"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta
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Les lépreux

chapitres 2.26 - 7.216

 


Abel de Corozaïn

2.26. (p.224) - C'est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l'a dégradé. Squelettique, demi-nu, il montre son corps réduit à l'état d'une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont tordus, il leur manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Les mains désarticulées et tordues ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, les pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont réduits et défigurés.

Puis la tête et... Je pense qu'un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une tête comme cette tête. Il reste, par ci, par là quelques touffes de cheveux, collés à la peau jaunâtre et croûteuse comme si la poussière l'avait desséchée sur un crâne, des yeux à peine entr'ouverts et renfoncés, les lèvres et le nez rongés par le mal mettent déjà à nu les cartilages et le gencives, les oreilles ne sont plus que des restes de pavillon informes, par dessus tout cela s'étend une peau parcheminée, jaune comme certains kaolins, sous laquelle les os semblent percer. Cette peau doit avoir pour office de tenir réunis ensemble ces pauvres os dans son sac dérisoire, tout marqué de cicatrices et lacéré de plaies putrides. Une ruine !


Marie de Magdala se rend chez les lépreux pour s'assurer que son frère Lazare n'en est pas atteint.

7.216 - (P.398) Seigneur, je suis allée et j'ai parcouru toute la vallée de Hinnom, tout Siloan, tous les tombeaux près de En Rogel. Habillée comme une servante, voilée, dès le début de l'aurore, chargée de vivres et d'eaux médicinales, de bandes, et de vêtements. Et j'ai donné, donné. Je disais que c'était un vœu pour celui que j'aimais, et c'était vrai. Je demandais seulement de pouvoir regarder les plaies des lépreux. Ils doivent m'avoir crue folle... Qui donc veut voir ces horreurs ?! Mais moi, après avoir déposé à la limite des talus mes offrandes, je demandais de voir. Eux au-dessus, moi plus bas; eux étonnés, moi dégoûtée; eux pleurant, moi pleurant; j'ai regardé, regardé, regardé ! J'ai regardé les corps couverts de squames, de croûtes, de plaies, visages rongés, cheveux blanchis et plus durs que des seimes, les yeux suintant de la pourriture, les joues où l'on voit les dents, des crânes sur des corps vivants, les mains réduites à des griffes monstrueuses, des pieds comme des branches noueuses, puanteur, horreur, pourriture. Oh ! si j'ai péché en adorant la chair, si j'ai joui avec mes yeux, avec l'odorat, l'ouïe, le toucher, de ce qui était beau, parfumé, harmonieux, doux et lisse, oh ! je t'assure que mes sens sont désormais purifiés par la mortification de ces connaissances ! Mes yeux ont oublié la beauté séduisante de l'homme en contemplant ces monstres, mes oreilles ont expié la jouissance passée des voix viriles avec ces voix âpres, qui ne sont plus humaines, et ma chair a frissonné, et mon odorat s'est révolté... et tout reste de culte personnel est mort car j'ai vu ce que l'on est après la mort...

 

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