la petite "voix" que le monde, que les grands du monde, n'ont pas voulu accueillir en rejetant ton petit monde de chrétienne. Une fois de plus, en effet, les hommes repoussent la lumière, qui se manifeste quand et comme elle le veut, par les moyens les plus humbles et dans les buts les plus saints, pour contrebalancer les ténèbres d'une fausse sagesse qui sait beaucoup de ce qui est humain, mais ignore presque tout de la vraie sagesse. Cette sagesse a toujours parlé aux humbles pour les élever au-dessus des puis­sants, elle a jailli des lèvres des petits plus souvent que de celles des savants, parce que l'Esprit du Seigneur ne cherche pas les chaires pompeusement préparées, mais des cœurs ardents d'amour d'où il peut répandre ses instructions.



Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit ! Alléluia !" 

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Fiche mise à jour le 11/05/2020.

 



[1] Textes repris du MISSEL GRÉGORIEN 1933.

[2] Psaume 81 (Hébreu 82), 6 - Jean 10, 34.

[3] Allusion à la deuxième guerre mondiale ainsi qu'à la famille même de l'écrivain.

[4] Jean 20, 29.

[5] Jean 13, 1-11 - Matthieu 26, 26-28 - Matthieu 26, 50.

[6] Cantique 4, 12.

[7] L’Œuvre: c'est l'ensemble des écrits de Maria Valtorta, constitués par son ouvrage monumental sur la vie de Jésus ainsi que sur des commentaires sur différents passages de l'Ancien Testament, sur la lettre de saint Paul aux Romains et sur divers écrits d'ascèse, d'exégèse et de doctrine.

[8] Cf. Cahiers de 1944, dictée du 13 juillet 1944, page 434. Azarias fait allusion à la période d'évacuation (du 24 avril au 23 décembre 1944) à S. Andrea di Còmpito, pendant la seconde guerre mondiale.