| Le mardi 28 août 1945 289/290>  265.1 – Jésus est avec les apôtres et ils sont
  tous là, ce qui montre que Judas
  Iscariote, son œuvre accomplie, a
  rejoint ses compagnons. Ils sont assis à table dans la maison de Capharnaüm.
  C'est le soir. La lumière du jour qui meurt entre par la porte et par les
  fenêtres grandes ouvertes, laissant voir la transformation de la pourpre du
  crépuscule en un rouge violet foncé irréel, qui s'effrange à ses bords en
  recroquevillements d'une couleur violet ardoise qui passe au gris. Cela me
  fait penser à une feuille de papier qu’on a jetée sur le feu, qui s'allume
  comme le charbon sur lequel on l'a jetée, mais qui, à ses bords, après la
  flambée, se recroqueville et s'éteint en une couleur de plomb bleuâtre qui
  finit en un gris perle presque blanc. 
 "Ce sera de la chaleur, dit sentencieusement Pierre
  en montrant le gros nuage qui couvre l'occident de ces
  couleurs. De la chaleur, pas d'eau. C'est du brouillard, pas un nuage. Moi,
  cette nuit, je dors dans la barque pour être plus au frais."
 
 "Non. Cette nuit nous allons au milieu des oliviers. J'ai besoin de vous
  parler. Maintenant Judas est revenu.
  C'est le moment de parler. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien.
  Levez-vous et allons-y."
 
 "C'est loin ?" demandent-ils en prenant leurs manteaux.
 
 "Non, très proche. À un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez
  laisser les manteaux. Cependant prenez l'amadou et un briquet
  pour y voir en rentrant."
 
 Ils sortent de la chambre du haut et descendent l'escalier après avoir salué
  le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse. Jésus
  tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le pays, fait deux
  ou trois cent mètres parmi les oliviers d'une première petite colline qui se
  trouve en arrière du pays. Il s'arrête sur une butte qui, par sa situation
  dégagée et libre d'obstacles, profite de tout l'air dont on peut jouir en
  cette nuit de chaleur étouffante.
 
 
  265.2 – "Assoyons-nous et prêtez-moi
  attention. L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au
  milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume. C'est le
  moment que mes disciples aussi prennent part à la préparation de ce Royaume.
  Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé la conquête d'un royaume.
  D'abord ils enquêtent et fréquentent les personnes pour se rendre compte des
  réactions et les gagner à l'idée qu'ils poursuivent. Puis ils développent la
  préparation de l'entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à
  conquérir. 
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 291> Et ils les envoient
  de plus en plus nombreux jusqu'à ce que soit connu le pays dans toutes ses
  particularités géographiques et morales. Puis, après cela, le roi achève son
  œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Et il coule du
  sang pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang..."
 
 "Nous sommes prêts à combattre pour Toi et à verser notre sang"
  promettent unanimement les apôtres.
 
 "Je ne verserai d'autre sang que celui du Saint et des saints."
 
 "Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à
  l'heure des sacrifices ?"
 
 "Ne divaguons pas, amis. L'avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais
  ne frémissez pas d'horreur. Je vous assure que je ne bouleverserai pas les
  cérémonies par la violence d'une irruption. Pourtant elles seront
  bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières
  rituelles. La terreur des pécheurs. Mais Moi, ce soir-là, je serai en paix.
  En paix, en mon esprit et en mon corps. Une paix totale,
  bienheureuse..."
 
 Jésus regarde, un par un, ses douze et c'est comme s'il regardait à douze
  reprises la même page et y lisait à douze reprises la parole qui y est
  inscrite : incompréhension. Il sourit et poursuit.
 
 
  265.3 – "J'ai donc décidé de vous
  envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire,
  Moi tout seul. Cependant entre ma manière d'évangéliser et la vôtre, il y
  aura des différences imposées par la prudence, dont je dois user pour ne pas
  vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour
  votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon œuvre. 
 
  Vous n'êtes pas encore assez formés pour pouvoir
  aborder n'importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore
  moins héroïques, au point de défier le monde par l'Idée en allant au-devant
  des vengeances du monde. Aussi dans vos tournées,
  vous n'irez pas me prêcher parmi les gentils et n'entrerez pas dans les
  villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison
  d'Israël. Il y a encore tant à faire parmi elles, car en vérité je vous dis
  que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de Moi sont la centième
  partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie et ne le
  connaissent pas et ne savent pas qu'il est vivant. Portez-leur la foi et la
  connaissance de ma personne. 
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  de page.
 
 292> Sur
  votre chemin, prêchez en disant : "
  Le Royaume des Cieux est proche". Que
  ce soit la base de ce que vous annoncez. Appuyez sur elle votre prédication.
  Vous avez tant entendu parler par Moi du Royaume ! Vous n'avez qu'à
  répéter ce que je vous ai dit. Mais l'homme, pour être attiré et convaincu
  par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s'il
  était un éternel enfant qui n'étudie pas une leçon et n’apprend pas un métier
  s'il n'est pas alléché par une douceur de la mère ou d'une récompense du
  maître d'école ou du maître d'apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen
  que l'on vous croie et qu'on vous recherche, je vous accorde le don du
  miracle..." 
 Les apôtres, sauf Jacques d'Alphée
  et Jean, bondissent debout, criant,
  protestant, s'exaltant, chacun suivant son tempérament. Réellement, pour se
  pavaner à l'idée de faire un miracle, il n'y a que l'Iscariote qui, avec
  l'inconscience d'une accusation fausse et intéressée, s'écrie :
 
 "Il était temps pour nous de le faire pour que nous ayons un minimum
  d'autorité sur les foules !"
 
 Jésus le regarde, mais ne dit rien. Pierre et le Zélote qui sont en train de dire :
 
 "Non, Seigneur ! Nous ne sommes pas dignes d'une si grande
  chose ! Cela revient aux saints", interloquent Judas auquel Le
  Zélote dit :
 
 "Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et
  orgueilleux ?"
 
 Et Pierre :
 
 "Le minimum ? Et que veux-tu faire de plus que le miracle ?
  Devenir Dieu, toi aussi ? As-tu la même démangeaison que
  Lucifer ?"
 
 "Silence" intime Jésus.
 
 Et il poursuit :
 
 "Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également
  les foules et avec plus de profondeur et de durée : une vie sainte.
  Mais, vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus loin que les autres. Mais
  laissez-moi parler, car c'est une longue instruction.
 
 
  265.4 – Allez donc, guérissant les
  infirmes, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts du corps et de
  l'esprit, car le corps et l'esprit peuvent être également infirmes, lépreux,
  morts. Et vous aussi sachez comment on s'y prend pour opérer le
  miracle : par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir
  sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une
  charité vivante, une foi enflammée, une espérance qui ne se trouble pas pour
  les difficultés d'aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible
  à celui qui possède en lui ces éléments. 
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 293> Même les démons
  s'enfuiront au Nom du Seigneur prononcé par vous, si vous avez en vous ce que
  j'ai dit. Ce pouvoir vous est donné par Moi et par notre Père. Il ne s'achète
  pas à prix d'argent. Seule notre volonté l'accorde et seule une vie juste le
  maintient.
  Mais comme il vous est donné gratuitement,
  donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous,
  si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse.
  Ce n'est pas votre puissance, c'est la puissance de Dieu. Usez-en, mais n'en
  faites pas votre propriété en disant : "Elle m'appartient".
  Comme elle vous est donnée, elle peut vous être enlevée. 
 Il y a un instant Simon de Jonas a dit à Judas de Simon : "As-tu la
  même démangeaison que Lucifer ?" Il a donné une juste définition.
  Dire : "Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu"
  c'est imiter Lucifer. Et son châtiment est connu. Comme est connu ce qui
  arriva aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à
  l'instigation de l'Envieux qui voulait mettre des autres malheureux en son
  Enfer, en plus des anges rebelles qui déjà y étaient, mais aussi par leur
  démangeaison personnelle de parfait orgueil.
 
 L'unique fruit de ce que vous faites, qu'il vous est permis de prendre, ce
  sont les âmes que, par le miracle, vous conquerrez au Seigneur et qui doivent
  Lui être données. Voilà votre argent, rien d'autre. Dans l'autre vie vous
  jouirez de ce trésor.
 
 
  265.5 – Allez sans richesses. Ne
  portez sur vous ni or, ni argent, ni pièces monnaie dans vos ceintures, pas
  de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange,
  ni bâton de voyage, ni armes. Car, pour le moment, vos visites apostoliques
  seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons et vous
  pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de
  vêtements de rechange. Pas besoin de bâton car le chemin est plus doux et ce
  qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert
  dans les déserts et sur les hautes montagnes. Pas besoin d'armes. Elles sont
  bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui
  ignorent le divin pardon. Mais vous n'avez pas de trésors à garder et à
  défendre des voleurs. Le seul à craindre, l'unique larron pour vous, c'est
  Satan. Et lui se vainc par la constance et la prière, pas avec les épées et
  les poignards. 
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 294> Si l'on vous offense, pardonnez. Si
  on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre vêtement. Restez même
  tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne
  scandaliserez pas les anges du Seigneur, ni non plus l'infinie chasteté de
  Dieu, car votre charité vêtirait d'or votre corps nu, la douceur ferait
  office de ceinture et le pardon à l'égard du voleur vous donnerait un manteau
  et aussi une couronne royale. Vous seriez donc mieux vêtus qu'un roi. Et non
  pas d'étoffes corruptibles, mais de matière incorruptible.
 
 
  N'ayez pas de préoccupations pour votre
  nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre
  ministère car l'ouvrier mérite la nourriture qu'on lui apporte. Toujours. Si
  les hommes n'y pourvoyaient pas, Dieu pourvoirait aux besoins de son ouvrier.
  Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n'est pas
  nécessaire d'avoir le ventre plein de la nourriture que l'on a ingurgitée.
  C'est la destinée des animaux immondes dont là mission est celle de
  s'engraisser pour qu'on les tue et qu'ils engraissent les hommes. Mais vous,
  vous ne devez engraisser votre esprit et celui des autres que de nourritures
  qui apportent la sagesse. Et la Sagesse se dévoile à un esprit que
  n'obscurcit pas l'excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit de choses
  surnaturelles. Vous n'avez jamais été aussi éloquents qu'après votre retraite
  sur la montagne.
  Et vous ne mangiez alors que l'indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant,
  à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N'est-ce
  pas vrai, peut-être ? 
 
  265.6 – Dans toute ville ou localité
  où vous entrerez, informez-vous qu'il y ait qui mérite de vous accueillir.
  Non parce que vous êtes Simon ou Judas ou Barthélemy ou Jacques ou Jean et
  ainsi de suite, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien
  même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains,
  maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous
  êtes mes envoyés. Je dis plus encore. Je dis : malheur à vous si vous
  vous présentez comme mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et
  donnés à Satan. 
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 295> Malheur à vous ! L'enfer c'est
  encore peu pour récompenser votre duperie. Mais même si vous étiez
  ouvertement des envoyés de Dieu et secrètement des rebuts, des publicains,
  des voleurs, des assassins, ou même si les cœurs avaient des soupçons à votre
  égard, presque une certitude, on doit encore vous donner honneur et respect
  parce que vous êtes mes envoyés. L’œil, de l'homme doit dépasser
  l'intermédiaire, et voir l'envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà
  de l'intermédiaire trop souvent défectueux.
  Ce n'est que dans les cas de fautes graves
  qui blessent la foi des cœurs, que Moi présentement, puis mes successeurs,
  devront décider de couper le membre corrompu. En effet il n'est pas permis
  qu'à cause d'un prêtre qui est un démon, les âmes des fidèles se perdent. il
  ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui naîtraient dans le corps
  apostolique, de permettre qu’y restent des corps gangrenés qui éloignent les
  fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur
  démoniaque. 
 Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus
  correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont
  intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu'à votre départ de la
  localité. N'imitez pas les faux-bourdons qui, après avoir sucé une fleur,
  passent à une autre plus nourrissante. Vous, que vous soyez pris en charge
  par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne table, ou par une famille qui
  n'est riche que de vertus, restez où vous êtes. Ne cherchez jamais ce qui est
  le mieux pour le corps qui périt, mais au contraire donnez-lui toujours ce
  qu'il y a de pire, en réservant tous les droits à l'esprit. Et, je vous le
  dis parce qu'il est bien que vous le fassiez, donnez, dès que vous pouvez le
  faire,
  la préférence aux pauvres pour votre séjour.
  Pour ne pas les humilier, en souvenir de Moi qui suis et reste pauvre, et qui
  me fais gloire d'être pauvre, et aussi parce que les pauvres sont souvent
  meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes
  alors que vous aurez rarement l'occasion de trouver un riche sans injustice.
  Vous n'avez donc pas l'excuse de dire : "Je n'ai trouvé de bonté
  que chez les riches" pour justifier votre désir de bien-être. 
 
  En entrant dans une maison, saluez avec mon
  salut qui est le plus doux qui soit. Dites : "La paix soit avec
  vous, la paix soit dans cette demeure" ou bien : "Que la paix
  vienne dans cette maison". 
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 296> En effet, vous, envoyés de Jésus et
  de la Bonne Nouvelle, vous portez avec vous la paix, et votre venue daris un
  endroit est pour y apporter la paix. Si la maison en est digne, la paix
  viendra et demeurera en elle. Si elle n'en est pas digne, la paix reviendra
  vers vous. Cependant, efforcez-vous d'être pacifiques pour que vous ayez Dieu
  pour Père. Un père aide toujours. Et vous, aidés par Dieu, ferez et ferez
  bien toutes choses.
 
 Il peut arriver aussi, et même certainement il arrivera, qu'il y aura une
  ville ou une maison qui ne vous recevra pas, où les gens ne voudront pas
  écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même
  vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes ennuyeux. Et alors
  vous aurez plus que jamais besoin d'être pacifiques, humbles, doux, dans
  votre manière de vivre. Autrement, en effet, la colère prendra le dessus et
  vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant
  leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l'offense de vous voir
  chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle
  prédication : la prédication silencieuse de la vraie vertu. Vous
  retrouverez un jour les ennemis d'aujourd'hui sur votre chemin, et ils vous
  diront : "Nous vous avons cherchés, parce que votre manière d'agir
  nous a persuadés de la Vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et
  nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais
  maintenant nous vous connaissons pour saints et, si vous êtes saints, vous
  devez être les envoyés d'un saint, et nous croyons maintenant en Lui".
 
 Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n'avez pas été
  accueillis, secouez jusqu'à la poussière de vos
  sandales pour que l'orgueil et la dureté de ce lieu ne s'attache même pas à
  vos semelles. En vérité je vous dis : "Au jour du Jugement, Sodome
  et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville".
 
 
  265.7 – Voici que je vous envoie comme
  des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples
  comme les colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte
  plus de loups que de brebis, agit même avec Moi qui suis le Christ. Moi, je
  puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu'à ce que ce soit
  l'heure du triomphe temporaire du monde. Mais vous, vous n'avez pas cette
  puissance, et vous avez besoin d'une plus grande prudence et de simplicité.
  Donc plus de sagacité pour éviter présentement les prisons et les
  flagellations. 
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  de page.
 
 297> En vérité vous, pour le moment,
  malgré vos protestations que vous voudriez donner votre sang pour Moi, vous
  ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Puis viendra le temps
  où vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus
  forts que des héros, d'un héroïsme inconcevable pour le monde, inexplicable,
  et qu'on qualifiera de ''folie". Non, ce ne sera pas de la folie !
  Ce sera l'identification de l'homme avec l'Homme-Dieu, par la force de
  l'amour, et vous saurez faire ce que j'aurai déjà fait. Pour comprendre cet
  héroïsme, il faudra le voir, l'étudier et le juger d'un point de vue
  ultra-terrestre. Car c'est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les
  limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de
  l'esprit, éternellement rois et héros…
 
 
  En ce temps-là, ils vous arrêteront en
  mettant la main sur vous, ils vous traîneront devant les tribunaux, devant
  les chefs et les rois pour qu'ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui
  est un grand péché, aux yeux du monde, d'être les serviteurs de Dieu, les
  ministres et les tuteurs du Bien, les maîtres des vertus. Et à cause de cela
  vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu'à subir la mort. Et vous
  rendrez témoignage de Moi devant les rois, les présidents de tribunaux, les
  nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le Vrai Fils du
  Vrai Dieu. 
 Quand vous serez dans leurs mains, ne vous mettez pas en peine de ce que vous
  devez répondre et de ce que vous aurez à dire. N'ayez alors aucune peine sauf
  l'affliction à l'égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point
  de les rendre aveugles pour la Vérité. Les paroles à dire vous seront données
  à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, parce que, alors,
  ce ne sera pas vous qui parlerez pour convertir à la Foi et professer la
  Vérité, mais ce sera l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.
 
 
  265.8 – Alors le frère donnera la mort
  à son frère, le père à son fils, les fils se dresseront contre leurs parents
  et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez
  pas ! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime : de
  tuer un père, un, frère, un enfant ou Dieu Lui-même ?" 
 "Dieu, on ne peut le tuer" dit sèchement Judas Iscariote.
 
 "C'est vrai. C'est un Esprit qu'on ne peut saisir" confirme Barthélemy.
  Et les autres, tout en se taisant, sont du même avis.
 
 "Moi, je suis Dieu et Chair" dit calmement Jésus.
 
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 298> "Personne ne pense à te tuer" réplique
  l'Iscariote.
 
 "Je vous en prie : répondez à ma question."
 
 "Mais il est plus grave de tuer Dieu ! Cela s'entend !"
 
 "Eh bien : Dieu sera tué par l'homme, dans sa Chair d'Homme-Dieu et
  dans l'âme de ceux qui tueront l'Homme-Dieu. Donc, comme on arrivera à ce
  crime sans que son auteur en éprouve de l'horreur, on en arrivera
  pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les
  frères, les pères.
 
 
  265.9 – Vous serez haïs de tous, à
  cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé. Et quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une
  autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l'Église du Christ qui
  vient de naître, d'arriver à l'âge, non plus d'un bébé faible et incapable,
  mais à l'âge de la majorité où elle sera capable d'affronter la vie et la
  mort sans craindre la Mort. À ceux auxquels l'Esprit conseillera de fuir,
  qu'ils fuient. Comme j'ai fui quand j'étais tout petit.  En vérité, dans la vie de mon Église se
  répéteront toutes les vicissitudes de ma vie d'homme. Toutes. Depuis
  le mystère de sa formation à l'humilité des premiers temps, jusqu'aux
  troubles et aux embûches qu'amènera la férocité des hommes, jusqu'à la
  nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté, et le travail
  assidu, jusqu'à beaucoup d'autres choses que je vis actuellement, que je
  souffrirai par la suite, avant d'arriver au triomphe éternel. Pour ceux, au
  contraire, auxquels l'Esprit conseille de rester, qu'ils restent, car s'ils
  tombent morts, ils vivront et seront utiles à l'Église. Car c'est toujours
  bien ce que l'Esprit de Dieu conseille. 
 
  265.10 – En vérité je vous dis que vous
  ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes
  d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme. Car Israël, à cause de son
  redoutable péché, sera dispersé comme la balle saisie par un tourbillon, et
  répandu sur toute la terre. Et des siècles et des millénaires, l'un après
  l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur
  l'aire d'Arauna le Jébuséen.
  Toutes les fois qu'il essaiera, avant l'heure marquée, il sera de nouveau
  pris par le tourbillon et dispersé, parce qu'Israël devra pleurer son péché
  pendant autant de siècles qu'il y a de gouttes qui pleuvront des veines de
  l'Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. 
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  de page.
 
 299> Et mon Église devra aussi elle, qui
  aura été frappée par Israël en Moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses
  bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme une poule
  le fait avec ses poussins qui se sont écartés. Quand Israël sera tout entier
  sous le manteau de l'Église du Christ, alors je viendrai.
 
 
  265.11 – Mais cela c'est l'avenir.
  Parlons des temps qui ne vont pas tarder de venir. 
 Rappelez-vous que le disciple n'est pas
  plus que le Maître, et le serviteur plus que le Maître qui commande. Il
  suffit par conséquent au disciple d'être comme le Maître et c'est déjà un
  honneur immérité, et le serviteur comme celui qui le commande et c'est déjà
  de la bonté surnaturelle de vous accorder qu'il en soit ainsi.
 
 S'ils ont appelé Belzébuth le Maître de maison, comment appelleront-ils ses
  serviteurs ? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître ne
  se révolte pas, ne hait, ni ne maudit, mais calme dans sa justice continue
  ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand... après avoir
  tout essayé pour les persuader, il aura constaté en eux l'obstination dans le
  Mal ? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne
  fait pas, mais plutôt l'imiter en pensant qu'eux sont aussi des pécheurs,
  alors que Lui était sans péché.
  Ne craignez donc pas ceux qui vous
  appelleront : "démons", Il arrivera un jour où la vérité sera
  connue et on verra alors qui était le "démon". Vous ou eux. 
 Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne
  doive être connu. Ce que je vous dis maintenant dans l'obscurité et en
  secret, car le monde n'est pas digne de connaître toutes les paroles du
  Verbe, n'en est pas encore digne et ce n'est pas l'heure de le dire aussi aux
  indignes, vous, quand ce sera l'heure que tout doive être connu, dites-le en
  plein jour, criez du haut des toits ce que maintenant je vous dis tout bas
  m'adressant davantage à votre âme qu'à votre oreille. Car alors le monde aura
  été baptisé par le Sang et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le
  monde pourra, s'il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan
  ne pourra nuire qu'à ceux qui désirent la morsure de Satan et la préfèrent à
  mon baiser.
  Mais huit parties du monde sur dix ne
  voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra savoir tout pour suivre
  tout ce qu'est ma Doctrine. Peu importe. 
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  de page.
 
 300> Comme on ne peut séparer ces deux
  parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine,
  prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers sans bornes, dans les
  entrailles de la terre. Quand bien même les hommes ne l'écouteraient pas, les
  divines paroles seront recueil- lies par les oiseaux et les vents, les
  poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l'écho pour
  le dire aux sources, aux minéraux, aux métaux', et tous en jouiront car eux
  aussi ont été créés par Dieu pour servir d'escabeau à mes pieds et être une
  joie pour mon cœur.
 
 Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme, mais
  craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au
  Jugement Dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux
  de l'Enfer. Ne craignez pas. Est-ce que peut-être on ne vend pas deux
  passereaux pour un sou ? Et pourtant, sans la permission du Père, pas un
  d'eux ne tombera malgré tous les pièges de l'homme'. Ne craignez donc pas.
  Vous êtes connus de mon Père. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez
  sur la tête. Vous avez plus de valeur qu'un grand nombre de passereaux !
  Et je vous dis que celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le
  reconnaîtrai, Moi, devant mon Père qui est aux Cieux, Mais celui qui me
  reniera devant les hommes, Moi aussi, je le renierai devant mon Père.
  Reconnaître, ici, veut dire suivre et mettre en pratique. Renier veut dire
  abandonner mon chemin par lâcheté, par la triple concupiscence, ou par un
  calcul mesquin, par affection humaine envers un des vôtres qui m'est opposé.
  Parce que cela se produira.
 
 
  265.12 – Ne pensez pas que je sois venu
  établir la concorde sur la terre et à travers la terre. Ma Paix est plus
  élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d'affaire jour après
  jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Le glaive
  tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les
  chemins aux vols du surnaturel. Je suis donc venu séparer le fils du père, la
  fille de la mère, la bru de la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui
  a tous les droits sur ses sujets. Car personne n'est plus grand que Moi quand
  il s'agit des droits sur les affections. Car c'est en Moi que tous les amours
  se centralisent et se subliment : Moi je suis Père, Mère, Époux, Frère,
  Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je
  dis : "Je veux", il n'y a pas de lien qui puisse résister et
  la créature est mienne. C'est Moi qui l'ai créée avec le Père, c'est par
  Moi-même que je la sauve et Moi j'ai le droit de la posséder. 
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  de page.
 
 301> En vérité, les
  ennemis de l'homme ce sont les hommes, en plus des démons; et les ennemis de
  l'homme, du chrétien, ce seront ceux de sa famille par leurs lamentations,
  leurs menaces ou leurs supplications.
  Qui donc désormais aimera son père et sa
  mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi, qui aime son fils ou sa fille plus
  que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne,
  complexe, faite de résignation, de renoncement, d'obéissance, d'héroïsme, de
  douleurs, de maladies, de luttes, de tout ce que manifeste la volonté de Dieu
  ou une épreuve qui vient de l'homme, et ne me suit pas avec elle, n'est pas
  digne de Moi. Celui qui tient compte de la vie de la terre plus que de la vie
  spirituelle, perdra la vraie Vie. Celui qui aura perdu la vie de la terre par
  amour pour Moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse. 
 
  265.13 – Celui qui vous reçoit, Me
  reçoit. Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un
  prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la
  charité qu'il donne au prophète. Celui qui reçoit un juste en tant que juste,
  recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au juste. Et
  cela parce que celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, c'est signe
  qu'il est prophète lui aussi, c'est-à-dire très saint, parce que l'Esprit de
  Dieu le tient dans ses bras. Et celui qui aura reconnu un juste comme juste,
  prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se
  reconnaissent. À chacun donc il sera donné selon sa justice. 
 Mais à qui aura donné même une seule coupe d'eau pure à un de mes serviteurs,
  fût-il même le plus petit - et sont des serviteurs de Jésus tous ceux qui le
  prêchent par une vie sainte, et peuvent l'être les rois comme les mendiants,
  les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout petits,
  car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples -
  qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait-ce qu'une coupe d'eau en
  mon nom et parce que c'est mon disciple, en vérité je vous dis qu'il ne
  perdra pas sa récompense.
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