Maria Valtorta
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Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus :
« Maître, réprimande tes disciples ! » *
Mais il prit la parole en disant :
« Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »
Luc 19, 39-40


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Réponse à don Guillaume Chevallier

MARIE DE NAZARETH


Réponse à don Guillaume Chevallier : Il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta.

 


Réfutation d’AVPS sur Gloria.tv

LE CONTEXTE.   

En mars 2021, dans le numéro 14 de la revue Charitas éditée par la communauté Saint-Martin, don Guillaume Chevallier a publié un long article intitulé L’inspiration chez Maria Valtorta où il entend discerner l’origine de l’évangile tel qu’il m’a été révélé.   

Il complète cette étude de 21 pages, par deux annexes où il procède à
l’Évaluation de trois éléments de doctrine de l’Œuvre, puis à celle d’Aspects psychologiques des personnages.        

Il s’agit donc d’une publication de 50 pages qui se présente comme une critique fouillée et documentée et se veut des « repères de discernement
[1] » pour les fidèles et les pasteurs, mais qui est en fait un anathème sur les lecteurs de Maria Valtorta qui ont une attitude « contre la nature de la foi » et se réfèrent « à des sources qui n’ont rien de divin ».

Il affirme, à tort, être l’auteur de la première étude doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta.    
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Le jeune théologien affirme péremptoirement qu’à part cette étude qu’il publie :

Il n’existe pas cependant d’études critiques qui abordent l’Œuvre sous l’angle de la doctrine.

Il jette donc à la poubelle, l’étude du P. Roschini, grand mariologue, fondateur de l’université pontificale mariale Marianum et consultant au Saint-Office. Il connaît pourtant cette œuvre « d’un professeur » selon lui, qui annonce dès l’introduction :

Je me sens obligé d'avouer candidement que la mariologie qui se dégage des écrits publiés et inédits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria Valtorta[2].

Cet ouvrage fut envoyé à saint Paul VI qui connaissait l’œuvre de Maria Valtorta à divers titres. Il fit répondre par sa Secrétairerie

Appréciant votre piété et votre zèle, dont cette publication est la preuve évidente, et le précieux résultat, le Saint-Père [...] exprime l'espoir que vos efforts recueillent des fruits spirituels abondants[3].

Don Chevallier passe sous silence l’étude du Bienheureux Allegra, béatifié par Benoît XVI. Ce traducteur de la Bible en chinois écrivait dans son Éloge de l’œuvre de Maria Valtorta :

Je ne trouve aucune autre œuvre chez les éminents spécialistes des écritures, qui complète et clarifie les Évangiles Canoniques aussi naturellement, spontanément, et avec autant de vivacité que ne le fait le Poème de Maria Valtorta. Dans les Évangiles, il est en permanence fait mention de foules, de miracles, et nous avons quelques grands traits des discours du Seigneur. Dans le Poème de l’Homme-Dieu, en revanche, les foules bougent, crient, agissent ; les miracles, pourrait-on dire, se voient ; les discours du Seigneur, même les plus ardus dans leur concision, deviennent d’une clarté solaire.  
Et ce qui me fait le plus m’émerveiller, c’est que Maria Valtorta ne tombe jamais dans des erreurs théologiques ; au contraire, elle rend les mystères révélés plus faciles pour le lecteur, en les transposant dans un langage populaire et moderne (...).        
Des dons naturels et des dons mystiques harmonieusement mariés, voilà qui explique ce chef-d’œuvre de la littérature religieuse italienne, et peut-être devrais-je dire, de la littérature chrétienne mondiale » (le 25/26 août 1968 à Macao)

Il ignore les études du Père Berti, auteur des notes théologiques de l’Œuvre de Maria Valtorta. Il enseignait à Rome la théologie sacramentelle et la dogmatique, domaine où don Chevallier se dresse contre l’affirmation de Jésus à Maria Valtorta selon laquelle les dogmes ont un « caractère surnaturel » et une « origine divine » [4]. Il faut dire qu’entre le P. Berti qui conforte ces affirmations et don Chevallier qui les conteste, il y a une différence : l’un le proclame de sa chaire et l’autre de son banc.

Il reconnaît que l’Œuvre de Maria Valtorta produit de bons fruits spirituels. Là, il a raison.      
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On retrouvera, dans la réponse que nous faisons à don Chevallier, d’autres affirmations d’autorité sur l’intégrité doctrinale de l’Œuvre de Maria Valtorta d’autant plus que les censeurs eux-mêmes ont cherché, sans la trouver, l’erreur qui aurait justifié leur mise à l’Index.      

C’est dire si la Foi catholique attendait un sauveur. Le voilà venu avec l’auteur de ces articles dans Charitas. Il est armé de la ferme intention d’« accompagner avec vérité et charité les personnes dont la piété a été abusée
[5] » Nous ne pouvons que louer sa condescendance à notre égard.        

C’était urgent car après avoir espéré une tendance à la baisse d’intérêt pour l’Œuvre de Maria Valtorta, notre théologien est contraint d’avouer que « la diffusion de ces textes connaît un regain et un public nombreux (qui) continue de tenir ces récits pour une authentique révélation privée
[6] ».      

Eh bien, ces lecteurs ont parfaitement raison de croire en son authenticité puisqu’une autorité de renom le dit et l’écrit : … don Chevallier lui-même !   
En effet, il conclut
[7] :

Faire connaître le jugement de l’Église ne suffit souvent pas. En effet, beaucoup témoignent avoir trouvé la foi au fil de la lecture de Valtorta. Il se peut en effet que la foi véritable soit accordée à l’occasion d’une prédication médiocre ou même mêlée d’éléments d’hérésies. C’est même une expérience quotidienne ![8]

Heureux lecteurs de Maria Valtorta qui, selon don Chevallier, « trouvent la foi » au fil de leur lecture ! Et pas n’importe laquelle « une foi véritable » ! Voilà donc un arbre qui ne donne que de bons fruits et s’écarte du danger des faux prophètes qui ne génèrent que de mauvais fruits :

Méfiez-vous, dit l’Évangile, des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ? C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais. Un arbre bon ne peut pas donner des fruits mauvais, ni un arbre qui pourrit donner de beaux fruits[9]. »

Puisque de l’avis même de notre théologien l’arbre Valtorta donne de bons fruits de « foi véritable », c’est que l’arbre est bon.     

Cela rejoint parfaitement l’avis du cardinal Ratzinger qui dans son commentaire théologique sur le secret de Fatima concluait :

Le critère pour la vérité et pour la valeur d'une révélation privée est donc son orientation vers le Christ lui-même[10].

Il part à la chasse aux hérésies dont il revient bredouille, suivant en cela ses prédécesseurs.     
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Alors pourquoi donc, don Chevallier se plaint-il ?  

D’abord parce qu’il trouve insupportable que l’Œuvre colporte des reproches : envers le peuple de Dieu, passe encore, mais envers le clergé, quelle subversion ! Pourtant, dans l’Histoire, de grands réformateurs aujourd’hui vénérés comme docteurs de l’Eglise l’ont fait. Des événements survenus en France depuis la publication de son étude, rappellent la dérive inquiétante d’une partie du clergé et de sa gouvernance. Saint Paul VI avait lui-même dénoncé la fumée de Satan qui s’élevait du milieu du peuple de Dieu
[11]. Jésus alla même jusqu’à traiter son futur Pontife de « Satan », mais cela ne l’a pas empêché de lui garder sa confiance. Le seul motif de rejet serait de n’accepter aucune remise en question :

Qui sait écouter les leçons de la vie aura sa place entre les sages. Qui refuse l’éducation se méprise lui-même, qui écoute les leçons gagne en intelligence. La crainte du Seigneur est école de sagesse : avant les honneurs, l’humilité ![12]

Ensuite parce qu’au terme de son étude, il y aurait, dans l’Œuvre de Maria Valtorta, trois hérésies qu’on imagine forcément énormes et scandaleuses. Quoique, selon la théologie novatrice de Dom Chevallier, l’hérésie conduise à la foi véritable comme il le dit plus haut.          

On était assurément plus enclin à croire que l’hérésie détournait de la foi véritable comme le proclame l’Eglise :

L’hérésie est la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité[13].

Aussi, avant d’aller plus en avant, écoutons don Chevallier dénoncer les hérésies et les inconvenances.

Hérésie sur « La préexistence de Marie ».

Don Chevallier critique « le personnage de la Vierge Marie (qui) occupe une place considérable dans l’EMV »[14]. Il s’en plaint, mais pas nous qui récitons volontiers ses litanies. Sans doute pas non plus les évêques qui se réfugient sous son ombre chaque année à Lourdes, haut-lieu d’une révélation privée.     

Il regrette le destin exceptionnel de la Vierge Marie et la rage de Satan qui se manifeste lors de sa naissance. Il doit savoir pourtant que l’Adversaire n’aimait pas la Rédemption, il l’a prouvé en provoquant le bain de sang innocent dès qu’il connut l’endroit de naissance du Sauveur qui dut s’enfuir en Egypte.     

Il trouve « nettement hérétique » le fait que Marie préexistait dans la pensée de Dieu et que son âme échappa à la morsure du péché originel entre sa conception dans le Cœur de Dieu et son infusion en Anne, sa mère. Pour nous qui confessons l’Immaculée conception et l’omniscience de Dieu qui connait tout d’avance comme le prouve la Bible, tout cela est en effet de belles pages du Ciel.

Hérésie sur « L’incarnation de Satan en Judas »[15]

L’Évangile en parle par deux fois : « Satan entra en Judas », dit Luc 22,3 et Jean 13,27 répète « Satan entra en lui ».     

Effectivement Judas, par sa libre volonté, laisse Satan vivre totalement en lui. Il ne s’agit plus de la possession, dont la Parole de Dieu délivre comme le démontrent l’Évangile et le rituel de l’exorcisme, mais de la fusion intime de la volonté de Satan avec celle de Judas.

Dieu a pris chair en moi : Jésus. Satan a pris chair en Judas […] Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par moi. Mais c’est seulement en JésusChrist que Dieu est tel qu’il est au Ciel, car je suis le Dieu fait chair. Il n’y a qu’une incarnation divine. De même, c’est en un seul homme que sera Satan, Lucifer, tel qu’il est dans son royaume, car c’est seulement dans l’assassin du Fils de Dieu que Satan s’est incarné. (EMV 587.3).

Saint Jean Chrysostome (344-407), Docteur de l’Église, ne disait pas différemment : Dans ses Homélies sur saint Matthieu[16], il affirme : Satan a assujetti entièrement Judas. La volonté de Judas s’est unie à celle de Satan dans une même coopération. 

Cette coopération, qui se subordonne totalement à une volonté qui lui est supérieure, a été décrite par le concile de Constantinople III[17]. Il s’agissait bien sûr de préciser l’Incarnation divine dont l’opposé (Satan/Judas) est décrit ici par Jésus.        

L’Enfer, ou appartenance complète et éternelle à Satan, est le fruit d’une décision, non d’une punition. Et dans l’Enfer, Dieu est définitivement et complètement absent. C’est ainsi que Lucifer, le plus beau des anges, est devenu Satan. Au moment même où le Fils de Dieu ressuscitait, le corps de Judas subissait un pourrissement accéléré.

Hérésie sur « L’Incarnation du Verbe divin »

On s’attend à du gros calibre sur un tel sujet.         

Mais don Chevallier écrit : « le projet de Maria Valtorta est de renforcer et de nourrir la foi dans la divinité du Christ »
[18]. Qui s’en plaindrait à une époque qui la nie !           

Notre théologien se lance ensuite dans une fine et longue analyse de plus de six pages, articulée autour d’une série de oui-mais et de pas-tout-à-fait pour conclure « Le Christ de Maria Valtorta est étrangement Dieu tout autant qu’étrangement homme »
[19].

On attendra donc les six prochaines pages où il nous expliquera en quoi ce qui est le cœur de notre foi est une hérésie.

Inconvenance sur « La personnalité narcissique du « Jésus » de Valtorta est celle d’un gourou »[20].

Il faut l’avouer : effectivement, Jésus est « narcissique » donnant dans le « gourou ». Dans l’Œuvre de Maria Valtorta comme dans l’Évangile, il se proclame Fils de Dieu. Il pardonne les péchés. Il se croit au-dessus des lois sacrées du Sabbat. Il se donne en modèle, etc. Tout cela est même corroboré par le Symbole de Nicée qui le donne comme l’égal de Dieu. C’est dire si notre foi est déviante et l’Œuvre de Maria Valtorta, peu recommandable !    

Nous ne pouvons que courber l’échine devant une démonstration si pertinente de don Chevallier qui s’inquiète de tout cela. Et comme il craint que sa démonstration ne soit pas assez évidente (il a raison), il conseille de lire l’ensemble des 10 tomes de l’EMV pour s’en rendre compte. Sur ce point, nous le soutenons.        

« Il est possédé, il délire ! » Cette affirmation à propos de Jésus est récurrente dans les évangiles et on la retrouve plusieurs fois dans la bouche des Pharisiens. Déjà …

Inconvenance sur « Jésus » et sa mère : des relations mère-fils d’une étouffante possessivité »[21] et autres inconvenances.

Voilà donc Jésus et la Vierge Marie sur le divan de notre psychiatre. Voilà la Mère de l’Eglise, Corps mystique du Christ, accusée d’avoir trop couvert son Fils qui a dû s’échapper de Nazareth pour pouvoir exister.      

Plus largement, et plus justement, notre théologien note : « les femmes tiennent une grande place dans l’Œuvre de Maria Valtorta. Le groupe des disciples femmes est actif et souvent représenté »
[22].     

Il faut dire qu’au pied de la Croix, s’était un peu la même chose, au contraire des apôtres qui, sauf un, se sont enfuis, ont trahi ou renié. Il faut dire aussi que dans l’Eglise, certains trouvent qu’on gagnerait à ce que « les femmes tiennent une grande place », mais c’est un autre débat.        

Mais là encore, nous confirmons : Marie apparaît dans l’œuvre de Maria Valtorta comme le seul soutien terrestre indéfectible de Jésus. Elle est son réconfort aux moments des fatigues et de l’hostilité. Et quand cette mission terrestre sera finie avec le dernier cri du Rédempteur, à l’ultime « clamore valido » de la Passion, elle se laissera aller aux lamentations du Stabat Mater dolorosa.  

C’est sans doute pour cela, pensons-nous, qu’a lieu son couronnement au terme de son Assomption. Et que Alphonse de Liguori, docteur de l’Eglise a pu écrire avec pertinence :

De Marie nous avons reçu Jésus-Christ, la source de tout bien […] À partir de la naissance de Jésus-Christ, et cela en vertu d'un décret divin, toutes les grâces provenant de ses mérites furent distribuées aux hommes, le sont actuellement, et le seront jusqu'à la fin du monde, par les mains et moyennant l'intercession de Marie[23].

Don Chevallier commente ensuite, de la même façon, l’attitude de Jésus envers Judas[24] ; l’amour possessif (encore !) de Jésus pour ses disciples et pour l’âme des gens[25] ; ou des gestes ambigus[26] qui avaient déjà troublés nos censeurs qui s’inquiétaient de l’impact des danses lascives orientales sur les couvents. Ici notre théologien rougit à d’autres évocations « ambiguës ». Il faut dire que l’Évangile laisse percevoir des passages qui interrogent : Jean reposant sur la poitrine de Jésus, ou ce jeune homme qui, au soir de la Passion, s’enfuit nu, son drap arraché, ou Pierre devant recouvrir sa nudité avant de nager vers Jésus au bord du lac.        

Ayant surmonté son émotion, notre théologien commentera encore, et pour finir, le dévoiement du langage de l’union mystique
[27]. Là encore, il y a sûrement de l’ambigu, foi de psychiatre.       

C’est dire qu’on reste sur notre faim et qu’on attend de voir le lapin sortir du chapeau. Oui ou non, Maria Valtorta proclamerait-elle autre chose que la foi divine et catholique ?     

Nous avons un premier espoir avec son chapitre « II – contestations et corrections du texte canonique »
[28].   

Mais il ne s’agit que de traduction des textes canoniques. Les dizaines de Bibles en circulation ne font pas autre chose pour essayer d’approcher le sens originel. Biblistes et exégètes font cela à longueur de temps. Don Chevallier retient bien sûr sa seule explication comme juste, mais c’est son droit, comme c’est le nôtre d’avoir un avis différent.

Dans son chapitre « III. Une maladroite tentative de lutter contre le « modernisme »
[29] don Chevallier écrit :

L’Œuvre ne vise pas seulement à rendre leur pureté perdue aux textes sacrés, mais à consolider l’ensemble de la doctrine catholique contestée par l’exégèse libérale, en montrant son enracinement dans le donné originel, au risque d’accumuler les simplifications.

Quel beau diplôme ! Il cite alors une partie de l’Adieu à l’Œuvre (EMV 652) qui est un vrai manifeste de catholicité, de défense absolue de l’Évangile révélé et de l’autorité de la Tradition et du Magistère. On ne peut pas mieux faire comme conformité doctrinale. C’est le « credo » des lecteurs de Maria Valtorta.

Mais dans ces 7 raisons données par Jésus à Maria Valtorta, que retient notre censeur
[30] ? Un seul point :

L’auteur de l’Œuvre éprouve une impossibilité à comprendre ce qu’est le développement du dogme, ou tout simplement le rôle de la théologie successive aux Évangiles. Toutes les expressions de la foi auraient dû, dans cette logique, se retrouver dans les textes originaux. Pourquoi n’y sont-elles pas ? Est-ce parce qu’elles en ont été retranchées par des malveillants ou des ignorants ? Reste que l’on bute sur les anachronismes qui confinent à l’absurde – dans le dernier exemple, « Jésus » semble lui-même le reconnaître du reste.

Mais un dogme ne naît pas avec sa proclamation et sa définition. Il existe dès l’origine, c’est-à-dire dans ces moments que décrivent si bien les visions de Maria Valtorta et qu’expliquent les commentaires du Ciel.   

Et si Don Chevallier ne trouve pas leur origine scripturaire dans ses notes, qu’il relise plus attentivement Munificentissimus Deus qui rapporte tous « les textes originaux » qui ont fondé le dogme de l’Assomption dont l’officialisation était une demande du Ciel transmise à Pie XII par Maria Valtorta dès 1947 ainsi que par la Bienheureuse Luigina Sinapi, une mystique violentée par le Saint-Office.

Conclusion en forme d’appel au de voir de vérité, à l’humilité et au zèle pastoral.
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Abrégeons donc, si vous le voulez bien, cher don Chevallier, nos commentaires de votre étude.     

Voilà donc cette « hérésie » qui enflamme des millions de lecteurs depuis 60 ans, en provoquant retours à Dieu, conversions et vocations au point que vous n’avez pu que le reconnaître !        

Il n’y a pas que vos paroissiens que cela gagne, il en est de même des autorités de l’Eglise.     

Vous avez voulu brocarder « les opinions personnelles prétendues de saints et de papes – toutes invraisemblables, au minimum invérifiables parce que reposant sur des témoignages oraux[31] ».        

Mais qu’à cela ne tienne, cher théologien, il vous suffit de demander ces témoignages écrits à la Fondation héritière de Maria Valtorta qui vous en fera parvenir les fac-similé ou les correspondances publiées, dans lesquelles toutes, absolument toutes les affirmations que vous niez, se trouvent écrites.      

Un d’eux, et ce n’est bien sûr pas le seul, vous intéressera : il s’agit de Mgr Alfonso Carinci, un familier de Pie XII. Par ses fonctions il eut à superviser 200 procès en béatification et 62 en canonisation, dont celui de Pie X dont il était aussi un proche. C’est lui qui, dans sa correspondance, atteste du soutien de Pie XII à l’œuvre de Maria Valtorta et remercie « Le Seigneur de nous avoir donné par l'intermédiaire de cette femme qui a tant souffert, qui est clouée au lit, une œuvre littérairement sublime, doctrinalement et spirituellement si élevée ». Vous avez bien lu : c’est le Seigneur qui a donné cette œuvre si doctrinalement élevée. Ce n’est pas un témoignage oral, il est vérifiable, contrairement à ce que vous affirmez. Et sans vous vexer, entre cet expert des choses du Ciel qui a lu l’œuvre et rencontré Maria Valtorta et vous-même, le choix est vite fait.        

Vous contestez comme impossible le fait que Pie XII ait voulu la publication de cette œuvre ? Mais le premier des critères scientifiques d’authenticité est la « multiple assertion » et dans ce cas quatre, voire cinq, sources indépendantes vous le répèterons.         

Le censeur du Saint-Office qui voulut détruire le manuscrit de Maria Valtorta fut démis de ses fonctions (autrement dit viré) trois ans après cette tentative pour avoir mis à l’Index sans l’avis du Pape, huit livres parlant du Padre Pio. C’est dire s’il y a toujours des prélats pour se croire supérieurs au Pape. Déjà saint Paul les rencontrait quand il vint rendre compte de l’Évangile qu’il avait reçu par « révélation ». Il y avait déjà dans les couloirs ceux qui combattaient ces révélations. Saint Paul les nomme « intrus » et d’autres qualificatifs que rapportent Galates 2, 4. 

Vous évacuez de même le témoignage « d’un professeur d’université romaine, sur le caractère prétendument miraculeux de ces milliers de pages écrites sans ratures, comportant de multiples indications de temps et de lieux que l’auteur(e) ne pouvait à l’évidence connaître
[32] ». Ce « professeur » n’est rien d’autre que le P. Roschini, dont nous avons parlé. Ces 900 ouvrages et articles de mariologie font autorité. Pourquoi serait-il frappé brusquement de sénilité aux premières pages de Maria Valtorta. 25.000 données matérielles vérifiées à ce jour dans des domaines scientifiques très divers que Maria Valtorta « ne pouvait à l’évidence connaître » comme vous le dites, sont justement la caution de l’authenticité car elles sont au-delà des possibilités humaines. C’est ce qui fera écrire à Mgr Lattanzi, doyen de la très romaine université pontificale du Latran que l’œuvre de Maria Valtorta nécessitait une origine « préternaturelle ». Lui aussi n’a rien trouvé de contraire à la foi. Nous n’insistons pas sur le caractère vérifiable de ces affirmations, ce serait désobligeant à votre égard.       

Nous voilà rendus à la condamnation de l’Eglise. Un article de wikipedia a même la stupidité de parler de « sept fois condamnée », mais cela le regarde.     

La condamnation n’existe plus, cher théologien, sauf dans vos désirs secrets. Il n’y a que l’avertissement moral que constitue cet épisode révolu en droit et en conséquence. Condamnée pour quelle raison ? Non pas la « mauvaise romance » que vous invoquez car le Vatican n’est pas une agence littéraire, pas non plus pour des erreurs doctrinales que vous voulez voir foisonner. Les censeurs n’en ont trouvé aucunes, ce n’est pas faute, comme vous, de les avoir cherchés. Bien au contraire, ils signalent que Jésus « est toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours » ; que la Vierge Marie est « prête à donner des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière » et enfin que l’Œuvre contient un « si grand étalage de connaissances théologiques ». C’est écrit noir sur blanc dans l’article de l’Osservatore romano que chacun peut lire et que vous citez
[33]. Voilà donc un bon livre conforme à la meilleure théologie de l’avis même des censeurs !        

Non, l’Œuvre n’a été mise à l’Index pour aucun de ces motifs, mais pour un simple défaut d’imprimatur (Canon 1385, 1 n.2 C.I.C. 1917) qu’elle avait pourtant obtenu et qui fut combattu en sous-main comme le rappelle le communiqué de la Fondation Héritière. Cela c’est le motif officiel, mais officieusement parce que certains membres du Saint-Office, en contradiction avec le Pape, n’aimaient pas les révélations privées et manifestations mystiques qui s'exprimaient par sainte Faustine, saint Padre Pio, Yvonne-Aimée de Malestroit … ou Maria Valtorta.          

Vous ne lisez dans la mise au point de la conférence des évêques d’Italie, qu’une énième condamnation dont vous vous délectez. Ignorez-vous donc que, même reconnue, une révélation privée ne doit être crue que de foi humaine, mais non divine. Relisez donc ce communiqué qui ne dit pas que les visions de Maria Valtorta « ne sont pas d’origine divine », mais dit qu’elles « ne doivent pas être considérées comme ». Même en italien la nuance existe.      

Vous vous offusquez de ce que l’œuvre de Maria Valtorta fasse la lumière sur certains points obscurs de l’Evangile. Au contraire des nombreuses vies de Jésus (sauf une minorité) qui encombrent les bibliothèques et probablement, pour certaines, la vôtre, l’œuvre de Maria Valtorta n’a jamais remis en cause l’Évangile éternel. Jamais. Elle le conforte sans omission ou contradiction.          

Quel « prédicateur médiocre », selon vos termes, ne rêverait de pouvoir expliquer simplement la parabole de l’intendant malhonnête sans promouvoir la malversation, ou celle des talents sans masquer le fait que le plus pauvre se fait déposséder au profit du plus riche, ou l’épisode de la cananéenne en minimisant le fait que Jésus compare une veuve éplorée à un chien etc. Dans les visions de Maria Valtorta tout cela est d’une simplicité évangélique et d’une conformité reconnue. Comment ne pas alors s’enthousiasmer pour l’Evangile ? On souhaiterait le même effet chez vos ouailles.    

Bien souvent ces ouailles n’entendent que les lois et les règlements qui fouettent, sanctionnent et excluent. Ils aimeraient tant entendre de la bouche des pasteurs les beautés de l’Evangile. C’est ce que rappelait saint Jean-Paul II dans Fidei depositum proclamant la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique.      

C’est ce que conseille, à sa façon, saint Paul, le grand évangélisateur que Maria Valtorta aimait tant.       

C’est ce que nous aimons.

 

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Fiche mise à jour le 02/02/2023

 

 



[1] Charitas n°14, page 94.

[2]  P. Gabriele Roschini, La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta, introduction.

[3] Lettre de Mgr G. Benelli, Secrétairerie de Paul VI, 17 janvier 1974.

[4] Idem, Page 83.

[5] Idem, page 93.

[6] Idem, page 94.

[7] Idem, page 94.

[8] L’inspiration chez Maria Valtorta, page 94.

[9] Matthieu 7, 15-18.

[10] Cardinal J. Ratzinger : Commentaire théologique sur le 3ème secret de Fatima, 26 juin 2000.

[11] Homélie du 29 juin 1972.

[12] Proverbes 15, 31-33.

[13] CEC § 2089 – CIC 1983, § 751.

[14] Annexe 1, page 2.

[15] Idem, page 5.

[16] Saint Jean Chrysostome, Homélie 81 sur saint Matthieu, § 3.

[17] Denzinger-Schönmetzer § 556.

[18] Annexe 1, page 7.

[19] Idem, page 12.

[20] Annexe 2, page 2.

[21] Idem, page 5.

[22] Idem.

[23] Alphonse de Liguori, Les gloires de Marie, chapitre V : Marie, notre médiatrice, § 1 : Que l'intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver.

[24] Idem, page 8.

[25] Idem, page 10.

[26] Idem, page 11.

[27] Idem page 13.

[28] L’inspiration chez Maria Valtorta, page 79.

[29] Idem, page 83.

[30] Puis page 83

[31] Idem, page 75.

[32] Idem, page 76.

[33] Idem, page 84.