Carte des migrations en Gaule.
Articles de Jean Aulagnier.
Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta.
La Basilique Sainte Marie Madeleine de St-Maximin.
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L’exil de Lazare, Marthe et
Marie de Béthanie.
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Des traditions convergentes donnent la famille de Béthanie exilée en
Gaule. Elle aurait émigrée à la suite de la persécution contre les chrétiens
entreprise par Hérode-Agrippa I (41-44). C’est au cours de cette persécution
qu’a lieu, dans la dernière année du règne d’Agrippa, le martyre de Jacques de
Zébédée (le
majeur)..
Cet épisode est rapporté dans les Actes des apôtres. Le roi arrête certains membres de l’Église et
fait décapiter Jacques de Zébédée Voyant que la mesure est populaire, il fait
arrêter Pierre. Mais il est miraculeusement libéré. Le roi Agrippa, se prenant
pour un dieu, sans doute à l’imitation de l’empereur romain Caligula qu’il
avait fréquenté, veut se faire rendre un culte. Il meurt rongé par les vers.
La migration de Lazare, Marthe et Marie en Provence, partie de la Gaule
narbonnaise à l’époque, a été rangée parmi les légendes. Mais une chose est
la légende qui imagine et autre chose est la tradition qui se souvient.
Jean Aulagnier, dans "Premier siècle chrétien, Une approche scientifique
de la naissance du Christianisme", argumente cette hypothèse.
Pour nous, son argumentation, comme les éléments contenus dans l'œuvre de
Maria Valtorta, rendent ces traditions très crédibles. Notamment pour les
raisons suivantes :
La
cohérence de la motivation : non pas pour fuir un danger, mais pour porter
l’évangile à partir du témoignage de gens proches de Jésus. Lazare est l’ami
de Jésus qui le ressuscite. Marie Madeleine est la personne qui reçoit la
charge d’annoncer la Résurrection.
La
cohérence des personnages exilés : il s’agit de tout un groupe comportant
non seulement la famille de Béthanie, mais aussi son personnel et des
femmes-disciples. Seul Sidoine, l’aveugle-né n'appartient pas à l'un de ces
groupes, mais son rattachement n'est pas aberrant.
La Gaule narbonnaise
correspond à un lieu traditionnel d'exil des personnages importants. Il en
fut ainsi pour Ponce
Pilate, exilé
en 36 pour ses fautes de gouvernement. La même année, Hérode Antipas y est exilé avec Hérodiade. Claudia
Procula,
petite-fille adultérine de l’empereur Auguste y est cachée loin de la Cour.
Les liens
établis entre la famille de Béthanie, sous la protection romaine, et Claudia
Procula l'épouse de Ponce Pilate, lui-même exilé, rend naturel le
rapprochement.
Cette tradition n’est pas nouvelle : déjà Jacques de Voragine
dans la Légende Dorée l’atteste. Cet ouvrage du XIIIe siècle est un recensement
de sources plus anciennes. Anne-Catherine Emmerich l’atteste de même.
Personnages réputés exilés en
Gaule.
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En Gaule narbonnaise.
Claudia Procula,
la femme de Ponce Pilate. Son surnom Procula signifie "née en l'absence
de son père". Elle est en effet la fille illégitime de Julie, seconde
épouse de l'empereur Tibère, et donc petite-fille de l'empereur Auguste. Claudia
aurait été élevée par Tibère selon Macrobe, un chroniqueur de la Rome
impériale. Une correspondance de Claudia Procula à Fluvia
Hersila, reproduite dans un bulletin diocésain,
confirmerait qu’elle a séjourné à Narbonne où Tibère avait été affecté. On
suppose qu’elle a suivi son mari dans son exil en Gaule, ce qui expliquerait
l’immigration de la famille de Béthanie à laquelle elle était liée.
Lazare de
Béthanie, l’ami
de Jésus. Il est connu comme premier évêque de Marseille. L'Église le fête le
29 juillet. Sa tête est conservée dans l'antique
cathédrale de la Major à
Marseille.
Marcelle, la servante de Marthe Son tombeau est
probablement dans la Basilique de Saint-Maximin avec plusieurs autres venus
de Béthanie.
Marie de Magdala, recluse à la Sainte Baume (Bouches-du-Rhône) –
Reliques dans la Basilique de Saint-Maximin (Var).
Marie de Cléophas, connue en Provence sous le nom de Marie Jacobé. Ce surnom viendrait
de son fils Jacques d’Alphée, premier évêque de Jérusalem. Selon une
tradition rapportée par Saint Césaire d'Arles (début du VIe siècle), elle
serait venue en Camargue. On y célébrait solennellement sa fête bien
avant le VIe siècle. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, la tradition s’est chargée
de récits plus légendaires.
Marie Salomé, la femme de Zébédée et mère de Jacques et de
Jean. Selon une antique tradition, ses reliques sont conservées aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
L’histoire de son exil en Provence est très liée à celui de Marie de Cléophas
et à celui de Sara.
Marthe de
Béthanie. Les
persécutions s'accentuant, la famille de Béthanie choisit de s'expatrier :
"On ne peut certainement pas se dire que Lazare, Marie et Marthe ont été
des créatures craintives. Tu vois pourtant que, bien qu’avec une extrême
douleur, ils se sont éloignés d’ici pour porter ailleurs la Parole divine qui
ici aurait été étouffée par les juifs" (EMV 648). Exilée en Arles puis à Tarascon où se trouvent
ses reliques. On y célèbre son combat contre un monstre que l’on suppose être un
crocodile échappé d’un cirque romain.
Maximin, le régisseur de la propriété de Béthanie. Il
fut le premier évêque d'Aix-en-Provence. Ses reliques se trouvent dans la
Basilique de Saint-Maximin (Var).
Ponce Pilate. Après des erreurs répétées, il est exilé à Vienne,
en Gaule narbonnaise ou à Lucerne (Suisse). Il y meurt peu de temps après. On
ne sait s'il se suicida ou s'il fut exécuté. Le Mont Pilat, dans la région de Vienne,
sous-préfecture de l'Isère, tirerait son nom de Ponce Pilate.
Sara la jeune veuve confiée à la famille de Béthanie.
Selon la tradition5 elle aurait émigrée en Gaule avec la famille de Béthanie.
Son culte a été repris par les Gitans qui l'honorent sous le nom de
Sara-la-Kali (Sara la Noire). Ce culte donne lieu à un important pèlerinage
aux Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue, le 25 mai.
Sidoine (saint Restitut). C'est
l'aveugle-né de Jean 9,1-34. Selon une tradition rapportée par Mgr Gaume, et attestée par plusieurs autres sources,
Sidoine ou Célidoine s'embarque avec la famille de
Béthanie lors de leur exil en Provence (Gaule Narbonnaise). Il devient évêque
de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Ardèche) sous le nom de Restitut.
Ce nom signifie "celui à qui la vue a été restituée". À la mort de
Maximin, il devient évêque d'Aix-en-Provence. Il a sa sépulture dans la
crypte de la Basilique de Saint Maximin. C'est dans son sarcophage qu'avaient
été cachées les reliques de Marie Madeleine pour les soustraire aux sarrasins.
Suzanne, la jeune mariée de Cana. Une des saintes femmes
mentionnées par Luc 8,1-3. Son tombeau se trouve à la Basilique de Saint-Maximin.
En Gaule Aquitaine.
Hérode Antipas et Hérodiade. Six ans après la mort du Christ, en
36, son armée est défaite par celle d'Arétas IV roi
nabatéen du sud de la Jordanie. Il est destitué par l'empereur Claude trois
ans plus tard, puis exilé avec Hérodiade en Gaule, dans les Pyrénées, à Saint
Bertrand de Comminges (Lugdunum Convenarum) puis en
Espagne où il meurt, en 40.
Martial, le fils adoptif de Pierre. Une très ancienne
tradition associe Martial à six autres évêques envoyés par saint Pierre pour
évangéliser les Gaules. Martial s’implante à Limoges (Augustoricum).
Ce que confirme Baronius au XVIe siècle. Martial fut déclaré «apôtre de l’Aquitaine» par
le pape Clément VI au XIVe siècle. Malheureusement un homonyme du IIIe
provoqua une confusion dans les récits, ce qui fit passer la tradition au
rang des pieuses légendes.
Véronique (Nike). Au moyen-âge, légende et tradition la disent
mariée à Zachée. Elle aurait émigré avec lui en Gaule à Soulac-sur-mer,
en Gironde (Noviomagus). Ses reliques sont vénérées
dans la Basilique Notre-Dame de la fin des Terres. Pour d'autres ses reliques
furent transportées en l'église Saint-Surin de Bordeaux. L’union,
probablement platonique, avec Zachée est plausible : tous les deux sont de
Jéricho et se consacrent au même apostolat des éprouvés.
Zachée, le
publicain de
Jéricho. Selon la tradition, il se serait expatrié en Gaule Aquitaine. Il
avait alors la cinquantaine. Il aurait évangélisé la région en compagnie de Martial
et de Véronique (Niké). Après la mort de celle-ci, il
aurait abouti à Roc Amadour dans le Quercy. Son
corps y fut retrouvé en 1166 dans un état parfait de conservation. En 1425, le
pape Martin V identifie Amadour avec le publicain
Zachée de Jéricho. Ce surnom d'Amadour proviendrait
de l'arabe Amad-Aour (le juste) ou d'Amator, (celui qui aime). Les reliques de Zachée furent
l'objet d'un pèlerinage important : rois et princes y vinrent. En 1562,
durant les guerres de religion, ses reliques furent malheureusement brûlées.
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Association de Soutien à la Tradition des Saints de
Provence.
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