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Les documents
Athéisme : l'hitlérisme idolâtre.

Extraits de "Hitler m'a dit"
de Hermann Rauschning,
ancien chef national-socialiste du gouvernement de Dantzig.
éditions Coopération, Paris 1939.

"Ce n'est pas dans Mein Kampf qu'on trouvera le dessein véritable d'Hitler, car ce livre est écrit pour la masse. Au-delà de cette propagande un peu grossière, il y a la doctrine secrète qu'on divulgue dans le petit cercle d'initiés"

 


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Encyclique "Mit brennender sorge" sur le site du Vatican (en anglais)

Google : traduction automatique de la page en français.

 


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Lettre encyclique
SUMMI PONTIFICATUS 
sur l'unité du genre humain
(Pie XII - 20 octobre 1939)


Cette première encyclique de Pie XII condamne l'invasion de la Pologne et les régimes totalitaires.


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Saint Maximilen Kolbe
.

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\Ressources\Jaegerstaetter.jpg
Bienheureux Franz Jägerstätter
.
Google : traduction automatique de cette page en français.


Hermann Rauschning.

 

Dans les ouvrages de Maria Valtorta :

« …De nos jours, une grande hérésie s’établit, une hérésie des plus sacrilèges. Une nouvelle foi est proclamée par le fils de Satan, par l’un de ses fils, un des plus grands, pourrais-je même dire. Il n’est pas le plus grand dans le passé, (c’est Judas), ni le plus grand de l’avenir, (ce sera l’Antéchrist), mais c’est l’un de ceux qui vivent aujourd’hui pour le châtiment de l’homme: en effet, ce dernier a adoré l’homme à la place de Dieu, se donnant ainsi la mort par la main de l’homme alors que moi, Dieu, je lui avais donné la Vie par ma mort - méditez sur cette différence! -. Ce fils de Satan proclame donc une nouvelle foi, qui est une parodie tragique, sacrilège et maudite de la foi en moi. Un nouvel évangile est proclamé, une nouvelle église est fondée, un nouvel autel est élevé, une nouvelle croix est dressée, un nouveau sacrifice est célébré. Cet évangile, cette église, cet autel, ce sacrifice sont ceux de l’homme, pas de Dieu ».
Les Cahiers de 1944, dictée du
17 janvier, page 70.

Chapitre VII         

L'ANTÉCHRIST. 

Je me souviens de la conversation qui va suivre jusque dans ses moindres détails. Elle m'a laissé une impression indestructible; elle marque le début de mon éloignement progressif du parti : c'est ce jour-là que j'ai  commencé à comprendre ce qu'était le national-socialisme et surtout ce qu'il voulait être. Nous étions réunis à la Chancellerie, dans, les appartements d'Hitler. Un petit canapé, quelques sièges, une table. Mme Raubal, Mme Goebbels, Forster, Goebbels et moi, assis en rond. Derrière nous, le "Führer", Le nouveau Chancelier du Reich, était à sa table de travail et feuilletait des documents en discutant avec Julius Streicher et Wagner de Munich. On servit du thé et des petits gâteaux. Mme Raubal, la sœur de lait du Führer essaya bien d'amorcer une conversation banale, mais nous étions tous très fatigué.      

Mme Goebbels, fardée comme il n'était pas permis à une allemande, écoutait attentivement Hitler et de mon côté, pour rien au monde, je ne me serais laissé arracher à là conversation qui se. tenait derrière  moi et qui me semblai de plus en plus passionnante.          

La soirée était déjà fort avancée. Hitler avait été au cinéma, honorer de sa présence un mauvais film patriotique à la gloire de Frédéric le Grand. Nous étions arrivés à la Chancellerie avant Hitler et nous attendions son  retour. Goebbels entra le premier : "Quel film fabuleux ! s'écria-t-il, un grand film; exactement celui qu'il nous fallait"   

Quelques instants plus tard, le Führer sortit de l'ascenseur. "Alors, et ce film ?" lança Forster en guise de salut. "Une horreur, une immondice ! Il faut le faire interdire par la police ! Vraiment on commence à abuser de ces âneries patriotiques !" – "Vous avez tout à fait raison mon Führer" approuva Goebbels en s'avançant. "C'est un film bien faible et bien mauvais. Ah ! nous avons encore une grande mission éducatrice à remplir". 

Le prince Auguste-Wilhelm de Prusse qui avait accompagné Hitler et qui voulait rentrer chez lui, laissa tomber avec nonchalance sur le seuil de la porte : "Il serait temps de faire une loi dans le genre de la loi sur la protection dès animaux, afin d'empêcher qu'on maltraite les souvenirs historiques".        

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     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Si la date de cette soirée m'est restée gravée dans la mémoire, c'est aussi à cause du jour qui la suivit.       

J'étais à midi chez Hitler J'avais été lui faire mon rapport de bonne heure. Ce jour était d'une importance capitale car il avait vu naître l'institution des Statthalter ou représentants du Reich dans les divers pays. Cette mesure n'avait d'autre but que d'étouffer à temps les tendances séparatistes qui commençaient à se faire jour un peu partout. En Bavière, par exemple, le mouvement autonomiste redevenait très dangereux pour les nationaux-socialistes. Si la Bavière avait su profiter de l'heure et surtout si le Kronpinz Rupprecht avait montré plus de décision, il est probable qu'une monarchie bavaroise aurait préparé au mouvement national-socialiste une fin rapide et brutale. La réforme de la vieille Allemagne aurait pris une autre direction et d'autres formes…

Notre conversation nocturne avait porté sur les graves soucis que causaient ces tendances. C'était pour en discuter en détail que deux Gauleiters bavarois Streicher, de Franconie, et Wagner, de Munich, avaient été convoqués à Berlin. Je n'avais pas écouté le début de la conversation. Mais derrière moi là voix d'Hitler s'éleva, stridente pour répondre à un propos de Streicher et je prêtai l'oreille.  

"Les religions ? Toutes se valent. Elles n'ont plus, l'une ou l'autre, aucun avenir. Pour les Allemands tout au moins. Le fascisme peut, s'il le veut, faire sa paix avec l'Eglise. Je ferai de même. Pourquoi pas? Cela ne m'empêchera nullement d'extirper le christianisme de l'Allemagne. Les Italiens, gens naïfs, peuvent être en même temps des païens et des chrétiens. Les Italiens et les Français, ceux qu'on rencontre à la campagne, sont des païens. Leur christianisme est superficiel, reste à l'épiderme. Mais l'allemand est différent. Il prend les choses au sérieux : il est chrétien ou païen, mais non l'un et l'autre. D'ailleurs comme Mussolini n'arrivera jamais à faire de ses fascistes des héros, peu importe qu'ils soient païens ou chrétiens."

"Pour notre peuple, au contraire, la religion est affaire capitale. Tout dépend de savoir s'il restera fidèle à la religion judéo-chrétienne et à la morale servile de la pitié, ou s'il aura une foi nouvelle, forte, héroïque, en un Dieu immanent dans la nature, en un Dieu immanent dans la nation même, en un Dieu indiscernable de son destin et de son sang".       

Après une légère pause, Hitler poursuivit : "Laissons de côté les subtilités.   

Qu'il s'agisse de l'Ancien Testament ou du Nouveau, ou des seules paroles du Christ, comme le voudrait Houston Stewart Chamberlain, tout cela n'est qu'un seul et même bluff judaïque.   

Une Eglise allemande ! Un christianisme allemand ? Quelle blague ! On est ou bien chrétien ou bien allemand, mais on ne peut pas être les deux à la fois.      

Vous pourrez rejeter Paul l'épileptique de la chrétienté. D'autres l'ont déjà fait. On peut faire de Jésus une noble figure et nier en même temps sa divinité, on l'a fait de tous temps. Je crois même qu'il existe en Amérique et, en Angleterre, encore aujourd'hui, des chrétiens de cet acabit, qu'on nomme des "unitaires" ou quelque chose dans ce goût-là. Toute cette exégèse ne sert exactement à rien. On n'arrivera pas ainsi à se délivrer de cet esprit chrétien que nous voulons détruire. Nous ne voulons plus d'hommes qui louchent vers "l'au-delà". Nous voulons des hommes libres, qui savent et qui sentent que Dieu est en eux".  

À une observation de Streicher, ou de Gœbbels, que je n'entendis d'ailleurs point, Hitler reprit : "Ce serait folie de notre part de vouloir faire de Jésus un Aryen. Ce que Chamberlain a écrit, là-dessus est tout simplement idiot; encore suis-je poli. Ce que nous ferons ? Je vais vous le dire : nous empêcherons que les Églises fassent autre chose que ce qu'elles font à présent, c'est-à-dire perdre tous les jours un peu plus de terrain.         

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Croyez-vous, par hasard, que les masses redeviendront jamais chrétiennes ? Stupidité ! Jamais plus. Le film est terminé, plus personne n'entrera dans la salle, et nous y veillerons. Les curés devront creuser leur propre tombe. Ils nous vendront d'eux-mêmes leur bon Dieu ! Pour conserver leurs fonctions et leur misérable traitement, ils consentiront à tout.      

"Et nous, quel programme devrons-nous suivre ? Exactement celui de l'Église catholique, lorsqu'elle a imposé sa religion aux païens : conserver ce qu'on peut, conserver et réformer le reste. Par exemple, Pâques ne sera plus la Résurrection, mais l'éternelle rénovation de notre peuple. Noël sera la naissance de notre sauveur,  c'est-à-dire de l'esprit d'héroïsme et d'affranchissement.       

Pensez-vous qu'ils n'enseigneront pas ainsi notre Dieu dans leurs églises, ces prêtres libéraux qui n'ont plus aucune croyance et qui exercent simplement une fonction ? qu'ils ne remplaceront pas leur Croix par notre croix gammée ? Au lieu de célébrer le sang de leur Sauveur d'autrefois, ils célébreront le sang pur de notre peuple; ils feront de leur hostie le symbole sacré des fruits de notre terre allemande et de la fraternité de notre peuple. Mais oui, je vous l'assure, ils mangeront ce pain-là, et alors, Streicher, vous verrez les églises de nouveau remplies. Si nous le voulons ce sera notre culte à nous qui sera célébré dans les églises. Mais ce n'est pas encore pour aujourd'hui".       

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Hitler se recueillit un instant. Mme Raubal me posa quelques questions à propos de ma famille, mais Hitler reprit aussitôt : "Pour le moment, on peut laisser les choses aller leur train. Mais cela ne durera pas. À quoi bon une religion unitaire; une Eglise allemande, détachée de Rome? Ne voyez-vous pas que tout cela est déjà dépassé ? Chrétiens allemands, Eglise allemande, chrétiens schismatiques ! Vieilles histoires que tout cela. Je sais bien ce qui doit fatalement arriver, et quand le moment sera favorable, nous nous en chargerons.          

Sans religion propre, le peuple allemand peut avoir de stabilité. Que sera cette religion ? personne ne le sait encore. Nous le sentons, mais cela ne suffit pas". Quelqu'un lui posa une question que je n'entendis pas et à laquelle il répondit : "Non, ces professeurs et ces ignorantins qui échafaudent des mythes nordiques ne valent rien pour nous. Ils me gênent dans mon action. Vous me demanderez pourquoi je les tolère ? Parce qu'ils contribuent à la décomposition, parce qu'ils provoquent du désordre, et que tout désordre est créateur. Si vaine que soit leur agitation, laissons-les faire, parce qu'ils nous aident à leur façon, comme les curés à la leur. Nous les obligerons, les uns comme les autres, à détruire eux-mêmes leurs religions par effondrement intérieur, en les vidant de toute autorité et de tout contenu vivant, en ne laissant subsister qu'un vain rituel de phrases creuses. Nous y arriverons, n'en doutez pas". 

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La conversation devint plus calme, Goebbels s'assit à notre table. Hanfstangel entra dans le salon. Les deux Gauleiter bavarois dénoncèrent quelques exemples de résistance caractérisée de la part de l'Eglise catholique en Bavière. 

"Il ne faut pas que les hommes noirs se fassent des illusions, gronda Hitler. Leur temps est révolu. Ils ont perdu la partie".      

Il déclara qu'il se garderait bien de faire comme Bismarck. "Je suis catholique. La Providence l'a voulu. En effet, seul un catholique connaît les points faibles de l'Eglise. Je sais de quelle manière on peut attaquer ces gens-là. Bismarck a été stupide. Il était protestant et les protestants ne savent pas bien ce que c'est que l'Eglise. Bismarck a eu ses décrets et son sergent de ville prussien, et il n'est arrivé à rien. Moi, je ne me lancerai pas dans un nouveau Kulturkampf, ce serait vraiment trop bête. Je ne tiens pas à ce que les hommes noirs puissent se parer de la couronne des martyrs devant de pauvres femmes. Mais, je saurai les mater, soyez-en sûrs".  

Hitler s'échauffait, retombait sans s'en apercevoir dans le dialecte viennois : "L'Eglise catholique, c'est une grande chose. Ce n'est pas rien pour une institution d'avoir pi tenir pendant deux mille ans. Nous avons là une leçon à apprendre. Une telle longévité implique de l'intelligence et une grande connaissance des hommes. Oh : ces ensoutanés connaissent bien leur monde et savent exactement où le bât les blesse. Mais leur temps est passé. Du reste, ils le savent bien. Ils ont assez d'esprit pour le comprendre et pour ne pas se laisser entraîner dans le combat. Si toutefois ils voulaient entamer la lutte, je n'en ferais certainement pas des martyrs. Je me contenterais de les dénoncer comme de vulgaires criminels. Je leur arracherais du visage leur masque de respectabilité. Et si cela ne suffit pas, je les rendrais ridicules et méprisables. Je ferais tourner des films qui raconteront l'histoire des hommes noirs. Alors on pourra voir de près l'entassement de folie, d'égoïsme sordide, d'abrutissement et de tromperie qu'est leur Église. On verra comment ils ont fait sortir l'argent du pays, comment ils ont rivalisé d'avidité avec les Juifs, comment ils ont favorisé les pratiques les plus honteuses. Nous rendrons le spectacle si excitant que tout le monde voudra le voir et qu'on fera de longues queues à la porte des cinémas; Et si les cheveux ne se dressent sur la tête des bourgeois dévots, tant mieux. La jeunesse sera la première à nous suivre. La jeunesse et le peuple.        

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Quant aux autres, je n'ai pas besoin d'eux. Je vous garantis que, si je le veux, j'anéantirai l'Église en quelques années, tant cet appareil religieux est creux, fragile et mensonger. Il suffira d'y porter un coup sérieux pour le démolir. Nous les prendrons par leur rapacité et leur goût proverbial des bonnes choses. Je leur donne tout au plus quelques années de sursis. Pourquoi nous disputer ? Ils avaleront tout, à la condition de pouvoir conserver leur situation matérielle. Ils succomberont sans combat. Ils flairent déjà d'où souffle le vent, car ils sont loin d'être bêtes. Certes, l'Église a été quelque chose autrefois. A présent, nous sommes ses héritiers, nous sommes nous aussi, une Église. Ils connaissent leur impuissance. Ils ne résisteront pas. D'ailleurs peu m'importe. Dès l'instant où j'ai la jeunesse avec moi les vieux peuvent aller moisir au confessionnal si çà leur chante. Mais pour la jeunesse c'est autre chose, et c'est moi que cela regarde".           

À l'époque où j'entendis cette conversation,'j'ai d'abord cru qu'il s'agissait de simples vantardises, d'une concession au pornographe Streicher. Cependant elle m'avait profondément troublé. Je n'avais jamais encore pensé qu'Hitler pût faire preuve d'un tel cynisme. Je me suis souvent rappelé ces propos quand on a poursuivi plus tard les prêtres catholiques pour trafic de devises ou pour attentats aux mœurs afin de les représenter aux yeux de la masse comme des criminels et de leur enlever, par avance, la palme du martyre et le bénéfice de la persécution. Ce fut, comme on peut le voir, une entreprise cynique et depuis fort longtemps préméditée par Hitler, et Hitler seul, porte toute la responsabilité. 

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Je n'entendis plus grand chose de la suite de la conversation. Je retiens cependant le mépris qu'il affichait pour l'Eglise luthérienne. Il ne partageait aucunement les conceptions et les espoirs d'un grand nombre de protestants combatifs et ennemis de Rome, qui voulaient détruire l'Eglise catholique à l'aide du national-socialisme, pour créer une Eglise unitaire allemande, essentiellement évangélique, et dans laquelle les fidèles catholiques auraient été incorporés de force et auraient formé une section spéciale. Je me suis entretenu plus tard, à plusieurs reprises, avec l'Évêque du Reich Muller, qui avait failli être mon prédécesseur à la présidence du Sénat de Dantzig. Ses plans ambitieux étaient orientés dans le sens que je viens d'indiquer.

"Les pasteurs protestants, dit encore Hitler, n'ont même pas l'idée de ce qu'est une Église. On peut se permettre avec eux tout ce qu'on voudra, ils s'inclineront toujours. Ils sont habitués aux humiliations; ils ont appris à les endurer chez leurs hobereaux, qui les invitaient le dimanche à venir manger le rôti d'oie. Mais ils n'avaient pas leur place à la grande table; ils mangeaient avec les enfants ou les précepteurs. C'était déjà beau qu'on ne les eût pas obligés à partager le repas des domestiques. Ce sont de pauvres diables besogneux, soumis jusqu'au baisemain et transpirant de confusion quand on leur adresse la parole. Au fond, ils n'ont aucune foi qu'ils prennent au sérieux et ils n'ont pas non plus une grande position à défendre comme Rome".      

La conversation, qui s'était un instant égarée sur des détails insignifiants et de faciles injures, redevint intéressante quand Hitler aborda le thème de notre paysannerie. Il prétendit que même chez nous, sous la carapace chrétienne, il y avait le vieil et éternel paganisme qui toujours, reparaissait à la surface. "Vous. êtes bien agriculteur, n'est-ce pas ? me dit-il. Qu'en pensez-vous ? Comment les choses se passent-elles chez vous ?" Je me levai et m'approchai de lui. "Chez nous, répondis-je, la paysannerie est déjà très instruite. Elle a conservé bien peu de choses des anciennes coutumes. Cependant si l'on grattait un peu la surface, il est probable qu'on en retrouverait les vieilles croyances ancestrales".     

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"Vous voyez bien, triompha Hitler. C'est là-dessus que je bâtis. Nos paysans n'ont pas oublié leurs croyances d'autrefois, la vieille religion vit toujours. Elle n'est que recouverte par la mythologie chrétienne, qui est venue se superposer, comme une couche de suif, et a conservé le contenu du pot.        

"J'ai dit à Darré qu'il était temps d'aborder la vraie Réforme. Darré m'a fait des propositions étonnantes que j'ai immédiatement approuvées. Il remettra en honneur les anciennes coutumes par tous les moyens. Pendant la Semaine Sainte et dans les expositions agricoles mobiles, il fera connaître notre conception religieuse par l'image et d'une façon si expressive que le paysan le plus borné la saisira. On ne fera plus comme autrefois, on n'évoquera pas le passé avec des cavalcades et mascarades romantiques. Le paysan doit savoir ce que l'Église lui a dérobé : l'appréhension mystérieuse et directe de la Nature, le contact instinctif, là communion avec l'Esprit de la terre. C'est ainsi qu'il doit apprendre à haïr l'Église. Il doit apprendre progressivement par quels trucs les prêtres ont volé leur âme aux Allemands. Nous gratterons le vernis chrétien et nous retrouverons la religion de notre race. C'est par la campagne que nous commencerons, et non par les grandes villes, Goebbels !

"Nous n'allons pas nous mêler à la stupide propagande marxiste de l'athéisme. Dans les masses des grandes villes, il n'y a plus rien. Là où tout est mort, on ne peut plus rien rallumer. Mais nos paysans vivent encore sur des croyances païennes et c'est en. partant de là que nous pourrons un jour évangéliser les masses des grandes villes. Nous en sommes d'ailleurs encore bien loin".

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La conversation était terminée. Nous restâmes assis pendant quelques instants autour de la table. Hitler était assis avec nous. Mme Goebbels se montra particulièrement attentive à la santé du Führer. Elle décréta qu'il était l'heure de se retirer. "Vous avez derrière vous, mon Führer, une journée chargée, et une journée tout aussi chargée vous attend demain".     

Nous prîmes, donc congé et je rentrai dans mon petit hôtel, près de la gare de Friedrichstrasse.       

Par la suite, tout ce qu'Hitler avait prédit s'est réalisé. On a fait et on fait encore toutes sortes de tentatives pour déchristianiser les paysans allemands. J'ai vu les sections spéciales de déchristianisation dans les expositions agricoles; j'ai vu la série des affiches, réunies avec une réelle astuce pédagogique, représentant la lutte des paysans de Steding, contre l'Église de Brême. Tous les visiteurs piécette exposition ont pu observer comme moi l'habile mélange des leçons de choses agronomiques et de la propagande contre les religions établies et pour la renaissance d'un nouveau paganisme dont les dogmes restaient dans le vague. Les personnalités du parti qui étaient, comme moi-même, à la tête de districts paysans recevaient régulièrement des invitations aux nouvelles assemblées "sans Dieu" des nationaux-socialistes aux "soirées religieuses" où l'on essayait de définir un rituel du nouveau culte. Il était évident que ces invitations, qui émanaient de Darré en personne, étaient la pierre de touche permettant de vérifier si l'on pouvait nous compter dans la véritable élite, et jusqu'à quel point nous prenions au sérieux la révolution totale du national-socialisme; on estimait ainsi, suivant notre attitude, jusqu'à quel point on pouvait nous faire confiance.    

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Telle a été la première étape. La deuxième a été l'obligation pour nous de renier officiellement les Églises. Les choses ont marché à pas de géant. J'ai pu m'en rendre compte par l'exemple d'un de mes amis, l'agronome Meinberg, type splendide du terrien allemand. C'était un homme dont la sincérité et la conviction ne pouvaient être mises en doute. Meinberg, conseiller provincial, Führer local des paysans, et représentant de Darré à l'Office du Ravitaillement du Reich, se montra un catéchumène docile. Une nouvelle cheminée fut installée dans sa vieille demeure paysanne en guise de foyer runique; des runes et des maximes païennes décorèrent les murs. Les croix avaient fait place à d'autres emblèmes pieux. Wotan, le vieux chasseur, retrouva un autel chez Meinberg, et devant son foyer la flemme perpétuelle fut rallumée.

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Hitler n'avait-il pas eu raison en prétendant que chez nos paysans la couche de christianisme n'était que le plus mince des badigeons ? Ce fut ensuite le tour des hommes des S.S., et surtout des chefs et dirigeants de toutes sortes, puis des gradés supérieurs de la jeunesse hitlérienne. Méthodiquement, scientifiquement, avec une logique inflexible on a entrepris la lutte d'extermination contre tout ce qui était chrétien en Allemagne.          

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Fiche mise à jour le 09/02/2019.