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Fécondité de la souffrance

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À qui puis-je dire que je souffre ? A personne sur cette terre, car ce n’est pas une souffrance de la terre et elle ne serait pas comprise. C’est une souffrance qui est douceur, et une douceur qui est souffrance. Je voudrais souffrir dix fois, cent fois plus. Pour rien au monde je voudrais ne plus endurer cela. Mais cela n’empêche pas que je souffre comme quelqu’un qui est pris à la gorge, saisi par une morsure, en train de brûler dans un feu et transpercé jusqu’au cœur. (Cahiers 1944, p.208).

De telles paroles scandalisent le monde actuel qui condamne au silence la voix des souffrants et magnifie la jouissance sous toutes ses formes. Or la souffrance fait intrinsèquement partie de notre existence depuis que la mort est entrée dans le monde.

La spiritualité contenue dans l’œuvre de Maria Valtorta décrit parfaitement le cheminement de l’âme avec la souffrance : d’abord subie, celle-ci est acceptée, apprivoisée, puis désirée pour ses fruits. L’intelligence rationnelle ne peut comprendre un tel processus. Il est nécessaire d’ouvrir son cœur et les yeux de son âme pour percer ce mystère.

Maria Valtorta fait l’expérience de cette révolution intérieure à 23 ans. Alors qu’elle est déjà très affectée dans sa santé, elle est victime d’une violente agression qui l’immobilisera durant trois mois. Elle se prépare à la mort… Elle raconte comment la résignation est peu à peu résorbée dans l’amour : un amour d’abandon total à la miséricorde divine, empreint de confiance, d’humilité et de gratitude. Elle réalise qu’elle obtient bien plus avec une heure de souffrance offerte qu’avec des semaines de prière souvent machinale.

Lors d’un colloque amoureux sur la croix, Jésus lui annonce de grandes souffrances, lui promettant en récompense la « Couronne de Vie ». Elle devient alors « Maria de la Croix ». Le Vendredi-saint 1934, elle rédige un « hymne à l’amour et à la souffrance » où elle exprime le désir d’avoir les épines et les clous pour unique ornement.

Elle fait désormais partie de ces âmes généreuses qui s’offrent en sacrifice pour le salut de tous les hommes. Les épreuves ne leur sont agréables que si elles peuvent leur obtenir un bien surnaturel : une grâce de conversion, une guérison, le salut d’une âme du purgatoire, etc. Ainsi, chaque nouvelle blessure acquiert la valeur d’une « gemme incomparable » qu’elle dépose dans le cœur de Dieu et qui lui vaudra une récompense au Ciel pour toute l’éternité.

Notre seule crainte ce n’est pas tant que le calice de souffrance soit porté à nos lèvres par la main de Dieu, mais qu’il soit enlevé de nos lèvres qui ne veulent plus connaître un autre goût que celui-là même qui fut goûté pour la première fois par le Rédempteur. (Autobiogr. p.295)

Maria Valtorta reçoit de nombreuses grâces par le sacrifice. En 1939, elle prend sur elle la maladie d’une fillette de 14 mois mourante au grand désespoir de son papa, et en obtient la guérison. A compter de ce jour, une pleurésie vient s’ajouter à la longue liste de ses pathologies.

Les mortifications qu’elle s’inflige pour le salut de l’âme de sa mère défunte qui fut si dure et acariâtre, abrègeront les souffrances expiatrices de cette dernière au purgatoire.

« La souffrance, c’est ta gloire ! » s’exclame Azarias qui vient consoler Maria. « Souffrir est un don de Dieu fait aux hommes » lui dit Jésus pour l’encourager et pour susciter de nouvelles vocations d’âmes brûlantes de charité. Cet appel est récurrent dans l’œuvre : devant le mal qui progresse dans le monde, Jésus exprime l’urgente nécessité de s’associer des âmes co-rédemptrices pour empêcher la ruine spirituelle du plus grand nombre. S’il exige leur holocauste, il promet cependant de ne pas les accabler au-delà de ce qu’elles peuvent supporter : leur offrande sera une croix pour la chair, non pour l’âme. Il se tient auprès de ses élues. Maria Valtorta bénéficie ainsi de sa présence, de ses caresses, de ses paroles.

L’âme « hostie » doit savoir se briser, se rompre, se livrer, s’anéantir pour la rédemption d’une seule créature, si telle est la volonté de Dieu. L’oeuvre contient de nombreux enseignements et témoignages qui confirment cette parole : « Il y aura plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion » (Luc 15, 7). Les brebis qui connaissent leur berger mettent leurs pas dans les siens, dussent-ils mener au Calvaire.

Jésus lui-même en fait une bouleversante démonstration avec Judas, le disciple qu’il dit avoir le plus aimé en termes de temps consacré et de souffrance. Lors d’une retraite solitaire, Jésus demande au Père la grâce de vivre une seconde passion pour sauver Judas. Le Père refuse. Plus tard, Jésus confiera à l’apôtre qu’il est prêt à souffrir trois fois la Passion, dont deux pour sauver son âme. Judas ne se repentira jamais, au grand désespoir de sa mère, Marie de Kérioth. Elle sera reconfortée par Jésus qui lui demande d’unir sa douleur à la sienne, de mélanger ses larmes à son sang afin de laver le monde.

On trouve dans l’œuvre d’importants passages concernant Lazare, frère de Marthe et de Marie-Madeleine et ami de Jésus, qui fut un modèle de sainteté. S’étant infligé des mortifications pour la conversion de sa jeune sœur, il l’arrache au démon. Puis il tombe gravement malade. Au lieu de le guérir, Jésus lui demande d’offrir ses douleurs en expiation pour la conversion des hommes. Lazare accepte avec joie. Ses sacrifices seront récompensés par la résurrection dont parleront les nations et les anges jusqu’à la fin des temps.

Dans une vision du 30 mars 1944, Maria Valtorta voit Jésus apparaître à Marie-Madeleine peu avant sa mort dans la grotte de la Sainte-Baume. Elle porte une couronne et une ceinture d’épines. Sa chair est terriblement marquée par les pénitences et les mortifications qu’elle s’impose en réparation de ses propres fautes et celles du monde. Le Maître la remercie pour tout l’amour qu’elle a su donner et dont chaque acte est inscrit dans le Ciel. Il la bénit, lui annonce que sa place est prête dans le Royaume. Elle expire après avoir reçu la communion des mains d’un ange.

Dans un discours adressé à la foule en présence d’une femme et d’un enfant endeuillés, Jésus explique comment la souffrance peut devenir féconde.

La douleur est une croix, mais elle est aussi une aile. Le deuil nous dépouille, mais pour nous revêtir. Debout, vous qui pleurez ! (EMV chap.209.5)

Il invite ceux qui souffrent d’un deuil à faire fructifier leur douleur en bonté. Il les exhorte à sortir de leur isolement, à ouvrir les yeux sur la misère de ce monde gangrené par la haine et la division, à entendre les cris désespérés des malades, des orphelins, des solitaires, des gens aigris par la rancœur…

 Allez vers ceux qui crient ! Oubliez-vous au milieu de ceux qui sont oubliés ! Guérissez-vous au milieu des malades ! Espérez au milieu des désespérés ! Le monde est ouvert à toutes les bonnes volontés qui veulent servir Dieu dans le prochain et conquérir le Ciel : s'unir à Dieu et s'associer à ceux qui pleurent. Ici c'est l'entraînement fécond, là c'est le triomphe.

En persévérant dans la charité fraternelle, non seulement ils sauvent leur propre âme, mais ils deviennent co-rédempteurs de leurs frères en les ramenant au Seigneur.

Avant de remonter vers le Père, Jésus promet aux apôtres qui sauront persévérer dans l’amour malgré les fatigues et les persécutions, qu’il les aidera à porter leur croix, car son joug est léger. Cette promesse s’adresse à chacun d’entre nous.

 

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ColetteMaria@protonmail.com

Fiche mise à jour le 21/07/2021

 

 

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