Grandeur
de l’humilité |
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Je sais que les
imperfections sont une nécessité douloureuse qui nous garde dans l’humilité et
dans la conviction que nous ne sommes que vices, lorsque nous sommes livrés à
nous-mêmes et que nous vivons selon la chair, dont sont pourtant si fiers les
hommes. Je sais que les imperfections sont une douce démonstration de
l’ampleur et de la profondeur du cœur de Dieu qui les comprend et les
pardonne. (Autobiographie p.474) La
Sagesse divine savait que l’orgueil de Lucifer et du premier Couple
blesserait la Trinité et entraînerait l’humanité sur une voie de perdition.
Dans son infinie miséricorde, elle avait de toute éternité prévu de panser
cette blessure avec l’antidote le plus puissant : l’humilité. Celle du
Christ qui s’abaisserait jusqu’à mourir sur la Croix pour nous racheter, et
celle de l’Humble Servante qui s’anéantirait dans le « Fiat » pour l’accueillir
dans son Sein immaculé. La
biographie de Maria Valtorta, les visions et les enseignements contenus dans
l’œuvre qui lui est dictée, magnifient cette vertu et la rendent
désirable : plus l’humilité de la créature est grande, plus Dieu descend
en elle. La
créature humble se tient silencieuse devant l’insondable Perfection divine.
Par la contemplation, elle prend conscience du long chemin qu’il lui reste à
parcourir pour parvenir à la sainteté. Elle veut être un rien, n’a plus de
désir propre, hormis celui de se laisser modeler, pâte informe entre les
mains du divin Potier. Maria
Valtorta fait partie de ces âmes humbles choisies par Dieu. Dans ses
colloques intimes avec Dieu, elle exprime souvent son étonnement devant tant
de grâces reçues, car, comme l’apôtre Paul,
elle se considère comme « le membre le plus faible et le moins
noble du Corps du Christ », elle se croit ignoble, s’accuse de nombreux
manquements, allant jusqu’à se haïr comme être charnel. Elle ne possède
qu’une chose : son amour pour Dieu. C’est ainsi que la désire Jésus pour
en faire un « instrument de son Dieu », la « petite
voix anonyme » qui s’efface devant la Parole qui parle afin de
rappeler les âmes à la Lumière. C’est
aux humbles que Dieu va. Que ceci vous explique pourquoi ceux qui sont élus
pour annoncer une grâce, pour recevoir une apparition, pour être porteurs
d’une volonté divine ou propagateurs de la Parole sont généralement des
pauvres aux yeux du monde, sur lesquels Dieu se pose avec son Esprit afin
d’ouvrir leurs yeux et leurs oreilles à un super-sens capable de voir outre
les frontières de l’humain dans les contrées de Dieu. (Cahiers 1943 p.496) Des
scènes inédites de l’Evangile rapportées par le « porte-plume de
Dieu » dévoilent la grandeur de l’humilité de la Vierge Marie. De sa
plus tendre enfance jusqu’à la venue de l’ange, l’idée d’être l’Elue choisie
par Dieu pour mettre au monde le Messie ne l’effleure jamais. Bien au
contraire ! Elle dit être « misère et poussière », n’osant
lever le regard vers la Gloire du Seigneur. Craignant que les paroles
sublimes que Dieu adresse à son cœur soient des pensées d’orgueil, elle
implore son pardon. Petite fille du Temple, elle demande si l’Oint de Dieu,
dont la venue est imminente selon le prophète Daniel, lui permettra de le
servir, même comme esclave. Elle irait jusqu’à se faire mendiante pour
obtenir un regard, un sourire de la future Vierge Mère, pour entendre les
premiers vagissements et les éclats de rire de l’Emmanuel. Quand
l’ange lui annonce qu’elle sera la Mère du Christ, elle s’incline devant
la merveille que Dieu a faite en elle ; elle est confiante car toute sa
personne a été définitivement absorbée dans la divine Volonté. Dans sa joie,
elle chantera le Magnificat quelques semaines plus tard, glorifiant le Seigneur
qui « disperse les superbes et élève les humbles ». Puis, lorsque
le glaive annoncé par Siméon transpercera son cœur de femme et de Mère, son
esprit continuera de chanter, soumis et confiant. L’ange
gardien de Maria Valtorta explique que seuls les humbles peuvent connaître
cette vraie joie que rien n’ébranle. La créature humble n’est troublée ni par
les succès ni par les échecs de ce monde car elle a tout remis entre les
mains de Dieu. Si une grâce divine la rend différente des autres, elle ne
l’attribue pas à des moyens humains. Si Dieu lui retire la grâce qu’il lui a
donnée, elle ne s’en troublera pas davantage. L’apôtre
Jean incarne cette joie et cette confiance des humbles. Maria Valtorta en
dresse un portrait très détaillé tout au long de l’oeuvre.
Son aspect juvénile, sa pureté, son innocence dénuée de malice, sa confiance
inébranlable en Jésus rendent le « disciple bien-aimé » comparable
au petit enfant que le Maître présente en modèle de vertu. Dans les
« Leçons sur l’Epître de St Paul aux Romains (leçon 43), le divin Auteur
rappelle cette parole de Jésus : Si
vous ne devenez pas humbles comme cet enfant, vous n’entrerez pas dans le
Royaume des Cieux. Le plus petit (le plus humble) d’entre vous, c’est lui le
plus grand aux yeux de Dieu. Dieu cache les choses sublimes aux sages et aux
intelligents, et les révèle aux petits à cause de leur humilité ’’. En
s’incarnant, le Fils de Dieu enseigna l’humilité par sa Parole et par son
exemple. Dans ses enseignements à Maria Valtorta, Jésus rappelle qu’il fut
grand parce qu’il voulut être petit, pauvre parmi les pauvres. Né dans un
refuge pour animaux, il connut durant ses premières années la condition de
réfugié en pays étranger, fugitif devant l’horreur perpétrée par Hérode,
subsistant grâce aux mille petits travaux de Joseph et de Marie. À Nazareth,
il vécut soumis à ses parents, humble ouvrier parmi les pauvres. Durant
sa vie publique de prédicateur pèlerin, il se reposait là où le Créateur lui
trouvait une pierre. Il obtenait un peu de nourriture de paysans, de bergers
et de pêcheurs charitables ; lors de ses passages à Béthanie, Lazare,
l’ami riche au cœur de pauvre, lui procurait repos et réconfort. Jésus
enseigna quelques fois au Temple et dans les synagogues lorsqu’il y était invité,
mais l’orgueil et la jalousie des Pharisiens le poussèrent à évangéliser sur
les chemins, les rives des lacs et des rivières, les places de marchés, les
cours de maisons - surtout celles des pauvres. La
petite ânesse qui lui servit de carrosse pour son entrée triomphale dans
Jérusalem lui fut offerte par un homme simple. Le bois rugueux qui servit de
lit d’opprobre à son corps dénudé n’était pas à lui, ni les bandelettes et
les aromates achetées pour son inhumation, ni le
sépulcre. C’est donc au prix d’un total anéantissement que le Christ nous a
conquis le Royaume des Cieux. Quiconque
désire imiter le Christ doit savoir se reconnaître pécheur. L’exemple de
l’apôtre Pierre est édifiant : ses actes de contrition sont
bouleversants de franchise et d’humilité. Ainsi, après avoir été témoin de la
Transfiguration de Jésus, il avoue avoir été si terrifié qu’il s’est repenti
de tous ses péchés, persuadé que l’heure du jugement était venue pour lui.
Pierre est toujours prêt à considérer les autres comme étant plus vertueux
que lui, et se sent indigne de la responsabilité qui lui est confiée. Or
c’est précisément parce qu’il parle et agit sans malice que Jésus l’aime. À
Jean qui un jour se repend amèrement d’avoir cédé à la tentation de la faim
et du sommeil en voulant imiter son Maître, Jésus lui fait cette
réponse : Le
Seigneur a permis que tu sois soumis à ces besoins de la chair pour te rendre
humble, toujours plus humble, et toujours plus rempli de compassion pour tes
semblables. Que
les Saints nous accompagnent sur notre chemin d’humilité. |
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07/08/2021 |
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