L'œuvre de Maria Valtorta
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Fête de l'Immaculée Conception
Commentaires de Dom Guéranger, Abbé de Solesmes, sur Proverbes 8,22-35.

 

L’attribution à Marie de Proverbes 8,22-35, est développée par Maria Valtorta dans trois passages principaux :          

- EMV 5.8, où dans une dictée, Jésus explique à Maria Valtorta les gloires de la Vierge Marie.       

- EMV 348.10, où Jésus dévoile à ses apôtres et disciples, l’éternelle beauté de l’âme de Marie et leur décrit les étapes de l’Annonciation. 

- Azarias, dans ses commentaires de la
fête de l'Immaculée Conception.

Ces textes fondamentaux explicitent l’existence de Marie dans la pensée éternelle de Dieu, à l’origine du monde, puis l’infusion de son âme immaculée au temps fixé. Temps de Dieu d’un côté, pour qui tout est un éternel présent, et de l’autre, le temps des hommes pour qui tout présent a son passé et son futur.        

Cette préexistence est parfois contestée comme incorrecte, voire hérétique, mais l’attribution de Proverbes 8 à Marie est une tradition liturgique ancienne. Elle figurait comme épître à la Fête de l’Immaculée conception, autrefois appelée conception de Marie.


Proverbes 8, 22-35
Missel grégorien 1933.

Dom Prosper Guéranger (1805-1875), restaurateur de l’ordre Bénédictin en France après la tourmente révolutionnaire et fondateur de l’Abbaye de Solesmes dans la Sarthe, écrivit notamment l’Année liturgique. Dans cet ouvrage qui connu un grand retentissement, il commente l’épître de la solennité.     

Il en fait de même dans ses commentaires des écrits de la
Vénérable Maria d’Ágreda dont les visions suscitèrent une grande polémique, - comme celles de Maria Valtorta aujourd’hui -, mais dont il tenait l’inspiration en grande estime.        

Pour toutes ces raisons, il est intéressant de s’arrêter sur ces textes et de les comparer à ceux de Maria Valtorta car ils nous font pénétrer le mystère lumineux de l’Immaculée conception.

 


 Année liturgique : l’Avent. Propre des saints 8 Décembre      
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À LA MESSE.

ÉPITRE - Lecture du livre de la Sagesse. Proverbes 8,22-31.         

Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies, avant qu’il créât aucune chose au commencement. J’ai été établie dès l’éternité et de toute antiquité, avant que la terre fût créée. Les abîmes n’étaient point encore, et déjà j’étais conçue ; les fontaines n’avaient point encore répandu leurs eaux ; la pesante masse des montagnes n’était pas encore formée : j’étais enfantée avant les collines : il n’avait point encore créé la terre, ni les fleuves, ni les pôles du monde. Lorsqu’il préparait les cieux, j’étais présente ; lorsqu’il environnait les abîmes de cette circonférence qui a de si justes proportions ; lorsqu’il affermissait l’air au-dessus de la terre, et qu’il pesait comme dans une balance les eaux des fontaines ; lorsqu’il renfermait la mer dans ses bornes, et qu’il imposait une loi aux eaux, afin qu’elles ne franchissent point leurs limites ; lorsqu’il fondait la terre sur son propre poids, j’étais avec lui et je réglais toutes choses. Je prenais plaisir chaque jour, me jouant sans cesse devant lui, me jouant dans l’univers ; et mes délices sont d’être avec les enfants des hommes. Maintenant donc, ô mes enfants ! écoutez-moi : Heureux ceux qui gardent mes voies ! Écoutez mes instructions, soyez sages, et ne les rejetez pas. Heureux celui qui m’écoute, qui veille tous les jours à l’entrée de ma maison, et qui se tient tout prêt à ma porte ! Celui qui m’aura trouvée trouvera la vie, et il puisera le salut dans le Seigneur.

"L’Apôtre nous enseigne que Jésus, notre Emmanuel, est le premier-né de toute créature (Colossiens 1,15). Ce mot profond signifie non seulement qu’il est, en tant que Dieu, éternellement engendré du Père ; mais il exprime encore que le Verbe divin, en tant qu’homme, est antérieur à tous les êtres créés.        

Cependant ce monde était sorti du néant, le genre humain habitait cette terre depuis déjà quatre mille ans
[1], lorsque le Fils de Dieu s’unit à une nature créée. C’est donc dans l’intention éternelle de Dieu, et non dans l’ordre des temps, qu’il faut chercher cette antériorité de l’Homme-Dieu sur toute créature. Le Tout-Puissant a d’abord résolu de donner à son Fils éternel une nature créée, la nature humaine[2], et, par suite de cette résolution, de créer pour être le domaine de cet Homme-Dieu, tous les êtres spirituels et corporels. Voilà pourquoi la divine Sagesse, le Fils de Dieu, dans le passage de l’Écriture que l’Église nous propose aujourd’hui et que nous venons de lire, insiste sur sa préexistence à toutes les créatures qui forment cet univers. 

Comme Dieu, il est engendré de toute éternité au sein de son Pète ; comme homme, il était dans la pensée de Dieu le type de toutes les créatures, avant qu’elles fussent sorties du néant. Mais le Fils de Dieu, pour être un homme de notre filiation, ainsi que l’exigeait le décret divin, devait naître dans le temps, et naître d’une Mère.          

Cette Mère a donc été présente éternellement à la pensée de Dieu comme le moyen par lequel le Verbe prendrait la nature humaine ; le Fils et la Mère sont donc unis dans le même plan de l’Incarnation ; Marie était donc présente comme Jésus dans le décret divin, avant que la création sortît du néant. Voilà pourquoi, dès les premiers siècles du christianisme, la sainte Église a reconnu la voix de la Mère unie à celle du Fils dans ce sublime passage du livre sacré, et a voulu qu’on le lût dans l’assemblée des fidèles, ainsi que les autres passages analogues de l’Écriture, aux solennités de la Mère de Dieu.

Mais si Marie importe à ce degré dans le plan éternel ; si, comme son fils, elle est, en un sens, avant toute créature, Dieu pouvait-il permettre qu’elle fût sujette à la flétrissure originelle encourue par la race humaine ? Sans doute, elle ne naîtrait qu’à son tour, ainsi que son fils, dans le temps marqué ; mais la grâce détournerait le cours du torrent qui entraîne tous les hommes, afin qu’elle n’en fût pas même touchée, et qu’elle transmît à son fils qui devait être aussi le Fils de Dieu, l’être humain primitif qui fut créé dans la sainteté et dans la justice."

Dom Guéranger.


 7ème article : Marie d’Ágreda et la Cité mystique de Dieu.     
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"La Cité mystique est divisée en trois parties, dont nous ferons successivement l’analyse rapide. Commençons par la première. Il n’est pas besoin, sans doute, de prévenir de nouveau le lecteur que les détails qui vont suivre ne sont en rien imposés à sa foi, et qu’il demeure complètement libre de considérer cette vaste synthèse comme une œuvre purement humaine[3]. N’est-elle que cela ? Il serait difficile de le soutenir, si l’on tient compte de l’ensemble des faits qui ont été produits. Quoi qu’il en soit, le moins que l’on pût dire à la louange de cette œuvre, c’est qu’elle demeure l’un des plus imposants monuments du génie humain, et qu’elle suppose dans son auteur la plus merveilleuse pénétration des mystères du christianisme, la plus profonde connaissance de sa morale, et une rare intelligence des Saintes-Écritures.          

La Sœur commence par donner, avec une grande clarté et une admirable précision, des notions sur la lumière divine par laquelle les âmes obtiennent dans l’extase certaines connaissances supérieures, et elle décrit en particulier les phénomènes de ce genre qu’elle a éprouvés
[4].     

Entrant ensuite dans le détail, elle commence par les contemplations de l’essence divine qui lui ont été accordées : la génération éternelle du Verbe, la procession du Saint-Esprit. Elle a vu que les trois divines personnes ont formé de toute éternité le décret de se communiquer aux créatures. Ce décret, simple et indivisible dans la science de Dieu, lui a été montré dans un ordre successif, afin qu’elle en pût apprécier la teneur et l’étendue, et la Sœur, en l’exposant, le divise en six instants de raison.

Dans le premier instant, Dieu contemplant ses propres perfections, a jugé qu’il lui était convenable et presque nécessaire de les communiquer ad extra, en les épanchant sur les créatures, et en sorte que cette communication fût aussi parfaite qu’il est possible, selon les diverses proportions des êtres à créer.        

Au second instant, Dieu a décrété que sa gloire serait le motif et la fin de son œuvre ;      

au troisième, que l’ordre et l’harmonie entre les êtres créés atteindraient la plus haute perfection ; qu’à cet effet, le Verbe assumerait la nature humaine, afin qu’entre toutes les créatures il y en eût une qui devînt le lien intime de toutes les autres avec la divinité.         

Au quatrième instant, Dieu a décrété que toutes les grâces possibles seraient l’apanage de l’humanité de son Fils, et que le Verbe s’incarnerait au moyen d’une Mère ; en sorte que cette Mère d’un Dieu incarné a précédé dans l’intention divine, toujours d’une précédence de raison, le décret en vertu duquel devaient être produites toutes les autres créatures. Il devrait arriver de là que le torrent des divines perfections se répandrait sur elle dans toute la plénitude compatible avec la condition d’un être créé. Ce fut à ce même quatrième instant que Dieu résolut de créer, pour l’habitation du Verbe incarné et de sa Mère, le ciel, la terre et les astres, destinés, par une volonté postérieure, à servir aussi à l’habitation des autres créatures appelées à vivre sous le sceptre du Verbe incarné.

Au cinquième instant, Dieu a décrété la création des anges, qui seront divisés en neuf chœurs et trois hiérarchies ; ils auront pour fin de connaître et aimer Dieu, et ils seront assujettis au Verbe incarné comme à leur Chef, et à sa Mère comme à leur Reine. Toutes les grâces au moyen desquelles ils mériteront la vision béatifique leur seront accordées en vue des mérites futurs de l’Homme-Dieu. Ce fut à ce même instant que Dieu décréta l’élection des bons anges et la réprobation des mauvais, sur la prévision de la fidélité des premiers et de la désobéissance des seconds ; et qu’il résolut de destiner le ciel à l’habitation des justes, la terre et le reste pour l’usage des autres créatures, et le centre de la terre pour être la prison des esprits rebelles.          

Au sixième instant se rapporte le décret par lequel Dieu a résolu de créer un peuple spécial pour le Verbe incarné ; ce peuple sera le genre humain, qui participera à la nature que le Fils de Dieu daignera prendre. C’est à ce même instant que sont ordonnés le mode futur de la propagation de la famille humaine, qui procédera d’un premier homme ; la série des grâces émanant des mérites du Christ pour mettre notre race en l’état d’atteindre sa fin, l’intégrité de la justice originelle, si l’homme veut la conserver. La chute est prévue, ainsi que le décret en vertu duquel chaque enfant d’Adam contractera la tache d’origine ; mais la Mère de l’Homme-Dieu ne sera pas comprise dans ce décret, attendu que le plan auquel se rapporte sa création est antérieur d’une antériorité de raison à celui qui s’applique à la formation de la race humaine.  

Après cet exposé, la Sœur donne le commentaire du
huitième chapitre du livre des Proverbes, où elle montre l’idée du Christ et de sa Mère conçue dans la pensée divine avant celle des autres créatures. Elle explique ensuite l’économie de l’Incarnation, dans l’hypothèse que l’homme n’eût pas péché. 

Venant alors à la création, elle enseigne que les anges ont été tirés du néant lorsque Dieu dit : « Que la lumière soit ; » et que la séparation des bons et des mauvais esprits eut lieu au moment où, comme le dit Moïse, Dieu sépara la lumière des ténèbres. Les anges furent peu de temps dans l’état de l’épreuve. Dieu leur révéla le mystère de l’Incarnation, et le devoir qu’ils auraient de révérer non-seulement sa divine essence, mais l’humanité du Verbe, et de reconnaître la Mère de l’Homme-Dieu pour leur reine, supérieure à eux tous par les dons de la grâce. Ici la Sœur expose le beau passage du
chapitre douzième de l’Apocalypse, où paraît la femme revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds, et autour de sa tête une couronne de douze étoiles ; puis la rage du dragon contre cette noble et glorieuse créature, le combat livré entre les Anges et la chute de Lucifer. L’archange Michel, vainqueur principal dans cette lutte formidable, est signalé comme devant être désormais, avec. Gabriel, le rapide et puissant messager du Verbe incarné et de sa Mère."       

Dom Guéranger
  

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Fiche mise à jour le 25 novembre 2022.

 




[1] Durée estimée, à l’époque, de l’apparition du premier homme sur la terre. Notion reprise dans le cantique, Il est né le divin Enfant : « Depuis plus de quatre mille ans, nous le promettaient les prophètes ». Aujourd’hui, l’apparition du premier Homo sapiens est 50 fois plus étendue et varie au gré des découvertes archéologiques.


[2] Cf.
Philippiens 2,6-8.


[3] Les
révélations privées, même reconnues, ne peuvent être crues que de foi humaine. Cela explique la formulation de la Conférence des évêques d’Italie qui autorise la poursuite des éditions de Maria Valtorta, sous condition qu’on spécifie qu’il s’agit d’une œuvre de Maria Valtorta dont les visions « ne peuvent pas être retenues d’origine surnaturelle, mais elles doivent être considérées comme de simples formes littéraires que l’auteur a utilisé pour raconter, à sa façon, la vie de Jésus. »


[4] Dans son Autobiographie, Maria Valtorta décrit ce phénomène de l’extase ainsi : la séparation du corps et de l’âme, provoque la mort, mais la séparation de l’esprit d’avec l’âme, provoque l’extase. Elle rejoint ainsi la tripartition de l’Homme déclarée par St Paul en 1 Thessaloniciens 5,23, et affirme : « Dans le corps il y a l’âme et dans l’âme il y a l’esprit » (Autobiographie, p. 352.