


6.412 - Elogio del giglio delle convalli, simbolo di Maria, e sacrificio
di Pietro per il bene di Giuda.
3.410 - The Lily
of the Valley.
4.412 - Elogio del lirio
de los valles, símbolo de María. Pedro se sacrifica por el bien de Judas.
7.458 -
Die Apostel unter sich und mit Jesus; Jesus und
Petrus.
Le
lys de la vallée, ou muguet, symbole de la Vierge Marie.

Il n'y a rien de
nuisible dans la création.
La morsure de Satan.
Le lys des vallées.

-
André et Thomas vantent la beauté du muguet ...... 154
- Jésus abonde
dans le même sens .............................. 155
- Il y voit un
symbole d'humilité et de Marie ................... 156
- Jésus est heureux du progrès spirituel de Pierre ....... 156
|
Accueil >>
Plan du Site >> Sommaire du Tome 6
Tome 6, chapitre 101.
412.
Les apôtres entre eux et avec Jésus.
Jésus et Pierre.
Vision
du lundi 8 avril 1946
154> Le groupe apostolique a
tourné le dos à la plaine et c'est par des routes accidentées, par monts et
par vallées, qu'il se dirige vers Jérusalem. Pour abréger le chemin, ils ont
délaissé les grandes artères, pour prendre des raccourcis peu fréquentés,
fatigants, mais très rapides.
En ce moment ils sont au fond d'une verte vallée bien arrosée et riche de
fleurs et il n'y manque pas les plantes odorantes, chose qui fait observer au
Thaddée qu'il est très juste d'appeler le muguet "lys de la vallée"
et d'en louer la beauté fragile et pourtant résistante et si délicatement
parfumée.
"Cependant ce sont des lys à l'envers. Ils regardent en bas au lieu de
regarder en haut" observe Thomas.
"Et comme ils sont petits ! Nous avons des fleurs plus pimpantes.
Je ne sais pourquoi on l'a tant loué..." dit Judas en heurtant du pied
avec mépris une touffe de muguets en fleurs.
"Non ! Pourquoi ? Ils sont si gracieux !" intervient
André pour défendre les pauvres fleurs et il se penche pour ramasser les
tiges brisées.
"On dirait du foin, rien de plus. Plus belle est la fleur de l'agave, si
majestueuse, si puissante, digne de Dieu et de fleurir pour Dieu."
"Moi, je vois davantage Dieu dans ces calices minuscules... Mais regarde
quelle grâce !... Dentelés, presque concaves... Ils semblent en albâtre,
en cire vierge, et travaillés par des mains extrêmement petites... Au
contraire c'est l'Immense qui l'es a faits ! Oh ! Puissance de Dieu !..." André est presque extasié dans la
contemplation des fleurs et la méditation de la Perfection créatrice.
Haut
de page
155> "Tu me sembles une
femmelette qui a les nerfs malades !..." bougonne Judas de Kériot
avec un rire mauvais.
"Non" dit Thomas. "Je suis orfèvre et je m'y entends, moi
aussi, et je trouve que ces fleurs sont une perfection. Il est bien plus
difficile de les faire en métal que de faire une
agave. Car, sache-le bien, ami, c'est l'infiniment petit qui révèle le talent
de l'artiste. Donne-moi une fleur, André... Et toi, avec ton œil bovin qui
n'admire que le grandiose, viens ici et observe. Mais quel artiste pouvait
faire ces coupes si légères, si parfaites, les orner de ces topazes
minuscules là au fond, et les raccorder au pied par cette tige de filigrane
ainsi courbée, si aérienne... Mais c'est une merveille !..."
"Oh ! que de poètes se sont levés parmi nous ! Toi aussi,
Thomas, ainsi..."
"Je ne suis pas un imbécile, ni une femmelette, sais-tu ? Mais un
artiste, un artiste sensible et je m'en vante. Maître, te
plaisent-elles ?" Thomas interpelle le Maître qui a tout entendu
sans parler.
"Tout me plaît de la Création, mais ces fleurs sont parmi mes
préférées..."
"Pourquoi?" demandent plusieurs. Et en même temps Judas
demande : "Même les vipères te plaisent ?" et il rit.
"Même elles, elles sont utiles..."
"Pour quoi ?" demandent plusieurs.
"Pour mordre. Ah ! Ah !Ah !"
dit Judas avec un rire blessant.
"Alors elles devraient te plaire énormément à toi" lui réplique le
Thaddée en coupant son rire sous un sous-entendu bien explicite. Maintenant
ce sont les autres qui rient du coup bien porté.
Jésus ne rit pas. Au contraire, il est pâle et triste. Il regarde ses douze
et en particulier les deux antagonistes qui se regardent l'un avec colère,
l'autre avec sévérité, et il répond à tous, tout en répondant à l'Iscariote
en particulier.
"Si Dieu les a faites, c'est qu'elles
sont utiles. Il n'y a rien de totalement nuisible dans la création. Seul le
Mal est nettement et seulement nuisible, et malheur à ceux qui se laissent
mordre par lui. Un des fruits de sa morsure c'est
l'incapacité de ne plus distinguer le Bien du Mal, c'est la déviation de la
raison et de la conscience pervertie vers des choses qui ne sont pas bonnes,
et c'est la cécité spirituelle par laquelle, ô Judas de Simon, on ne voit
plus resplendir la puissance de Dieu dans les choses, même les plus petites.
Haut
de page
156> Elle est inscrite dans
cette fleur par sa beauté, son parfum, sa forme si différente de
celle de toute autre fleur, par cette goutte de rosée qui tremble et
resplendit suspendue au cil cireux du minuscule pétale et qui paraît une
larme de reconnaissance pour le Créateur qui a tout fait, et tout bien fait,
tout utile, tout varié. Mais il est dit que tout était beau pour les premiers
parents, jusqu'au moment où ils eurent la cataracte du péché... Et tout leur
parlait de Dieu, jusqu'à ce que sur les choses ou plutôt dans leurs pupilles
fût instillé le liquide qui déforma leur capacité de voir Dieu... Même
actuellement, Dieu se révèle d'autant plus que l'esprit est davantage roi
dans une créature..."
"Salomon a chanté les merveilles de Dieu, et de même David... et leur
esprit n'était certainement pas roi ! Maître, cette fois, je te prends
en défaut."
"Mais impudent que tu es ! Comment oses-tu dire cela ?"
dit Barthélemy en s'emportant.
"Laisse-le parler... Je n'en tiens pas compte. Ce sont des paroles que
le vent emporte et dont les herbes et les arbres ne sont pas scandalisés.
Nous, les seuls qui les entendions, nous savons leur donner le poids qu'elles
méritent, n'est-ce pas ? Et nous ne nous en souvenons plus. La jeunesse
est souvent irréfléchie, Barthélemy. Aies-en compassion... Mais quelqu'un m'avait demandé pourquoi je
préférais le lys des vallées... Voici ce que je réponds : "À cause
de son humilité". Tout en lui parle d'humilité...
Les endroits qu'il aime... l'attitude de la fleur... Elle me fait penser à ma
Mère... Cette fleur... Si petite ! Et pourtant voyez quelle odeur exhale
une seule fleur. Tout autour, l'air en est parfumé... Ma mère aussi, humble,
réservée, inconnue, qui ne demandait qu'à rester inconnue... Pourtant son
parfum de sainteté fut si fort qu'il m'aspira du Ciel..."
"Tu vois un symbole de ta Mère, en cette fleur ?"
"Oui, Thomas."
"Et tu penses que nos anciens, en louant le lys des vallées, en avaient
le pressentiment ?" demande Jacques d'Alphée. "Alors ils l'ont
comparée à d'autres plantes et d'autres fleurs : à la rose, à l'olivier,
et aux plus gentils animaux : tourterelles, colombes..."
"Chacun en disait ce qu'il voyait de plus beau dans la création. Et de
la création. Elle est réellement la Toute Belle. Mais je l'appellerais Lys de
la vallée et Olivier pacifique, si je devais célébrer ses louanges" et Jésus
se rassérène et s'illumine en pensant à sa Mère et il s'éloigne pour
s'isoler...
La marche continue, malgré la chaleur du milieu du jour, car le fond de la vallée présente une succession d'arbres qui abritent du
soleil.
Haut
de page
157> Pierre, après un
moment, hâte sa marche et rejoint le Maître. Il l'appelle doucement:
"Mon Maître !"
"Mon Pierre !"
"Est-ce que je te dérange si je viens avec Toi ?"
"Non, ami. Que veux-tu me dire de si urgent qui te pousse à venir près
de ton Maître?"
"Une question... Maître, je suis un homme curieux..."
"Eh bien ?" Jésus sourit en regardant son apôtre.
"Et il me plaît de savoir tant de choses..."
"C'est un défaut, mon Pierre."
"Je le sais... mais je crois que cette fois, ce n'est pas un défaut. Si
je voulais savoir des choses qu'il ne faut pas, des friponneries pour pouvoir
critiquer celui qui les a faites, oh ! alors ce serait un défaut. Mais
tu vois que je ne t'ai pas demandé si Judas était pour quelque chose dans
l'appel à Béther, et pourquoi..."
"Mais tu en avais un grand désir..."
"Oui. C'est vrai. Mais, au contraire, n'est-ce pas un mérite plus
grand ?"
"C'est un mérite plus grand, comme c'est un grand mérite de se maîtriser
soi-même. Ceci montre, en celui qui le fait, une bonne, une sérieuse
évolution dans les choses spirituelles, une intelligence et une assimilation
vraiment actives des enseignements du Maître."
"Oui, hein ? Et en es-tu content ?"
"Oh ! Pierre, tu me le demandes ? J'en suis bienheureux."
"Oui ? Vraiment ? O mon Maître ! Mais alors ton pauvre
Simon est celui qui te rend si heureux ?"
"Oui. Mais ne le savais-tu pas déjà ?"
"Je n'osais pas le croire, mais en te voyant si heureux hier, je t'ai
fait questionner. Car je pensais que ce pouvait être aussi Judas qui devenait
meilleur... bien que je n'en ai pas de preuves... Mais je puis y voir mal.
Jean m'a dit que tu lui as dit que tu es heureux parce qu'il y a quelqu'un
qui devient saint... Puis, il y a un instant, tu me dis que tu es content de
moi parce que je me rends meilleur. Maintenant je sais. Celui qui te rend
heureux et réjoui, c'est moi, le pauvre Simon... Pourtant maintenant je
voudrais que mes sacrifices fassent changer Judas. Je ne suis pas jaloux. Je
voudrais que tous soient parfaits pour te rendre parfaitement heureux. Est-ce
que j'y réussirai ?"
Haut
de page
158> "Aie confiance,
Simon, aie confiance et persévère."
"Je le ferai ! Certes que je le ferai. Pour Toi... et aussi pour
lui. Parce que ce n'est certainement pas réjouissant d'être toujours ainsi.
Au fond... il pourrait presque être mon fils... Hum ! Vraiment je
préfère servir de père à Margziam ! Mais... je lui servirai de père en
travaillant pour lui donner une âme digne de Toi."
"Et de toi, Simon" et Jésus se penche et baise ses cheveux.
Pierre est tout à fait heureux... Après un moment, il demande : "Et
tu ne me dis pas autre chose ? Il n'y a rien d'autre de bon ? Quelque
fleur parmi les épines que tu trouves partout ?"
"Si. Un ami de Joseph qui vient à la Lumière."
"Vraiment ? Un synhédriste ?"
"Oui, mais il ne faut pas le dire. On doit prier, souffrir pour lui. Tu
ne me demandes pas qui c'est ? Tu n'es pas curieux ?"
|