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Texte original.



La Grâce.

Le combat des deux volontés de l’Homme.

La douleur compagne des élus.

 
















 

 

Accueil >> Plan du site >> Index des leçons sur l'épître de saint Paul aux Romains

Traduction automatique de cette fiche :
     -

Leçons sur l'Epître de Saint Paul aux Romains
Leçon n° 25.         
Commentaires de Romains 7, 1-25.

Lundi 7- vendredi 11 juin 1948.

176> Le Doux Hôte dit :

 "La charité, la foi, l'espérance permettent à l'homme charnel de suivre la loi spirituelle, tellement contraire à la loi du péché présente dans sa chair.   

"Qui nous délivrera de ce corps de mort ? La Grâce de Dieu, par Jésus Christ notre Seigneur". 

La Grâce ne supprime pas l'homme, mais elle transforme le vieil homme en homme nouveau. Son action ne se limite pas à redonner la vie à l'homme une seule fois, par les eaux salutaires du Baptême, qui est le sépulcre du Péché originel, d'où sort une nouvelle créature, innocente, sainte, divinisée. Ensuite elle aide l'homme en lui redonnant la vie autant de fois que celui-ci se repent après une chute volontaire en matière grave, ou qu'il pleure sur des chutes involontaires provoquées en lui par sa propre faiblesse.      

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177> Même lorsque l'homme s'afflige en constatant en lui le vent des mauvaises tendances qui s'agitent - parce qu'il craint que ces tendances ne provoquent en lui des tempêtes de sensualité, et que dans ces tempêtes il puisse perdre l'intimité de Dieu, ou le son pacifique de la voix de Dieu, toujours semblable pour lui au "souffle d'une brise légère[1]" - bref, autant de fois que vous en avez besoin, la Grâce vous régénère par ses divins secours, par Jésus-Christ, par les sacrements instituée par lui à cette fin.          

Qui pourra résister à Celui qui a vaincu le démon, le péché et la mort ? Rien ni personne ne pourra lui résister, si vous lui restez fidèles. Fidèles par votre homme intérieur, celui qui seul compte, comme Jésus l'a dit à Nicodème
[2], et pas seulement à Nicodème. 

 Ce qui anime la chair infirme, c'est l'esprit. De même que ce qui maintient en vie le corps d'un homme, c'est son sang. Si un homme perd son sang, ou encore, si le sang du même homme se corrompt entièrement, à rien ne sert d'avoir des membres en santé. La mort est certaine car le sang est un liquide vital, et s'il se perd ou se gâte, le corps meurt. Au contraire, si le corps conserve du sang et que ce sang n'est pas corrompu, ce corps guérira, même s'il est très meurtri.       

Demeurez donc fidèles à votre homme intérieur, et n'ayez pas crainte.          

La nuit de la Naissance du Fils de Dieu et de Marie, les anges, qui voient Dieu et en connaissent les pensées, vous ont annoncé cette grâce: la grâce de la paix aux hommes de bonne volonté
[3]. 

Dieu sait et voit tout. Dieu est Père. Dieu est Amour, Justice et Miséricorde. Il sait compatir et récompenser. Mais il veut "la bonne volonté". Il est vrai que cette bonne volonté ne se maintient pas toujours bonne et constante. Elle a des fléchissements, elle connaît même des chutes. Mais Dieu qui vous voit fléchir ou tomber, voit aussi qui est celui qui livre bataille à votre bonne volonté intérieure. Il voit votre peine après la chute ou le fléchissement soudain que l'impact de l'assaut a provoqué en vous. Il vous pardonne, car il ne voit pas en vous le consentement "au mal que vous détestez, mais l'aspiration à faire le bien", même si vous ne réussissez pas toujours à l'accomplir.  

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178>  Il voit que ce qui opère en vous n'est pas votre moi intellectuel, mais plutôt les conséquences de la faute d'Adam : les mauvais penchants qui sont toujours présents dans votre partie inférieure.      

C'est de ce conflit qui existe entre ces deux forces qui luttent à l'intérieur de vous, c'est de ce contraste qu'il y a entre les deux volontés qui se combattent – la première mue par l'amour de Dieu et pour Dieu, l'autre par la Haine qui garde actif son poison contre vous et contre Dieu, – c'est de cela que le Seigneur tire des richesses qui vous donneront l'accès au Royaume des Cieux.        

C'est cela votre habit de noces, l'habit dont Jésus a parlé dans la parabole du festin des noces royales
[4]. Malheur à celui qui ne file et ne tisse pas son habit pendant la journée terrestre. À celui qui ne tire pas le fil et le métier du tissage d'une assidue volonté intérieure de faire ce que la Loi de Dieu lui propose, ou ce que Dieu lui présente. Malheur à celui qui renonce à la lutte continuelle entre, d'une part, la volonté de l'homme intérieur, sa bonne volonté, et de l'autre, la loi du péché qui est dans vos membres, avec le mal qui vous entoure et vous tente: le monde et le démon. Malheur à celui qui renonce à l'effort quotidien qu'exige la préparation de son habit de noces, et qui néglige de l'enrichir avec les bijoux déjà conquis. Car c'est ce même habit qui rend capables de pâtir la "grande tribulation" [5] par où les hommes sont rendus dignes de se tenir autour du trône de l'Agneau avec les palmes de la victoire à la main.          

N'avez-vous jamais songé à la signification des palmes que Jean a vues dans les mains des élus ? Selon le symbolisme chrétien, la palme de la gloire revient à ceux qui ont accepté le martyre. Mais Jean, qui fut ravi par l'Esprit de Dieu à contempler, à connaître, à écrire les mystères sublimes ainsi que ceux des derniers temps, dit que les palmes sont dans la main des élus, dans la main des 144.000 qui se tiennent autour de l'Agneau.

La multitude des saints, des élus, n'est pas composée uniquement de personnes qui ont subi le martyre sanglant. En vérité chaque saint est digne de porter la palme des martyrs, car chaque saint est un martyr de l'Amour et de la Haine, de
l'esprit et de la chair. 

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179> Toutes les puissances des Cieux, celles du monde, celles du moi charnel, et celles de l'abîme des Ténèbres, l'ont assailli sur Terre pour l'éprouver, le tenter, le martyriser quotidiennement.      

 Elle est rusée, tenace et féroce, en vérité, la façon de vous martyriser de celui que le Christ appelle "homicide depuis le commencement" [6]! Un homicide plus dangereux que lui n'existe pas. En effet, un assassin humain ne peut nuire qu'à la chair de l'homme. Satan, lui, il tue, ou essaie de tuer, la partie immortelle de l'homme. Il est là pour lui voler non pas l'existence – car l'âme, une fois créée, ne meurt jamais – mais la Vie, c'est-à-dire son Dieu. Alors que le plan de Dieu créateur est de réunir en lui les hommes après leur mort – leur esprit immédiatement après la mort, leur esprit et leur corps, à nouveau associés, après la résurrection de la chair et le jugement dernier – et que le but de Dieu est de leur accorder le bonheur de sa Connaissance et Vision et les réjouir lui-même de sa connaissance et vision dans la jubilation du Peuple de ses fils, l'objectif de Satan, le rebelle, est celui de soustraire au Créateur ses chères créatures, de lui en soustraire le plus possible, et d'en priver le plus grand nombre possible de la jouissance de leur Créateur.

Le singe de Dieu, veut lui aussi avoir son peuple. Il y parvient en pillant, car c'est un voleur. Dieu, lui, pour avoir son peuple, a donné à l'homme, créé à son image et ressemblance, tous les moyens surnaturels aptes à le conduire au Royaume éternel. Non satisfait encore, il a livré son Fils Unique et bien-aimé pour qu'il soit immolé, et qu'il devienne ainsi le Sauveur des hommes. D'un côté donc, il y a Satan, le prédateur, le principe du mal. Haine, mensonge et désordre. De l'autre, il y a Dieu, le Donateur divinement généreux de toute grâce, le Principe du Bien. Amour, Vérité et Ordre.

À partir du moment où Satan a voulu être l'égal de Dieu en chacune de ses actions, l'égal de Dieu en liberté, en puissance et en volonté d'action; depuis que lui, créature tirée du néant, a désiré de façon désordonnée être l'égal de l'Incréé – c'est-à-dire d'être Dieu comme le Père qui engendre le Fils Unique – depuis que Satan a désiré cela pour que la création puisse dire de lui ce qui est dit du Verbe Incarné au début de l'évangile de
Jean, — l'Évangile dicté à l'Evangéliste de l'Amour et de la Lumière par l'Esprit de Dieu, qui est cet Amour et cette Lumière en personne — "Tout a été fait par Lui"[7], depuis cet instant-là l'archange foudroyé est devenu sacrilège, assassin et prédateur.    

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180> Il était Lucifer [porteur de lumière]. Or il s'est cru Lumière. Mais "porter la lumière" est bien autre chose que "d'être la Lumière". La Lumière: le Fils de Dieu, le Verbe du Père, l'Incrée et l'Éternel, l'Immense et le Tout-Parfait, celui "par qui tout a été fait" n'a rien d'égal ni de commun avec la créature angélique, telle que, à l'origine, avant la déchéance survenue par la prétention d'être lumière, avait été Lucifer. Lui qui, créé pour porter la lumière et les messages de Dieu, a choisi librement et volontairement d'être infidèle au Seigneur son Créateur et à sa Grâce. Ce fut ce délire d'orgueil, cette présomption de se croire Dieu et donc non tenu à l'obéissance et à l'adoration, qui foudroya le révolté[8].     

Depuis ce moment-là, Satan veut avoir son peuple à lui, à opposer au Peuple de Dieu. Voilà le but que Lucifer poursuit sans répit, par haine envers Dieu, et par haine envers les créatures que Dieu aime comme un Père. Or l'intelligence que Lucifer avait avant d'être foudroyé — une intelligence très aiguë, telle qui convenait au prince des populations angéliques —ainsi que ses pouvoirs, il les a conservés même après le foudroiement divin. Il s'en sert maintenant pour atteindre ses objectifs. Il espionne chaque action de l'homme, il écoute chacune de ses paroles. De chaque parole prononcée et de chaque action accomplie il tire son profit. Il se sert de la constitution physique de l'individu, de ses maladies, de ses mésaventures, de ses études, de ses affections, de ses occupations, et de tout ce qu'il trouve apte à être ensemencé, pour y semer sa zizanie. Il suscite des phénomènes aptes à vous séduire et à vous faire tromper.          

 Il s'agit des prodiges dont le Christ a prévenu lorsqu'il vous a prédit les derniers temps[9], en mettant l'humanité en garde contre ces mêmes prodiges et contre les voix des faux christs et des faux prophètes qui surgiront et apparaîtront ici et là. Ces prodiges ne seront autre chose que des embûches et des pièges sataniques. Les prophètes qui les accompliront ne seront que des prophètes de Satan, serviteurs de l'Antéchrist déjà prophétisé.           

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181> Prophètes et prodiges seront suscités pour séduire les hommes au Mensonge et aux fausses doctrines de mensonge, de façon à ce qu'ils soient impréparés au moment du terrible règne de l'Antéchrist sur la Terre, et à la dernière venue du Fils de l'Homme, Christ Vainqueur, pour le Jugement Dernier. Alors, au jour de l'élection ou de condamnation, de bénédiction ou de malédiction, il séparera les agneaux et les brebis des chevreaux et des béliers. De ces prodiges il est question dans la 2e épître de Paul aux Thessaloniciens (Chapitre 2), et Jean en fait mention au 13e chapitre de son Apocalypse.          

Oh oui, en vérité il est astucieux, tenace, féroce, le martyre que Satan fait subir aux esprits fidèles au Seigneur !          

Mais le martyre qu'endure l'homme intérieur de la part de ses mauvais penchants individuels n'est pas moins tenace, mordant, exténuant. Il y a aussi des forces que Satan a installées partout dans le monde depuis qu'il en est devenu le prince ténébreux : il y a la triple concupiscence, la zizanie maudite qu'il sème dans les champs du Seigneur, pour nuire au blé d'élection, pour le suffoquer, le plier jusqu'à terre, ou alors le pervertir au point de le rendre capable de mépriser Dieu et de s'adonner à l'auto idolâtrie.   

 La douleur aussi est un martyre. Le martyre de la douleur peut se présenter sous des formes différentes, mais il s'agit toujours de douleur, qui parfois est extrême et qui ne manque jamais dans la vie des élus [10].   

Douleur permise par Dieu, et qui peut venir des maladies, des malheurs, mais aussi de la rancune, de la jalousie, ou de la haine d'autrui : rancune, jalousie, et haine qui peuvent pousser jusqu'au délit matériel ou moral, en privant le prochain de la vie, de la réputation, ou de la liberté. Ces délits arrivent aussi à bafouer les droits du prochain, à l'exproprier des biens matériels ou intellectuels qui lui appartiennent. Il peut s'agir aussi des manœuvres faites pour altérer la vérité des choses, de façon à ce que l'œuvre d'un génie soit présentée comme si c'était l'œuvre d'un dément ; ou que l'action d'un juste, appelé par Dieu à des choses extraordinaires, paraisse comme l'action d'un démon, ou d'un tricheur.       

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182> Douleur permise par Dieu mais condamnée par Dieu que celle qu'infligent les hommes à leurs semblables. Elle est infligée de mille et une façon : on torture le juste par des calomnies et par des dérisions, ou alors par des expérimentations abominables aux yeux de Dieu, réalisées sur le psychisme de l'homme pour l'affoler, le mettre en soupçon sur lui-même ou sur la valeur de son sacrifice devant Dieu, sur ce qu'il voit ou ressent; expériences réalisées sans prudence, sans charité et sans justice, car motivées par des intentions douteuses qui sont une insulte de Dieu et de sa créature, et qui font souffrir Dieu autant que sa créature; expériences illicites car elles dépassent la limite sacrée posée par la charité que l'homme doit à son prochain, et qui ne devrait être outrepassé, sous aucun prétexte si spécieux soit-il.   

La douleur peut aussi venir du moi, car c'en est une que de se voir faible, imparfait, si éloigné et si dissemblable de la perfection à laquelle le juste souhaite parvenir par pur amour de Dieu et pour obéir au conseil de Jésus.  

 Ne vous contristez pas, âmes généreuses ! Sachez vous supporter vous-mêmes comme vous supportez les autres ! Soyez patients avec vos petites misères spirituelles, comme vous l'êtes pour vos petits malaises corporels. Que votre patience soit toujours accompagnée de confiance, même dans les moments, semblables aux maladies dangereuses et soudaines, où "afin que la grandeur des dons extraordinaires ne vous fasse enorgueillir, l'aiguillon de la chair, un ange de Satan est chargé de vous gifler" [11]. Ces penchants vous répugnent comme si des ordures vous effleuraient de tout près, ou comme si une nausée, un vomissement vous montait à la gorge. Supportez tout cela avec patience, sans consentir aux penchants, et sans perdre votre courage et vos espoirs.  

Demeurez dans la paix. Pensez à l'amour de Dieu qui vient au secours de votre faiblesse avec la puissance de sa grâce. Il vous apporte une grâce surabondante, surtout dans les heures où les instincts charnels ou l'ange de Satan, se présentent. Ils vous insinuent l'idée que vous ne pouvez demeurer fidèles à la justice : que malgré tous les dons surnaturels et extraordinaires, l'homme demeure un homme, une créature chez qui la nature spirituelle divinisée par la grâce se trouve en conflit avec la nature humaine sujette aux appétits désordonnés de la concupiscence, et que par conséquent vous ne pouvez pas demeurer fidèles à la justice.      

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183> Face à ces voix inférieures ou sataniques, qui parlent pour vous décourager, tenez-vous impassibles. Demeurez dans la paix, et ne vous tourmentez pas à cause de la puanteur de ces penchants, du monde et de Satan.        

Ne soyez pas troublés par l'idée que Dieu puisse s'éloigner de vous à cause de ce bouillonnement d'instincts, ou à cause des tentations qui, à l'improviste, se déchaînent en vous et autour de vous. Elles ne sont là que pour vous troubler, pour vous faire douter de votre mission de véritables fils de Dieu. Seulement si vous deveniez consentants vous éloigneriez le Seigneur. C'est le consentement accordé à la tentation comme à l'inspiration qui fait toute la différence. Ce qui donne valeur dans le mal ou dans le bien, dans la haine ou dans l'amour, ce qui compte, c'est le consentement. Ce qui rend un acte méritoire de récompense ou de condamnation, c'est l'adhésion consentie.    

S'il n'y a pas de consentement, toutes ces voix venant d'en bas demeurent des bruits inutiles. S'il n'y a pas de consentement, les voix d'en haut demeurent, elles aussi, des appels inutiles. S'il n'y a pas d'adhésion au mal, vous restez fidèles à Dieu, même si vous êtes tentés de façon tellement rude que vous en succombez momentanément. S'il n'y a pas d'adhésion au bien, dans ce cas seulement vous péchez contre l'amour. Car l'amour aussi est un consentement. S'il n'y a pas de consentement réciproque entre deux êtres, l'amour ne peut naître. S'il n'y a pas de consentement, c'est-à-dire de prompte adhésion aux voix de l'Amour éternel, la réciprocité d'amour entre Dieu qui aime et la créature qui aime peu ou mal n'existe pas. Alors le vrai amour ne peut se former ni grandir.             

 La haine, elle aussi est consentement. Sauf que la haine n'a pas besoin de réciprocité entre celui qui hait et sa victime, mais pour naître, elle a besoin également du consentement d'au moins un complice. Je parle ici d'un péché de haine commis par la seule pensée. Or, ce complice ne peut être que votre moi, c'est-à-dire vous-mêmes qui avec votre volonté et votre raison sortez de l'ordre pour entrer dans le désordre. De toute façon, dans une relation de haine entre deux personnes, et même si la haine est motivée par des fautes certaines commises par la personne haïe, il s'agit toujours d'un rapport de désordre qui s'installe entre deux êtres humains. Il ne faut pas oublier que l'ordre est dans l'amour, que l'ordre est amour. Quiconque sort de l'amour, sort de l'ordre.     

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184> Pour ce qui est de la haine de la créature envers son Créateur, il faut savoir que tout péché la contient du moment qu'il est mépris de sa loi. Mais là aussi l'élément déterminant est le moi. —Tout comme l'accomplissement de ce qui est juste est toujours de l'amour de la créature pour celui qui l'a créée et dont elle veut accomplir amoureusement la loi en esprit et en vérité, — de même en est-il pour la haine: c'est uniquement l'homme qui en décide: c'est son moi qui est le facteur déterminant pour la haine comme pour l'amour.       

Il faut bien comprendre cela : Il n'y a pas d'amour si la libre volonté et la raison de l'homme n'adhèrent pas aux commandements et aux inspirations de Dieu et ne secondent pas les désirs germés dans l'âme. Ces désirs, Dieu même les suscite dans l'esprit de l'homme pour qu'augmente toujours plus son degré de gloire. Et après les avoir suscités, Dieu aide puissamment la volonté et les facultés limitées de la créature, en sorte que l'homme puisse réaliser les saints désirs suscités à l'intérieur de son esprit. Mais également il n'y a pas non plus de haine de la part de la créature envers son Créateur s'il n'y a pas de consentement voulu des appétits irascibles ou concupiscibles; internes ou externes, du monde et de Satan; quand l'âme ne les seconde pas, quand font défaut soit la nette prise de conscience, soit le plein consentement.    

 Le martyre de la douleur est toujours présent dans la vie des élus. Leur justice se manifeste, entre autres, dans leur ardeur à souffrir. Non seulement ils supportent avec résignation la douleur, mais ils la demandent comme huitième sacrement et comme neuvième béatitude, afin d'être unis à Jésus-Victime et en devenir l'image.          

C'est le sacrement non institué, c'est la béatitude qui n'a pas été proposée ouvertement par le Maître divin et Prêtre éternel. Mais ceux qui savent lire et comprendre l'Évangile, pas dans sa lettre mais dans son esprit, trouvent cette béatitude comme étant toujours proposée par les actions de Jésus, l'Homme du Sacrifice et de la Douleur.        

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185> Ils trouvent ce sacrement-là qui n'a pas besoin de matière, ni de forme, ni de ministre, pour devenir un signe sensible et efficace de la grâce. Il est lui-même matière et forme de grâce, soit lorsqu'il transforme l'homme en victime résignée, soit lorsqu'il atteint un plus haut degré d'identification avec le divin Maître, le Très-Saint Rédempteur. Comment cela? C'est quand l'homme devient victime volontaire et agréée de Dieu, par où il est constitué ministre de sa propre immolation: un petit christ: le continuateur du sacrifice de Jésus-Christ.          

C'est par la douleur et la mort que Jésus a été "Jésus", c'est-à-dire Sauveur. C'est par la douleur et la mort que Jésus a atteint le but pour lequel il s'était fait Homme. C'est par la douleur et la mort qu'il a réalisé le dessein de Dieu dont le but était: faire de son Fils Unique, de son Verbe, l'Homme-Dieu, pour qu'il puisse être Donateur de la Grâce et Rédempteur pour les fils d'Adam, déshérités d'un don si sublime par la faute d'Adam.     

Et c'est encore ainsi, aujourd'hui et toujours : C'est par la douleur et le sacrifice d'holocauste que l'homme sauve, poursuivant ainsi l'œuvre de salut initiée par le Christ. La douleur méditée, comprise, contemplée d'un regard surnaturel, n'est pas un châtiment dû à la rigueur divine, mais une grâce de l'amour divin. C'est une grâce que Dieu accorde à ses meilleurs fils pour qu'ils deviennent d'autres christs, par coparticipation.     

Oui, par coparticipation au calice amer, à la douloureuse passion qui a été le joug du Christ; joug très lourd, écrasant, à partir du Gethsémani, jusqu'au Golgotha et à la Croix. Ce joug est au-delà de vos forces si l'amour envers Dieu et envers le prochain n'est pas présent en vous pour le rendre "suave et léger". Suave et léger: s'il n'est pas tel pour la chair, il l'est sûrement pour le coeur, l'âme et l'esprit. C'est le parfait amour que le Verbe de Dieu nourrissait pour son Père et pour son prochain qui l'a fait avancer à la rencontre de sa Croix avec une sainte anxiété d'avoir "tout achevé".    

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186> Toute sa Vie, c'est-à-dire son Éternité de Verbe, a été un élan orienté vers ce but à achever. Sa vie entière est animée de cet élan, que ce soit encore au temps où il était avec son Père dans le Ciel, ou au moment où il est descendu dans le sein de Marie pour son incarnation; depuis sa première respiration, aux années qui l'ont vu grandir en âge, grâce, sagesse, soumis à Marie et Joseph, et de la même façon, plus tard, il s'est soumis à la Loi et aux Volontés suprêmes de son Père Très-Saint, jusqu'à s'être consumé, où, en exhalant son esprit il dit : "Tout est achevé" [12]. Il avait enseigné que si le grain ne meurt pas, il ne donne pas de fruit [13]. Il est mort, lui, le Vivant, l'Éternel, pour que les grains de son épi virginal deviennent le Pain de Vie destiné aux hommes.    

La douleur et l'holocauste sont une coparticipation au sort du grain Très-Saint, Jésus, né de l'Épi immaculé et virginal. Elle est coparticipation à l'amour parfait du Fils de l'homme pour ses frères, au point qu'il donne sa vie pour eux. Elle est coparticipation à la sainteté du Christ, une sainteté que l'on atteint grâce aux renonciations, grâce au sacrifice, et grâce à la mort elle-même.           

Après s'être humilié jusqu'à la mort de la croix
[14], Jésus a été exalté par le Père, et a reçu un Nom supérieur à tout autre nom. Un Nom si haut que tout doit se prosterner en adoration devant lui, soit sur la Terre, soit au Ciel.        

 Ainsi, donc, celui qui par amour de son âme veut lui donner la vie éternelle et bienheureuse doit haïr sa chair et aimer même les persécutions et les infirmités qui détruisent la matière. Il doit pousser son amour jusqu'à aimer la croix de n'importe quel genre de martyre, matériel ou spirituel; il doit aimer la croix qui détache de la Terre et qui soulève vers le Ciel dans une élévation mystique, dans une "messe" du chrétien vraiment formé, "messe" qui transforme l'homme en hostie, une petite hostie désireuse d'être consumée avec la grande Hostie, Jésus-Eucharistie; "messe" qui transforme l'homme en un sacrifice eucharistique, de propitiation, d'imploration, de latrie[15].        

Avec le martyre de la douleur, il y a celui de l'amour. Dans sa brûlante douceur, le martyre de l'amour n'est pas moins consumant que celui de la douleur.    

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187> Oh ! Le martyre de l'amour ! Les exigences de l'amour ! L'absolutisme de l'amour ! L'amour isole dans une sainte folie la créature choisie par l'Amour, qui s'est immergée de son plein gré dans l'océan de feu de l'amour! Oh ! La générosité totale de l'amour qui désormais règne sur l'esprit avec la puissance d'un maître absolu ! Pourvu que Dieu en ait gloire, et le prochain soulagement, pardons et grâces, cette générosité ne mesure plus rien, ni les renoncements, ni les peines, ni les pardons, ni les secours de miséricorde destinés au corps ou à l'esprit. 

Oh! L'adhésion absolue et continuelle de la créature qui s'est donnée à l'amour, qui s'est donnée à la très sainte Volonté de Dieu ! De ses libres volontés de créature humaine, elle ne garde qu'une seule : celle de faire ce que Dieu veut ; celle de faire ce que Dieu, vivant dans les âmes qui aiment et familier avec elles, leur indique, leur ordonne, ou leur propose de faire. Cet amour obéissant, actif, constant, met la vie divine en vous et achève de compléter votre identification avec Dieu qui est Amour en plus d'être Esprit, comme votre âme elle aussi est esprit. Il est suprêmement Libre de vouloir, comme vous aussi vous êtes libres de vouloir. Il est Éternel, comme votre esprit lui aussi est éternel depuis qu'il a été créé.  

 Cette ressemblance divine d'élans d'amour et de lumières intellectuelles est de nature spirituelle. Elle met en vous l'amour, le plus grand des commandements, qui vous fait devenir "dieux et fils du Très-Haut"; et cela non par suite à une prévarication arbitraire, comme celle d'Adam, qui a suivi l'insinuation du Serpent et a mordu au fruit défendu pour devenir "comme les dieux" [16], mais en vertu de votre participation à l'essence de l'Être Suprême. C'est l'amour qui fait de vous des "dieux et des fils du Très-Haut" [17]. Car l'amour implique la présence de la Grâce dans l'esprit qui aime, et la Grâce qui est une participation à la vie divine par la capacité de l'intuition de ce qu'est Dieu, vous donne d'agir selon son vouloir, d'aimer comme vous êtes aimés. Elle vous prépare à voir ce en quoi vous aurez cru, à connaître le Mystère de Dieu, tous les mystères de Dieu, et tous les mystérieux motifs qui expliquent les actions de Dieu, lesquelles sont pour vous incompréhensibles parfois tant que vous êtes dans les brumes de l'exil terrestre.  

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188> La Grâce vous prépare à la contemplation de Dieu face à face, à posséder la complète connaissance de toutes les Vérités, car la fusion avec Dieu dans la perfection de l'union ne saurait être célébrée qu'au Ciel, après l'épreuve et après votre élévation à la gloire dans la perfection de l’Amour qui désormais aura atteint sa mesure parfaite, et même les trois mesures parfaites.   

L'amour est vraiment le don des dons, le moyen de garder la Grâce, de développer les vertus, d'atteindre le but ultime de votre vie. C'est pour cela que ce don vous est accordé par l'Esprit-Saint, qui est l'Esprit de l'Esprit divin, l'essence de l'amour très parfait et réciproque du Père et du Fils, et qui procède de l'attraction réciproque du Père et du Fils, de leur baiser réciproque, de leur contemplation de joie jubilante.        

 La volonté humaine peut rendre très actif ce don de l'Esprit d'Amour. Ce don suffit par lui-même à vous faire atteindre le but pour lequel vous avez été créés: la prédestination à la Grâce et à la Gloire. En vérité, tous ceux qui sont poussés par l'amour deviennent "fils de Dieu" (Paul aux Romains, chapitre 8, verset 16), car, par chacune de leurs actions, ils aspirent à l'amour, c'est-à-dire au bien: à Celui dont ils pressentent la présence, même s'ils ne le connaissent pas au juste, et au bien envers leurs semblables. Ils vivent donc selon la loi naturelle et morale que Dieu a mise et gardée dans le cœur des hommes.    

C'est de ces gens-là que Paul écrit
[18]: "Les Gentils qui, même sans connaître la Loi, font naturellement ce que la Loi impose, sont Loi à eux-mêmes. À leur manière, ils prouvent que la crainte de la loi est inscrite dans leur cœur, témoin de leur conscience [...]. Lorsque Dieu, dans la personne de Jésus-Sauveur, jugera les actions secrètes des hommes, ces Gentils seront justifiés".  

En effet, tous ceux qui agissent avec rectitude, selon les prescriptions de la loi morale, démontrent qu'ils ont une âme naturellement chrétienne, ouverte au Bien et au Vrai. Par conséquent, Jésus, qui est mort pour que les hommes aient la Vie éternelle — les hommes de bonne volonté — Jésus sera la justification de ces hommes.          

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189> Tous ceux qui, sans rien connaître de Dieu tel qu'il est connu des Catholiques, croient fermement qu'il y a un Dieu, un Dieu juste, un Dieu pourvoyant, un Dieu qui va donner à chacun en proportion de ce qu'il aura mérité, ceux-là appartiennent à l'âme de l'Église. Ils lui appartiennent à cause de la charité qu'ils ressentent pour Dieu, à cause de la charité et de la justice qu'ils ont pour leur prochain et pour eux-mêmes, à cause de leur désir de Dieu, et à cause de la contrition parfaite qu'ils ont pour les fautes qu'ils ont pu commettre.          

Je vous ai dit que la douleur est le huitième sacrement et la neuvième béatitude. Maintenant, je vous dis que l'amour vraiment vécu et vraiment pratiqué, ainsi que le repentir sincère du mal que l'on a pu involontairement commettre, sont un baptême de désir. Ce baptême permet aux hommes de devenir implicitement membres du Corps Mystique, et comme conséquence de participer à la Grâce. Seulement Dieu et les hommes en qui Dieu opère connaissent les divines actions conçues pour porter les créatures humaines au salut et à la connaissance de la Vérité céleste pour laquelle elles ont été créées.       

L'amour est une sainte activité qui fait bouger toutes les forces de l'homme, les tournant vers leurs fins dernières. L'amour est sagesse. Et la sagesse est liberté vis-à-vis des choses éphémères et limitées. Or cette liberté vis-à-vis de tout ce qui vous limite et vous tient attachés à la Terre ouvre à votre esprit les espaces de l'infini pour que votre esprit y coure et s'y élance à la rencontre de l'éternelle Vérité. Celle-ci se penche vers l'être qui l'aime et qui déjà se livre à elle, dans la mesure où il est capable de la goûter et de l'aimer en tant que créature. Elle le détache des brumes de son triste exil. Elle le fait monter vers elle. Pour l'aimer toujours davantage, elle se dévoile à lui de plus en plus, sans toutefois le rendre détaché ou étranger aux besoins de ses frères. En effet, la personne qui est perdue en Dieu, adore Dieu, et puise en lui des grâces et des bénéfices non seulement pour elle-même, mais aussi pour ses frères. Elle les répand sur eux par une action de charité sainte et continuelle.         

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190> Ceux qui vont demeurer fidèles à l'homme intérieur malgré leurs nombreux martyres, infligés par la douleur et par l'amour, auront au Ciel le vêtement et la palme décrits par Jean. Chacun d'eux, par sa volonté propre, aura préparé son vêtement et purifié son étole dans le Sang de l'Agneau. Par son onde purificatrice, ce Sang aura effacé en eux les ombres du péché d'origine et celles dues aux imperfections terminales de leur vie. Les martyres qu'ils auront supportés en adhérant de toutes leurs forces humaines à l'action de la Grâce divine, reçue par Jésus Christ votre Seigneur, mais par-dessus tout le martyre d'amour, leur accorderont le privilège d'être nommés vainqueurs du nom nouveau, de recevoir la manne cachée, la couronne de vie, la puissance sur les nations, et la gloire d'être assis autour du Trône sublime [19].

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Ils pourront se tenir éternellement devant l'Agneau, devant l'Etoile du Matin, qui les a orientés au cours de leur voyage, de la Terre au Ciel [20]. L'Etoile de leur matin terrestre, la même qu'ils ont invoqué à chaque battement de leur cœur par ce cri amoureux : "Viens, Seigneur Jésus! [21]". Ils pourront se tenir devant l'Agneau qui est aussi l'Etoile de leur matin céleste et éternel, du jour qui les verra admis à tout jamais dans le Royaume des Cieux».           

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Fiche mise à jour le 06/12/2020.

 



[1] 1 Rois 19, 12-13.

[2] Jean 3, 1-21.

[3] Luc 2, 14.

[4] Matthieu 22,1-14.

[5] Apocalypse 7, 9-17.

[6] Jean 8, 44.

[7] Jean 1, 3.

[8] Jean 14,12.

[9] Matthieu 24, 4-31 – Matthieu 25, 31-46 - Marc 13, 5-23 - Luc 21, 8-28.

[10] Dans les phrases qui suivent, on ne peut que penser à la vie de Maria Valtorta et aux "martyres" qu’elle a subit.

[11] 2 Corinthiens. 12, 8.

[12] Jean 19,30.

[13] Jean 12, 24.

[14] Philippiens 2, 6-11.

[15] Latrie: terme technique de la théologie qui désigne le culte d'adoration, dû à Dieu seul, distinct du culte de dulie, dû aux saints, et du culte de hyperdulie, réservé à la seule Ste Vierge, Mère de Dieu (NdT).

[16] Genèse 3, 4-5.

[17] Psaume 81 (Hébreu 82), 6| Jean 10, 34.

[18] Romains 2,14-16.

[19] Apocalypse 2, 17 | Apocalypse 2,10 | Apocalypse 2, 26.

[20] Apocalypse 3, 21 | Apocalypse 2, 28 | Apocalypse 22,16.

[21] Apocalypse 22, 20.