Maria Valtorta
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Homélie (en italien).



Textes de la messe du 1
2 octobre 2021.



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12 octobre 2021
Homélie de Mgr Paolo Giuletti, archevêque de Lucques (Lucca)
dans l’église paroissiale Sant’Andrea de Viareggio, pour le
Soixantième anniversaire de la mort de Maria Valtorta.

CHIESA DI SANT’ANDREA (Viareggio)

Contexte et circonstances de l’intervention.  

Invité par la Fondation de Viareggio, Mgr Paolo Giuletti, archevêque de Lucques (le diocèse de Maria Valtorta) a célébré la messe du soixantième anniversaire de sa mort, le 12 octobre 2021 en l’église paroissiale Sant’Andrea de Viareggio.        

L’archevêque de Lucques est l’autorité ecclésiastique référente pour la cause de la mystique. C’est lui qui est habilité à autoriser ou non l’introduction de la cause de Maria Valtorta.   

En 2001 Mgr Bruno Tommasi, archevêque de Lucques (1991-2005), avait accueilli favorablement la demande d’ouverture de sa cause en béatification que présentaient unanimement les 9 Servites de Marie de Florence où reposent ses restes. Cette demande avait été transférée à la conférence des évêques de Toscane qui n’avait pas donné suite, « du moins pour le moment » à cette demande. La demande était axée sur la reconnaissance de l’Œuvre de Maria Valtorta, or on ne béatifie pas une œuvre.          

En 2011, la commémoration du 50éme anniversaire de la mort de Maria Valtorta avait été célébrée à Florence par Mgr Pier Giacomo De Nicolò, ancien Nonce apostolique et archevêque de Martana (Ombrie), mais il n’avait pas caractérisé l’œuvre de Maria Valtorta. Les interventions des Servites s’étaient centrées sur les « vertus héroïques » de Maria Valtorta.          

En 2019, Mgr Benvenuto Italo Castellani, nouvel archevêque de Lucques (2005-2019), avait autorisé, sur requête de la Fondation Héritière, l’ouverture de l’enquête sur les mérites de Maria Valtorta et avait accepté de la confier au Vicariat de Rome, le diocèse même du Pape.    

L’intervention de Mgr Giulietti était donc particulièrement attendue, d’autant qu’il a été le premier à caractériser officiellement ses visions.      

Comme on le lira, l’archevêque ne se prononce pas sur l’origine « extraordinaire ou non » de l’Œuvre. Il se calque ainsi sur la position de Pie XII qui en avait fait de même tout en encourageant sa publication.   

Mgr Giulietti se conforme aussi à l’avis de la Conférence des évêques d’Italie qui avait jugé que l’Œuvre « devait être considérée comme »
[1] une œuvre de Maria Valtorta ce qui correspond à l’avis porté sur les révélations privées qui, même reconnues, ne doivent être crues que de foi humaine et dont l’authenticité ne peut être cautionnée par l’Église[2]. 

Cependant, comme on pourra le constater, Mgr Giulietti reconnaît très clairement l’action de l’Esprit-Saint dans le récit de Maria Valtorta. Il déclare donc officiellement qu’il est parfaitement licite et profitable de lire « cet enrichissement ».

La mystique […] a maintes fois offert des enrichissements. Ce sont les révélations privées. Vous savez qu'elles ne lient pas la foi, mais elles peuvent faire le bien, elles ont fait le bien. Au cours de l'histoire, nous avons eu plusieurs de ces œuvres qui ont en quelque sorte représenté le visage du Seigneur Jésus, sa parole dont les hommes ont besoin de se sentir proches, avec une vivacité en accord avec l'époque.
Alors il faut être reconnaissant de cette vitalité, oui, il faut être reconnaissant de cette vitalité. C'est l'action de l'Esprit qui parle et agit dans le peuple de Dieu pour une compréhension toujours plus grande du mystère révélé, ainsi que pour une capacité toujours nouvelle de l'incarner dans la vie, de le vivre dans la charité comme nous l'avons entendu dans l’Évangile.

Il rejoint ainsi l’avis de Mgr George Hamilton Pearce, archevêque métropolitain émérite des Fidji qui écrivait en 1986 :

Je trouve (l’œuvre) remarquablement inspirante. Il m’est impossible d’imaginer que quelqu’un puisse lire cette œuvre monumentale, avec un esprit ouvert, et ne pas en être convaincu que l’auteur ne peut être autre que l’Esprit Saint de Dieu.

Une œuvre qui ramène à la figure du Christ possède, selon le cardinal Ratzinger, le critère de vérité et de valeur d’une révélation privée [3]        

Ce point est important à considérer dans cette homélie qui intervient au moment où, en France, certains ont voulu déclarer illicite la lecture de Maria Valtorta en promulguant un « bref avertissement » entièrement à charge et non-documenté au-delà de l’admissible.

Texte de l’homélie de Mgr Giulietti.      
Haut de page.

Nous avons écouté les paroles de Paul qui dit : « Je n'ai pas honte de l'Évangile » (Rm 1,16). Il sait que l'annonce de l'Évangile, de la grâce de Dieu manifestée dans le Seigneur Jésus, de sa vie terrestre, est ce qui compte le plus dans le ministère apostolique et dans la vie chrétienne ; la connaissance de Jésus, l'accueil de sa personne, la vie avec lui et pour lui.    

C'est pourquoi Paul n'a pas honte de l'Évangile.        

Mais ensuite, dans le reste du passage de la Lettre aux Romains, il parle aussi d'une autre possibilité de connaissance de Dieu offerte à tous les peuples, c'est-à-dire la possibilité d'appréhender quelque chose de Dieu à travers la création (Rm 1, 20), celle dont le Psaume que nous avons proclamé parle aussi (Ps 18A (19). Ce n'est pas un message dont les paroles sont entendues, mais il atteint tout le monde. La création qui témoigne de la grandeur, de la beauté et de la sagesse du Créateur ne se répand pas avec des mots, ce n'est pas une annonce faite de mots, mais elle atteint tout le monde comme le soleil, comme quelque chose à laquelle on ne peut échapper.

Il me semble alors que ces deux réflexions, ces deux dimensions de la connaissance de Dieu, - l'annonce de l'Évangile en la personne du Seigneur Jésus, mais aussi les possibilités que le Seigneur offre à tous les hommes de le connaître -, nous amènent à réfléchir précisément sur la circonstance qui nous rassemble ce soir, c'est-à-dire sur la personne de Maria Valtorta pour laquelle nous prions dans les 60 ans de sa mort.       

Dans ses visions elle déclare combler les lacunes de l'Évangile, car l'Évangile, car les évangiles, le récit du Seigneur fait par les Apôtres et consigné par les premières communautés chrétiennes, ne nous dit incontestablement pas tout.     

Jean dit que tout n'a pas été écrit. Il a été écrit ce qu'il faut pour que vous croyiez (Jn 21,30-31), puis il ajoute : si tout ce que Jésus a fait avait été écrit, tous les livres du monde n'auraient pas suffi à contenir ses actions (Jn 22,25).       

Et depuis la piété chrétienne, au fil du temps, sous de nombreuses formes différentes, a intégré à la logique de l'amour, à la logique du besoin qu’a l'amour d'avoir des images, des récits, quelque chose qui peut faire rendre proche de ce qui est annoncé, a intégré les paroles de l'Evangile.      

Elles sont le langage de la Mystique, mais aussi le langage de l'art, le langage de la musique et le langage de la littérature, toutes les expressions dans lesquelles on reconnaît encore une inspiration de Dieu. Combien de fois entend-t-on dire que ce peintre est inspiré - car véritablement ces expressions qui naissent de l'action de l'esprit humain, conduisent à une lecture qui offre des moyens pour entrer plus profondément dans les Évangiles, pour les sentir plus proches, plus appropriés, plus conformes, peut-être à la sensibilité de cette époque car alors ces expressions connaissent des formulations différentes aussi selon l'esprit du temps.       

Combien d'expressions, la mystique chrétienne - peinture, art, musique - a-t-elle inventée, donnée, acceptée au cours des siècles par l'action vraiment efficace de l'Esprit, pour que l'Évangile puisse toucher le cœur encore plus que ne peut le faire la parole inspirée pour répondre à un besoin qui est un besoin humain, c'est un besoin de notre nature, celui de donner une figure, de donner un visage à celui que l'Evangile ne nous représente évidemment pas, mais combien de visages du Seigneur Jésus avons-nous vus représentés par les plus grands artistes, tous aussi très différents les uns des autres.    

Pourtant ces visages nous ont rapprochés de l'Évangile, ces représentations qui ne sont pas évangéliques, mais naissent parfois d'une profonde inspiration intérieure, nous ont rapprochés de l'Évangile, les intégrant sans doute car l'Évangile nous dit peu sur le visage de Jésus, sur ses yeux, sur la façon dont il portait ses cheveux, sa taille. Mais nous avons besoin, nous les hommes avons besoin, quand nous parlons d'un être cher, de l'imaginer. Et ici l'art entre en jeu, mais aussi ses mots, le ton de sa voix, les représentations sacrées, mais aussi l'environnement dans lequel il a vécu. Quand les peintres devaient représenter le Seigneur, ils imaginaient des choses que l'Évangile ne dit pas, car ils avaient besoin de donner un cadre à la parole de l'Évangile qui aiderait les hommes de leur temps à ressentir cette présence plus proche, plus actuelle, plus stimulante, car il est revêtu de cette humanité dont nous avons besoin et que le Seigneur lui-même a voulue pour lui. Nous dépeignons Jésus parce que Jésus est Dieu qui est apparu dans la chair, manifesté dans la chair, c'est-à-dire dans l'histoire, dans la culture, dans la langue, mais aussi dans le visage, dans le trait, dans la parole qui nous échappe mais que quelqu'un a vu. Jean dit ce que nos yeux ont vu, ce que nos mains ont touché, ce que nos oreilles ont entendu, nous vous l'annonçons (1 Jn 1,1).       

Et cela continue d'être un besoin. Certes, la piété chrétienne, le chemin de foi du chrétien se nourrit de la parole de l'Évangile, de la vie de salut des sacrements, mais il se nourrit aussi de culture, il se nourrit aussi de ce que l'esprit de la vitalité du peuple de Dieu donne à différentes personnes d'enrichir, d'enrichir cette réalité fondamentale de la vie chrétienne.        

Et la mystique, de ce point de vue, a maintes fois offert des enrichissements. Ce sont les révélations privées. Vous savez qu'elles ne lient pas la foi, mais elles peuvent faire le bien, elles ont fait le bien. Au cours de l'histoire, nous avons eu plusieurs de ces œuvres qui ont en quelque sorte représenté le visage du Seigneur Jésus, sa parole dont les hommes ont besoin de se sentir proches, avec une vivacité en accord avec l'époque.       

Alors il faut être reconnaissant de cette vitalité, oui, il faut être reconnaissant de cette vitalité. C'est l'action de l'Esprit qui parle et agit dans le peuple de Dieu pour une compréhension toujours plus grande du mystère révélé, ainsi que pour une capacité toujours nouvelle de l'incarner dans la vie, de le vivre dans la charité comme nous l'avons entendu dans l’Évangile (Lc 11, 37-41). Les générations chrétiennes réécrivent l'Évangile à chaque fois. Il y a ce beau roman de Mario Pomilio, Le Cinquième Évangile (Il quinto evangelio). La recherche de ce livre imaginaire amène finalement à prendre conscience que chaque génération chrétienne réécrit l'Évangile. Non pas parce qu'il change les quatre évangiles, mais parce qu'en quelque sorte elle les repense, les actualise, les réexprime dans sa culture. Et ce n'est pas seulement l'action de l'homme, mais c'est l'action de l'Esprit car c'est l'Esprit qui nous guide vers une compréhension toujours plus profonde et actuelle de cet Évangile
[4] dont Paul n'a pas honte et dont nous n'avons pas honte non plus. Nous n'avons aucunement honte de toutes les manifestations de l'Esprit qui conduisent en quelque sorte à une compréhension toujours plus profonde et toujours plus actuelle du mystère du Christ. 

Bien sûr, chaque génération a sa manière d'entrer dans ce mystère, oui, chaque génération chrétienne - pour la sensibilité du temps où elle vit, pour les besoins spirituels qu'elle a, pour les défis auxquels elle doit faire face - a besoin de l'Esprit pour la guider, comprendre originellement le mystère du Christ qui est le même hier, aujourd'hui et éternellement.     

Chers frères et sœurs, en cette célébration eucharistique, dans laquelle nous nous souvenons de Maria Valtorta, nous exprimons notre gratitude pour cela et pour d'autres signes et manifestations que l'Esprit Saint a donnés à certains enfants de l'Église qui nous ont conduit, comme cela s'est souvent produit, à comprendre plus profondément et à aimer plus intensément l'unique Seigneur qui a parlé de l'unique Évangile dont aucun de nous ne devrait jamais avoir honte.

(Traduction maria-valtorta.org, 24/10/2021)

 

 

Voir aussi :

https://www.editionsmariavaltorta.fr/leglise-maria-valtorta/

https://fondazionemariavaltorta.it/homelie-de-s-e-mons-paolo-giulietti-pendant-la-s-messe-a-loccasion-du-60e-anniversaire-de-la-mort-de-maria-valtorta/

 

 

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Fiche mise à jour le 22/03/2022

 

 



[1] La lettre ne dit pas que les visions ne sont pas d’origine surnaturelle, mais qu’elles ne  doivent pas être considérées comme telles mais comme l’œuvre de Maria Valtorta.

[2] Pie X rappelait que de telles "apparitions ou révélations n'ont été ni approuvées ni condamnées par le Saint-Siège, qui a simplement permis qu'on les crût de foi purement humaine" (Encyclique Pascendi Dominici Gregis, § 75 du 8 septembre 1907).

[3] "Le critère pour la vérité et pour la valeur d'une révélation privée est donc son orientation vers le Christ lui-même » (cardinal J. Ratzinger : Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fatima, 26 juin 2000).

[4] Le Catéchisme de l’Église catholique § 67 dit : Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées", dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.