Exode 3,13-15
Moïse
dit à Dieu: "Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dis:
"Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous." Mais s’ils me disent :
"Quel est son nom?", que leur dirai-je?". Dieu dit à Moïse:
"Je suis celui qui est." Et il dit: "Voici ce que tu diras aux
Israélites : "Je suis" m’a envoyé vers vous.". Dieu dit encore
à Moïse : "Tu parleras ainsi aux Israélites: "IHVH, le Dieu de vos
pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob m’a envoyé vers
vous. C’est mon nom pour toujours, c’est ainsi que l’on m’invoquera de
génération en génération."
D'après le film
"Les Dix commandements"
COMMENTAIRES
Les
traductions du Tétragramme IHVH, varient selon les Bibles :
Selon la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) : "Je suis qui je
serai"
Selon la Bible de Jérusalem : "Je suis celui qui est"
Selon Louis Segond : "Je suis celui qui
suis"
Selon la Bible Osty : "Je suis qui Je suis"
Selon la Vulgate : "Ego sum qui sum"
COMMENTAIRES
La Bible Osty commente cette
disparité dans ses notes de bas de page :
"Verset fameux qui traite du nom du Dieu d'Israël Yahvé. Attesté
ailleurs sous les formes Yah, Yô, Yahô, Yahû (quelle que soit
leur origine), il reçoit ici une explication
par le verbe "être". Dieu dit : "Je Suis" ('èhyèh); les Israélites diront : "Il
est" (yahavèh), c'est-à-dire "Yahvé", pour désigner le Dieu
des pères (v 15-16). Tandis qu'en 6,2.6.7.8, on lit clairement :
"Moi" (c'est-à-dire : je suis)
Yahvé", la formule "Je suis qui Je suis" laisse planer le mystère sur l'être de Dieu, et
elle évite de le définir tout en
exprimant sa réalité et son action (cf. les expressions du genre :
"Je fais grâce à qui je fais grâce, et
je fais miséricorde...", 33,19).
On traduit encore : "Je suis ce que je suis", "Je suis
parce que je suis", "Je serai qui je serai"; les traductions :
"Je suis celui qui suis", ou avec le grec "Je suis celui qui
est" (que l'on entend : "je suis
celui qui est par lui-même" ou
"celui qui est éternellement", l'Éternel), insistent sur Yahvé
"qui est" face aux "dieux qui ne sont pas des dieux", et
elles ouvrent la voie aux spéculations métaphysiques
sur l'être absolu et l'aséité (l'existence
par soi-même) de Dieu.
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Dans la
Bible, Dieu est désigné sous trois noms :
Él qui peut prendre la forme de Eloha ou Elohîms.
C'est un mot commun à tous les peuples sémitiques. Élohîms
en est le pluriel et la forme la plus usitée. L'usage d'un pluriel pour
désigner un singulier n'est pas si surprenant que cela. Il se retrouve dans
la langue française avec l'usage du pluriel de majesté ou du vouvoiement de
déférence.
Adonaï,
pluriel de Adôn, veut dire Maître. Il est
traduit par Kyrios en grec, Dominus en latin et
Seigneur en français.
IHVH,
(יהוה) ou Tétragramme, est le
nom propre de Dieu (voir ci-contre). Il est composé, de droite à gauche, par
les consonnes suivantes : yōḏ (י), hē (ה), wāw (ו) et hē (ה). Il entre dans la composition
de beaucoup de noms sous la forme abrégée de Yah ou de Yahou.
La place du nom divin dans la liturgie et
dans la vie quotidienne.
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Il est
impossible de savoir exactement comment le Tétragramme était prononcé à
l'époque biblique car il était considéré comme ineffable en référence au
commandement de Dieu :
Tu
n’invoqueras pas le nom de YHWH ton Dieu en vain (Exode 20,7).
Il
n'était jamais employé dans les lectures publiques. On le remplaçait le plus
souvent par Adonaï ou HaChem (le Nom). Ce respect
dû au nom divin n'est pas inconnu de Maria Valtorta. Jacques, le cousin de
Jésus, le rappelle :
Nous sommes de bons Israélites, et nous craignons
Dieu, presque au point de ne pas pouvoir dire son Nom. Et de penser que, si
l'homme du peuple élu, l'homme fils de Dieu ne peut pour ainsi dire pas
prononcer le Nom béni et crée des termes de remplacement pour nommer son
Dieu, de penser que Satan puisse oser nuire à Dieu, cela nous paraît une
pensée blasphématrice (EMV 515).
Il ne
semble pourtant pas que l’interdiction ait toujours existée, du moins en
dehors de la liturgie publique. En effet, le large usage des noms
"théophores" est incompatible avec cette interdiction. Ils incluent
le nom ineffable dans sa forme Yah ou Yahou :
Abdias ('Obadyah), Adonias (Adonyahou), Amasias (Amaşyahou), Ananie (Hananyah), Athalie ('Atalyah),
Élie (Élyahou), Ézéchias (Hizqyahou),
Godolias (Guedalyahou)
Isaïe (Iesha'yahou), Josias (Ioshyahou),
Jérémie (Irmeyahou), Joachim (Yekhonya),
Matthieu (Matyah) ou Mathias (Matityah),
Néhémie (Nehèmyah), Ochozias (Ahazyahou), Ozias ('Ouzyahou),
Sédécias (Sidpyahou), Sophonie (Şephanyah),
Tobie (Tobyah), Urie
(Ouryah), Zacharie (Zekharyah).
On se
doute que ces noms, et leur signification, pouvaient fort bien être mêlés à
des altercations comprenant injures et menaces.
Le mot "Alléluia", introduit après l'exil, veut dire littéralement
"Louez Yah !" et nomme Dieu soit par sa première et dernière
lettre, soit par sa première syllabe, selon les hypothèses de prononciation
(Jéhovah ou Yahvé).
Le nom même de Jésus YEHOSHUAH (Yeho + Schua) comprend presqu’intégralement le nom divin YEHO..AH comme le signale par deux fois l’œuvre inspirée
de Maria Valtorta.
Dans l’Église catholique on préconise de ne plus prononcer "Yahvé"
dans les textes bibliques, mais d’employer à la place l'expression "le
Seigneur" selon l’usage de la Vulgate, dans la suite de la Septante, où
le Tétragramme est transcrit par Κύριος
(Kyrios, Seigneur).
La Bible de Jérusalem emploie le nom de Yahvé pas moins de 5.796 fois,
mais la Nouvelle Vulgate a repris l'usage liturgique du judaïsme en le
remplaçant par "Dominus" (Seigneur). Usage repris dans la
Traduction œcuménique de la Bible (TOB).
On trouve aussi employé assez couramment le terme de "l'Éternel"
dans la tradition protestante. On le trouve de même dans l’Œuvre de Maria
Valtorta aux côtés du terme "le Très-Haut".
Jéhovah ou Yahvé ?
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Jusqu'au
XXème siècle, les exégètes ont d'abord traduit le Tétragramme par Jéhovah
en reprenant l'usage des massorètes (ceux qui font une étude critique de la
Bible). Il est maintenant considéré comme obsolète au motif qu'il serait
formé de la juxtaposition du Tétragramme et de son substitut de lecture,
Adonaï. C'est d'ailleurs dans un idéogramme, qui fond les deux noms, qu'il
apparaît dans la Bible Chouraqui.
On le remplace désormais par celui de Yahvé sous la foi de ces
hébraïsants. Toutefois la Bible du chanoine Augustin Crampon (1894-1904),
exégète réputé et auteur de la première Bible "scientifique"
catholique, conserve le mot "Jéhovah".
Dans l’œuvre de Maria Valtorta, pourtant contemporaine de ce nouvel usage, le
Tétragramme est traduit, dans les originaux italiens, par Geovè,
Geovà, Geavè ou Javé (Jéhovèh, Jéhovàh, Jéhavèh ou Yahvèh). Les deux appellations semblent donc coexister.
L’Œuvre confirme plusieurs fois (voir ci-dessous) que le Nom propre de Dieu
est bien Jéhovah, mais que sa
prononciation variait selon les régions. Ce sont ces accents qui expliquent
que l’on puisse prononcer différemment Jéhovah. En marge d’un épisode, Maria
Valtorta le note :
Jéhovèh : “Les Galiléens, dont le dialecte est plus
doux, prononcent ‘Djéhovè’, avec un ‘dj’ très doux,
presque un ‘sgi’. Les Judéens : ‘Yavè’, dur, tranchant” (EMV 59.5).
Autrement dit, certains
prononçaient Jéhovah et d’autres Yavhé. On sait que
dans la Bible, le terme chibolet, l’épi
(shibboleth), servait à différencier l’origine des combattants (Juges 12,6).
Tout est donc dans la vocalise
ouverte ou fermée des voyelles qui peut donner des résultats allant du o au a en passant par tous les intermédiaires, dont le è, ainsi que dans la prononciation
longue ou ramassée, ce que l’on retrouve par exemple dans l’accent dit
"marseillais" ou "pointu".
À l’époque contemporaine, certains lecteurs de Maria Valtorta, craignant que
l’utilisation du terme Jéhovah nuise à l’Œuvre par amalgame avec les
"Témoins de Jéhovah", ont préféré utiliser le terme Yahvé, ce qui
est une interprétation, mais non pas un contresens.
Le nom divin dans l'œuvre de Maria Valtorta.
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Dans le
Livre d’Azarias, l’ange confirme "Jéhovah" lorsqu’il explique le
nom hébreu de Jésus "Yehoshua" :
Étant Jésus Christ, a-t-il cessé d'être Dieu ?
Non, il n'a pas cessé de l'être, mais il est allé jusqu'à assumer la nature
humaine, devenant vraiment homme pour pouvoir être le Sauveur, c'est-à-dire
Yehoshua.
Les savants expliquent que cela signifie Sauveur. Mais, mon âme, cela veut
aussi dire quelque chose de bien plus puissant ! Contemple et compare le nom
du fils de Marie avec le nom de Dieu tel que le disaient les Hébreux. Ils ont
la même racine pour signifier la même origine et la même nature. Jésus veut
donc dire Dieu, encore Dieu. Et il veut aussi dire Sauveur par sa seconde
partie: Oshua. Toutefois, son ascendance,
plus précisément son origine en Dieu le Père, est confirmée par la racine du
nom.
Yehoshua
est la contraction de "Yeho" (יְהוֹ) qui représente le nom de Dieu dans ses deux premières
syllabes (יהוח) et de
"shua" (שוע) signifiant "un cri à l'aide !"
c'est-à-dire un cri lancé par quelqu'un qui demande d'être secouru.
Dans l'œuvre de Maria Valtorta Jéhovah, sous ses différentes formes, est
employé dans 39 chapitres. Maria Valtorta note même la prononciation de Jésus
:
"Voici que les trompettes annoncent que
l'heure est arrivée. Allons avec vénération louer Geové."
(Jésus prononce ainsi, avec le «g» qui devient long : un Sgiéveee très chantant, avec les derniers «e» très
ouverts comme si c'était «a» alors que celui qui suit le «g» est très fermé) (EMV 197).
C'est une
prononciation proche qu'utilise un habitant d'Ascalon en parlant de Dieu :
"Je sais qu'il existe et qu'il
s'appelle Jéové" (EMV 218).
Judas, se parjurant, donne aussi une indication :
"Je le jure sur Jéhovah !" et il prend
un teint terreux en prononçant ainsi le nom de Dieu, Il tremble, il balbutie,
il ne sait même plus le dire comme on le prononce d'ordinaire. Il semble dire
un j, une h, un v très traîné, je dirais terminé en aspiration. Je le
reconstituerais ainsi : Jeocvèh, En somme sa
prononciation est étrange (EMV 535).
Pour ses
indications, il convient de se souvenir que Maria Valtorta était italophone :
certaines lettres ne se prononcent pas comme en français.
L’Esprit saint, dans ses commentaires de l’Apocalypse décrit la genèse du Nom Divin et sa
signification. Il confirme, avec la Tradition, la prononciation originelle, Jéhovah. Il motive sa détérioration
par les usages de l’époque :
“Celui qui est″ est l’ancien Nom de Dieu,
celui par lequel Dieu s’est désigné à Moïse sur la montagne, celui que Moïse
a enseigné à son peuple pour qu’il puisse nommer Dieu. Toute l’éternité, la
puissance et la sagesse de Dieu étincellent dans ce nom.
Celui qui est : l’éternité: Dieu
n’a pas eu de passé, il n’aura pas de futur Il est éternel présent…
Celui qui est : la puissance
infinie. Quelle chose ou quelle personne pourrait exister par elle-même, à
partir de rien? Aucune…
Celui qui est : la sagesse la plus
parfaite, incréée, qui n’a pas eu besoin d’autoformation ni de la formation
de maîtres pour exister. […]
“Celui qui est″, cet ancien nom de Dieu fut rapidement remplacé
par un autre : Adonaï, sous l’effet d’un excès de vénération créé
spontanément dans l’esprit des hommes conscients de leur condition d’êtres déchus de la grâce et méritant la sévérité de Dieu;
c’était en effet l’époque où, pour les hommes, Dieu était le Dieu terrible du
Sinaï, le Juge prêt à se venger. Ce nom d’Adonaï, tant à cause des différences
de prononciation observables de région à région dans toutes les nations et à
toute époque, que parce qu’il était employé trop rarement suite à une
application trop intégrale du commandement: "Tu n’invoqueras pas en vain
le Nom du Seigneur ton Dieu", provoqua une altération de la
prononciation initiale : "Jéhovah". Il conserva cependant
cette prononciation initiale en Galilée, où l’Emmanuel allait passer la
quasi-totalité de sa vie de Dieu parmi les hommes, selon son nom prophétique
d’Emmanuel, et d’où il allait circuler pour répandre la Bonne Nouvelle, lui
qui était la Parole de Dieu faite homme, enfin pour entreprendre sa mission
de Sauveur et de Rédempteur qui devait s’achever sur le Golgotha.
Dans le nom de Fils de Dieu fait homme, dans le nom que Dieu lui-même imposa
à son Fils incarné et que l’ange des heureuses annonces avait communiqué à la
Vierge immaculée, se trouve, pour qui sait lire et comprendre, un écho de ce
nom; la Parole qui le portait
enseigna de nouveau aux siens le vrai mot — Jéhovah — pour désigner Dieu,
pour désigner le Père dont le Fils est engendré et desquels procède l’Esprit
Saint. Il en procède pour engendrer, le moment venu, le Christ sauveur dans
le sein de la Vierge.
Où trouve-t-on le nom de Jéhovah dans
l'œuvre ?
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Tome 1, édition 2017.
EMV 10 - EMV 16 - EMV 59
- EMV 73
- EMV 78.
Tome 2,
édition 2017.
EMV 132.
Tome 3,
édition 2017.
EMV 191 - EMV
194 - EMV 197 - EMV 202 - EMV
218.
Tome 4,
édition 2017.
EMV
248 - EMV
281.
Tome 5, édition 2017.
EMV
320 - EMV
324 - EMV 349.
Tome 6, édition 2017.
EMV
368 - EMV
388 - EMV
409 - EMV
410 - EMV
421 - EMV
422.
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475 - EMV
476 – EMV
477 – EMV
483 - EMV
487.
Tome 8, édition 2017.
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507 - EMV
534 - EMV 535 - EMV 547 - EMV 549.
Tome 9, édition 2017.
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598
Tome 10, édition 2017.
EMV 609 - EMV
615 - EMV
625 - EMV
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632 - EMV
645.
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