Liste des sigles
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Chapitre
troisième - Je crois en l'Esprit-Saint
Article 9 - Paragraphe 3. L’Église
est une, sainte, catholique et apostolique
811
" C’est
là l’unique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole qu’elle
est une, sainte, catholique et apostolique " (Lumen gentium 8). Ces quatre attributs, inséparablement liés
entre eux (cf. Denzinger-Schönmetzer 2888), indiquent des traits essentiels de
l’Église et de sa mission. L’Église ne les tient pas d’elle-même ; c’est
le Christ qui, par l’Esprit Saint, donne à son Église, d’être une, sainte,
catholique et apostolique, et c’est Lui encore qui l’appelle à réaliser
chacune de ces qualités.
812
Seule la foi peut reconnaître que l’Église tient ces propriétés de sa source
divine. Mais leurs manifestations historiques sont des signes qui parlent
aussi clairement à la raison humaine. " L’Église, rappelle le
premier Concile du Vatican, en raison de sa sainteté, de son unité
catholique, de sa constance invaincue, est elle-même un grand et perpétuel
motif de crédibilité et une preuve irréfragable de sa mission
divine " (Denzinger-Schönmetzer 3013).
I. L’Église est une
" Le mystère sacré de l’Unité de
l’Église " (Unitatis redintegratio 2)
813
L’Église est une de par sa source : " De ce mystère, le
modèle suprême et le principe est dans la trinité des personnes l’unité d’un
seul Dieu Père, et Fils, en ‘l’Esprit Saint " (Unitatis redintegratio 2). L’Église est une de par son
Fondateur : " Car le Fils incarné en personne a réconcilié
tous les hommes avec Dieu par sa Croix, rétablissant l’unité de tous en un
seul Peuple et un seul Corps " (Gaudium
et spes 78, §3). L’Église est une de par son
" âme " : " L’Esprit Saint qui habite
dans les croyants, qui remplit et régit toute l’Église, réalise cette
admirable communion des fidèles et les unit tous si intimement dans le
Christ, qu’il est le principe de l’Unité de l’Église " (Unitatis redintegratio 2). Il est donc de l’essence même de
l’Église d’être une :
Quel étonnant mystère ! Il y
a un seul Père de l’univers, un seul Logos de l’univers et aussi un seul
Esprit Saint, partout identique ; il y a aussi une seule vierge devenue
mère, et j’aime l’appeler l’Église (Saint Clément d’Alexandrie, pæd. 1, 6).
814
Dès l’origine, cette Église une se présente cependant avec une grande diversité
qui provient à la fois de la variété des dons de Dieu et de la multiplicité
des personnes qui les reçoivent. Dans l’unité du Peuple de Dieu se
rassemblent les diversités des peuples et des cultures. Entre les membres de
l’Église existe une diversité de dons, de charges, de conditions et de modes
de vie ; " au sein de la communion de l’Église il existe
légitimement des Églises particulières, jouissant de leurs traditions
propres " (Lumen gentium 13). La grande
richesse de cette diversité ne s’oppose pas à l’unité de l’Église. Cependant,
le péché et le poids de ses conséquences menacent sans cesse le don de
l’unité. Aussi l’apôtre doit-il exhorter à " garder l’unité de
l’Esprit par le lien de la paix " (Ep 4, 3).
815
Quels sont ces liens de l’unité ? " Par-dessus tout [c’est] la
charité, qui est le lien de la perfection " (Col 3, 14). Mais
l’unité de l’Église pérégrinante est assurée aussi par
des liens visibles de communion :
– la profession d’une seule foi
reçue des apôtres ;
– la célébration commune du culte divin, surtout des sacrements ;
– la succession apostolique par le sacrement de l’ordre, maintenant la
concorde fraternelle de la famille de Dieu (cf. Unitatis redintegratio
2 ; Lumen gentium 14 ; Codex Juris Canonici, can. 205).
816
" L’unique
Église du Christ, (...) est celle que notre Sauveur, après sa Résurrection,
remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur, qu’il lui confia, à lui et aux
autres apôtres, pour la répandre et la diriger (...). Cette Église comme
société constituée et organisée dans le monde est réalisée dans (subsistit in) l’Église catholique gouvernée
par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec
lui " (Lumen gentium 8) :
Le Décret sur l’Œcuménisme du
deuxième Concile du Vatican explicite : "C’est, en effet, par la
seule Église catholique du Christ, laquelle est ‘moyen général de salut’, que
peut s’obtenir toute la plénitude des moyens de salut. Car c’est au seul
collège apostolique, dont Pierre est le chef, que le Seigneur confia, selon
notre foi, toutes les richesses de la Nouvelle Alliance, afin de constituer
sur la terre un seul Corps du Christ auquel il faut que soient pleinement
incorporés tous ceux qui, d’une certaine façon, appartiennent déjà au Peuple
de Dieu " (Unitatis redintegratio 3).
Les blessures de l’unité
817
De fait,
" dans cette seule et unique Église de Dieu apparurent dès l’origine
certaines scissions, que l’apôtre réprouve avec vigueur comme
condamnables ; au cours des siècles suivants naquirent des dissensions
plus amples, et des communautés considérables furent séparées de la pleine
communion de l’Église catholique, parfois de par la faute des personnes de
l’une et de l’autre partie " (Unitatis redintegratio
3). Les ruptures qui blessent l’unité du Corps du Christ (on distingue
l’hérésie, l’apostasie et le schisme [cf. Codex Juris
Canonici, can. 751]) ne
se font pas sans les péchés des hommes :
Où se trouve le péché, là aussi la
multiplicité, là le schisme, là l’hérésie, là le conflit ; mais où se
trouve la vertu, là aussi l’unité, là l’union qui faisait que tous les
croyants n’avaient qu’un corps et une âme (Origène, hom.
in Ezech. 9, 1).
818
Ceux qui naissent aujourd’hui dans des communautés issues de telles ruptures
" et qui vivent la foi au Christ, ne peuvent être accusés de péché
de division, et l’Église catholique les entoure de respect fraternel et de
charité (...). Justifiés par la foi reçue au Baptême, incorporés au Christ,
ils portent à juste titre le nom de chrétiens, et les fils de l’Église
catholique les reconnaissent à bon droit comme des frères dans le
Seigneur " (Unitatis redintegratio 3).
819
Au surplus,
" beaucoup d’éléments de sanctification et de vérité "
(Lumen gentium 8) existent en dehors des limites
visibles de l’Église catholique : " la parole de Dieu écrite,
la vie de la grâce, la foi, l’espérance et la charité, d’autres dons
intérieurs du Saint-Esprit et d’autres éléments visibles "
(Unitatis redintegratio 3 ; cf. Lumen gentium 15). L’Esprit du Christ se sert de ces Églises et
communautés ecclésiales comme moyens de salut dont la force vient de la
plénitude de grâce et de vérité que le Christ a confié à l’Église catholique.
Tous ces biens proviennent du Christ et conduisent à lui (cf. Unitatis redintegratio 3) et appellent par eux-mêmes
" l’unité catholique " (Lumen gentium
8).
Vers l’unité
820
L’unité,
" le Christ l’a accordée à son Église dès le commencement. Nous
croyons qu’elle subsiste de façon inamissible dans l’Église catholique et
nous espérons qu’elle s’accroîtra de jour en jour jusqu’à la consommation des
siècles " (Unitatis redintegratio 4). Le
Christ donne toujours à son Église le don de l’unité, mais l’Église doit
toujours prier et travailler pour maintenir, renforcer et parfaire l’unité
que le Christ veut pour elle. C’est pourquoi Jésus lui-même a prié à l’heure
de sa passion, et Il ne cesse de prier le Père pour l’unité de ses
disciples : " ... Que tous soient un. Comme Toi, Père, Tu es
en Moi et Moi en Toi, qu’eux aussi soient un en Nous, afin que le monde croie
que Tu M’as envoyé " (Jean 17, 21). Le désir de retrouver l’unité
de tous les chrétiens est un don du Christ et un appel de l’Esprit Saint (cf.
Unitatis redintegratio 1).
821
Pour y répondre adéquatement sont exigés :
– un renouveau permanent de l’Église
dans une fidélité plus grande à sa vocation. Cette rénovation est le ressort
du mouvement vers l’unité (cf. Unitatis redintegratio
6) ;
– la conversion du cœur " en
vue de vivre plus purement selon l’Évangile " (cf. Unitatis redintegratio 7), car c’est l’infidélité des membres au
don du Christ qui cause les divisions ;
– la prière en commun, car
" la conversion du cœur et la sainteté de vie, unies aux prières
publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent être regardées comme
l’âme de tout œcuménisme et peuvent être à bon droit appelées œcuménisme
spirituel " (Unitatis redintegratio
8) ;
– la connaissance réciproque fraternelle (cf.
Unitatis redintegratio 9) ;
– la formation œcuménique des fidèles
et spécialement des prêtres (cf. Unitatis redintegratio
10) ;
– le dialogue entre les théologiens et
les rencontres entre les chrétiens des différentes Églises et communautés
(cf. Unitatis redintegratio 4 ; 9 ;
11) ;
– la collaboration entre chrétiens
dans les divers domaines du service des hommes (cf. Unitatis redintegratio 12).
822
Le souci de réaliser l’union " concerne toute l’Église, fidèles et
pasteurs " (Unitatis redintegratio 5).
Mais il faut aussi " avoir conscience que ce projet sacré, la
réconciliation de tous les chrétiens dans l’unité d’une seule et unique
Église du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines "
C’est pourquoi nous mettons tout notre espoir " dans la prière du
Christ pour l’Église, dans l’amour du Père à notre égard, et dans la
puissance du Saint-Esprit " (Unitatis redintegratio
24).
II. L’Église
est sainte
823
" L’Église
(...) est aux yeux de la foi indéfectiblement sainte. En effet le Christ,
Fils de Dieu, qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé ‘seul Saint’, a
aimé l’Église comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la
sanctifier, il se l’est unie comme son Corps et l’a comblée du don de
l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu " (Lumen gentium
39). L’Église est donc " le Peuple saint de Dieu " (Lumen
gentium 12), et ses membres sont appelés
" saints " (cf. Ac 9, 13 ;
1 Co 6, 1 ; 16, 1).
824
L’Église, unie au Christ, est sanctifiée par Lui ; par Lui et en Lui
elle devient aussi sanctifiante. " Toutes les œuvres de
l’Église tendent comme à leur fin, à la sanctification des hommes dans le
Christ et à la glorification de Dieu " (SC 10). C’est dans l’Église
qu’est déposée " la plénitude des moyens de salut "
(Unitatis redintegratio 3). C’est en elle que
" nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu "
(Lumen gentium 48).
825
" Sur terre, l’Église est parée d’une sainteté véritable, bien
qu’imparfaite " (Lumen gentium 48). En ses
membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir :
" Pourvue de moyens salutaires d’une telle abondance et d’une telle
grandeur, tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et
leur état de vie, sont appelés par Dieu chacun dans sa route, à une sainteté
dont la perfection est celle même du Père " (Lumen gentium 11).
826
La charité est l’âme de la sainteté à laquelle tous sont
appelés : " Elle dirige tous les moyens de sanctification,
leur donne leur âme et les conduit à leur fin " (Lumen gentium 42) :
Je compris que si l’Église
avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus
noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur,
et que ce Cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’Amour seul faisait
agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les
apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser
leur sang (...). Je compris que l’Amour renfermait toutes les
vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous
les lieux (...) en un mot, qu’il est éternel ! (Ste. Thérèse de
l’Enfant-Jésus, ms. autob. B 3v).
827
" Tandis
que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les
péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Église, elle, qui renferme des
pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se
purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de
renouvellement " (Lumen gentium 8 ;
cf. Unitatis redintegratio 3 ; 6). Tous les
membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs
(cf. 1 Jean 1, 8-10). En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au
bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps (cf. Matthieu 13, 24-30).
L’Église rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais
toujours en voie de sanctification :
L’Église est sainte tout en comprenant en son
sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la
grâce : c’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ;
c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les
désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle
souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses
enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint (SPF 19).
828
En canonisant certains fidèles, c’est-à-dire en proclamant
solennellement que ces fidèles ont pratiqué héroïquement les vertus et vécu
dans la fidélité à la grâce de Dieu, l’Église reconnaît la puissance de
l’Esprit de sainteté qui est en elle et elle soutient l’espérance des fidèles
en les leur donnant comme modèles et intercesseurs (cf. Lumen gentium 40 ; 48-51). " Les saints et les
saintes ont toujours été source et origine de renouvellement dans les moments
les plus difficiles de l’histoire de l’Église " (Christifideles laici 16, 3). En
effet, " la sainteté est la source secrète et la mesure infaillible
de son activité apostolique et de son élan missionnaire " (Christifideles laici 17, 3).
829
" En
la personne de la bienheureuse Vierge l’Église atteint déjà à la perfection
qui la fait sans tache ni ride. Les fidèles du Christ, eux, sont encore
tendus dans leur effort pour croître en sainteté par la victoire sur le
péché : c’est pourquoi ils lèvent leurs yeux vers Marie "
(Lumen gentium 65) : en elle, l’Église est
déjà la toute sainte.
III. L’Église
est Catholique
Que veut dire
" catholique " ?
830
Le mot
" catholique " signifie " universel "
dans le sens de " selon la totalité " ou " selon
l’intégralité ". L’Église est catholique dans un double sens :
Elle est catholique parce qu’en elle le
Christ est présent. " Là où est le Christ Jésus, là est l’Église
Catholique " (Saint Ignace d’Antioche, Smyrn.
8, 2). En elle subsiste la plénitude du Corps du Christ uni à sa Tête (cf. Ep
1, 22-23), ce qui implique qu’elle reçoive de lui " la plénitude
des moyens de salut " (Ad gentes 6) qu’Il a voulus :
confession de foi droite et complète, vie sacramentelle intégrale et
ministère ordonné dans la succession apostolique. L’Église était, en ce sens
fondamental, catholique au jour de la Pentecôte (cf. Ad gentes 4) et elle le
sera toujours jusqu’au jour de la Parousie.
831
Elle est catholique parce qu’elle est envoyée en mission par le Christ à l’universalité
du genre humain (cf. Matthieu 28, 19) :
Tous les hommes sont appelés à
faire partie du Peuple de Dieu. C’est pourquoi ce Peuple, demeurant un et
unique, est destiné à se dilater aux dimensions de l’univers entier et à
toute la suite des siècles pour que s’accomplisse ce que s’est proposé la
volonté de Dieu créant à l’origine la nature humaine dans l’unité, et
décidant de rassembler enfin dans l’unité ses fils dispersés (...). Ce
caractère d’universalité qui brille sur le Peuple de Dieu est un don du
Seigneur lui-même, grâce auquel l’Église catholique, efficacement et
perpétuellement, tend à récapituler l’humanité entière avec tout ce qu’elle
comporte de biens sous le Christ chef, dans l’unité de son Esprit (Lumen gentium 13).
Chaque Église particulière est
" catholique "
832
" L’Église du Christ est vraiment présente en tous les légitimes
groupements locaux de fidèles qui, unis à leurs pasteurs, reçoivent, dans le
Nouveau Testament, eux aussi, le nom d’Églises (...). En elles, les fidèles
sont rassemblés par la prédication de l’Évangile du Christ, le mystère de la
Cène du Seigneur est célébré (...). Dans ces communautés, si petites et
pauvres qu’elles puissent être souvent ou dispersées, le Christ est présent
par la vertu de qui se constitue l’Église une, sainte, catholique et
apostolique " (Lumen gentium 26).
833
On entend par Église particulière, qui est d’abord le diocèse (ou l’éparchie),
une communauté de fidèles chrétiens en communion dans la foi et les
sacrements avec leur évêque ordonné dans la succession apostolique (cf.
Christus Dominus 11 ; Codex Juris Canonici, can. 368-369 ;
Corpus Canonum Ecclesiarum
Orientalium 177, 1 ; 178 ; 311, 1 ;
312). Ces Églises particulières " sont formées à l’image de
l’Église universelle ; c’est en elles et à partir d’elles qu’existe
l’Église catholique une et unique " (Lumen gentium
23).
834
Les Églises particulières sont pleinement catholiques par la communion avec
l’une d’entre elles : l’Église de Rome " qui préside à la
charité " (Saint Ignace d’Antioche, Rom. 1, 1). " Car
avec cette Église, en raison de son origine plus excellente doit
nécessairement s’accorder toute Église, c’est-à-dire les fidèles de
partout " (Saint Irénée, hær. 3, 3,
2 : repris par Cc. Vatican I : Denzinger-Schönmetzer 3057).
" En effet, dès la descente vers nous du Verbe incarné, toutes les
Églises chrétiennes de partout ont tenu et tiennent la grande Église qui est
ici [à Rome] pour unique base et fondement parce que, selon les promesses
mêmes du Sauveur, les portes de l’enfer n’ont jamais prévalu sur
elle " (Saint Maxime le Confesseur, opusc. : PG 91,
137-140).
835
" L’Église
universelle ne doit pas être comprise comme une simple somme ou fédération
d’églises particulières. Mais c’est bien plus l’Église, universelle par
vocation et mission, qui prend racine dans une variété de terrains culturels,
sociaux et humains, prenant dans chaque partie du monde des aspects et des
formes d’expression diverses " (Evangelii nuntiandi
62). La riche variété de disciplines ecclésiastiques, de rites liturgiques,
de patrimoines théologiques et spirituels propres aux Églises locales
" montre avec plus d’éclat, par leur convergence dans l’unité, la
catholicité de l’Église indivise " (Lumen gentium
23).
Qui appartient à l’Église
catholique ?
836
" A
l’unité catholique du Peuple de Dieu (...) tous les hommes sont
appelés ; à cette unité appartiennent sous diverses formes ou sont
ordonnés, et les fidèles catholiques et ceux qui, par ailleurs, ont foi dans
le Christ, et finalement tous les hommes sans exception que la grâce de Dieu
appelle au salut " (Lumen gentium 13).
837
" Sont
incorporés pleinement à la société qu’est l’Église ceux qui, ayant l’Esprit
du Christ, acceptent intégralement son organisation et tous les moyens de
salut institués en elle, et qui, en outre, grâce aux liens constitués par la
profession de foi, les sacrements, le gouvernement ecclésiastique et la
communion, sont unis, dans l’ensemble visible de l’Église, avec le Christ qui
la dirige par le Souverain Pontife et les évêques. L’incorporation à
l’Église, cependant, n’assure pas le salut pour celui qui, faute de
persévérer dans la charité, reste bien ‘de corps’ au sein de l’Église, mais
non ‘de cœur’ "(Lumen gentium 14).
838
" Avec
ceux qui, étant baptisés, portent le beau nom de chrétiens sans professer
pourtant intégralement la foi ou sans garder l’unité de communion avec le
successeur de Pierre, l’Église se sait unie pour de multiples
raisons " (Lumen gentium 15).
" Ceux qui croient au Christ et qui ont reçu validement le Baptême,
se trouvent dans une certaine communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église
catholique " (Unitatis redintegratio 3). Avec
les Églises orthodoxes, cette communion est si profonde " qu’il
lui manque bien peu pour qu’elle atteigne la plénitude autorisant une
célébration commune de l’Eucharistie du Seigneur " (Paul VI,
discours 14 décembre 1975 ; cf. Unitatis redintegratio
13-18).
L’Église et les non-chrétiens
839
" Quant
à ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux
aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu " (Lumen gentium
16) :
Le
rapport de l’Église avec le Peuple Juif. L’Église, Peuple de Dieu dans la Nouvelle Alliance,
découvre, en scrutant son propre mystère, son lien avec le Peuple Juif (cf.
Nostra aetate 4). " à qui Dieu a parlé en
premier " (Missale Romanum,
Vendredi Saint 13 : oraison universelle VI). A la différence des autres
religions non-chrétiennes la foi juive est déjà réponse à la révélation de
Dieu dans l’Ancienne Alliance. C’est au Peuple Juif
qu’" appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la
législation, le culte, les promesses et les patriarches, lui de qui est né,
selon la chair le Christ " (Rm 9, 4-5)
car " les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance "
(Rm 11, 29).
840
Par
ailleurs, lorsque l’on considère l’avenir, le Peuple de Dieu de l’Ancienne
Alliance et le nouveau Peuple de Dieu tendent vers des buts analogues :
l’attente de la venue (ou du retour) du Messie. Mais l’attente est d’un côté
du retour du Messie, mort et ressuscité, reconnu comme Seigneur et Fils de
Dieu, de l’autre de la venue du Messie, dont les traits restent voilés, à la
fin des temps, attente accompagnée du drame de l’ignorance ou de la
méconnaissance du Christ Jésus.
841
Les relations de l’Église avec les musulmans. " Le dessein de
salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier
lieu les musulmans qui, en déclarant qu’ils gardent la foi d’Abraham, adorent
avec nous le Dieu unique, miséricordieux, juge des hommes au dernier
jour " (Lumen gentium 16 ; cf.
Nostra aetate 3).
842
Le lien de l’Église avec les religions non-chrétiennes est d’abord
celui de l’origine et de la fin communes du genre
humain :
En effet, tous les peuples forment une seule
communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter
toute la race humaine sur la face de la terre ; ils ont aussi une seule
fin dernière, Dieu, dont la providence, les témoignages de bonté et les
desseins de salut s’étendent à tous, jusqu’à ce que les élus soient réunis
dans la cité sainte (Nostra aetate 1).
843
L’Église reconnaît dans les autres religions la recherche, "encore dans
les ombres et sous des images", du Dieu inconnu mais proche puisque
c’est Lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses et puisqu’il veut
que tous les hommes soient sauvés. Ainsi, l’Église considère tout ce qui peut
se trouver de bon et de vrai dans les religions "comme une préparation évangélique
et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait
la vie" (Lumen gentium 16 ; cf. Nostra aetate 2 ; Evangelii nuntiandi
53).
844
Mais dans leur comportement religieux, les hommes montrent aussi des limites
et des erreurs qui défigurent en eux l’image de Dieu : Bien souvent,
trompés par le malin, ils se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont
échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de
préférence au Créateur ou bien vivant et mourant sans Dieu en ce monde, ils
sont exposés à l’extrême désespoir (Lumen gentium
16).
845
C’est pour réunir de nouveau tous ses enfants que le péché a dispersés et
égarés que le Père a voulu convoquer toute l’humanité dans l’Église de son
Fils. L’Église est le lieu où l’humanité doit retrouver son unité et son
salut. Elle est "le monde réconcilié" (Saint Augustin, serm. 96, 7, 9 : PL 38, 588). Elle est ce navire qui
"navigue bien en ce monde au souffle du Saint-Esprit sous la pleine
voile de la Croix du Seigneur" (Saint Ambroise, virg.
18, 118 : PL 16, 297B) ; selon une autre image chère aux Pères de
l’Église, elle est figurée par l’Arche de Noé qui seule sauve du déluge (cf.
déjà 1 P 3, 20-21).
" Hors de
l’Église point de salut "
846
Comment
faut-il entendre cette affirmation souvent répétée par les Pères de
l’Église ? Formulée de façon positive, elle signifie que tout salut
vient du Christ-Tête par l’Église qui est son Corps :
Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la
Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est
nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de
salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ;
et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du Baptême,
c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent
par la porte du Baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi
ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y
persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme
nécessaire, ceux-là ne pourraient être sauvés (Lumen gentium
14).
847
Cette affirmation ne vise pas ceux qui, sans leur faute, ignorent le Christ
et son Église :
En effet, ceux qui, sans faute de leur part,
ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu
d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de
façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la
leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel (Lumen gentium 16 ; cf. Denzinger-Schönmetzer 3866-3872).
848
" Bien
que Dieu puisse par des voies connues de lui seul amener à la foi ‘sans
laquelle il est impossible de plaire à Dieu’ (He 11, 6) des hommes qui, sans
faute de leur part, ignorent l’Évangile, l’Église a le devoir en même temps
que le droit sacré d’évangéliser " (Ad gentes 7) tous les hommes.
La mission – une exigence de la catholicité
de l’Église
849
Le mandat missionnaire. " Envoyée par Dieu aux nations pour être le sacrement
universel du salut, l’Église, en vertu des exigences intimes de sa propre
catholicité et obéissant au commandement de son fondateur est tendue de tout
son effort vers la prédication de l’Évangile à tous les hommes "
(Ad gentes 1) : " Allez donc, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et
leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je
suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde " (Matthieu
28, 19-20).
850
L’origine et le but de la mission. Le mandat missionnaire du Seigneur a sa source ultime dans
l’amour éternel de la Très Sainte Trinité : " De par sa
nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire,
puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du
Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père " (Ad gentes 2). Et
but dernier de la mission n’est autre que de faire participer les hommes à la
communion qui existe entre le Père et le Fils dans leur Esprit d’amour (cf.
Jean-Paul II, RM 23).
851
Le motif de la mission.. C’est de l’amour de
Dieu pour tous les hommes que l’Église a de tout temps tiré l’obligation et
la force de son élan missionnaire : " car l’amour du Christ nous
presse... " (2 Co 5, 14 ; cf. AA 6 ; RM 11). En effet,
" Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la
connaissance de la vérité " (1 Tm 2, 4). Dieu veut le salut de tous
par la connaissance de la vérité. Le salut se trouve dans la vérité.
Ceux qui obéissent à la motion de l’Esprit de vérité sont déjà sur le chemin
du salut ; mais l’Église à qui cette vérité a été confiée, doit aller à
la rencontre de leur désir pour la leur apporter. C’est parce qu’elle croit
au dessin universel de salut qu’elle doit être missionnaire.
852
Les chemins de la mission. " L’Esprit Saint est le protagoniste de toute la
mission ecclésiale " (RM 21). C’est lui qui conduit l’Église sur
les chemins de la mission. Celle-ci " continue et développe au
cours de l’histoire la mission du Christ lui-même, qui fut envoyé pour
annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle ; c’est donc par la même route
qu’a suivi le Christ lui-même que, sous la poussée de l’Esprit du Christ,
l’Église doit marcher, c’est-à-dire par la route de la pauvreté, de
l’obéissance, du service et de l’immolation de soi jusqu’à la mort, dont il
est sorti victorieux par sa résurrection " (Ad gentes 5). C’est
ainsi que " le sang des martyrs est une semence de
chrétiens " (Tertullien, apol. 50).
853
Mais dans son pèlerinage l’Église fait aussi l’expérience de la
" distance qui sépare le message qu’elle révèle et la faiblesse
humaine de ceux auxquels cet Évangile est confié " (Gaudium et spes 43, § 6). Ce
n’est qu’en avançant sur le chemin " de la pénitence et du
renouvellement " (Lumen gentium 8 ;
cf. 15) et " par la porte étroite de la Croix " (Ad
gentes 1) que le Peuple de Dieu peut étendre le règne du Christ (cf. RM
12-20). En effet, " comme c’est dans la pauvreté et la persécution
que le Christ a opéré la Rédemption, l’Église elle aussi est appelée à entrer
dans cette même voie pour communiquer aux hommes les fruits du
salut " (Lumen gentium 8).
854
Par sa mission même " l’Église fait route avec toute l’humanité et
partage le sort terrestre du monde ; elle est comme le ferment et, pour
ainsi dire, l’âme de la société humaine appelée à être renouvelée dans le
Christ et transformée en famille de Dieu " (Gaudium
et spes 40, § 2). L’effort missionnaire exige donc la
patience. Il commence par l’annonce de l’Évangile aux peuples et aux
groupes qui ne croient pas encore au Christ (cf. RM 42-47) ; il se
poursuit dans l’établissement de communautés chrétiennes qui soient des
" signes de la présence de Dieu dans le monde " (Ad
gentes 15), et dans la fondation d’Églises locales (cf. RM 48-49) ; il
engage un processus d’inculturation pour incarner l’Évangile dans les
cultures des peuples (cf. RM 52-54) ; il ne manquera pas de connaître
aussi des échecs. " En ce qui concerne les hommes, les groupes humains
et les peuples, l’Église ne les atteint et ne les pénètre que
progressivement, et les assume ainsi dans la plénitude catholique "
(Ad gentes 6).
855
La
mission de l’Église appelle l’effort vers l’unité des chrétiens (cf.
RM 50). En effet " les divisions entre chrétiens empêchent l’Église
de réaliser la plénitude de catholicité qui lui est propre en ceux de ses
fils qui, certes, lui appartiennent par le Baptême, mais se trouvent séparés
de sa pleine communion. Bien plus, pour l’Église elle-même, il devient plus
difficile d’exprimer sous tous ses aspects la plénitude de la catholicité
dans la réalité même de sa vie " (Unitatis redintegratio
4).
856
La tâche missionnaire implique un dialogue respectueux avec
ceux qui n’acceptent pas encore l’Évangile (cf. RM 55). Les croyants peuvent
tirer profit pour eux-mêmes de ce dialogue en apprenant à mieux connaître
" tout ce qui se trouvait déjà de vérité et de grâce chez les
nations comme par une secrète présence de Dieu " (Ad gentes 9).
S’ils annoncent la Bonne Nouvelle à ceux qui l’ignorent, c’est pour
consolider, compléter et élever la vérité et le bien que Dieu a répandus
parmi les hommes et les peuples, et pour les purifier de l’erreur et du mal
" pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de
l’homme " (Ad gentes 9).
IV. L’Église est apostolique
857
L’Église est apostolique parce qu’elle est fondée sur les apôtres, et ceci en
un triple sens :
– elle a été et demeure bâtie sur
" le fondement des apôtres " (Ep 2, 20 ; Ap 21, 14), témoins choisis et envoyés en mission par le
Christ lui-même (cf. Matthieu 28, 16-20 ; Ac
1, 8 ; 1 Co 9, 1 ; 15, 7-8 ; Ga 1, 1 ; etc.) ;
– elle garde et transmet, avec l’aide de l’Esprit qui habite en elle,
l’enseignement (cf. Ac 2, 42), le bon dépôt, les
saines paroles entendues des apôtres (cf. 2 Tm 1, 13-14) ;
– elle continue à être enseignée, sanctifiée et dirigée par les apôtres
jusqu’au retour du Christ grâce à ceux qui leurs succèdent dans leur charge
pastorale : le collège des évêques, " assisté par les prêtres,
en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de
l’Église " (Ad gentes 5) :
Père éternel, tu n’abandonnes pas ton
troupeau, mais tu le gardes par tes bienheureux apôtres sous ta constante
protection. Tu le diriges encore par ces mêmes pasteurs qui continuent aujourd’hui
l’œuvre de ton Fils (Missale Romanum,
Préface des apôtres).
La mission des apôtres
858
Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il "appela à
lui ceux qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les
envoyer prêcher" (Marc 3, 13-14). Dès lors, ils seront ses
"envoyés" (ce que signifie le mot grec apostoloi).
En eux continue sa propre mission : "Comme le Père m’a envoyé, moi
aussi je vous envoie" (Jean 20, 21 ; cf. 13, 20 ; 17, 18).
Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission :
" Qui vous accueille, M’accueille ", dit-il aux Douze
(Matthieu 10, 40 ; cf. Lc 10, 16).
859
Jésus les unit à sa mission reçue du Père : comme " le Fils ne
peut rien faire de Lui-même " (Jean 5, 19. 30), mais reçoit tout du
Père qui l’a envoyé, ainsi ceux que Jésus envoie ne peuvent rien faire sans
Lui (cf. Jean 15, 5) de qui ils reçoivent le mandat de mission et le pouvoir
de l’accomplir. Les apôtres du Christ savent donc qu’ils sont qualifiés par
Dieu comme " ministres d’une alliance nouvelle " (2 Co 3,
6), " ministres de Dieu " (2 Co 6, 4), " en
ambassade pour le Christ " (2 Co 5, 20), " serviteurs du
Christ et dispensateurs des mystères de Dieu " (1 Co 4, 1).
860
Dans la charge des apôtres, il y a un aspect intransmissible : être les
témoins choisis de la Résurrection du Seigneur et les fondements de l’Église.
Mais il y a aussi un aspect permanent de leur charge. Le Christ leur a promis
de rester avec eux jusqu’à la fin des temps (cf. Matthieu 28, 20).
" La mission divine confiée par Jésus aux apôtres est destinée à
durer jusqu’à la fin des siècles, étant donné que l’Évangile qu’ils doivent
transmettre est pour l’Église principe de toute sa vie, pour toute la durée
du temps. C’est pourquoi les apôtres prirent soin d’instituer (...) des
successeurs " (Lumen gentium 20).
Les évêques successeurs des apôtres
861
" Pour
que la mission qui leur avait été confiée pût se continuer après leur mort,
les apôtres donnèrent mandat, comme par testament, à leurs coopérateurs
immédiats d’achever leur tâche et d’affermir l’œuvre commencée par eux, leur
recommandant de prendre garde au troupeau dans lequel l’Esprit Saint les
avait institués pour paître l’Église de Dieu. Ils instituèrent donc des
hommes de ce genre, et disposèrent par la suite qu’après leur mort d’autres
hommes éprouvés recueilleraient leur ministère " (Lumen gentium 20 ; cf. Saint Clément de Rome, Cor.
42 ; 44).
862
" De
même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le
premier des apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs,
constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée
aux apôtres d’être les pasteurs de l’Église, charge dont l’ordre sacré des
évêques doit assurer la pérennité ". C’est pourquoi l’Église
enseigne que " les évêques, en vertu de l’institution divine,
succèdent aux apôtres, comme pasteurs de l’Église, en sorte que, qui les
écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a
envoyé le Christ " (Lumen gentium 20).
L’apostolat
863
Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle demeure, à travers les
successeurs de Saint Pierre et des apôtres, en communion de foi et de vie
avec son origine. Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle est
" envoyée " dans le monde entier ; tous les membres
de l’Église, toutefois de diverses manières, ont part à cet envoi.
" La vocation chrétienne est aussi par nature vocation à
l’apostolat ". On appelle " apostolat "
" toute activité du Corps mystique " qui tend à
" étendre le règne du Christ à toute la terre " (AA 2).
864
" Le Christ envoyé par le Père étant la source et l’origine de tout
l’apostolat de l’Église ", il est évident que la fécondité de
l’apostolat, celui des ministres ordonnés comme celui des laïcs, dépend de
leur union vitale avec le Christ (cf. Jean 15, 5 ; AA 5). Selon les
vocations, les appels du temps, les dons variés du Saint-Esprit, l’apostolat
prend les formes les plus diverses. Mais c’est toujours la charité, puisée
surtout dans l’Eucharistie, " qui est comme l’âme de tout
apostolat " (AA 3).
865
L’Église est une, sainte, catholique et apostolique dans son identité
profonde et ultime, parce que c’est en elle qu’existe déjà et sera accompli à
la fin des temps " le Royaume des cieux ", " le
Règne de Dieu " (cf. Ap 19, 6), advenu
dans la Personne du Christ et grandissant mystérieusement au cœur de ceux qui
Lui sont incorporés, jusqu’à sa pleine manifestation eschatologique. Alors tous
les hommes rachetés par Lui, rendus en lui " saints et
immaculés en présence de Dieu dans l’Amour " (cf. Ep 1, 4), seront
rassemblés comme l’unique Peuple de Dieu, " l’Épouse de
l’Agneau " (Ap 21, 9), " la
Cité Sainte descendant du Ciel, de chez Dieu, avec en elle la Gloire de
Dieu " (Ap 21, 10-11) ; et
" le rempart de la ville repose sur les douze assises portant
chacune le nom de l’un des douze apôtres de l’Agneau " (Ap 21, 14).
En bref
866
L’Église est une : Elle a un seul Seigneur, elle confesse
une seule foi, elle naît d’un seul Baptême, elle ne forme qu’un Corps,
vivifié par un seul Esprit, en vue d’une unique espérance (cf. Ep 4, 3-5) au
terme de laquelle seront surmontées toutes les divisions.
867
L’Église est sainte : Le Dieu très saint est son auteur ;
le Christ, son Époux, s’est livré pour elle pour la sanctifier ;
l’Esprit de sainteté la vivifie. Encore qu’elle comprenne des pécheurs, elle
est " la sans-péché faite de pécheurs ". Dans les saints
brille sa sainteté ; en Marie elle est déjà la toute sainte.
868
L’Église est catholique : Elle annonce la totalité de la foi ;
elle porte en elle et administre la plénitude des moyens de salut ; elle
est envoyée à tous les peuples ; elle s’adresse à tous les hommes ;
elle embrasse tous les temps ; " elle est, de par sa nature
même, missionnaire " (Ad gentes 2).
869
L’Église est apostolique : Elle est bâtie sur des assises
durables : " les douze apôtres de l’Agneau " (Ap 21, 14) ; elle est indestructible (cf. Matthieu
16, 18) ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ
la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs,
le Pape et le collège des évêques.
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