| 
  TEXTES DELA MESSE.
 Introït : 1
  Pierre 2, 2 ; Psaume 80 (hébreu 81), 2.
 Collecte : « Fais, Dieu
  tout-puissant, que, parvenus au terme de la célébration des fêtes de Pâques,
  nous puissions, par le don de ta grâce, les garder présentes en nous par
  toute la conduite de notre vie. Par N.S.J.C. »
 
 Epître : 1
  Jean 5, 4-10.
 
 Alléluia : Matthieu
  28, 7 ; Jean
  20, 26.
 
 Évangile : Jean
  20, 19-31.
 
 Offertoire : Matthieu
  28, 2.5.6.
 
 Secrète : Accueille, Seigneur, les
  présents de ton Eglise transportée d'allégresse, et puisque tu lui as donné
  un si grand sujet de joie, accorde-lui le bienfait d'un bonheur sans fin. Par
  N.S.J.C.
 
 Communion : Jean
  20, 27.
 
 Postcommunion : Puissions-nous,
  Seigneur notre Dieu, trouver dans les saints mystères que tu as établis pour
  affermir l'œuvre de notre rédemption, un remède à nos maux présents et à venir.
  Par N.S.J.C.
 
 
   
  
 
 | Dimanche 28 avril 1946. 74> Azarias dit :   
 «Unissons la phrase splendide du grand apôtre Pierre à la joyeuse pensée de
  l'innocente
  qui est aujourd'hui régénérée par le saint baptême ; elle cesse d'être
  seulement un nouveau-né d'homme qui tire sa vie du lait qui lui est donné
  pour nourrir son petit corps, et passe à une nourriture plus parfaite : celle
  de l'esprit ; elle suce désormais au sein intarissable des mérites du Christ
  sa première tétée qui régénère en elle la vie de l'âme par la grâce infusée
  par le biais du sacrement.
 
 Haut de page.
 
 75> Sa première tétée ! Comme cela
  suffit, dans son innocence, à la nourrir de Dieu et à la faire fille de Dieu.
  Ensuite nous implorerons les cieux de lui donner l'usage précoce de la raison
  afin qu'elle soit vite capable d'avoir et de goûter en elle les trois vives
  vertus théologales pour atteindre l'âge parfait dans le Christ, afin qu'elle
  désire toujours davantage le lait spirituel et grandisse en sainteté grâce à
  lui avec un merveilleux empressement.
 
 
  Mais les "bébés" ne sont pas
  seulement ceux qui sont nés depuis peu du sein d'une femme. Ceux qui sont nés
  depuis peu à la vie de la grâce sont également des "bébés"; dans ta
  famille, si chère bien qu'éloignée, - chère pour ce qu'elle t'a coûté en
  prières et sacrifices -, plus d'un est «dans l'état d'enfance spirituelle» et
  a besoin qu'on lui tende le sein divin pour grandir promptement dans le
  Christ en ce temps qui lui reste à vivre en ce monde. 
 C'est pourquoi ce commencement de la sainte messe du dimanche in Albis peut
  leur être dédié afin qu'ils goûtent de nouveau une gorgée de la Sagesse
  surnaturelle ; c'est toujours un don de valeur infinie puisqu'elle donne la Vie
  qui ne connaît pas la mort.
 
 
  Vous
  , que la bonté du Seigneur a amenés auprès du "jet" d’où s'écoule
  sa Parole, il vous y a amenés par son infinie miséricorde dans un but prévoyant
  et providentiel, pour que vous soyez siens,
  pour qu'il y ait des voix exemptes de prévention et de toute précédente
  formation qui puissent témoigner, pour qu'il y ait des cœurs qui puissent
  montrer ce que Dieu peut accomplir dans les cœurs, pour qu'il y ait des
  preuves indubitables de la véracité du "porte-parole", pour
  proclamer par la voix et les faits que Maria Valtorta est une
  "voix" sincère, qu'elle est une "voix" de grâce ; convoitez
  donc, vous qui avez reçu ce don, de toujours davantage vous nourrir au sein
  qui procure aux affamés qui s'y attachent les mérites sanctifiants du Christ,
  les fleuves fortifiants de la Grâce, les lumières de la Sagesse. Soyez
  toujours plus catholiques pour être toujours plus justes. 
 Vous pouvez et devez dire, en experts des voix des ténèbres et des voix de
  lumière,
  que les fruits de ces deux voix opposées sont bien différents, tout comme les
  états d'âme que ces voix provoquent.
 
 Haut de page.
 
 76>
  Vous
  pouvez conclure que seule la voix de lumière, puisqu'elle vient (de) la Lumière, a fait de vous
  des fils de Lumière et des amis de Jésus qui vous montre son amour en vous
  accordant des miracles de protection. Vous pouvez le dire : Satan ne sert pas
  Dieu. Ainsi vous rachetez pour Dieu ceux qui étaient sur le chemin de
  l'erreur. Seuls Dieu et ses serviteurs servent Dieu en conduisant les âmes
  qui étaient égarées dans les brouillards vers la lumière et sur la voie qui
  conduit au ciel. 
 Dieu vous a voulus chez Maria, pour que vous puissiez dire aux
  négateurs, aux incertains ou aux détracteurs de ce miracle que constitue votre
  parente, - qui est un "rien" dont Dieu se sert parce qu'il se plaît
  à choisir des misères pour abasourdir et mortifier les orgueilleux -, pour
  que vous puissiez donc dire comme d'autres miraculés de l'Évangile : «Qui il
  est, je l'ignore. Je sais que j'étais un malheureux et qu'il m'a guéri l'âme
  et le corps.».
  Par-dessus tout, vous pouvez redire la lumineuse phrase de l'aveugle-né à
  ceux qui lui reprochaient d'avoir retrouvé la vue par l'action d'un réprouvé
  : « Qu'il soit un pécheur, je n'en sais rien, je sais seulement que
  j'étais aveugle et qu'à présent je vois... Depuis que le monde est monde, on
  n'a jamais entendu dire qu'il est possible d'ouvrir les yeux à un aveugle-né.
  Si celui qui m'a guéri n'était pas Dieu, il n'aurait pas pu le faire ».
 
 Oui, c'est ainsi que vous pouvez répondre à ceux qui insinuent des
  doutes sur le porte-parole : «Ce qu'elle est, nous l'ignorons. Nous savons
  seulement qu'elle nous a guéri l'esprit. Depuis que le monde est monde, on
  n'a jamais entendu dire que le démon puisse ouvrir les yeux d'un pécheur à la
  lumière divine. Si celle qui nous a guéris n'était pas un instrument de Dieu,
  ses pages n'auraient pu nous convertir».
 
 Maintenant, en tenant serrée dans mon étreinte d'amour l'âme dont j'ai la
  garde, la petite chrétienne, ses parents et toutes les âmes qui désirent
  croître spirituellement, je continue à vous instruire dans l'esprit des
  paroles liturgiques. Remarquez bien, chères voix, que vous avez besoin d'être
  suralimentées de sagesse pour vos missions.
 
 Haut de page.
 
 77>
  Comment
  accueillir le lait spirituel pour qu'il soit profitable à l'esprit ?
  L'Apôtre le dit : « Comme de tout petits enfants ».
  C'est-à-dire : sans aucune malice. Sans la malice de se compromettre
  entre le Haut et le Bas, entre l'esprit et la chair, entre le permis et
  l'interdit, sans malice de la pensée, des actes, des appétits, des
  espérances. 
 Vous devez être purs de toutes sortes de calculs. Désirer uniquement cette
  nourriture sans vous encombrer au préalable l'esprit par d'autres aliments
  pesants et nocifs ; et si votre esprit en est déjà encombré, il faut le
  purifier en repoussant les nourritures excitantes, pesantes, acides de
  sensualités de tout genre et de l'égoïsme multiforme. Il vous faut désirer
  cette nourriture parce que vous la croyez vitale, active à l'intérieur. Pour
  cela, il ne faut pas aller consommer cette nourriture, qui est le plus
  souvent distribuée dans les maisons de prière par l'entremise des fonctions
  sacerdotales, les prédications et les sacrements, seulement pour être vu
  et pour dire : «En pratiquant comme cela, à ma mort je serai bienheureux».
 
 
  Oh ! Ce n'est pas par sa fréquentation des lieux
  de prière que l'homme se sanctifie. C'est par toute sa vie. Vous appelez
  improprement "pratiquer" ce qui n'est en fait que
  "fréquenter". Celui qui va souvent dans un lieu, fréquente. Celui
  qui met en acte ce qui lui a été enseigné ou accordé
  en ce lieu, pratique. Mais combien de scribes et de pharisiens voient les
  anges de l'autel parmi ceux qui une ou plusieurs fois par jour viennent dans
  les lieux de prière ! Combien ! 
 Il faut pratiquer les enseignements, faire agir leurs fruits et ceux
  des sacrements, non par calcul d'en obtenir quelque louange sur la terre et
  une bonne place au ciel, mais par désir spirituel d'honorer le Seigneur et de
  ne pas jouir imparfaitement de la nourriture qu'il présente à votre esprit.
  Alors vraiment, par votre sincérité, humilité et charité de passionnés, le
  lait spirituel qui, lui, est toujours sincère, peut agir en vous et vous
  faire grandir dans le Salut.
 
 Quelqu'un secouera la tête en disant : « Celui qui est assidu aux
  pratiques de piété ne peut pas pécher ».
 
 Haut de page.
 
 78>
  Oh
  ! Les fornications de la fausse piété sont plus nombreuses que l'on ne le
  croit ! Bien des âmes, semblables à de nombreux époux libidineux, ont deux
  vies dont l'une cesse à l'entrée de l'église.
  Mais, dès qu'ils en sortent, ils retournent à leurs amours adultères avec la
  chair, l'égoïsme, les concupiscences. Nourris du doux Agneau, ils sont cruels
  envers leurs frères; purifiés par le sang d'amour versé pour tous, leurs
  féroces égoïsmes reprennent le dessus contre la charité; enseignés par la
  Parole, ils font des actes qui lui sont contraires. Ceux-là
  ne peuvent-ils pas se dire adultères ? Ne peuvent-ils pas être appelés
  menteurs ? Tout au moins distraits papillons ou oisives et bruyantes mouches
  qui perdent le temps en curiosités infructueuses, en vagabondage de
  sensualité spirituelle ; en revanche, le véritable amateur de ce lait
  spirituel reste uni à cette nourriture en fuyant tout ce qui pourrait l'en
  distraire et cherche son suc pour ensuite en produire les douces saveurs,
  telle l'abeille travailleuse. 
 Vous, les vrais petits du très saint Seigneur, «chantez avec joie à Dieu
  votre protecteur, élevez les cris de joie au Dieu de Jacob», à votre Dieu qui
  vous nourrit de lui-même. Alléluia ! Et priez-le pour que, «par sa grâce, il
  vous accorde de conserver dans la vie et dans les œuvres les fruits des fêtes
  pascales». Si vous ne les conserviez pas, c'est inutilement que vous auriez
  sucé le lait spirituel, car alors il ne se transforme pas en suc nutritif
  mais en élément nocif, comme tout don de Dieu que l'on ne sait pas faire
  fructifier. Priez le Seigneur parce qu'aucun homme au monde ne peut se sentir
  si fort dans l'esprit qu'il puisse dire : «Je peux le faire par moi-même».
  S'il parlait ainsi, il serait en fait bien faible car le ver de l'orgueil
  maudit serait en lui pour lui pourrir la moelle de l'âme, comparable à une
  plante, une rose, qui au lieu de rester tournée vers le ciel dans l'attente
  d'y être transplantée, serait destinée à mourir dans la boue de la
  sensualité. Jusqu'à son dernier souffle, l'homme a besoin de Dieu et des
  saints pour persévérer dans les voies de la lumière et de la justice.
 
 Maintenant, lisons les paroles de l'apôtre séraphique, notre frère Jean,
  frère par sa pureté sans tache et son amour parfait, compagnon par son
  ministère auprès de la croix du Christ,
  ange par la chair et par l'âme dans la procession des esprits qui veillent le
  sublime Martyr et la sublime Martyrisée, compagnon de soutien de la Reine des
  anges et des hommes, "voix" des frémissements du divin cœur,
  possesseur de la charité dont il est apôtre, Jean béni, lumière parmi les
  lumières du ciel.
 
 Haut de page
 
 79>
  « Tout
  ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde ». 
 Oui. Par la durée de ce qui vient de Dieu une réponse est donnée
  aux syllogismes, aux hésitations, aux trop nombreux "pourquoi" de
  ceux qui, même dans les choses de l'esprit, veulent agir comme pour les
  choses matérielles; ils veulent étudier à fond et la sagesse et la science,
  la première surnaturelle et l'autre humaine, avec le même système de
  raisonnement limité parce que dépouillé de la lumière qui permet de
  comprendre et d'accepter la première, c'est-à-dire la sagesse que seule la
  foi rend compréhensible. Les œuvres humaines ne résistent pas au choc des
  événements ni à l'érosion du temps, alors que ce qui vient de Dieu ne périt
  pas. Toute l'histoire sainte le prouve, aussi bien celle qui précède la
  venue du Verbe que celle qui a eu lieu depuis lors, jusqu'à ce jour, comme
  celle qui adviendra jusqu'à ce que la fin du monde affiche le mot
  "fin" sur la longue description historique des rapports de Dieu et
  de l'humanité.
 
 Depuis le premier chapitre de cette histoire multimillénaire, la vérité que l'homme vient de Dieu
  et que Dieu lui procure le salut et lui destine le ciel ne se perd ni ne
  s'annule. Et quand le temps ne sera plus, quand sera dit le dernier mot de la
  longue histoire, les ressuscités verront que, parce que l'histoire était une
  chose née de Dieu, la race des saints aura triomphé du monde et sur le monde,
  qu'elle aura triomphé du temps, des pièges humains et sataniques, puisqu'elle
  aura la vie perpétuelle dans le Royaume éternel créé depuis le début pour les
  fils de Dieu, ce Royaume conservé pour les fils de Dieu même après la faute
  et restitué par l'holocauste du Christ, ouvert par sa Mort, enfin donné aux
  justes par la joie du Père de donner ce qu'il avait créé pour eux.
 
 
  Mais quelle est la victoire qui triomphe du
  monde ? Jean affirme que « c'est notre foi ».
  En fait, sans foi en Dieu, en sa récompense et en la sagesse de ses
  commandements, comment l'homme pourrait-il dépasser les anges dans le mérite
  des luttes à subir pour mériter la récompense promise ? Ne succomberait-il
  pas comme le soldat qui se sait séparé de ses
  compagnons, sans arme, sans espérance, vaincu par le désespoir avant de
  l'être par ses ennemis auxquels il finit par s'abandonner ? 
 Haut de page.
 
 80> Mais le croyant sait ! Le croyant
  sait ! Il voit plus loin que le rempart dur, cruel et insidieux qui
  l'entoure, l'isole, l'attaque et le tente de toute part pour le persuader que
  tout se termine ici-bas, qu'il n'existe ni au-delà ni Dieu, qu'il n'y a ni
  récompense ni punition, et qu'il est sage de jouir du moment présent ; le
  croyant voit comme s'il était déjà dans l'au-delà parce que la foi donne une
  vue surnaturelle, il voit que Dieu est, que la vie dure et qu'il y a la
  récompense. Et il parvient à cette récompense par la foi qui le fait espérer,
  aimer, lutter et vaincre Satan, le monde et la chair.
 
 
  Et s'il pouvait encore être difficile de
  croire avant la venue de Jésus Sauveur, aux temps de la rigueur et du
  courroux où l'homme n'avait que des paroles pour appuyer sa foi, depuis la
  venue du Sauveur la foi dispose de tous les moyens nécessaires pour grandir
  et triompher : foi dans le pardon de Dieu, dans la possibilité du salut, dans
  la vérité de la Loi, dans le Royaume des cieux. Jésus a témoigné pour
  tout, sur tout, avec tout, par sa très sainte Incarnation, par sa Parole
  divine, par sa très sainte Mort, par sa glorieuse Résurrection. 
 Dans les cœurs qui ne sont pas vendus aux ténèbres mais fortifiés au
  contraire par ces témoignages, la foi ressent qu'un Dieu qui s'humilie jusque
  dans la chair pour sauver l'homme, dissipe de cette façon tout doute possible
  au sujet de son pardon, de sa récompense et du royaume qu'il offre aux
  sauvés. La foi est fortifiée par la certitude d'une seconde vie immortelle
  car, si tout avait dû finir avec l'existence présente, l'incarnation de Dieu
  n'aurait pas été nécessaire. La foi dans le Christ, vrai Fils du vrai Dieu,
  est fortifiée par la preuve de sa véritable humanité qui nous est donnée par
  son sang versé et par sa mort, ainsi que par la preuve de sa véritable
  divinité qui nous est donnée par les témoignages de la voix du Père,
  par les miracles et par la résurrection.
 
 La foi du cœur désireux de croire est rendue plus facile par Jésus-Christ,
  quand elle croit qu'il est vrai homme et vrai Dieu, preuve d'amour, de pardon
  et de puissance.
 
 Celui qui croit cela est vainqueur du monde, parce que sa foi repose sur une
  base inébranlable.
 
 Haut de page.
 
 81>
  L'apôtre
  dit : «C'est ce même Jésus qui est venu par l'eau et le sang».
  Quelle eau ? Quel sang ? Seulement l'eau matérielle du baptême qui, par ses mérites,
  a changé de nature en devenant, de rite purificateur qu'il était, un rite
  régénérateur ? Non, pas seulement l'eau matérielle. Mais par le témoignage du
  Père et de l'Esprit venus pour indiquer la nature divine de Jésus au début de
  son ministère au moment de l'eau baptismale, pour illuminer sa face, célébrer
  son humanité et ordonner de le vénérer comme celui dans lequel l'Éternel
  trouvait ses complaisances. Pas seulement l'eau matérielle, mais l'eau
  jaillie de son cœur transpercé pour dire, aux négateurs de ce temps, de
  maintenant et de toujours, qu'il avait une véritable chair et qu'il était
  vraiment mort après avoir donné tout son très précieux sang pour les
  hommes. 
 Oh ! Quand on bénit les fonts baptismaux, on y verse les substances
  que prescrit la liturgie. Voulez-vous bien penser que, dans chacun des fonts
  baptismaux et pour en faire un instrument apte à régénérer à la Grâce, une
  goutte digne de cette très sainte eau sortie du côté ouvert de l'Agneau
  crucifié a été versée dans l'eau naturelle par un divin prodige ? C'est cette
  eau qui régénère l'homme en annulant la faute originelle ! C'est elle qui est
  tirée de l'Agneau immolé pour la rédemption des hommes, frappé même après sa
  mort afin que ne subsiste aucun doute, vidé de son moindre reste de vie
  jusqu'à l'eau après le sang, parce que la grandeur de la faute exigeait la
  totalité du sacrifice.
 
 L'Esprit a témoigné que le Christ est vérité. Le sang a témoigné que
  le Christ est homme. L'eau a témoigné que le sacrifice était totalement
  accompli, tout comme Dieu avait témoigné, au-dessus des eaux du Jourdain, que
  la manifestation était commencée.
 
 Ils sont trois au ciel à témoigner de la Divinité: le Père qui
  proclame que Jésus est son Fils, le Verbe qui se manifeste, l'Esprit qui le
  couronne de ses splendeurs.
 
 Ils sont trois sur la terre à témoigner de son Humanité :
  l'esprit rendu après la terrible agonie, le sang versé au cours de la
  douloureuse passion, l'eau, unique résidu dans les veines du Martyr, versée
  de ce côté désormais privé de palpitation, en une plénitude de rédemption de
  la plus grande générosité. Il est rédempteur même après sa mort !
 
 Haut de page.
 
 82>
  De
  même que l'on ne peut nier le témoignage rendu par les hommes, l'on ne peut
  nier le témoignage rendu par Dieu ; on doit même accepter d'abord et comme
  ayant davantage de valeur celui que Dieu a toujours rendu à son Fils, à
  partir du moment de son incarnation par l'opération de l'Esprit Saint jusqu'à
  celui de son ascension, corps et âme, après l'accomplissement de sa mission
  sur terre. Par conséquent celui qui accepte ces témoignages de la terre et du
  ciel croit que Jésus-Christ est le Rédempteur, le Sauveur, le Juge, le Fils
  de Dieu, et possède donc en lui le témoignage de Dieu. Ceux qui disent croire
  en Dieu, mais qui repoussent la foi en la très sainte divinité et humanité du
  Christ, ceux-là n'ont pas en eux-mêmes la foi et sont donc séparés de Dieu,
  offenseurs de Dieu, morts à Dieu. 
 Pour eux, c'est inutilement que le Christ ressuscité les a précédés au
  royaume des cieux. C'est inutilement que le Christ se montre continuellement
  par les œuvres des serviteurs de Dieu et de l'Église qu'il a fondée. Les paroles
  divines de vœux de paix sont inutiles : il n'y a pas de paix pour celui qui
  ne croit pas. Inutile aussi est la manifestation de Dieu : ils la repoussent
  comme un délire. Quand la foi est perdue ou même simplement effritée par les
  rationalismes d'une science aride, il n'est plus possible d'admettre que Dieu
  est tout-puissant ; c'est pourquoi les miracles sont niés, quelles qu'en
  soient la forme et la nature. Oh ! À combien le très saint
  Jésus pourrait-il répéter ce qu'il a dit à Thomas : «Viens ici, constate, et
  ne sois plus incrédule mais fidèle !»
 
 
  Le monde regorge de Thomas ! Eh bien ! Mon
  Seigneur me fait dire à ceux qui, par orgueil – c'est la mauvaise plante qui
  étouffe la foi –, ne peuvent admettre autre chose que ce qu'ils comprennent,
  oubliant que Dieu est infini en tout et qu'ils sont, eux, limités en tout :
  «Heureux ceux qui savent croire même sans comprendre le pourquoi d'une
  chose». Heureux sont-ils pour leur simplicité, pour leur humilité, pour leur
  abandon. 
 Heureux sont-ils encore même si par hasard ils étaient trompés car, en
  vérité, le piège pèserait sur ceux qui l'ont tendu et non sur celui qui y est
  tombé. Du reste, pour reprendre les premiers mots de l'épître, ce qui est
  né de Dieu se rend témoignage par sa durée. Les faux phénomènes chutent
  rapidement, soit qu'ils cessent, soit qu'ils dégénèrent en actes et paroles
  d'erreur.
 
 Haut de page.
 
 83>
  C'est
  pourquoi, si la chose dure, et dure avec un sérieux plein de dignité et une
  sainte vertu, c'est qu'elle vient de Dieu et il est préférable de l'accepter
  et de dire : «Gloire à toi, Seigneur, pour ta manifestation», plutôt que de
  dire : «Je ne peux croire que Dieu peut cela». 
 Ce sont là deux péchés contre la charité. D'une part envers le Seigneur
  Dieu que vous offensez en lui imposant des limites, d'autre part envers ses
  instruments que vous accusez injustement. Si vous ne comprenez pas,
  taisez-vous. Vous comprendrez au ciel. Mais ne jugez pas pour ne pas être
  jugés. Laissez à Dieu la lâche de faire briller la vérité et la miséricorde.
 
 Maria, mon âme, n'offense pas le Seigneur en accueillant, ne serait-ce qu'un
  instant, le doute des hommes et de Satan. Prie pour qui ne sait pas voir et
  sentir Dieu, par ces mots toujours victorieux : «Arrière Satan, au nom saint de
  Dieu et par les mérites du très saint Jésus-Christ Notre Seigneur».
 |