"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.219. - I diversi frutti della predicazione degli apostoli nella città di Ascalona.

 2.219. - Teaching at Ashkelon.

 3.219 - Los distintos frutos de la predicación de los apóstoles en la ciudad de Ascalón.

 4.260 - Die Predigten und die Wunder in Askalon.


Dimanche 7 mai 28
(25 lyar ou Ziv 3788)
Ashqelôn (Ascalon).


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 Les différents styles de prédication :
Matthieu
Judas
Pierre
Jean
Jude.

 Âpreté ou douceur des paroles des prophètes.


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Ancienne édition : Tome 3, chapitre 81.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 219.

219
Les différents fruits de la prédication des apôtres à Ashqelôn.

Le dimanche 15 juillet 1945.

472/473>  219.1 – Obéissant à l'ordre qu'ils ont reçu, les groupes d'apôtres viennent l'un après l'autre près de la porte de la ville. Jésus n'est pas encore là, mais il ne tarde pas à arriver par une ruelle qui longe les murs.   

"Le Maître a eu du succès, dit Matthieu. Regardez comme il sourit."      

Ils vont à sa rencontre et, sortant ensemble par la porte, ils reprennent la grand-route bordée par les cultures maraîchères du faubourg.     

Jésus les interroge :        

"Eh bien ? Comment est-ce que cela a marché ? Qu'avez-vous fait ?"      

"Très mal" disent ensemble l'Iscariote et Barthélemy.        

"Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ?"  

"Pour un peu, ils allaient nous lapider. Il a fallu que nous nous échappions. Quittons ce pays de barbares. Allons là où on nous aime. Moi, ici, je ne parle plus. Déjà je ne voulais pas parler, mais ensuite je me suis laissé entraîner et Toi, tu ne m'as pas retenu. Et pourtant, tu les sais, les choses..."  

L'Iscariote est fâché.       

 219.2 – "Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?"       

"Hé ! J'étais allé avec Matthieu, Jacques et André. Nous sommes allés sur la place des Juges car c'est le rendez-vous des gens distingués qui ont du temps à perdre pour écouter ceux qui parlent, Nous avons décidé que ce serait Matthieu qui parlerait comme le plus habitué à parler aux publicains et à leurs clients.
 Il a commencé en s'adressant à deux hommes qui se disputaient au sujet d'un champ dans une affaire embrouillée de succession : "Ne vous haïssez pas pour ce qui périt et que vous ne pouvez emmener avec vous dans l'autre vie, mais aimez-vous pour pouvoir jouir des biens éternels qu'on gagne sans autre lutte qu'avec les passions mauvaises que nous devons vaincre pour devenir victorieux et entrer en possession du Bien". C'est ce que tu disais, n'est-ce pas ? Et puis il continuait alors que deux ou trois s'approchaient pour écouter. "Écoutez la Vérité qui enseigne cela au monde pour que le monde possède la paix. Vous voyez que l'on souffre pour cela, pour un intérêt excessif aux choses qui meurent. Mais la terre n'est pas tout. Il y a aussi le Ciel et au Ciel il y a Dieu, comme maintenant sur la terre y est son Messie. C'est Lui qui nous envoie pour vous annoncer que le temps de la Miséricorde est venu et qu'il n'y a pas de pécheur qui puisse dire : 'Il ne m'écoutera pas' car s'il a un vrai repentir, il obtient le pardon" il est écouté, aimé et invité au Royaume de Dieu".        

Beaucoup de gens s'étaient maintenant réunis. Certains écoutaient avec respect, d'autres posaient des questions, ce qui troublait Matthieu.        

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474> Moi, je ne donne jamais de réponse pour ne pas interrompre le discours. Je parle et je réponds à chacun en particulier à la fin. Qu'ils se rappellent ce qu'ils veulent dire et qu'ils se taisent. Mais Matthieu voulait répondre tout de suite !... Et nous aussi, on nous interrogeait. Et il y en avait aussi qui ricanaient en disant : "Voilà un autre fou ! Sûrement il vient de cette tanière d'Israël. Les juifs, c'est du chiendent qui envahit tout ! Voilà, voilà leurs éternelles histoires ! Eux, ils ont Dieu comme compère. Tu les entends ! Il est sur le fil de leur épée et sur l'acide de leur langue. Voilà, voilà ! Maintenant ils nous parlent de leur Messie. Un autre fou qui nous tourmentera comme cela a toujours été au cours des siècles. La peste pour Lui et pour cette race !"

 Alors j'ai perdu patience. J'ai ramené en arrière Matthieu qui continuait à parler en souriant comme si on lui avait fait honneur, et moi, j'ai commencé à parler en m'appuyant sur Jérémie : "Voilà que les eaux montent du Septentrion et qu'elles vont devenir un torrent dévastateur...[1]" "En entendant leur rumeur" ai-je dit "car la punition que Dieu vous infligera, race malfaisante, fera le bruit d'un torrent, mais ce seront des armes et des soldats de la terre et de célestes frondeurs des Cieux, mis en mouvement sur l'ordre des Chefs du Peuple de Dieu pour vous punir de votre entêtement. En les entendant vous perdrez votre force, tout pour vous abandonnera votre fierté, votre courage. vos bras, vos sentiments, tout. Vous serez exterminés, restes du refuge du péché, porte de l'Enfer ! Vous avez repris votre arrogance parce qu'Hérode vous a reconstruits ? Mais vous serez encore rasés jusqu'à ce que vous soyez irrémédiablement chauves, vous serez frappés par tous les châtiments dans vos villes et vos villages, dans vos vallées et dans vos plaines. La prophétie n'est pas encore morte..."          

Et je voulais continuer, mais ils se sont amenés contre nous et c'est seulement parce que passait par une rue une caravane providentielle que nous avons pu nous sauver, car déjà les pierres volaient. Elles ont frappé les chameaux et les chameliers. Il s'en est suivi une bagarre et nous nous avons filé. Après nous sommes restés tranquillement dans une petite cour du faubourg. Ah ! moi, je ne viens plus ici..."          

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475>  219.3 – "Mais, excuse-moi. Tu les as offensés ! C'est de ta faute ! Maintenant, on comprend pourquoi ils sont venus si hostiles pour nous chasser !" s'exclame Nathanaël.

Et il continue :     

"Ecoute, Maître. Nous, c'est-à-dire Simon de Jonas, Philippe et moi, nous étions allés du côté de la tour qui donne sur la mer. Là il y avait des marins et des capitaines de navires qui chargeaient des marchandises pour Chypre, la Grèce et encore plus loin. Et ils adressaient des imprécations au soleil, à la poussière et à la fatigue. Ils maudissaient leur sort de philistins, esclaves, disaient-ils, des puissants, alors qu'ils pouvaient être rois. Et ils blasphémaient les Prophètes et le Temple, et nous tous. Je voulais m'en aller de là, mais Simon ne voulait pas et il disait :          

"Non, au contraire ! Ce sont justement ces pécheurs que nous devons approcher. Le Maître le ferait et nous devons le faire, nous aussi".          

"Parle, alors, toi" avons-nous dit, Philippe et moi.   

"Et si je ne sais pas m'y prendre ?" a dit Simon.       

"Alors, nous t'aiderons" avons-nous répondu.
          

 Et Simon est alors allé en souriant vers deux marins qui en sueur s'étaient assis sur une grosse balle parce qu'ils n'arrivaient pas à la hisser sur le bateau et il leur a dit :      

"Elle est lourde, n'est-ce pas ?" 

"Plus que lourde, c'est que nous sommes à bout de forces. Et il faut avoir terminé le chargement, parce que le patron le veut. Il veut lever l'ancre, au moment de la morte eau car ce soir la mer sera plus forte et il faut avoir franchi les écueils pour ne pas être en danger"

"Des écueils en mer ?"   

"Oui, là où l'eau écume. Ce sont de mauvais passages".      

"Les courants, n'est-ce pas ? Oui ! Le vent du midi tourne la pointe et là se heurte au courant..."      

"Tu es matelot ?" 

"Pêcheur en eau douce, mais l'eau c'est toujours l'eau, et le vent c'est toujours le vent. J'ai bu la tasse, moi aussi, plus d'une fois et le chargement s'en est allé au fond plus d'une fois. C'est un beau métier que le nôtre, mais il est dur. Mais en toute chose il y a le beau et le vilain côté, le bon et le mauvais. Il n'y a pas d'endroits où il n'y ait que des méchants, ni de race où tous sont cruels. Avec un peu de bonne volonté, on se met toujours d'accord et on trouve que partout il y a de braves gens. Allons ! Je veux vous aider"    

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476> Et Simon a appelé Philippe en disant : 

"Allons ! prends de ce côté-ci et moi de celui-là et ces braves marins nous conduisent là sur le navire vers la cale".         

Ils ne voulaient pas les philistins. Puis ils nous ont laissé faire. Une fois la balle en place et d'autres encore qui étaient sur le pont, Simon s'est mis à vanter le bateau, comme il sait le faire, à louer la mer, la ville si belle vue de la mer, à s'intéresser à la navigation en mer, aux villes des autres nations. Et tous l'entouraient, le remerciaient et le louaient... Jusqu'à ce que quelqu'un demande : 

"Mais toi, d'où es-tu ? De la région du Nil ?" 

"Non, de la mer de Galilée, mais comme vous le voyez je ne suis pas un tigre".        

"C'est vrai. Tu cherches du travail ?"   

"Oui"         

"Moi, je te prends si tu veux. Je vois que tu es un matelot capable" dit le patron.        

"Au contraire, c'est moi qui te prends".          

"Moi ? Mais ne m'as-tu pas dit que tu cherches du travail ?"         

"C'est vrai, mon travail c'est d'amener les hommes au Messie de Dieu. Tu es un homme, donc je suis chargé de toi ".         

"Mais moi, je suis philistin !"    

"Et qu'est-ce que cela veut dire ?"        

"Cela veut dire que vous nous haïssez, nous persécutez depuis le temps des temps. Ils nous l'ont dit, vos chefs, toujours..."        

"Les Prophètes hein ? Mais maintenant les Prophètes sont des voix qui ne crient plus. Maintenant il n'y a plus que le seul, le grand, le saint Jésus. Lui ne crie pas, mais il appelle avec une voix amicale. Il ne maudit pas, mais il bénit. Il n'inflige pas d'infirmités, mais les fait disparaître. Il ne hait pas et ne veut pas que l'on haïsse, mais au contraire, il aime tout le monde et il veut que nous aimions même les ennemis. Dans son Royaume, il n'y aura plus de vaincus et de vainqueurs, plus de libres ni d'esclaves, plus d'amis et d'ennemis. Elles n'existeront plus ces catégories qui engendrent le mal, qui sont venues de la méchanceté humaine. Mais il n'y aura plus que ses disciples, c'est-à-dire des gens vivant dans l'amour, dans la liberté, dans la victoire sur tout ce qui est pesant et douloureux. Je vous en prie. Veuillez croire à mes paroles et le désirer, Lui.          

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477> Les prophéties ont été écrites, mais Lui est plus grand encore que les Prophètes, et pour ceux qui l'aiment, les prophéties n'existent plus. Voyez-vous cette belle ville qu'est la vôtre ? Plus belle encore vous la retrouverez au Ciel si vous arrivez à aimer notre Seigneur, Jésus, le Christ de Dieu".     

Ainsi parlait Simon, familier et inspiré à la fois. Et tous l'écoutaient avec attention et respect. Oui, avec respect. Puis d'une rue ont débouché en hurlant des citadins armés de bâtons et de pierres. Ils nous ont vus et reconnus, à cause de notre vêtement, comme étant des étrangers, et des étrangers, je le comprends maintenant, de ta race, ô Judas, et ils ont cru que nous étions de ta bande. Si ceux du navire ne nous avaient pas protégés, nous étions frais ! Ils ont descendu une chaloupe et nous ont emmenés en mer. Ils nous ont fait descendre sur la plage près des jardins où nous étions le midi et nous sommes revenus de là, en même temps que ceux qui cultivent des fleurs pour les riches du pays.     

 219.4 – Mais toi, Judas, tu ruines tout ! Qu'est-ce que c'est que ces manifestations insolentes ?"     

"C'est la vérité."   

"Mais il faut savoir l'adapter. Pierre aussi n'a pas dit de mensonges, mais il a su parler !" réplique Nathanaël.

"Oh ! moi ! J'ai cherché à me mettre à la place du Maître, en pensant : "Lui serait doux, ainsi. Alors, moi aussi..." " dit Pierre avec simplicité.

"Moi, j'aime la manière forte. C'est plus royal"         

"Ton idée fixe ! Tu as tort, Judas. Cela fait un an que le Maître veut te corriger sur ce point, mais tu ne te prêtes pas à la correction. Tu es, toi aussi, obstiné dans l'erreur comme ces philistins contre lesquels tu pars en guerre" objecte Simon le Zélote.  

"Quand m'a-t-il corrigé sur ce point ? Et puis, chacun a sa manière et la met en œuvre
[2]."          

Simon le Zélote sursaute en entendant ces paroles. Il regarde Jésus qui se tait et qui, à son regard évocateur, répond par un léger sourire qui exprime son accord.       

"Ce n'est pas une raison". dit avec calme Jacques d'Alphée, et il continue : "Nous sommes ici pour nous corriger, avant de corriger les autres. Le Maître a été d'abord notre maître. Il ne l'aurait pas été, s'il n'avait pas voulu que nous changions nos habitudes et nos idées."          

"Il était notre Maître en sagesse..."      

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478> "Il l'était ? Il l'est" dit sérieusement le Thaddée.        

"Que d'arguties ! Il l'est, oui, il l'est."   

"Et aussi, pour le reste, il est le Maître. Pas seulement pour la sagesse. Son enseignement s'applique à tout ce qui est en nous. Il est parfait, nous imparfaits. Efforçons-nous donc de devenir comme Lui" conseille doucement Jacques d'Alphée.

"Je ne vois pas en quoi je me suis trompé. C'est parce que c'est une race maudite. Tous sont pervertis." 

"Non. Tu ne peux le dire" éclate Thomas.      

 219.5 – "Jean est allé chez les plus humbles : les pêcheurs qui portaient leurs poissons au marché. Et regarde ce sac humide. C'est du poisson de première qualité. Ils ont renoncé à leur gain pour nous le donner. Craignant que celui du matin ne fût pas frais pour le soir, ils sont retournés en mer et ont voulu nous prendre avec eux. On paraissait être sur le lac de Galilée, et je t'assure que si l'endroit le rappelait, si les barques remplies de visages attentifs le rappelaient aussi, Jean le rappelait encore plus. Il paraissait un autre Jésus. Les paroles descendaient douces comme le miel de sa bouche riante et son visage brillait comme un autre soleil. Comme il te ressemblait, Maître ! J'en étais ému. 

Nous avons été pendant trois heures en mer, attendant que les filets, tendus entre les bouées, fussent remplis de poissons, et ce furent trois heures de béatitude. Ensuite ils voulaient te voir, mais Jean a dit : "Je vous donne rendez-vous à Capharnaüm", comme s'il avait dit : "Je vous donne rendez-vous sur la place de votre pays". Et pourtant, ils ont promis : "Nous viendrons
[3]" et ils ont pris note. Et nous avons dû nous défendre pour qu'ils ne nous donnent pas une charge trop lourde de poissons. Ils nous ont donné du plus fin. Allons le cuire. Ce soir, grand banquet pour nous refaire après le jeûne d'hier !"     

"Mais qu'est-ce que tu as bien pu dire ?"demande l'Iscariote interdit.     

"Rien de spécial. J'ai parlé de Jésus" répond Jean.  

"Mais, comme tu en parles toi ! Jean aussi a pris les Prophètes, mais il les a retournés" explique Thomas.   

"Retournés ?" demande l'Iscariote stupéfait.

 "Oui, Toi, des Prophètes tu as extrait l'âcreté, lui, la douceur. Parce que, enfin, leur rigueur elle-même, c'est de l'amour un amour exclusif, violent, si tu veux, mais toujours de l'amour envers les âmes, qu'ils voudraient toutes fidèles au Seigneur.         

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479> Je ne sais pas si tu y as jamais réfléchi, toi, élevé parmi les scribes. Moi, oui, en tant qu'orfèvre. Même l'or, on le martèle et on le passe au creuset pour le rendre plus beau. Ce n'est pas par haine, mais par amour. C'est ainsi que les Prophètes agissent avec les âmes. Je le comprends, justement parce que je suis orfèvre. Il a pris Zacharie, dans sa prophétie, au sujet d'Hadrak et de Damas et, arrivé à ce point : "À cette vue, Ascalon sera saisie d'épouvante et Gaza en grande douleur et ainsi qu'Accaron[4] parce que ton espérance s'est évanouie. Gaza n'aura plus de roi[5]", il s'est mis à expliquer comment tout cela est arrivé parce que l'homme s'est détaché de Dieu et, parlant de la venue du Messie qui est pardon d'amour, il a promis qu'au lieu d'une pauvre royauté, telle que les fils de la terre la souhaitaient pour leur nation, les hommes qui suivront le Messie dans sa doctrine, arriveront à posséder une royauté éternelle et infinie au Ciel. Le dire, ce n'est rien, mais l'entendre ! On semblait entendre, une musique et s'élever, porté par les anges. Et voilà que les Prophètes qui t'ont donné des coups de bâton, nous ont donné du poisson excellent."

Judas se tait, déconcerté.          

 219.6 – "Et vous ?" demande le Maître aux cousins et au Zélote.   

"Nous sommes allés sur les chantiers où travaillent les calfats
[6]. Nous aussi, nous avons préféré aller vers les pauvres. Mais il y avait aussi de riches philistins qui surveillaient la construction de leurs navires. Nous ne savions pas qui parlerait et alors, comme des enfants, nous avons joué aux points. Jude a sorti sept doigts, moi quatre, Simon deux. Cela revenait à Jude, et il a parlé" explique Jacques d'Alphée.       

"Qu'as-tu dit ?"demandent-ils tous.    

"Je me suis franchement fait connaître pour ce que je suis, disant qu'à leur hospitalité je demandais la faveur d'accueillir la parole du pèlerin qui voyait en eux des frères ayant une origine et une fin commune, et l'espérance non commune, mais pleine d'amour, de pouvoir les amener dans la maison du Père et de les appeler "frères" pour l'éternité dans la grande joie du Ciel. J'ai dit ensuite :    

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480> "Il a été dit par Sophonie, notre Prophète : La province maritime deviendra un lieu de bergers... là, ils feront paître leurs troupeaux et le soir, ils reposeront dans les maisons d'Ascalon
[7]", et j'ai développé la pensée en disant : "Le Pasteur Suprême est arrivé parmi vous, armé non pas de flèches, mais d'amour. Il vous tend les bras, il vous indique ses pâturages saints. Il ne se rappelle le passé que pour dire aux hommes sa compassion du grand mal qu'ils se font et qu'ils se sont faits, comme des enfants fous, par la haine, alors qu'ils auraient pu éviter tant de souffrance par l'amour réciproque, puisqu'ils sont frères. "Cette terre" ai-je dit "sera le lieu des saints bergers, les serviteurs du Pasteur Suprême qui savent déjà qu'ici ils auront leurs pâturages les plus fertiles et les meilleurs troupeaux, et leur cœur, au soir de leur vie, pourra reposer en pensant à vos cœurs, à ceux de vos fils, plus familiers des maisons amies, car ils auront comme maître Jésus, notre Seigneur". Ils m'ont compris. Ils m'ont interrogé, ou plutôt, ils nous ont interrogés. Et Simon a raconté sa guérison, mon frère, ta bonté envers les pauvres. La preuve, la voilà : cette bourse bien garnie pour les pauvres que nous trouverons sur notre chemin. À nous aussi, les Prophètes ne nous ont pas fait de mal..."     

L'Iscariote ne souffle mot.        

 219.7 – "Eh bien" dit Jésus pour le réconforter "une autre fois, Judas fera mieux. Il a cru bien faire, en agissant ainsi. Ayant donc agi dans un but honnête, il n'a péché en aucune façon. Et je suis content de lui aussi. L'apostolat n'est pas un métier facile, mais il s'apprend. Une chose me déplaît, de ne pas avoir eu cet argent plus tôt et de ne pas vous avoir trouvés. Il m'aurait servi pour une famille dans l'épreuve."          

"Nous pouvons revenir en arrière. Il est encore temps... Mais, excuse-moi, Maître. Comment l'as-tu trouvée ? Qu'as-tu fait, Toi ? Vraiment rien ? Tu n'as pas évangélisé ?" 

"Moi ? Je me suis promené. Par mon silence, j'ai dit à une prostituée : "Quitte ton péché". J'ai trouvé un enfant, un peu gamin et je l'ai évangélisé en échangeant des cadeaux. Je lui ai donné la boucle que Marie Salomé avait mise à mon vêtement à Béthanie, et lui m'a donné ce travail."   

Et Jésus sort de son vêtement le fantoche caricatural. Tout le monde regarde et rit.          

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481> "Puis je suis allé voir les splendides tapis qu'un ascalonite fabrique pour vendre en Égypte et ailleurs... puis j'ai consolé une fillette qui a perdu son père, et j'ai guéri sa mère. C'est tout."

"Et cela te semble peu ?"

"Oui, parce qu'il aurait fallu aussi de l'argent, et je n'en avais pas."          

"Mais, retournons-y nous qui... n'avons donné d'ennuis à personne" dit Thomas.    

"Et ton poisson ?" plaisante Jacques de Zébédée.     

"Le poisson ? Le voilà. Vous, qui avez l'anathème sur vous, allez chez le vieil homme qui nous donne l'hospitalité et commencez à préparer. Nous nous allons en ville."    

"Oui" dit Jésus. "Mais je vous indique la maison de loin. Il y aura du monde. Moi, je n'y vais pas. Ils me retiendraient. Je ne veux pas offenser l'hôte qui nous attend en manquant à son invitation. Le manque de politesse est toujours opposé à la charité."       

L'Iscariote baisse encore davantage la tête et il en devient rouge tant il change de couleur en se rappelant combien de fois il est tombé dans cette faute.



Jésus reprend :    

"Vous, allez à la maison et cherchez la fillette. Il n'y a qu'elle de fillette, vous ne pouvez pas vous tromper. Vous lui donnerez cette bourse et vous lui direz : "Cela, c'est Dieu qui te l'envoie parce que tu as su croire. Pour toi, la maman et les petits frères". Rien de plus. Et revenez tout de suite. Allons."         

Et le groupe se divise. Jésus, Jean, Thomas et les cousins vont à la ville pendant que les autres se rendent la maison du maraîcher philistin.      

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Fiche mise à jour le 31/01/2024.

 



[1] Jérémie 47,1-7. Oracle contre les Philistins.    

[2] Revoir EMV 216.4 pour comprendre le sens de l’étonnement du Zélote et le sourire de Jésus.        

[3] L’un de ces pêcheurs est Hermastée. Le seul qui viendra effectivement au rendez-vous, non pas à Capharnaüm, mais à Tyr (EMV 251.5).      

[4] Acron - ÉcronEkron : La plus au nord des cinq principales villes des Philistins.  

[5] Zacharie 9,1-8.    

[6] Un calfat est un ouvrier employé en construction navale pour le calfatage (étanchéité) des bordés des navires.

[7] Sophonie 2,4-7.