LE CONTEXTE.
En mars
2021, dans le numéro 14 de la revue Charitas
éditée par la communauté Saint-Martin, don Guillaume Chevallier a publié un
long article intitulé L’inspiration chez Maria Valtorta où il
entend discerner l’origine de l’évangile tel qu’il m’a été révélé.
Il complète cette étude de 21 pages, par deux annexes où il procède à l’Évaluation de trois éléments de doctrine de
l’Œuvre, puis à celle d’Aspects psychologiques des personnages.
Il s’agit donc d’une publication de 50 pages qui se présente comme une
critique fouillée et documentée et se veut des « repères de discernement » pour les
fidèles et les pasteurs, mais qui est en fait un anathème sur les lecteurs de
Maria Valtorta qui ont une attitude « contre la nature de la foi »
et se réfèrent « à des sources qui n’ont rien de divin ».
Il affirme, à tort, être l’auteur de
la première étude doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta.
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Le jeune théologien
affirme péremptoirement qu’à part cette étude qu’il publie :
Il n’existe pas cependant
d’études critiques qui abordent l’Œuvre sous l’angle de la doctrine.
Il jette
donc à la poubelle, l’étude du P. Roschini, grand mariologue, fondateur de
l’université pontificale mariale Marianum et
consultant au Saint-Office. Il connaît pourtant cette œuvre « d’un
professeur » selon lui, qui annonce dès l’introduction :
Je me sens obligé d'avouer
candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de
Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial,
pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure
de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi
vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple
et sublime, que les écrits de Maria Valtorta.
Cet ouvrage
fut envoyé à saint Paul VI qui connaissait l’œuvre de Maria Valtorta à divers
titres. Il fit répondre par sa Secrétairerie
Appréciant votre piété et
votre zèle, dont cette publication est la preuve évidente, et le précieux
résultat, le Saint-Père [...] exprime l'espoir que vos efforts recueillent
des fruits spirituels abondants.
Don
Chevallier passe sous silence l’étude du Bienheureux Allegra, béatifié par
Benoît XVI. Ce traducteur de la Bible en chinois écrivait dans son Éloge
de l’œuvre de Maria Valtorta :
Je ne trouve aucune autre
œuvre chez les éminents spécialistes des écritures, qui complète et clarifie
les Évangiles Canoniques aussi naturellement, spontanément, et avec
autant de vivacité que ne le fait le Poème de Maria Valtorta. Dans les
Évangiles, il est en permanence fait mention de foules, de miracles, et nous
avons quelques grands traits des discours du Seigneur. Dans le Poème de
l’Homme-Dieu, en revanche, les foules bougent, crient, agissent ; les
miracles, pourrait-on dire, se voient ; les discours du Seigneur, même les
plus ardus dans leur concision, deviennent d’une clarté solaire.
Et ce qui me fait le plus m’émerveiller, c’est que Maria Valtorta ne tombe
jamais dans des erreurs théologiques ; au contraire, elle rend les
mystères révélés plus faciles pour le lecteur, en les transposant dans un
langage populaire et moderne (...).
Des dons naturels et des dons mystiques harmonieusement mariés, voilà qui
explique ce chef-d’œuvre de la littérature religieuse italienne, et peut-être
devrais-je dire, de la littérature chrétienne mondiale » (le 25/26 août 1968
à Macao)
Il ignore
les études du Père Berti, auteur des notes théologiques de l’Œuvre de Maria
Valtorta. Il enseignait à Rome la théologie sacramentelle et la dogmatique,
domaine où don Chevallier se dresse contre l’affirmation de Jésus à Maria
Valtorta selon laquelle les dogmes ont un « caractère surnaturel » et
une « origine divine ». Il faut
dire qu’entre le P. Berti qui conforte ces affirmations et don Chevallier qui
les conteste, il y a une différence : l’un le proclame de sa chaire et
l’autre de son banc.
Il reconnaît que l’Œuvre de Maria
Valtorta produit de bons fruits spirituels. Là, il a raison.
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On
retrouvera, dans la réponse que nous faisons à don Chevallier, d’autres
affirmations d’autorité sur l’intégrité doctrinale de l’Œuvre de Maria
Valtorta d’autant plus que les censeurs eux-mêmes ont cherché, sans la
trouver, l’erreur qui aurait justifié leur mise à l’Index.
C’est dire si la Foi catholique attendait un sauveur. Le voilà venu avec
l’auteur de ces articles dans Charitas.
Il est armé de la ferme intention d’« accompagner
avec vérité et charité les personnes dont la piété a été abusée »
Nous ne pouvons que louer sa condescendance à notre égard.
C’était urgent car après avoir espéré une tendance à la baisse d’intérêt pour
l’Œuvre de Maria Valtorta, notre théologien est contraint d’avouer que
« la diffusion de ces textes connaît un regain et un public nombreux
(qui) continue de tenir ces récits pour une authentique révélation privée ».
Eh bien, ces lecteurs ont parfaitement raison de croire en son authenticité
puisqu’une autorité de renom le dit et l’écrit : … don Chevallier
lui-même !
En effet, il conclut :
Faire connaître le jugement de
l’Église ne suffit souvent pas. En effet, beaucoup témoignent avoir trouvé
la foi au fil de la lecture de Valtorta. Il se peut en effet que la
foi véritable soit accordée à l’occasion d’une prédication médiocre ou
même mêlée d’éléments d’hérésies. C’est même une expérience
quotidienne !
Heureux
lecteurs de Maria Valtorta qui, selon don Chevallier, « trouvent la
foi » au fil de leur lecture ! Et pas n’importe laquelle « une
foi véritable » ! Voilà donc un arbre qui ne donne que de bons
fruits et s’écarte du danger des faux prophètes qui ne génèrent que de
mauvais fruits :
Méfiez-vous, dit l’Évangile,
des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans
ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ?
C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui
pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits
mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits. »
Puisque de
l’avis même de notre théologien l’arbre Valtorta donne de bons fruits de
« foi véritable », c’est que l’arbre est bon.
Cela rejoint parfaitement l’avis du cardinal Ratzinger qui dans son
commentaire théologique sur le secret de Fatima concluait :
Le critère pour la vérité et
pour la valeur d'une révélation privée est donc son orientation vers le
Christ lui-même.
Il part à la chasse aux hérésies dont
il revient bredouille, suivant en cela ses prédécesseurs.
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Alors
pourquoi donc, don Chevallier se plaint-il ?
D’abord parce qu’il trouve insupportable que l’Œuvre colporte des
reproches : envers le peuple de Dieu, passe encore, mais envers le
clergé, quelle subversion ! Pourtant, dans l’Histoire, de grands
réformateurs aujourd’hui vénérés comme docteurs de l’Eglise l’ont fait. Des
événements survenus en France depuis la publication de son étude, rappellent
la dérive inquiétante d’une partie du clergé et de sa gouvernance. Saint Paul
VI avait lui-même dénoncé la fumée de Satan qui s’élevait du milieu du peuple
de Dieu. Jésus
alla même jusqu’à traiter son futur Pontife de « Satan », mais cela
ne l’a pas empêché de lui garder sa confiance. Le seul motif de rejet serait
de n’accepter aucune remise en question :
Qui sait écouter les leçons
de la vie aura sa place entre les sages. Qui refuse l’éducation se méprise
lui-même, qui écoute les leçons gagne en intelligence. La crainte du Seigneur
est école de sagesse : avant les honneurs, l’humilité !
Ensuite
parce qu’au terme de son étude, il y aurait, dans l’Œuvre de Maria Valtorta,
trois hérésies qu’on imagine forcément énormes et scandaleuses. Quoique, selon
la théologie novatrice de Dom Chevallier, l’hérésie conduise à la foi
véritable comme il le dit plus haut.
On était assurément plus enclin à croire que l’hérésie détournait de la foi
véritable comme le proclame l’Eglise :
L’hérésie est la négation obstinée,
après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine
et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité.
Aussi,
avant d’aller plus en avant, écoutons don Chevallier dénoncer les hérésies et
les inconvenances.
Hérésie sur
« La préexistence de Marie ».
Don
Chevallier critique « le personnage de la Vierge Marie (qui) occupe
une place considérable dans l’EMV ». Il s’en
plaint, mais pas nous qui récitons volontiers ses litanies. Sans doute pas
non plus les évêques qui se réfugient sous son ombre chaque année à Lourdes,
haut-lieu d’une révélation privée.
Il regrette le destin exceptionnel de la Vierge Marie et la rage de Satan qui
se manifeste lors de sa naissance. Il doit savoir pourtant que l’Adversaire
n’aimait pas la Rédemption, il l’a prouvé en provoquant le bain de sang
innocent dès qu’il connut l’endroit de naissance du Sauveur qui dut s’enfuir
en Egypte.
Il trouve « nettement hérétique » le fait que Marie
préexistait dans la pensée de Dieu et que son âme échappa à la morsure du
péché originel entre sa conception dans le Cœur de Dieu et son infusion en
Anne, sa mère. Pour nous qui confessons l’Immaculée conception et
l’omniscience de Dieu qui connait tout d’avance comme le prouve la Bible,
tout cela est en effet de belles pages du Ciel.
Hérésie sur
« L’incarnation de Satan en Judas »
L’Évangile en parle par deux fois : « Satan
entra en Judas », dit Luc 22,3 et Jean 13,27 répète « Satan entra
en lui ».
Effectivement Judas, par sa libre volonté, laisse Satan vivre totalement en
lui. Il ne s’agit plus de la possession, dont la Parole de Dieu délivre comme
le démontrent l’Évangile et le rituel de l’exorcisme, mais de la fusion
intime de la volonté de Satan avec
celle de Judas.
Dieu
a pris chair en moi : Jésus. Satan a pris chair en Judas […] Je serai possédé
par mes saints, et eux seront possédés par moi. Mais c’est seulement en Jésus‑Christ que Dieu est tel qu’il est au
Ciel, car je suis le Dieu fait chair. Il
n’y a qu’une incarnation divine. De même, c’est en un seul homme que sera Satan, Lucifer, tel qu’il est dans son
royaume, car c’est seulement dans l’assassin du Fils de Dieu que Satan s’est
incarné. (EMV 587.3).
Saint Jean Chrysostome (344-407), Docteur de l’Église, ne
disait pas différemment : Dans ses Homélies
sur saint Matthieu,
il affirme : Satan a assujetti entièrement Judas. La volonté de Judas
s’est unie à celle de Satan dans une même coopération.
Cette coopération, qui se subordonne totalement à une volonté qui lui est
supérieure, a été décrite par le concile de Constantinople III.
Il s’agissait bien sûr de préciser l’Incarnation divine dont l’opposé
(Satan/Judas) est décrit ici par Jésus.
L’Enfer, ou appartenance complète et éternelle à Satan, est le fruit d’une
décision, non d’une punition. Et dans l’Enfer, Dieu est définitivement et
complètement absent. C’est ainsi que Lucifer, le plus beau des anges, est
devenu Satan. Au moment même où le Fils de Dieu ressuscitait, le corps de
Judas subissait un pourrissement accéléré.
Hérésie sur
« L’Incarnation du Verbe divin »
On s’attend
à du gros calibre sur un tel sujet.
Mais don Chevallier écrit : « le projet de Maria Valtorta est de
renforcer et de nourrir la foi dans la divinité du Christ ». Qui s’en
plaindrait à une époque qui la nie !
Notre théologien se lance ensuite dans une fine et longue analyse de plus de
six pages, articulée autour d’une série de oui-mais et de pas-tout-à-fait
pour conclure « Le Christ de Maria Valtorta est étrangement Dieu tout
autant qu’étrangement homme ».
On attendra
donc les six prochaines pages où il nous expliquera en quoi ce qui est le
cœur de notre foi est une hérésie.
Inconvenance
sur « La personnalité narcissique du « Jésus » de Valtorta est
celle d’un gourou ».
Il faut
l’avouer : effectivement, Jésus est « narcissique » donnant
dans le « gourou ». Dans l’Œuvre de Maria Valtorta comme dans
l’Évangile, il se proclame Fils de Dieu. Il pardonne les péchés. Il se croit
au-dessus des lois sacrées du Sabbat. Il se donne en modèle, etc. Tout cela
est même corroboré par le Symbole de Nicée qui le donne comme l’égal de Dieu.
C’est dire si notre foi est déviante et l’Œuvre de Maria Valtorta, peu
recommandable !
Nous ne pouvons que courber l’échine devant une démonstration si pertinente
de don Chevallier qui s’inquiète de tout cela. Et comme il craint que sa
démonstration ne soit pas assez évidente (il a raison), il conseille de lire
l’ensemble des 10 tomes de l’EMV pour s’en rendre compte. Sur ce point, nous
le soutenons.
« Il est possédé, il délire ! » Cette affirmation à propos de Jésus
est récurrente dans les évangiles et on la retrouve plusieurs fois dans la
bouche des Pharisiens. Déjà …
Inconvenance
sur « Jésus » et sa mère : des relations mère-fils d’une étouffante
possessivité » et autres
inconvenances.
Voilà donc
Jésus et la Vierge Marie sur le divan de notre psychiatre. Voilà la Mère de
l’Eglise, Corps mystique du Christ, accusée d’avoir trop couvert son Fils qui
a dû s’échapper de Nazareth pour pouvoir exister.
Plus largement, et plus justement, notre théologien note : « les
femmes tiennent une grande place dans l’Œuvre de Maria Valtorta. Le groupe
des disciples femmes est actif et souvent représenté ».
Il faut dire qu’au pied de la Croix, s’était un peu la même chose, au
contraire des apôtres qui, sauf un, se sont enfuis, ont trahi ou renié. Il
faut dire aussi que dans l’Eglise, certains trouvent qu’on gagnerait à ce que
« les femmes tiennent une grande place », mais c’est un autre débat.
Mais là encore, nous confirmons : Marie apparaît dans l’œuvre de Maria
Valtorta comme le seul soutien terrestre indéfectible de Jésus. Elle est son
réconfort aux moments des fatigues et de l’hostilité. Et quand cette mission
terrestre sera finie avec le dernier cri du Rédempteur, à l’ultime « clamore valido » de la
Passion, elle se laissera aller aux lamentations du Stabat Mater dolorosa.
C’est sans doute pour cela, pensons-nous, qu’a lieu son couronnement au terme
de son Assomption. Et que Alphonse de Liguori,
docteur de l’Eglise a pu écrire avec pertinence :
De Marie nous avons reçu Jésus-Christ, la source de tout bien […]
À partir de la naissance de Jésus-Christ, et cela en vertu d'un décret divin,
toutes les grâces provenant de ses mérites furent distribuées aux hommes, le
sont actuellement, et le seront jusqu'à
la fin du monde, par les mains et moyennant l'intercession de Marie.
Don
Chevallier commente ensuite, de la même façon, l’attitude de Jésus envers
Judas ;
l’amour possessif (encore !) de Jésus pour ses disciples et pour l’âme
des gens ; ou des
gestes ambigus qui
avaient déjà troublés nos censeurs qui s’inquiétaient de l’impact des danses
lascives orientales sur les couvents. Ici notre théologien rougit à d’autres
évocations « ambiguës ». Il faut dire que l’Évangile laisse
percevoir des passages qui interrogent : Jean reposant sur la poitrine
de Jésus, ou ce jeune homme qui, au soir de la Passion, s’enfuit nu, son drap
arraché, ou Pierre devant recouvrir sa nudité avant de nager vers Jésus au
bord du lac.
Ayant surmonté son émotion, notre théologien commentera encore, et pour
finir, le dévoiement du langage de l’union mystique. Là
encore, il y a sûrement de l’ambigu, foi de psychiatre.
C’est dire qu’on reste sur notre faim et qu’on attend de voir le lapin sortir
du chapeau. Oui ou non, Maria Valtorta proclamerait-elle autre chose que la
foi divine et catholique ?
Nous avons un premier espoir avec son chapitre « II – contestations et
corrections du texte canonique ».
Mais il ne s’agit que de traduction des textes canoniques. Les dizaines de
Bibles en circulation ne font pas autre chose pour essayer d’approcher le
sens originel. Biblistes et exégètes font cela à longueur de temps. Don
Chevallier retient bien sûr sa seule explication comme juste, mais c’est son
droit, comme c’est le nôtre d’avoir un avis différent.
Dans son chapitre « III. Une maladroite tentative de lutter contre le
« modernisme » don
Chevallier écrit :
L’Œuvre ne vise pas
seulement à rendre leur pureté perdue aux textes sacrés, mais à consolider
l’ensemble de la doctrine catholique contestée par l’exégèse libérale, en
montrant son enracinement dans le donné originel, au risque d’accumuler les
simplifications.
Quel beau
diplôme ! Il cite alors une partie de l’Adieu à l’Œuvre (EMV 652)
qui est un vrai manifeste de catholicité, de défense absolue de l’Évangile
révélé et de l’autorité de la Tradition et du Magistère. On ne peut pas mieux
faire comme conformité doctrinale. C’est le « credo » des lecteurs
de Maria Valtorta.
Mais dans ces 7 raisons données par Jésus à Maria Valtorta, que retient notre
censeur ? Un seul
point :
L’auteur de l’Œuvre éprouve
une impossibilité à comprendre ce qu’est le développement du dogme, ou tout
simplement le rôle de la théologie successive aux Évangiles. Toutes les
expressions de la foi auraient dû, dans cette logique, se retrouver dans les
textes originaux. Pourquoi n’y sont-elles pas ? Est-ce parce qu’elles en ont
été retranchées par des malveillants ou des ignorants ? Reste que l’on bute
sur les anachronismes qui confinent à l’absurde – dans le dernier exemple, « Jésus
» semble lui-même le reconnaître du reste.
Mais un
dogme ne naît pas avec sa proclamation et sa définition. Il existe dès
l’origine, c’est-à-dire dans ces moments que décrivent si bien les visions de
Maria Valtorta et qu’expliquent les commentaires du Ciel.
Et si Don Chevallier ne trouve pas leur origine scripturaire dans ses notes,
qu’il relise plus attentivement Munificentissimus
Deus qui rapporte tous « les textes originaux » qui ont fondé
le dogme de l’Assomption dont l’officialisation était une demande du Ciel
transmise à Pie XII par Maria Valtorta dès 1947 ainsi que par la Bienheureuse
Luigina Sinapi, une
mystique violentée par le Saint-Office.
Conclusion en forme d’appel au de voir de vérité, à l’humilité et au zèle pastoral.
Haut de page.
Abrégeons
donc, si vous le voulez bien, cher don Chevallier, nos commentaires de votre
étude.
Voilà donc cette « hérésie » qui enflamme des millions de lecteurs
depuis 60 ans, en provoquant retours à Dieu, conversions et vocations au
point que vous n’avez pu que le reconnaître !
Il n’y a pas que vos paroissiens que cela gagne, il en est de même des
autorités de l’Eglise.
Vous avez voulu brocarder « les opinions personnelles prétendues de
saints et de papes – toutes invraisemblables, au minimum
invérifiables parce que reposant sur des témoignages oraux ».
Mais qu’à cela ne tienne, cher théologien, il vous suffit de demander ces
témoignages écrits à la Fondation héritière de Maria Valtorta qui vous
en fera parvenir les fac-similé ou les correspondances publiées, dans
lesquelles toutes, absolument toutes les affirmations que vous niez, se
trouvent écrites.
Un d’eux, et ce n’est bien sûr pas le seul, vous intéressera : il s’agit
de Mgr Alfonso Carinci, un familier de Pie XII. Par ses fonctions il eut à
superviser 200 procès en béatification et 62 en canonisation, dont celui de
Pie X dont il était aussi un proche. C’est lui qui, dans sa correspondance,
atteste du soutien de Pie XII à l’œuvre de Maria Valtorta et remercie « Le
Seigneur de nous avoir donné par l'intermédiaire de cette femme qui a
tant souffert, qui est clouée au lit, une œuvre littérairement sublime, doctrinalement
et spirituellement si élevée ». Vous avez bien lu : c’est le
Seigneur qui a donné cette œuvre si doctrinalement élevée. Ce n’est pas un
témoignage oral, il est vérifiable, contrairement à ce que vous affirmez. Et
sans vous vexer, entre cet expert des choses du Ciel qui a lu l’œuvre et
rencontré Maria Valtorta et vous-même, le choix est vite fait.
Vous contestez comme impossible le fait que Pie XII ait voulu la publication
de cette œuvre ? Mais le premier des critères scientifiques
d’authenticité est la « multiple assertion » et dans ce cas quatre,
voire cinq, sources indépendantes vous le répèterons.
Le censeur du Saint-Office qui voulut détruire le manuscrit de Maria Valtorta
fut démis de ses fonctions (autrement dit viré) trois ans après cette
tentative pour avoir mis à l’Index sans l’avis du Pape, huit livres parlant
du Padre Pio. C’est dire s’il y a toujours des prélats pour se croire
supérieurs au Pape. Déjà saint Paul les rencontrait quand il vint rendre
compte de l’Évangile qu’il avait reçu par « révélation ». Il y
avait déjà dans les couloirs ceux qui combattaient ces révélations. Saint
Paul les nomme « intrus » et d’autres qualificatifs que rapportent
Galates 2, 4.
Vous évacuez de même le témoignage « d’un professeur d’université
romaine, sur le caractère prétendument miraculeux de ces milliers de pages
écrites sans ratures, comportant de multiples indications de temps et de
lieux que l’auteur(e) ne pouvait à l’évidence connaître ». Ce
« professeur » n’est rien d’autre que le P. Roschini, dont nous
avons parlé. Ces 900 ouvrages et articles de mariologie font autorité.
Pourquoi serait-il frappé brusquement de sénilité aux premières pages de
Maria Valtorta. 25.000 données matérielles vérifiées à ce jour dans des
domaines scientifiques très divers que Maria Valtorta « ne pouvait à
l’évidence connaître » comme vous le dites, sont justement la caution de
l’authenticité car elles sont au-delà des possibilités humaines. C’est ce qui
fera écrire à Mgr Lattanzi, doyen de la très
romaine université pontificale du Latran que l’œuvre de Maria Valtorta
nécessitait une origine « préternaturelle ». Lui aussi n’a rien
trouvé de contraire à la foi. Nous n’insistons pas sur le caractère
vérifiable de ces affirmations, ce serait désobligeant à votre égard.
Nous voilà rendus à la condamnation de l’Eglise. Un article de wikipedia a même la stupidité de parler de « sept
fois condamnée », mais cela le regarde.
La condamnation n’existe plus, cher théologien, sauf dans vos désirs secrets.
Il n’y a que l’avertissement moral que constitue cet épisode révolu en droit
et en conséquence. Condamnée pour quelle raison ? Non pas la
« mauvaise romance » que vous invoquez car le Vatican n’est pas une
agence littéraire, pas non plus pour des erreurs doctrinales que vous voulez
voir foisonner. Les censeurs n’en ont trouvé aucunes, ce n’est pas faute, comme
vous, de les avoir cherchés. Bien au contraire, ils signalent que Jésus « est
toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés
de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours
» ; que la Vierge Marie est « prête à donner des leçons d’une théologie
mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels
en la matière » et enfin que l’Œuvre contient un « si grand étalage de
connaissances théologiques ». C’est écrit noir sur blanc dans l’article
de l’Osservatore romano que chacun peut lire et que vous citez. Voilà
donc un bon livre conforme à la meilleure théologie de l’avis même des
censeurs !
Non, l’Œuvre n’a été mise à l’Index pour aucun de ces motifs, mais pour un
simple défaut d’imprimatur (Canon 1385, 1 n.2 C.I.C. 1917) qu’elle avait
pourtant obtenu et qui fut combattu en sous-main comme le rappelle le
communiqué de la Fondation Héritière. Cela c’est le motif officiel, mais
officieusement parce que certains membres du Saint-Office, en
contradiction avec le Pape, n’aimaient pas les révélations privées et
manifestations mystiques qui s'exprimaient par sainte Faustine, saint Padre
Pio, Yvonne-Aimée de Malestroit … ou Maria Valtorta.
Vous ne lisez dans la mise au point de la conférence des évêques d’Italie,
qu’une énième condamnation dont vous vous délectez. Ignorez-vous donc que,
même reconnue, une révélation privée ne doit être crue que de foi humaine,
mais non divine. Relisez donc ce communiqué qui ne dit pas que les visions de
Maria Valtorta « ne sont pas d’origine divine », mais dit qu’elles
« ne doivent pas être considérées comme ». Même en italien
la nuance existe.
Vous vous offusquez de ce que l’œuvre de Maria Valtorta fasse la lumière sur
certains points obscurs de l’Evangile. Au contraire des nombreuses vies de
Jésus (sauf une minorité) qui encombrent les bibliothèques et probablement,
pour certaines, la vôtre, l’œuvre de Maria Valtorta n’a jamais remis en cause
l’Évangile éternel. Jamais. Elle le conforte sans omission ou contradiction.
Quel « prédicateur médiocre », selon vos termes, ne rêverait de
pouvoir expliquer simplement la parabole de l’intendant malhonnête sans
promouvoir la malversation, ou celle des talents sans masquer le fait que le
plus pauvre se fait déposséder au profit du plus riche, ou l’épisode de la
cananéenne en minimisant le fait que Jésus compare une veuve éplorée à un
chien etc. Dans les visions de Maria Valtorta tout cela est d’une simplicité
évangélique et d’une conformité reconnue. Comment ne pas alors
s’enthousiasmer pour l’Evangile ? On souhaiterait le même effet chez vos
ouailles.
Bien souvent ces ouailles n’entendent que les lois et les règlements qui fouettent,
sanctionnent et excluent. Ils aimeraient tant entendre de la bouche des
pasteurs les beautés de l’Evangile. C’est ce que rappelait saint Jean-Paul II
dans Fidei depositum
proclamant la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique.
C’est ce que conseille, à sa façon, saint Paul, le grand évangélisateur que
Maria Valtorta aimait tant.
C’est ce que nous aimons.
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