"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 6.412 - Elogio del giglio delle convalli, simbolo di Maria, e sacrificio di Pietro per il bene di Giuda.

 3.410 - The Lily of the Valley.

 4.412 - Elogio del lirio de los valles, símbolo de María. Pedro se sacrifica por el bien de Judas.

 7.458 - Die Apostel unter sich und mit Jesus; Jesus und Petrus.


Lundi 7 mai 29
(7 Lyar ou Ziv 3789)
entre
Emmaüs et Jérusalem.


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 Il n'y a rien de nuisible dans la création.

 La morsure de Satan.

 Le lys des vallées.


 

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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 101.
Nouvelle édition : Tome 6, chapitre 412.

412
Éloge du lys des vallées, symbole de Marie, et sacrifice de Pierre pour le bien de Judas.

Le lundi 8 avril 1946.

383>  412.1 – Le groupe apostolique a tourné le dos à la plaine et c'est par des routes accidentées, par monts et par vallées, qu'il se dirige vers Jérusalem. Pour abréger le chemin, ils ont délaissé les grandes artères, pour prendre des raccourcis peu fréquentés, fatigants, mais très rapides.      

En ce moment ils sont au fond d'une verte vallée bien arrosée et riche de fleurs et il n'y manque pas les plantes odorantes, chose qui fait observer au Thaddée qu'il est très juste d'appeler le muguet "lys de la vallée" et d'en louer la beauté fragile et pourtant résistante et si délicatement parfumée.

"Cependant ce sont des lys à l'envers. Ils regardent en bas au lieu de regarder en haut" observe Thomas.        

"Et comme ils sont petits ! Nous avons des fleurs plus pimpantes. Je ne sais pourquoi on l'a tant loué..." dit Judas en heurtant du pied avec mépris une touffe de muguets en fleurs.     

"Non ! Pourquoi ? Ils sont si gracieux !" intervient André pour défendre les pauvres fleurs et il se penche pour ramasser les tiges brisées.       

"On dirait du foin, rien de plus. Plus belle est la fleur de l'agave, si majestueuse, si puissante, digne de Dieu et de fleurir pour Dieu."

"Moi, je vois davantage Dieu dans ces calices minuscules... Mais regarde quelle grâce !... Dentelés, presque concaves... Ils semblent en albâtre, en cire vierge, et travaillés par des mains extrêmement petites... Au contraire c'est l'Immense qui l'es a faits ! Oh ! Puissance de Dieu… !"          

André est presque extasié dans la contemplation des fleurs et la méditation de la Perfection créatrice.   

"Tu me sembles une femmelette qui a les nerfs malades… !" bougonne Judas de Kérioth avec un rire mauvais.  

"Non, dit Thomas. Je suis orfèvre et je m'y entends, moi aussi, et je trouve que ces fleurs sont une perfection. Il est bien plus difficile de les faire en métal que de faire une agave. Car, sache-le bien, ami, c'est l'infiniment petit qui révèle le talent de l'artiste. Donne-moi une fleur, André...     

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384> Et toi, avec ton œil bovin qui n'admire que le grandiose, viens ici et observe. Mais quel artiste pouvait faire ces coupes si légères, si parfaites, les orner de ces topazes minuscules là au fond, et les raccorder au pied par cette tige de filigrane ainsi courbée, si aérienne... Mais c'est une merveille… !"          

"Oh ! que de poètes se sont levés parmi nous ! Toi aussi, Thomas, ainsi..."        

"Je ne suis pas un imbécile, ni une femmelette, sais-tu ? Mais un artiste, un artiste sensible et je m'en vante.          
 412.2 – Maître, te plaisent-elles ?"       

Thomas interpelle le Maître qui a tout entendu sans parler.          

"Tout me plaît de la Création, mais ces fleurs sont parmi mes préférées..."        

"Pourquoi ?" demandent plusieurs.    

Et en même temps Judas demande :   

"Même les vipères te plaisent ?" et il rit.         

"Même elles, elles sont utiles..."

"Pour quoi ?" demandent plusieurs.   

"Pour mordre. Ah ! Ah ! Ah !" dit Judas avec un rire blessant.      

"Alors elles devraient te plaire énormément à toi" lui réplique le Thaddée en coupant son rire sous un sous-entendu bien explicite.        

Maintenant ce sont les autres qui rient du coup bien porté.           

Jésus ne rit pas. Au contraire, il est pâle et triste. Il regarde ses douze et en particulier les deux antagonistes qui se regardent l'un avec colère, l'autre avec sévérité, et il répond à tous, tout en répondant à l'Iscariote en particulier.        

 "Si Dieu les a faites, c'est qu'elles sont utiles. Il n'y a rien de totalement nuisible dans la création. Seul le Mal est nettement et seulement nuisible, et malheur à ceux qui se laissent mordre par lui.  Un des fruits de sa morsure c'est l'incapacité de ne plus distinguer le Bien du Mal, c'est la déviation de la raison et de la conscience pervertie vers des choses qui ne sont pas bonnes, et c'est la cécité spirituelle par laquelle, ô Judas de Simon, on ne voit plus resplendir la puissance de Dieu dans les choses, même les plus petites. Elle est inscrite dans cette fleur par sa beauté, son parfum, sa forme si différente de celle de toute autre fleur, par cette goutte de rosée qui tremble et resplendit suspendue au cil cireux du minuscule pétale et qui paraît une larme de reconnaissance pour le Créateur qui a tout fait, et tout bien fait, tout utile, tout varié.          

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385> Mais il est dit que tout était beau pour les premiers parents, jusqu'au moment où ils eurent la cataracte du péché... Et tout leur parlait de Dieu, jusqu'à ce que sur les choses ou plutôt dans leurs pupilles fût instillé le liquide qui déforma leur capacité de voir Dieu... Même actuellement, Dieu se révèle d'autant plus que l'esprit est davantage roi dans une créature..." 

"Salomon a chanté les merveilles de Dieu, et de même David... et leur esprit n'était certainement pas roi ! Maître, cette fois, je te prends en défaut." 

"Mais impudent que tu es ! Comment oses-tu dire cela ?" dit Barthélemy en s'emportant.

"Laisse-le parler... Je n'en tiens pas compte. Ce sont des paroles que le vent emporte et dont les herbes et les arbres ne sont pas scandalisés. Nous, les seuls qui les entendions, nous savons leur donner le poids qu'elles méritent, n'est-ce pas ? Et nous ne nous en souvenons plus. La jeunesse est souvent irréfléchie, Barthélemy. Aies-en compassion...     
 412.3 – Mais quelqu'un m'avait demandé pourquoi je préférais le lys des vallées... Voici ce que je réponds : "À cause de son humilité". Tout en lui parle d'humilité... Les endroits qu'il aime... l'attitude de la fleur... Elle me fait penser à ma Mère... Cette fleur... Si petite ! Et pourtant voyez quelle odeur exhale une seule fleur. Tout autour, l'air en est parfumé... Ma mère aussi, humble, réservée, inconnue, qui ne demandait qu'à rester inconnue... Pourtant son parfum de sainteté fut si fort qu'il m'aspira du Ciel..."    

"Tu vois un symbole de ta Mère, en cette fleur ?"     

"Oui, Thomas."    

"Et tu penses que nos anciens, en louant le lys des vallées, en avaient le pressentiment ?" demande Jacques d'Alphée.          

"Alors ils l'ont comparée à d'autres plantes et d'autres fleurs : à la rose, à l'olivier, et aux plus gentils animaux : tourterelles, colombes... " dit Judas, presqu’avec colère
[1].        

"Chacun en disait ce qu'il voyait de plus beau dans la création
[2]. Et de la création. Elle est réellement la Toute Belle. Mais je l'appellerais Lys de la vallée et Olivier pacifique, si je devais célébrer ses louanges" 

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386> Et Jésus se rassérène et s'illumine en pensant à sa Mère et il s'éloigne pour s'isoler...    

 412.4 – La marche continue, malgré la chaleur du milieu du jour, car le fond de la vallée présente une succession d'arbres qui abritent du soleil.  

Pierre, après un moment, hâte sa marche et rejoint le Maître. Il l'appelle doucement :         

"Mon Maître !"    

"Mon Pierre !"     

"Est-ce que je te dérange si je viens avec Toi ?"        

"Non, ami. Que veux-tu me dire de si urgent qui te pousse à venir près de ton Maître ?"

"Une question... Maître, je suis un homme curieux..."        

"Eh bien ?"

Jésus sourit en regardant son apôtre. 

"Et il me plaît de savoir tant de choses..."      

"C'est un défaut, mon Pierre."  

"Je le sais... mais je crois que cette fois, ce n'est pas un défaut. Si je voulais savoir des choses qu'il ne faut pas, des friponneries pour pouvoir critiquer celui qui les a faites, oh ! alors ce serait un défaut. Mais tu vois que je ne t'ai pas demandé si Judas était pour quelque chose dans l'appel à Béther, et pourquoi..."     

"Mais tu en avais un grand désir..."     

"Oui. C'est vrai. Mais, au contraire, n'est-ce pas un mérite plus grand ?"

"C'est un mérite plus grand, comme c'est un grand mérite de se maîtriser soi-même. Ceci montre, en celui qui le fait, une bonne, une sérieuse évolution dans les choses spirituelles, une intelligence et une assimilation vraiment actives des enseignements du Maître."       

"Oui, hein ? Et en es-tu content ?"      

"Oh ! Pierre, tu me le demandes ? J'en suis bienheureux."

"Oui ? Vraiment ? O mon Maître ! Mais alors ton pauvre Simon est celui qui te rend si heureux ?"

"Oui. Mais ne le savais-tu pas déjà ?"  

"Je n'osais pas le croire, mais en te voyant si heureux hier, je t'ai fait questionner. Car je pensais que ce pouvait être aussi Judas qui devenait meilleur... bien que je n'en ai pas de preuves... Mais je puis y voir mal. Jean m'a dit que tu lui as dit que tu es heureux parce qu'il y a quelqu'un qui devient saint...        

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387> Puis, il y a un instant, tu me dis que tu es content de moi parce que je me rends meilleur. Maintenant je sais. Celui qui te rend heureux et réjoui, c'est moi, le pauvre Simon...
 412.5 – Pourtant maintenant je voudrais que mes sacrifices fassent changer Judas. Je ne suis pas jaloux. Je voudrais que tous soient parfaits pour te rendre parfaitement heureux. Est-ce que j'y réussirai ?"     

"Aie confiance, Simon, aie confiance et persévère." 

"Je le ferai ! Certes que je le ferai. Pour Toi... et aussi pour lui. Parce que ce n'est certainement pas réjouissant d'être toujours ainsi. Au fond... il pourrait presque être mon fils... Hum ! Vraiment je préfère servir de père à Marziam ! Mais... je lui servirai de père en travaillant pour lui donner une âme digne de Toi."          

"Et de toi, Simon" et Jésus se penche et baise ses cheveux.

Pierre est tout à fait heureux... Après un moment, il demande :    

"Et tu ne me dis pas autre chose ? Il n'y a rien d'autre de bon ? Quelque fleur parmi les épines que tu trouves partout ?"    

"Si. Un ami de Joseph qui vient à la Lumière."         

"Vraiment ? Un sanhédriste ?" 

"Oui, mais il ne faut pas le dire. On doit prier, souffrir pour lui. Tu ne me demandes pas qui c'est ? Tu n'es pas curieux ?"



"Très ! Mais je ne le demande pas. Un sacrifice pour cet inconnu."         

"Béni sois-tu Simon ! Aujourd'hui tu me rends vraiment heureux. Continue ainsi et je t'aimerai de plus en plus, et de plus en plus Dieu t'aimera. Maintenant arrêtons-nous pour attendre les autres..."     

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Fiche mise à jour le 29/11/2023.

 



[1] "dit Judas presqu’avec colère" est un ajout de Maria Valtorta sur une copie dactylographiée avec l’indication deux lignes au-dessus.  
Maria Valtorta ne touche jamais à la première rédaction tel que donnée par le Ciel, mais à la relecture des copies dactylographiées, elle indique séparément les commentaires qu’elle lui inspire ou les précisions nécessaires : ici pour savoir qui parle.

[2] Cantique des cantiques 2,1-2 : ELLE : Je suis la rose du Sarone, le lis des vallées. LUI. Comme le lis entre les ronces, ainsi mon amie entre les jeunes filles. | Siracide 39,13-14 : Mes fidèles enfants, si vous m’écoutez bien, vous vous épanouirez, comme le laurier rose qui pousse au bord de l’eau. Soyez comme l’encens, qui répand son parfum, soyez comme le lis, qui se couvre de fleurs. Entonnez un cantique et chantez-le en chœur, remerciez le Seigneur pour tout ce qu’il a fait | Siracide 50,8 : Il était beau comme un laurier rose au printemps, ou des lis poussant près d’une source, ou la verdure du Liban pendant l’été.