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Catéchèse du
lundi 3 avril 1944 (lundi saint)
152> 23.9 – Marie
dit :
"Si ma présence avait sanctifié le Baptiste, elle n'avait pas
enlevé pour Élisabeth
la condamnation venue d'Ève. "Tu auras des fils dans la douleur"
avait dit l'Éternel. Moi seule, sans tache et sans union humaine, ai été
exempte de la douleur de l'enfantement. La tristesse et la douleur sont les
fruits de la faute. Moi qui étais la "Sans faute", je devais connaître
pourtant la douleur et la tristesse parce que j'étais la Corédemptrice[2].
Mais je ne connus pas le déchirement de l'enfantement. Non. Je n'ai pas connu
cette souffrance.
Mais, crois-moi, ma fille, qu'il n'y
a jamais eu et qu'il n'y aura jamais tourment d'enfantement semblable à mon enfantement
de Martyre d'une Maternité
spirituelle accomplie sur le plus dur des
lits : celui de ma croix, au pied du gibet de mon Fils qui
mourait.
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de page.
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Quelle est la mère qui est contrainte à générer de telle façon, et à mêler le
tourment de ses entrailles qui se déchiraient en entendant le râle de sa
Créature agonisante au déchirement intérieur pour avoir à surmonter l'horreur
de devoir dire: "Je vous aime. Venez à moi qui suis votre Mère" aux
assassins de son Fils, qui était né du plus sublime amour qu'ait jamais vu le
Ciel, de l'union d'amour d'un Dieu avec une vierge, d'un baiser de Feu, de l'embrassement
de la Lumière, qui se firent Chair et du sein d'une femme firent le
Tabernacle de Dieu ?
"Que de douleur, pour être mère !" disait Élisabeth. Si
grande, mais un rien en comparaison de la mienne.
23.10 – "Laisse-moi mettre les
mains sur ton sein". Oh ! si dans votre souffrance vous me
demandiez toujours cela !
Je suis l'Éternelle Porteuse de Jésus.
Il réside en mon sein, comme tu l'as vu l'an passé ,
comme une Hostie en l'ostensoir. Qui vient à moi,
le trouve. Qui s'appuie sur moi, le touche. Qui
s'adresse à moi, Lui parle. Je suis son Vêtement. Il est mon Âme. Encore
plus, plus uni maintenant qu'il ne le fut pendant les neuf mois qu'il se
développait en mon sein, mon Fils est uni à moi, sa Maman. Et toute douleur
se calme et toute espérance fleurit et toute grâce coule pour qui vient à moi
et pose sa tête sur mon sein.
Je prie pour vous. Rappelez-le. La béatitude d'être au Ciel, vivant dans le
rayonnement de Dieu, ne me fait pas oublier mes fils qui souffrent sur la
terre. Et je prie. Le Ciel entier prie, car le Ciel aime. Le Ciel c'est la
charité vivante. Et la Charité a pitié de vous. Mais, s'il n'y avait que moi,
ce serait déjà une prière suffisante pour les besoins de qui espère en Dieu,
puisque je ne cesse de prier pour vous tous : saints et dépravés, pour
donner aux saints la joie, pour donner aux méchants le repentir qui sauve.
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