Le vendredi 25 février 1944.
319> 47.4 - Jésus dit :
«Le groupe qui m’avait rencontré était nombreux, mais un seul m’a reconnu :
celui dont l’âme, la pensée et la chair étaient pures de toute luxure.
J’insiste sur la valeur de la pureté. La chasteté est toujours source de lucidité
pour la pensée. La virginité affine et puis maintient la sensibilité de
l’intelligence et des affections à un degré de perfection que seul celui qui
est vierge expérimente.
47.5- Vierge, on l’est de
différentes manières. Forcément, et ceci spécialement pour les femmes, quand
personne ne vous a choisi en vue du mariage. Cela devrait être le cas pour
les hommes aussi, mais ce ne l’est pas. Et c’est mal parce que, d’une
jeunesse prématurément souillée par la passion, il ne pourra venir qu’un chef
de famille atteint dans ses sentiments et souvent dans sa chair.
Il y a la virginité voulue, celle des âmes consacrées au Seigneur dans un
élan de l’âme. Quelle belle virginité ! Quel sacrifice agréable à Dieu ! Mais
tous ne savent pas garder cette pureté du lys qui reste droit sur sa tige,
tourné vers le ciel, ignorant la boue de la terre, ouvert seulement aux
baisers du soleil de Dieu et de ses rosées.
Beaucoup ne gardent qu’une fidélité corporelle, mais sont infidèles par la
pensée, poussés par le regret et le désir de ce qu’ils ont sacrifié. Ceux-là
ne sont vierges qu’à moitié. Si leur chair est intacte, leur cœur ne l’est
pas. Il fermente, ce cœur, il bouillonne ; il dégage des fumées sensuelles
d’autant plus raffinées et condamnables qu’elles sont des créations de la
pensée qui caresse, fait paître et fourmiller les imaginations
d’assouvissements illicites pour ceux qui sont libres et plus qu’illicites
pour ceux qui ont fait un vœu.
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320> C’est alors l’hypocrisie du vœu. Il y a bien
l’apparence, mais il manque la réalité. En vérité, je vous dis que si une
personne vient à moi avec un lys brisé par la volonté d’un homme brutal et
qu’un autre vient avec un lys intact physiquement, mais souillé par le
débordement d’une sensualité caressée et cultivée pour en remplir les heures
de solitude, je qualifie le premier de “vierge” et je dénie cette qualité au
second. Et j’accorde au premier la double couronne de la virginité et du
martyre à cause de sa chair blessée et de son cœur couvert de plaies par une
mutilation qu’il
n’a pas voulue.
47.6 - La valeur de la pureté est telle que, comme tu l’as vu, Satan s’est préoccupé en tout premier lieu de m’amener à l’impureté.
Lui, il sait bien qu’une faute de sensualité démantèle l’âme et en fait une
proie facile pour les autres fautes. Satan a mis toute son application sur ce
point capital pour me vaincre.
Le pain, la faim sont les formes matérielles pour symboliser l’appétit, les appétits que Satan exploite pour
arriver à ses fins. Bien différente est la nourriture qu’il m’offrait pour me
faire tomber, comme ivre à ses pieds ! Après seraient venus la gourmandise,
l’argent, la puissance, l’idolâtrie, le blasphème, l’abjuration de la Loi divine.
Mais, le premier pas pour me posséder, c’était cela. C’est le même procédé
qu’il a utilisé pour atteindre Adam.
47.7 - Le monde se moque de ceux
qui sont purs. Ceux qui sont souillés par l’impureté s’attaquent à eux. Jean-Baptiste
est une victime de la
luxure de deux êtres obscènes. Mais si le monde possède encore un peu de
lumière, il le doit à ceux qui restent purs au milieu du monde. Ils sont les
serviteurs de Dieu et savent comprendre Dieu et répéter les paroles de Dieu.
Je l’ai dit : “Bienheureux ceux qui
ont le cœur pur, car ils verront Dieu.” Même sur la terre. Ceux dont les fumées
des sens ne troublent pas la pensée “voient” Dieu et l’entendent, et ils le
suivent et le montrent aux autres.
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321> 47.8 - Jean est un être pur. Parmi tous
mes disciples, il est “le Pur”. Son âme est une fleur dans un corps d’ange.
Il se sert, pour m’appeler, des mots de son premier maître et me demande de
lui donner la paix. Mais la paix, il la possède en lui-même par la pureté de
sa vie et je l’ai aimé pour cette pureté. C’est à elle que j’ai confié mes
enseignements, mes secrets et même la personne qui m’était la plus chère.
Il a été mon premier disciple, il m’a aimé dès le premier instant où il m’a
vu. Son âme s’était unie à la mienne à partir du jour où il m’a vu passer le
long du Jourdain et où il a vu Jean-Baptiste me désigner. Même s’il ne
m’avait pas rencontré ensuite à mon retour du désert, il m’aurait cherché
jusqu’à ce qu’il me trouve. En effet, celui qui est pur est humble et
désireux de s’instruire dans la science de Dieu et il va, comme l’eau vers la
mer, vers ceux en qui il voit des maîtres de la doctrine céleste.»
47.9 - Jésus dit encore :
«Je n’ai pas voulu que tu parles de la tentation de sensualité de ton Jésus.
Bien que ta voix intérieure t’ait fait comprendre la tactique de Satan pour
m’attirer vers la sensualité, j’ai préféré en parler moi-même ; inutile de
revenir dessus davantage. Il était nécessaire d’en parler, mais maintenant
passons à autre chose. Laisse la fleur de Satan sur ses sables.
Viens à la suite de Jésus comme Jean. Tu marcheras au milieu des épines, mais
tu trouveras, au lieu de roses, les gouttes de sang de celui qui les a
répandues pour toi, pour vaincre en toi aussi la chair.
47.10 - Je réponds d’avance à une
observation. Jean dit dans son évangile, en parlant
de sa rencontre avec moi : “Le lendemain.” Cela semble laisser entendre
que Jean-Baptiste m’a désigné le lendemain de mon baptême et que Jean et
Jacques m’ont suivi aussitôt. Cela contredit ce que rapportent les autres
évangélistes au sujet des quarante jours passés au désert. Mais il faut le
lire de la manière suivante : “(Après l’arrestation de Jean), le lendemain, les deux disciples de
Jean-Baptiste à qui il m’avait désigné en disant : ‘Voici l’Agneau de Dieu’,
me revoyant, m’appelèrent et me suivirent”, après mon retour du désert.
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321> Ensemble, nous sommes retournés sur les rives
du lac de Galilée où je m’étais réfugié pour commencer à partir de là mon
évangélisation ; les deux hommes parlèrent de moi aux autres pêcheurs. Ils
avaient fait toute la route avec moi et étaient restés une journée entière
dans la maison hospitalière d’un ami de ma maison, de ma parenté.
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