Le mercredi 16 février 1944
20> Jésus dit :
9"Désormais tu as pris connaissance de
toutes les douleurs qui ont précédé ma Passion proprement dite. Maintenant je
vais te faire connaître les douleurs de ma Passion en acte. Ces douleurs qui
frappent davantage votre esprit quand vous les méditez. Mais vous les méditez
très peu, trop peu. Vous ne réfléchissez pas à ce que vous m'avez coûté et de
quelle torture est fait votre salut.
Vous qui vous plaignez d'une écorchure, d'un coup contre un coin, d'un mal de
tête, vous ne réfléchissez pas que Moi, je n'étais qu'une plaie, que ces
plaies étaient envenimées par beaucoup de choses, que les choses elles-mêmes
servaient à tourmenter leur Créateur parce qu'elles torturaient le Dieu-Fils
déjà torturé, sans respect pour Celui qui, Père de la Création, les avait formées.
Mais les choses n'étaient pas coupables.
C'était encore et toujours l'homme le coupable. Le coupable depuis le jour où
il écouta Satan dans le Paradis
terrestre. Elles n'avaient pas d'épines, de poison, de cruauté jusqu'à ce
moment-là les choses de la Création pour l'homme créature choisie. Dieu
l'avait fait roi cet homme, fait à son image et à sa ressemblance et, dans
son paternel amour, Il n'avait pas voulu que les choses puissent être un
piège pour l'homme. Satan mit le piège. Dans le cœur de l'homme pour
commencer, puis il produisit pour l'homme, avec la punition du péché, des
ronces et des épines.
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21> Et voici que Moi, l'Homme, j'ai dû souffrir
aussi pour les choses et par les choses
en plus que par les personnes. Ces dernières m'ont donné insultes et sévices;
les choses en furent les armes. La main que Dieu
avait faite pour l'homme pour le distinguer des brutes, la main dont Dieu
avait enseigné l'usage à l'homme, la main que Dieu avait mise en rapport avec
l'esprit en lui donnant le pouvoir d'exécuter les commandements de l'esprit,
cette partie de vous si parfaite et qui n'aurait dû avoir que des caresses
pour le Fils de Dieu dont elle n'avait eu que des caresses et la guérison si
elle était malade, se révolta contre le Fils de Dieu et elle le frappa de
soufflets, de coups de poing, elle s'arma de fouets, se fit tenaille pour
arracher les cheveux et la barbe, et marteau pour enfoncer les clous.
Les pieds de l'homme, qui auraient dû uniquement courir avec agilité pour
adorer le Fils de Dieu, furent rapides pour venir me capturer, pour me
pousser et me traîner par les chemins, vers mes bourreaux, et me frapper de
coups de pied comme il n'est pas juste de le faire pour un mulet rétif.
La bouche de l'homme, qui aurait dû user de la parole, la parole qui n'a été
donnée qu'à l'homme de tous les animaux créés, pour louer et bénir le Fils de
Dieu, s'emplit de blasphèmes et de mensonges et les lança, en même temps que
sa bave, contre ma personne.
L'esprit de l'homme, qui est la preuve de son origine céleste, s'est épuisé pour
imaginer des tourments d'une rigueur raffinée. L'homme, l'homme tout entier, s'est servi de
tout ce qui le constitue pour torturer le Fils de Dieu.
Et il a appelé la terre, sous toutes ses formes, à l'aider dans la torture.
Il a fait des pierres du torrent des projectiles pour me blesser, des branches
des arbres des matraques pour me frapper, du chanvre tordu une corde pour me
traîner en coupant la chair, des épines une couronne de feu qui piquait ma
tête lasse, des minéraux un fouet exaspéré, du roseau un instrument de
torture, des pierres du chemin un piège pour le pied vacillant de Celui qui
montait, en mourant, pour mourir crucifié.
Et aux choses de la terre se joignaient les choses du ciel : le froid de
l'aube pour mon corps déjà épuisé par l'agonie du Jardin, le vent qui
exaspère les blessures, le soleil qui augmente la brûlure et la fièvre et
amène les mouches et la poussière, qui éblouit les yeux fatigués que les
mains prisonnières ne peuvent protéger.
Et aux choses du ciel se joignent les fibres données à l'homme pour couvrir
sa nudité : le cuir qui devient un fouet, la laine du vêtement qui s'attache
aux plaies ouvertes par les fouets et donne torture à chaque mouvement par
frottement et déchirement.
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22> Tout, tout, tout a servi pour
tourmenter le Fils de Dieu. Lui, par qui toutes les choses ont été créées,
à l'heure où il était l'Hostie offerte à Dieu, eut contre Lui toutes les
choses devenues hostiles. Il n'a pas reçu de soulagement d'aucune chose,
Marie, ton Jésus. Comme des vipères devenues furieuses, tout ce qui existe
s'est mis à mordre ma chair et à accroître ma souffrance.
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