"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
aucun accent |
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Vendredi 20 octobre 28 (12 Boul)
- Visite de la ville en chantier 434 - Discours (L'unité nécessaire à une ville 435 - L'humanité divisée par Satan 436 - L'heure de la fondation du Royaume 436 - Commentaire du Décalogue 437 - L'union avec Dieu) 439 - Éloge de Marie 440 |
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434> Il croyait être inconnu ! Quand la matinée du lendemain
il pose le pied hors du magasin d'Alexandre, il trouve déjà des personnes qui
l'attendent. Jésus est avec les seuls apôtres, les femmes et les disciples
sont restés à la maison à se reposer. Les gens le saluent
et l'entourent en Lui disant qu'ils le connaissent parce qu'ils ont entendu
parler un homme guéri de la possession diabolique [1]. Ce dernier est
maintenant absent parce qu'il est parti avec deux disciples passés par là
quelques jours auparavant. Jésus écoute avec bienveillance ces discours tout
en marchant à travers la ville qui présente souvent des zones où l'on entend
un furieux fracas de chantiers. Maçons, terrassiers, tailleurs de pierres,
forgerons, menuisiers, travaillent à construire, à aplanir ou à combler des
terrains de niveaux différents, à dégrossir des pierres pour les murs, à
travailler le fer pour différents usages, à scier, à raboter, à façonner des
pieux avec des troncs robustes. Jésus observe et les
gens de Gerasa restent à le regarder. Jésus les conquiert en leur
disant : "Cette ville est très belle. Rendez-la belle aussi de
justice et de sainteté. Les collines, le ruisseau, la verte plaine, c'est
Dieu qui vous les a donnés. Rome vous aide maintenant à vous faire des
maisons et de beaux édifices, mais il revient à vous seuls de donner à votre
ville le nom de ville sainte et juste. Une ville est ce que la font ses
habitants, parce qu'une ville est une partie de la société qui s'enferme dans
des murs, mais ce qui fait la ville, ce sont les habitants. La ville en
elle-même ne pèche pas. Ils ne peuvent pécher le ruisseau, le pont, les
maisons, les tours. Ce sont des matières, non des âmes. Mais peuvent pécher
ceux qui sont enfermés dans les murailles de la ville, dans les maisons, dans
les boutiques, ceux qui passent sur le pont et ceux qui se baignent dans le
ruisseau, On dit d'une ville factieuse et cruelle : "C'est une
ville très mauvaise". Mais c'est mal dit. Ce n'est pas la ville qui est
mauvaise, ce sont les habitants qui sont mauvais. Ces individus qui
deviennent, en s'unissant, une seule chose complexe, et pourtant
encore une seule chose c'est cela qui mérite le nom de ville.
Maintenant écoutez. Si dans une ville dix mille habitants sont bons et que
mille seulement ne le sont pas, pourrait-on dire que cette ville est
mauvaise ? Non, on ne pourrait le dire. De même, si dans une ville de
dix mille habitants il y a beaucoup de partis et que chacun tend à faire
valoir le sien, peut encore dire que cette ville est unie ? Non, on ne
peut le dire. Et pensez-vous que cette ville sera prospère ? Non, elle
ne le sera pas. C'est ainsi ou
non ? Vous dites que c'est ainsi, et vous dites bien. Il faut donc
l'entente entre les habitants pour faire le bien de la ville et, par
conséquent des habitants, parce que dans une société son bien propre fait le
bien-être de ceux qui la composent. Mais il n'y a pas
seulement la société à laquelle vous pensez, la société de ceux qui
appartiennent à la même ville, ou au même pays, ou la petite et chère société
de la famille. Il est une société plus vaste, infinie : celle des
esprits. Nous tous qui sommes vivants, nous avons une âme. Cette âme ne meurt
pas avec le corps mais lui survit éternellement.
Respectez le sabbat
selon le commandement de Dieu et le besoin de la créature. Honorez vos pères et
vos mères afin de vivre longuement et d'obtenir le bien sur la terre et dans
le Ciel. Ne tuez pas. Ne dérobez pas. Ne commettez pas
l'adultère. Ne dites pas de faux
témoignages contre le prochain. Ne désirez pas la
femme d'autrui. N'enviez pas ce que
possède autrui". De même aussi par
simple prudence morale, tout homme sent qu'il doit donner du repos à ses membres
pour qu'ils résistent tant que dure la vie. Avec plus de raison ce repos
animal, l'homme qui n'ignore pas le Dieu d'Israël, le Créateur et Seigneur de
l'univers, a conscience qu'il doit le consacrer au Seigneur pour ne pas être
semblable à la bête de somme qui fatiguée se repose sur sa litière en mâchant
de l'avoine entre ses dents robustes. Le sang lui-même crie
amour pour ceux dont il est venu et nous le constatons dans ce petit âne qui
court en ce moment en brayant à la rencontre de sa mère qui revient du
marché. Il jouait dans le troupeau et l'ayant vue, il se souvient d'avoir été
allaité par elle et léché affectueusement, défendu, réchauffé par sa mère et
vous voyez ? Avec son tendre naseau il lui frotte le cou et saute de
joie en frottant sa jeune croupe contre le flanc qui l'a porté. Aimer les
parents, c'est un devoir et un plaisir. L'homme moralement
bon ne tue pas. La violence lui inspire du dégoût. Il a conscience qu'il
n'est pas permis d'enlever la vie à quiconque, que seulement Dieu qui l'a
donnée a le droit de l'enlever. Et il se refuse à l'homicide. De même celui qui est
moralement sain ne s'empare pas des choses d'autrui. Il préfère le pain mangé
avec une conscience tranquille auprès de la fontaine argentine, à un
succulent rôti qui est le produit d'un vol. Il préfère dormir sur le sol avec
la tête sur une pierre et les étoiles amies au-dessus de la tête qui pleuvent
la paix et le réconfort sur une conscience honnête, au sommeil troublé sur un
lit volé. Cette loi avec ses
exigences vous paraît-elle impraticable ? Ne vous faites pas tort !
Je suis certain que vous ne le ferez pas, et si vous ne le faites pas vous
fonderez le Royaume de Dieu en vous et dans votre ville. Et vous vous
retrouverez un jour heureux avec ceux que vous avez aimés et qui, comme vous,
ont conquis le Royaume éternel dans les joies sans fin du Ciel. Mais dans notre
intérieur même se trouvent les passions comme des habitants renfermés dans
les murs d'une ville. Il faut que toutes les passions de l'homme veuillent la
même chose : à savoir la sainteté. Autrement c'est inutilement qu'une
partie tendra au Ciel si ensuite une autre laisse sans les garder les portes
et y laisse pénétrer le séducteur ou neutralise par des discussions et des
paresses l'action d'une partie des habitants spirituels en faisant périr
l'intérieur de la ville et en l'abandonnant aux orties, aux herbes
empoisonnées, au chiendent, aux serpents, aux scorpions, rats et chacals, aux
hiboux, c'est-à-dire aux mauvaises passions et aux anges de Satan. Il faut
veiller sans jamais y manquer, comme des sentinelles que l'on met aux murs
pour empêcher le Malin d'entrer là où nous voulons construire le Royaume de
Dieu.
Habitants de Gerasa
construisez en vous et dans votre ville le Royaume de Dieu." La voix perçante
d'une femme s'élève limpide comme un chant de louange au-dessus du bruit de
la foule pleine d'admiration, chantant la nouvelle béatitude, c'est-à-dire la
gloire de Marie : "Bienheureux le sein qui t'a portée et les
mamelles que tu as sucées." [4] Jésus se tourne vers
la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit parce que
douce Lui est la louange donnée à la Mère. Mais il dit ensuite :
"Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en
pratique, Fais cela, ô femme." Ensuite Jésus bénit
et se dirige vers la campagne,. suivi des apôtres qui Lui demandent :
"Pourquoi as-tu dit cela ?" "Parce qu'en
vérité je vous dis qu'au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre.
Et ma Mère elle-même sera heureuse non pas tant pour son âme immaculée que
pour avoir écouté la Parole de Dieu et l'avoir mise en pratique par
l'obéissance. |
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441> Aussi partons, et
tournons par derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait
encore. Allons vite par derrière ces bosquets touffus..." |
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[1] Marc de Giosia, le possédé délivré du démon "légion" à
qui Jésus a demandé d’évangéliser la région (Cf. 3.47)
[3] Luc
11,21-23 – Cette réplique, qualifiée "d'antimariale" par le P. G.M. Roschini,
fait l'objet d'un commentaire dans les "Cahiers de 1943" – Catéchèse
du 7 décembre, page 533/534