Vision du vendredi 20 juillet
1945
526> La troupe des apôtres a eu un
changement dans sa suite animale. Il n'y a plus de bouc, mais en échange une
brebis et deux petits agneaux. Une brebis grasse avec des mamelles pleines,
des agnelets joyeux comme des gamins. Un troupeau minuscule qui, bien
qu'ayant un aspect moins magique que le bouc tout noir, plaît davantage à
tout le monde.
"Je vous avais dit qu'il viendrait une chèvre pour faire de Margziam un petit berger heureux. Au lieu de la chèvre,
puisque du bouc vous ne voulez rien savoir, voilà que sont venues les brebis,
et blanches, comme Pierre les rêvait."
"Mais certainement ! Il me semblait avoir par derrière
Belzébuth !" dit Pierre.
"En effet, depuis qu'il était avec nous, cela a été une succession
d'événements ennuyeux. C'était le sortilège à nos trousses" confirme
l'Iscariote irrité.
"Un bon sortilège, alors. Car qu'est-ce qui nous est arrivé de
mal ?" dit tranquillement Jean.
Tous crient comme pour lui reprocher son aveuglement. "Mais, tu n'as vu
comment à Modin on s'est moqué d'eux ?"
"Et cela ne te paraît rien, cette chute qu'a faite mon frère ? Il
pouvait être grièvement blessé. Comment aurions-nous fait pour l'emmener s'il
s'était fracturé une jambe ou la colonne vertébrale ?"
"Et, la nuit dernière, l'intermède t'a paru charmant ?"
"J'ai tout vu, tout considéré et j'ai béni le Seigneur parce qu'il ne
nous est rien arrivé de mal. Le mal est venu vers nous, et puis s'est enfui,
comme toujours, et certainement la rencontre a servi à laisser des semences
de bien tant à Modin qu'auprès des vignerons,
accourus avec la certitude de trouver au moins un blessé et le regret d'avoir
manqué de charité de sorte qu'ils ont voulu réparer; comme auprès des voleurs
de la nuit dernière. Ils ne nous ont pas fait de mal et nous, c'est-à-dire
Pierre, y a gagné les brebis en échange du bouc et comme cadeau parce qu'ils
avaient été sauvés. Et les pauvres ont maintenant beaucoup d'argent grâce aux
bourses données par les marchands et ce qu'ont offert les femmes. Et tous, ce
qui a plus de valeur, ont reçu la parole de Jésus."
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527> "Jean a raison"
disent le Zélote et Jude Thaddée. Et ce dernier conclut : "Il
semble vraiment que tout survient d'après une nette connaissance de l'avenir.
Se trouver justement là, en retard, par suite de ma chute, en
même temps que ces femmes couvertes de bijoux, que ces bergers aux gras
troupeaux, que ces marchands chargés d'argent, proies magnifiques pour les
brigands ! Frère, dis- moi la vérité. Savais-tu ce qui serait
arrivé ?" demande le Thaddée à Jésus.
"Je vous ai dit bien des fois que je lis dans les cœurs et que, quand
mon Père n'en dispose pas autrement, je n'ignore pas ce qui doit arriver."
"Mais alors, pourquoi parfois fais-tu des erreurs, comme celle d'aller
vers des pharisiens hostiles ou dans des villes tout à fait hostiles ?"
demande Judas Iscariote.
Jésus le regarde fixement, fixement, et puis dit avec calme et
lentement : "Ce ne sont pas des erreurs. Ce sont les nécessités de
ma mission. Les malades ont besoin du médecin et les ignorants du maître.
Aussi bien ceux-ci que ceux-là repoussent le médecin ou le maître. Mais eux,
s'ils sont de bons médecins et de bons maîtres, continuent d'aller vers ceux
qui les repoussent, car c'est leur devoir d'y aller. Moi, j'y vais. Vous
voudriez que là où je me présente tombe toute résistance. Je pourrais le
faire, mais je ne fais violence à personne. Je persuade. La coercition
s'emploie dans des cas très exceptionnels et seulement quand l'esprit,
éclairé par Dieu, comprend qu'elle peut servir à persuader de l'existence de
Dieu et qu'Il est le plus fort ou encore quand il s'agit de sauver une
multitude."
"Comme hier soir, hein ?" demande Pierre.
"Hier soir les brigands eurent peur en nous voyant bien éveillés pour
les recevoir" dit avec un mépris visible l'Iscariote.
"Non, ils ont été persuadés par les paroles" dit Thomas.
"Oui ! Tu peux toujours attendre ! Ce sont vraiment des âmes
tendres qui ont été persuadés par deux paroles, fussent-elles de Jésus !
Je le sais, moi, cette fois que nous fûmes assaillis, toute ma famille et moi
et beaucoup de gens de Bethsaïda dans le défilé d'Adomin !" répond Philippe.
"Maître, dis-moi un peu. Depuis hier je voulais te le demander. En somme
est-ce que ce sont tes paroles ou ta volonté qui font que rien de mal
n'arrive?" demande Jacques de Zébédée.
Jésus sourit et se tait. Mathieu répond : "Je crois que c'est sa
volonté qui a maîtrisé la dureté de leurs cœurs qui l'a paralysée, pour ainsi
dire, pour permettre de parler et de sauver."
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528> "Moi aussi, je
crois qu'il en est ainsi. C'est pour cela qu'il est resté là-bas, seul à
regarder le bois. Il les tenait subjugués par son regard, par sa
confiance en eux, par son calme sans défense. Il n'avait même pas un
bâton !..." dit André.
"Bien. Mais tout cela, c'est nous qui le disons. Ce sont nos idées. Je
veux savoir l'avis du Maître" dit Pierre.
Il s'ensuit une vive discussion que Jésus laisse faire. Les uns disent que
Jésus, ayant déclaré qu'il ne force personne, n'aura pas usé de violence même
avec ces brigands. C'est ce que dit Barthélemy. L'Iscariote au contraire,
quelque peu soutenu par Thomas, dit qu'il ne peut croire que le regard d'un
homme ait tant de puissance. Mathieu réplique en disant : "Cette
puissance, et plus encore. J'ai été converti par son regard, avant même de
l'être par ses paroles." Les oui et les non s'opposent violemment,
chacun s'en tenant à son propre point de vue. Jean se tait comme Jésus, et il
sourit en baissant la tête pour cacher son sourire. Pierre revient à l'assaut
parce que les arguments de ses compagnons n'arrivent pas à le convaincre. Il
pense et il dit que le regard de Jésus est différent de celui d'un homme
quelconque et il veut savoir si c'est parce qu'il est Jésus : le Messie,
ou si c'est parce qu'il est toujours Dieu.
Jésus parle : "En
vérité je vous dis que non seulement Moi, mais quiconque sera fondu en Dieu
par une sainteté, une pureté, une foi sans faille pourra faire cela et encore
davantage. Le regard d'un enfant, si son esprit est uni à celui de Dieu, peut
faire crouler les temples des idoles, sans les secouer comme Samson, imposer
la douceur aux fauves et aux hommes-fauves, repousser la mort, vaincre les
maladies de l'esprit, comme la parole d'un enfant fondu dans le Seigneur et
instrument du Seigneur peut aussi guérir les maladies, enlever leur venin aux
serpents, opérer toutes sortes de miracles. Parce que c'est Dieu qui opère en
lui."
"Ah ! J'ai compris !" dit Pierre et il regarde, regarde,
regarde Jean. Et il conclut ensuite tout un raisonnement qu'il se faisait
intérieurement en disant à haute voix: "Voilà ! Toi, Maître, tu as
eu ce pouvoir en tant que Dieu, et en tant qu'homme uni à Dieu. Et il en
arrive autant à celui qui arrive ou qui est arrivé à l'union avec Dieu. J'ai
compris ! J'ai bien compris !"
"Mais tu ne demandes pas la clef de cette union, ni le secret de cette
puissance ? Mais ce ne sont pas tous, parmi les hommes, qui y arrivent
alors qu'ils ont pourtant les mêmes chances de réussite."
"C'est juste ! Où se trouve la clef de cette force qui unit à Dieu
et domine les choses ? Une prière, ou bien des paroles secrètes..."
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529> "Tout à l'heure,
Judas de Simon accusait le bouc de toutes les mésaventures qui nous sont
arrivées. Il n'y a pas de sortilèges attachés aux animaux.
Chassez les superstitions qui sont encore de l'idolâtrie et qui peuvent
provoquer des malheurs. Et de même qu'il n'y a pas de formules pour réaliser
des sorcelleries, il n'y a pas de paroles secrètes pour accomplir des
miracles. il n'y a que l'amour. Comme je l'ai dit hier soir, l'amour calme
les violents et rassasie ceux qui sont avides. L'Amour : Dieu. Avec
Dieu en vous, possédé pleinement par le mérite d'un amour parfait, l’œil
devient un feu qui brûle toutes les idoles et jette par terre les statues, la
parole devient puissance. Et encore : l’œil devient une arme qui
désarme. On ne résiste pas à Dieu, à l'Amour. Seul le démon y résiste
parce qu'il est la Haine parfaite et, avec lui, y résistent ses fils. Les
autres, les faibles possédés par une passion mais qui ne se sont pas vendus
volontairement au démon, n'y résistent pas. Quelle que soit leur religion, ou
leur absence de foi, quel que soit le niveau de leur bassesse spirituelle,
ils sont atteints par l'Amour qui est le grand Victorieux. Cherche à arriver
à cela et vite, et tu feras ce que font les fils de Dieu et ceux qui portent
Dieu."
Pierre ne quitte pas Jean des yeux; le Zélote aussi, les fils d'Alphée et
Jacques avec André ont l'intelligence éveillée et en recherche.
"Mais alors, Seigneur" dit Jacques de Zébédée "qu'est-il
arrivé à mon frère ? Tu parles de lui. C'est lui, l'enfant qui fait des
miracles ! Est-ce cela ? Est-ce ainsi ?"
"Qu'a-t-il
fait ? Il a tourné une page du livre de la Vie, et il a lu et connu de
nouveaux mystères. Rien de plus. il vous a précédés, car il ne s'arrête pas à
considérer les obstacles, à peser les difficultés, à calculer ce qui
rapporte. Mais il ne voit pas la terre. Il ne la voit plus. Il voit la
Lumière et se dirige vers elle. Sans arrêt. Mais laissez-le tranquille. Les
âmes que consume davantage la flamme ne doivent pas être troublées dans
l'ardeur qui les remplit de joie et qui les consume. Il faut les laisser
brûler. C'est la suprême joie et la plus grande fatigue. Dieu leur accorde
des instants de nuit parce qu'il sait que l'ardeur tue les âmes-fleurs si
elles sont continuellement exposées au soleil. Dieu accorde du silence et des
rosées mystiques à ces âmes-fleurs, comme aux fleurs des champs. Laissez
reposer l'athlète de l'amour quand Dieu l'y laisse. Imitez les professeurs de
gymnastique qui accordent à leurs élèves les détentes normales... Quand vous
serez arrivés, vous aussi là où lui est déjà arrivé, et plus loin, car vous
irez plus loin, aussi bien vous que lui, vous comprendrez le besoin de
respect, de silence, de pénombre qu'éprouvent les âmes dont l'Amour a fait sa
proie et son instrument.
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530> N'allez
pas penser: "Moi, alors, j'aurai un plaisir qui sera connu, et Jean est
un sot, parce que l'âme du prochain, comme celle
des enfants demande à être attirée par le merveilleux". Non. Quand vous
serez arrivés là, vous aurez le même désir de silence et de pénombre que Jean
a maintenant. Et quand je ne serai plus parmi vous souvenez-vous, qu'ayant à
porter un jugement sur une conversion et sur un degré de sainteté, vous devez
toujours vous baser sur l'humilité. Si chez quelqu'un persiste
l'orgueil, ne vous illusionnez pas sur sa conversion. Et si quelqu'un que l'on
dit "saint" est dominé par l'orgueil, soyez certains qu'il n'est
pas saint. Il pourra faire le saint, comme un charlatan et un hypocrite;
simuler des prodiges, mais il n'est pas saint. Son apparence est hypocrisie,
ses prodiges du satanisme. Avez-vous compris?"
"Oui, Maître."... Tous se taisent et restent pensifs. Et si les
bouches restent closes, on devine clairement leurs pensées dans leurs
regards, dans l'expression de leur physionomie. Un grand désir de savoir
tremble comme l'éther autour d'eux, se dégageant d'eux...
Le Zélote s'ingénie à distraire ses compagnons pour avoir l'occasion de leur
parler en particulier et certainement de leur conseiller encore le silence.
J'ai l'impression que le Zélote exerce beaucoup ce rôle dans le groupe
apostolique. C'est le modérateur, le conciliateur, le conseiller de ses
compagnons sans compter qu'il est celui qui comprend si bien le Maître. Il
dit maintenant: "Nous voilà déjà sur les terres de Jeanne. Le pays qui
est dans ce berceau, c'est Béther. Ce palais, sur
la crête, c'est son château natal. Sentez-vous dans l'air ce parfum ? Ce
sont les rosiers qui commencent à le répandre au soleil matinal. Au soir,
c'est un parfum puissant. Mais maintenant ils sont si beaux à voir, dans
cette fraîcheur du matin, encore couverts de la rosée qui brille sur les
corolles comme des millions de diamants pendant qu'elles s'ouvrent au soleil.
Au coucher du soleil, on cueille toutes les fleurs arrivées à leur complet
développement.
Venez. Je veux vous montrer d'un point de vue l'ensemble des roseraies qui de
la cime débordent en cascade sur les pentes de l'autre versant. C'est une
cascade de fleurs qui, ensuite, remonte comme une marée sur deux autres
collines. C'est un amphithéâtre, un lac de fleurs. C'est magnifique. La pente
du chemin est plus raide, mais cela vaut la peine de le suivre car on domine
de là tout ce paradis. Et nous serons vite arrivés au château. Jeanne y vit
libre, au milieu de ses paysans qui gardent seuls toute cette richesse. Mais
eux aiment tant leur maîtresse, qui fait de ces vallées un éden de beauté et
de paix, qu'ils valent mieux que tous les gardes
d'Hérode. Voici, regarde, Maître. Regardez, mes amis" et de la main, il
montre un hémicycle de collines envahies par les roses.
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531> De quelque côté que l’œil se
tourne sous des arbres très hauts, chargés d'abriter des vents et des rayons
trop chauds du soleil et de la grêle, des rosiers et encore des rosiers. Le
soleil se répand, et aussi l'air sous ces abris légers qui voilent légèrement
les plantes mais ne les oppriment pas, et que les jardiniers maintiennent en
état et sous lesquels vivent heureux les plus beaux rosiers du monde. Il y a
par milliers et milliers des rosiers de toutes espèces: rosiers nains, bas,
grands, très grands. Disposés en touffes, comme des coussins brodés de fleurs
aux pieds des arbres, sur les prés d'herbes verdoyantes, ou formant des haies
le long des sentiers, aux bords des ruisseaux, en cercle autour des bassins
d'irrigation, disséminés à travers un parc qui englobe des collines, ou bien
enroulés autour des arbres, avec des chevelures fleuries qui d'un arbre à
l'autre forment des festons et des guirlandes. Un vrai jardin de rêve. Toutes
les tailles, toutes les nuances s'y trouvent et s'entremêlent, disposant les
couleurs ivoire des roses-thé auprès des couleurs rouge-sang d'autres
corolles et, régnant comme des souveraines grâce à leur nombre, les vraies
roses de la couleur des joues d'un enfant qui se dégrade sur les bords en
blanc teinté de rose.
Tous les disciples restent éberlués par tant de beauté.
"Mais que fait-elle de tout cela ?" demande Philippe.
"Elle en jouit" répond Thomas.
"Non. Elle en extrait aussi l'essence, donnant du travail à des
centaines de serviteurs fleuristes et aux habitués à l'extraction des
essences. Les romains en sont avides. Jonathas me
le disait en me montrant les comptes de la dernière récolte. Mais voilà
là-bas Marie d'Alphée avec l'enfant. Ils nous ont vu et ils appellent les
autres..."
En effet, voici Jeanne et les deux Marie que précède Margziam
qui descend en courant, les bras ouverts pour embrasser. Elles se dirigent
rapidement vers Jésus et Pierre, et se prosternent devant Jésus.
"La paix à vous toutes. Ma Mère, où est-elle ?"
"Au milieu des rosiers, Maître, avec Élise. Oh ! Elle est bien guérie !
Elle peut affronter le monde et te suivre. Merci de t'être servi de moi pour
cela."
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532> "Merci à toi, Jeanne. Tu
vois qu'il était utile de venir en Judée ? Margziam, voici des cadeaux pour toi. Ce beau fantoche
et ces belles brebis. Cela te plaît ?"
De joie, l'enfant en perd son souffle. Il va vers Jésus qui s'est penché pour
lui donner la figurine et il est resté ainsi pour le regarder en face. Et
l'enfant se jette à son cou, le baisant avec véhémence, tant qu'il peut.
"Ainsi, tu vas te faire doux comme les brebis et tu deviendras plus tard
un bon berger pour ceux qui croient en Jésus. N'est-ce pas ?"
Margziam dit oui, oui, oui, tout essoufflé, les
yeux illuminés par la joie.
"Maintenant va trouver Pierre et Moi, je vais vers ma Mère. Je vois
là-bas un pan de son voile qui court le long d'une haie de rosiers."
Il court vers Marie et la reçoit sur son cœur au détour du sentier. Marie,
après le premier baiser, explique, encore toute essoufflée : "Élise
vient derrière... J'ai couru pour te donner le baiser... car, ne pas te
baiser, Fils, je ne le pouvais pas... et je ne voulais pas le faire devant
elle... Elle est bien changée... Mais son cœur souffre toujours devant les
joies des autres, qui lui sont pour toujours refusées. La voilà qui vient."
Élise fait vivement les derniers pas et s'agenouille pour baiser le vêtement
de Jésus. Ce n'est plus la femme tragique de Béthsur,
mais une vieille femme, austère, marquée par la souffrance et par la trace
qu'elle a laissée sur son visage et dans son regard.
"Béni sois-tu, Maître, maintenant et toujours, pour m'avoir rendu ce que
j'avais perdu."
"Toujours plus de paix pour toi, Élise. Je suis content de te trouver
ici. Lève-toi."
"Moi aussi, je suis contente. J'ai tant de choses à te dire et à te demander,
Seigneur."
"Nous en aurons tout le temps car je vais rester ici quelques jours.
Viens que je te fasse connaître tes condisciples."
"Oh ! Tu as donc déjà compris ce que je voulais te dire ?! Que
je veux renaître à une vie nouvelle : la tienne; me refaire une
famille : la tienne; retrouver des fils : les tiens. Comme tu l'as
dit en parlant de Noémi dans ma maison, à Bethsur. Moi,
je suis une nouvelle Noémi, par ta grâce, mon
Seigneur. Que tu en sois béni. Je ne suis plus amère et stérile. Je serai
encore mère. Et, si Marie le permet, encore un peu ta mère et en plus la mère
des fils de ta doctrine."
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