"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Centro Editoriale Valtortiano





aucun accent

Se repérer

Consulter la Bible en ligne

Aller sur le forum

Qui sommes-nous

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire des dossiers

 

Tome 3 – Chapitre 7
Visions d'Anne-Catherine Emmerich

Exil de Lazare et de ses sœurs dans les Gaules


Retour au sommaire des dossiers - Retour à l'index des personnagesRetour à la fiche "Évangélisation de la Gaule"



Qui est
Anne-Catherine Emmerich ?

Les textes ci-dessous sont extraits de "Visions d'Anne-Catherine Emmerich sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Très Sainte Vierge Marie, la douloureuse Passion et l'établissement de l'Église par les apôtres", coordonnées en un seul tout, selon l'ordre des faits, par le R.P. Fr. Joseph-Alvare Duley, de l'ordre des frères prêcheurs. Traduction du texte allemand par M. Charles d'Éberling. – 1864 - Réédité en septembre 1995 par Paris, les éditions Téqui, Paris

416> Peu après l'ascension de Jésus-Christ, Madeleine s'était retirée dans le désert, un peu au-delà de l'endroit où avait résidé Jean-Baptiste. Elle avait des vêtements qui l'enveloppaient tout entière. Plus tard, elle s'enfonça plus avant dans une contrée sauvage, hérissée de rochers et vécut loin des hommes, dans une grotte où Élisabeth s'était retirée avec Jean-Baptiste, lors du massacre des Innocents. Lazare se tenait le plus souvent caché et ne se montrait que la nuit. Trois ou quatre ans après l'Ascension, les apôtres se trouvèrent réunis ensemble à Jérusalem. Dès les premiers temps, ils avaient réglé tout ce qui a rapport au corps de l'Église. Alors éclata à Jérusalem une persécution contre Lazare et ses sœurs. Marthe et lui furent jetés en prison par les Juifs.

Madeleine, ayant voulu les visiter pendant la nuit fut également arrêtée. Avec Lazare et ses deux sœurs furent aussi emmenés un jeune homme nommé Maximin, Marcelle, servante de Madeleine, et la servante de Marthe [1]. Ils étaient sept : trois hommes et quatre femmes. Après les avoir accablés de mauvais traitements, les Juifs les firent monter dans une méchante barque faisant eau de toutes parts, et n'ayant ni voiles ni gouvernail. Elle fut amarrée à un grand vaisseau, qui l'abandonna après l'avoir remorquée en pleine mer : Tandis que Lazare et ses compagnons priaient et chantaient des cantiques, je vis la barque aborder sur le rivage de la Gaule, dans un lieu où les vagues venaient baigner doucement la plage. Ils descendirent à terre, et abandonnèrent leur esquif à la merci des flots. Leur voyage s'était fait avec une vitesse miraculeuse.

Je les vis arriver dans la grande ville de Massilia [2]. On les laissa passer, et l'on se contenta de les regarder, sans leur faire aucun mal. On célébrait alors la fête d'une idole, et je vis les sept étrangers s'asseoir sur la place publique, sous le péristyle d'un temple. 417> Ils demeurèrent là longtemps ; enfin Marthe la première adressa la parole au peuple qui s'était rassemblé autour d'eux. Elle raconta les circonstances de leur voyage, et parla de Jésus avec beaucoup de vivacité et d'émotion. Bientôt la foule voulut les forcer à se retirer, et leur jeta des pierres, mais qui ne les atteignirent pas, et ils restèrent là tranquillement assis à la même place jusqu'au lendemain matin. Les autres aussi s'étaient mis à haranguer la multitudes et plusieurs leur témoignaient de la sympathie.

Le lendemain, je vis sortir d'un grand édifice qui me fit l'effet d'une maison de ville, des gens qui vinrent leur adresser diverses questions. Le troisième jour, on les conduisit à cette maison devant le magistrat. Je vis alors qu'on les sépara : les hommes restèrent près du magistrat et les femmes se rendirent dans une maison de la ville. On leur fit un bon accueil et on leur donna à manger. Je vis qu'ils prêchèrent l'évangile là où ils allèrent et que le magistrat fit défendre par toute la ville de les molester en quoi que ce fût. Je vis aussi que bientôt beaucoup de personnes se firent baptiser par Lazare, dans un grand bassin qui se trouvait en face du temple, sur la place publique. Le premier magistrat, si je ne me trompe, fut du nombre des néophytes. Lazare, en sa qualité d'évêque, continua à prêcher l'Évangile dans cette ville ; mais les autres la quittèrent bientôt.


Site des Frères dominicains de la Sainte-Baume

Madeleine se retira seule, loin de la ville, dans un désert ; elle demeurait dans une caverne presque inaccessible, où elle se livrait à une rude pénitence [3]. Je l'ai vu, plusieurs fois, aller à moitié chemin de sa retraite, à la rencontre de Maximin qui lui apportait la sainte communion.

Sa grotte était située dans une montagne sauvage dont les sommets faisaient de loin l'effet de deux tours penchées. La grotte était soutenue par des piliers naturels, et l'on voyait dans les parois des trous où l'on pouvait placer divers objets. Il s'y trouvait un autel de gazon surmonté d'une grande croix, formée naturellement par des branches qui avaient poussé là ; une couronne était suspendue au milieu. La couche de Madeleine n'était pas au milieu de la grotte, mais de côté, dans une paroi du rocher, où elle l'avait taillée elle-même. Il était difficile de la trouver.

418> Elle mourut peu de temps avant Marthe, et je la vis étendue sur sa couche, couverte d'un vêtement de feuilles ; elle tenait une croix entre ses bras croisés sur la poitrine. Elle n'était pas maigre, et avait plutôt de l'embonpoint. Sa peau seulement s'était brunie et durcie par les intempéries de l'air. Je vis arriver deux ermites portant des bâtons entre lesquels une grande couverture était assujettie avec des cordes. Ils enveloppèrent décemment le saint corps et le portèrent assez loin de là au couvent de Marthe.

J'ai vu une église bâtie par saint Maximin au-dessus de la grotte. On y conservait des reliques de Madeleine : sa tête, à laquelle il manquait une mâchoire, mais où il restait encore un peu de chair d'un côté, un de ses bras, des cheveux, et une fiole avec de la terre.

Marthe s'était rendue avec Marcelle et l'autre servante dans une contrée sauvage, au milieu de rochers, où plusieurs femmes s'étaient construit de petites cabanes. C'étaient des captives que les habitants du pays avaient enlevées dans une guerre et qu'ils avaient établies là, en les soumettant à une surveillance particulière. Marthe et ses compagnes s'établirent dans leur voisinage et se construisirent d'abord de petites cabanes près des leurs. Plus tard, elles bâtirent un couvent et une église, composée seulement de quatre murs avec une toiture en branches tressées recouvertes de gazon. Elles convertirent d'abord les captives, dont plusieurs s'adjoignirent à elles. D'autres, au contraire, leur donnèrent beaucoup à souffrir, et par des dénonciations perfides attirèrent sur elles des persécutions de toute espèce de la part des habitants du pays .

Il y avait dans le voisinage une ville appelée Aquae [4] . Il devait y avoir là des sources d'eau chaude, car il s'en élevait continuellement des masses de vapeur.


Les reliques de sainte Marthe à Tarascon (Bouches-du-Rhône – France)

Je vis Marthe au bord d'un fleuve très large, faire périr un monstre qui se tenait dans le fleuve, et faisait beaucoup de ravages [5]. Elle lui jeta sa ceinture autour du cou en invoquant le nom du Seigneur, et l'étrangla. Le peuple l'acheva à coups de pierres et d'épieux. Je la vis souvent prêcher l'Évangile devant un nombreux auditoire, soit dans la plaine, soit au bord du fleuve. 419> Elle avait coutume, à l'aide de ses compagnes, de former avec des pierres une élévation sur laquelle elle montait. Elle s'acquittait de ce travail mieux qu'un maçon de profession, grâce à son activité et à son adresse extraordinaires.

Un jour qu'elle prêchait au bord du fleuve, un jeune homme voulut le traverser à la nage, et s'y noya. Les habitants du pays l'accablèrent d'injures à ce sujet. Le père du jeune noyé retrouva son corps le lendemain, l'apporta devant Marthe, en présence d'une foule nombreuse, et lui dit qu'il croirait à son Dieu si elle ressuscitait son fils. Marthe, au nom de Jésus, lui ordonna de revenir à la vie ; il ressuscita en effet, et se fit chrétien avec son père et beaucoup d'autres. Toutefois il y eut des gens qui traitèrent Marthe de magicienne et la persécutèrent. Maximin s'était établi dans le voisinage, en qualité de prêtre ; il visitait Marthe et lui apportait la sainte communion. Par ses bonnes œuvres et par ses enseignements, Marthe travailla beaucoup à propager l'Evangile, et convertit un très grand nombre de personnes au christianisme.

Haut de page

Retour à l'index des personnages
Fiche mise à jour le 20/10/2009

 



[1] Maria Valtorta donne Marcelle comme servante de Marthe et Sara de Béthanie comme servante de Maria Madeleine.

[2] C'est le nom latin de Marseille. Tout ce récit du reste est confirmé par l'histoire et la tradition sur les saints lieux de Provence, tradition que les récents travaux de M. Faillon Sulpicien viennent de raviver en France, et qui ne pouvait certainement être connue de la soeur morte en 1824.

[3] Correspond à la tradition de l'exil de Marie Madeleine à la Sainte-Baume en Provence. Dans cette grotte, un oratoire est actuellement tenu par les dominicains. Ils célèbrent aussi, chaque 22 juillet, l'ostentation des reliques de Marie Madeleine dans la Basilique proche de Saint-Maximin (Var).

[4] Aquœ Sextae, aujourd'hui Aix, ancienne ville de bains d'eaux thermales.

[5] La scène correspond à légende de la Tarasque chassée de Tarascon en Provence. Jean-François Lavère, un des spécialistes de l'œuvre de Maria Valtorta, postule qu'il s'agissait d'un crocodile échappé d'un cirque romain où il avait été amené pour les jeux.