"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 7.438 - Maria Ss. con Maria d'Alfeo a Tiberiade da Valeria. Incontro con Giuda Iscariota.

 4.436 - The Blessed Virgin at Tiberias.

 4.438 - María Santísima con María de Alfeo en Tiberíades, donde Valeria. Encuentro con Judas Iscariote.

 8.487 - Maria in Tiberias.


Mardi 17 juillet 29
(19 Tamouz 3789)
Tibériade.



La mer de Galilée sur Biblelieux.

 


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 Le zèle apostolique : Marie s'active pour seconder son Fils dans sa mission. Elle prie pour cela.


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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 130.
Nouvelle édition : Tome 7, chapitre 438.

438
La Vierge Marie et Marie d’Alphée, à Tibériade pour obtenir qu’on leur cède Aurea. Rencontre de Judas.

 438.1 : Deux femmes seules dans la campagne à la tombée de la nuit, mais Marie, elle, n'a pas peur.  438.2 : Marie d'Alphée a du mal à surmonter ses préjugés sur les non-juifs.  438.3 : Accueil tardif chez Joseph, le batelier disciple.  438.4 : Qui n'a pas une haute idée des riches romaines et des juifs qui les pratiquent.  438.5 : Ni de Judas l'apôtre qui se dévoie.  438.6 : Attention aux jugements téméraires sur les romaines qui ont écouté Jésus !  438.7 : Restée seule, Marie surveille les barques et se précipite au-devant de celle de Lydia et Valeria.  438.8 : Elle accoste Valeria qui les prend d'abord pour des mendiantes.  438.9 : Elle parle seule-à-seule à Valeria qui lui cède son droit sur Aurea Galla.  438.10 : Les deux Marie rencontrent un Judas pitoyable sortant d’une nuit de débauche. Elles prieront pour lui mais ne le dénonceront pas.

Le jeudi 16 mai 1946.

39/40>  438.1 - Tibériade est déjà en vue lorsque les deux pèlerines fatiguées avancent dans le crépuscule qui descend.      

"Il va bientôt faire nuit... Et nous sommes encore dans la campagne… Deux femmes seules... Et près d'une grande ville pleine de... oh ! quels gens ! Belzébuth ! Belzébuth pour la plus grande partie..." dit Marie d'Alphée en regardant autour d'elle, épouvantée.  

"Ne crains pas, Marie. Belzébuth ne nous fera pas de mal. Il ne fait du mal qu'à ceux qui l'accueillent dans leurs cœurs..."      

"Mais ces païens l'ont… !"         

"À Tibériade il n'y a pas seulement des païens. Et parmi eux, il y a des justes,"        

"Quoi ! Quoi ! Ils n'ont pas notre Dieu… !"    

Marie ne réplique pas car elle comprend que c'est inutile. Sa brave belle-sœur n'est que l'une des si nombreuses israélites qui croient qu'elles sont seules à posséder la vertu… parce qu'israélites.

Un silence où l'on entend seulement le bruit des sandales qui chaussent des pieds fatigués et poussiéreux.  

"Il valait mieux faire la route habituelle... Celle-là, nous la connaissions... Elle est fréquentée par les gens... Celle-ci... au milieu des jardins, solitaire... inconnue... J'ai peur, voilà !"    

"Mais non, Marie : Regarde, la ville est là, à deux pas. Ici, ce sont les jardins tranquilles des cultivateurs de Tibériade, et ici la rive à deux pas. Veux-tu que nous allions sur la rive ? Nous trouverons des pêcheurs... Il n'y a qu'à traverser ces jardins."         

"Non ! non ! Nous nous éloignons de nouveau de la ville ! Et puis... Les bateliers sont presque tous grecs, crétois, arabes, égyptiens, romains..." et il semble qu'elle nomme autant de classes de l'enfer. Marie très Sainte ne peut s'empêcher de sourire à l'ombre de son voile.

Elles avancent. La route devient une avenue, aussi plus d'ombre que jamais... et plus de peur que jamais pour Marie d'Alphée qui invoque Jéhovah
[1] à chacun des pas de plus en plus lents qu'elle fait.        

"Allons, courage ! Dépêche-toi, si tu as peur !" dit Marie pour l'encourager et qui, à chaque invocation, a répondu : "Maran Athà !"
[2]       

 438.2 - Mais Marie d'Alphée s'arrête tout à fait et elle demande :  

"Mais pourquoi as-tu voulu venir ici ? Peut-être pour parler à l'Iscariote ?"        

"Non, Marie, ou du moins pas précisément pour cela. Je suis venue pour parler à la romaine Valeria..."  

"Miséricorde ! Nous allons chez elle ? Ah ! Non, Marie ! Ne le fais pas ! Moi... moi je ne vais pas t'y accompagner ! Mais que vas-tu y faire ? Chez ces... chez ces... chez ces anathèmes… !"   

Marie très Sainte n'a plus son doux sourire, elle prend une expression sérieuse et elle demande : 

"Et tu ne te rappelles pas qu'il faut sauver Aurea ? Mon Fils a commencé sa libération, moi je vais l'achever. C'est ainsi que tu pratiques l'amour envers les âmes ?"      

"Mais elle n'est pas d'Israël..."  

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41> "En vérité tu n'as pas encore compris un mot de la Bonne Nouvelle ! Tu es une disciple très imparfaite … Tu ne travailles pas pour ton Maître, et tu me donnes tant de douleur."

Marie d'Alphée baisse la tête... Mais son cœur, plein des préventions d'Israël mais naturellement bon, prend le dessus. Dans un sanglot elle embrasse Marie et lui dit :   

"Pardonne-moi ! Pardonne-moi ! Ne me dis pas que je te donne de la douleur et que je ne sers pas mon Jésus ! Oui, oui ! Je suis très imparfaite, je mérite le reproche, mais je ne le ferai plus... Je viens, je viens ! Même en l'Enfer, si tu y vas arracher une âme pour la donner à Jésus... Donne-moi un baiser, Marie, pour dire que tu me pardonnes..."       

Marie l'embrasse et elles reprennent la route, agiles, réanimées par l'amour...        

 438.3 - Les voilà à Tibériade, du côté du petit port des pêcheurs. Elles cherchent la maisonnette de Joseph, le batelier disciple... Elles la trouvent, elles frappent...    

"La Mère de mon Maître ! Entre, ô Femme ! Et que Dieu soit avec toi et avec moi qui te donne l'hospitalité. Entre toi aussi, et que la paix soit avec toi, mère des apôtres."        

Elles entrent alors que la femme et la toute jeune fille du batelier accourent pour les saluer, suivies d'une nichée d'enfants plus petits...

La nourriture frugale est vite prise, et Marie de Cléophas
[3], fatiguée, se retire avec les enfants de la maison. Restent sur la terrasse élevée, de laquelle on voit le lac - on l'entend plutôt qu'on ne le voit car il n'y a pas encore de lune - qui bat le rivage, restent donc Marie très Sainte, le batelier et sa femme, qui s'efforce de tenir compagnie mais qui somnole en réalité en dodelinant de la tête.

"Elle est fatiguée… !" dit Joseph pour l'excuser.       

"La malheureuse !
 438.4 - Les maîtresses de maison sont toujours lasses le soir."      

"Oui, elles travaillent. Elles ne sont pas comme celles qui se prennent du bon temps !" dit avec mépris le batelier en montrant des barques illuminées qui se détachent de la rive au milieu des chants et de la musique. "C'est maintenant qu'elles sortent, elles ! C'est maintenant que commence pour elles la fatigue ! Quand dorment les personnes comme il faut. Et elles font tort aux travailleurs car elles vont soi-disant pêcher dans les meilleurs endroits, en nous obligeant à fuir, nous qui tirons du lac le pain pour la famille..."        

"Qui est-ce ?"       

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42> "Des romaines et leurs pareilles. Et parmi elles, compte Hérodiade, son impudique fille, et aussi d'autres femmes d'Israël... Car des Marie de Magdala, nous en avons beaucoup... Je parle de Marie avant son repentir..."         

"Ce sont des malheureuses..."  

"Malheureuses ? C'est nous qui sommes malheureux, nous qui ne les lapidons pas pour purifier Israël de celles qui sont corrompues et qui nous apportent les malédictions de Dieu."        

Pendant ce temps d'autres barques se détachent et le lac rougit des lumières des barques des jouisseurs.      

"Tu sens cette odeur de résines ? Ils s'enivrent avec la fumée pour commencer, puis ils font le reste au cours des banquets. Ils sont capables d'aller aux sources chaudes de l'autre rive... Dans ces Thermes... Ce sont des choses infernales qui y arrivent ! Ils reviendront à l'aube, à l'aurore, peut être plus tard... ivres, entassés les uns sur les autres comme des sacs, hommes et femmes, et les esclaves les porteront à l'intérieur de leurs maisons pour que passe l'orgie... Justement toutes les belles barques sortent ce soir ! Regarde ! Regarde !... Mais j'ai plus de colère contre les juifs qui s'y trouvent que contre eux. Eux... on le sait ! Animaux sans vergogne. Mais nous !...   
 438.5 - Femme, tu le sais qu'il y a ici Judas l'apôtre ?"         

"Je le sais."

"Il ne donne pas le bon exemple, sais-tu ?"    

"Pourquoi ? Il va avec ces gens ?"        

"Non... mais... de mauvais compagnons... et une femme. Moi, je ne l'ai pas vu... Aucun de nous ne l'a vu en cette compagnie. Mais des pharisiens nous ont raillé en nous disant ; "Votre apôtre a changé de maître. Maintenant il a une femme et il se trouve en bonne compagnie avec des publicains".   

"Ne porte pas de jugement, Joseph, d'après ce que tu as seulement entendu dire. Tu sais que les pharisiens ne vous aiment pas et qu'ils ne louent pas non plus le Maître."    

"C'est vrai... Mais le bruit court... et cela fait du tort..."       

"Comme il est né, il tombera. Toi, ne pèche pas contre ton frère. Où loge-t-il ? Le sais-tu ?"         

"Oui. Chez un ami, je crois. Quelqu'un qui a un commerce de vin et d'épices. Le troisième magasin à l'est du marché, après la fontaine..."         

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43>  438.6 - "Toutes les romaines sont-elles pareilles ?"      

"Oh ! à peu près !... Même si elles ne se font pas voir, elles font le mal"  

"Quelles sont celles qui ne se font pas voir ?"

"Celles qui sont venues chez Lazare à Pâque. Elles sont plus à l'écart ... je veux dire qu'elles ne vont pas toujours aux banquets. Mais elles y vont pourtant toujours suffisamment pour que l'on puisse dire qu'elles sont impures."

"Mais parles-tu ainsi parce que tu en es sûr, ou parce que tes préventions d'hébreux te font parler ? Examine-toi, vraiment..."

"Voilà... à vrai dire... je ne sais pas... Je ne les ai plus vues dans les barques de ces dégoûtants... Mais elles vont en barque, la nuit, sur le lac."     

"Tu y vas, toi aussi."       

"Certainement ! Quand je veux pêcher !"       

"Il fait tellement chaud. Il n'y a que sur le lac, la nuit, qu'il fait frais, Ce sont tes paroles pendant le souper."      

"C'est vrai."           

"Et alors pourquoi ne pas penser que c'est pour ce motif qu'elles aussi y vont ?"      

L'homme se tait... Puis il dit :   

"Il est tard. Les étoiles disent que c'est la seconde veille. Je me retire, Femme. Ne viens-tu pas ?"

"Non, je reste ici en prière. Je sortirai de bonne heure. Ne t'étonne pas, si tu ne me trouves pas à l'aube."

"Tu peux faire ce que tu veux. Anne ! Allons ! Au lit !"        

Il secoue sa femme qui dort à poings fermés. Ils s'en vont.

 438.7 - Marie reste seule... Elle s'agenouille et elle prie, elle prie… mais elle ne perd pas de vue les barques qui voguent, les barques des riches, celles qui s'en vont toutes illuminées au milieu des fleurs et des chants et des fumées de l'encens... En grand nombre, elles s'en vont, s'en vont, s'en vont vers l'orient. La distance les rend toutes petites, le bruit des chants n'arrive plus. Il reste une barque solitaire qui resplendit au large dans le miroir d'eau qu'éclaire la lune à son coucher devant Tibériade. Elle va et vient lentement... Marie l'observe jusqu'au moment où elle voit que sa proue se tourne vers le rivage.        

Alors Marie se lève en disant :  

"Seigneur, aide-moi ! Fais que ce soit…"        

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44> Puis elle descend, légère, le petit escalier, entre doucement dans une pièce dont la porte est entrouverte... À la blanche clarté de la lune, il est possible de distinguer un petit lit. Marie se penche sur lui et elle appelle :      

"Marie ! Marie ! Réveille-toi ! Nous partons !"          

Marie d'Alphée s'éveille, et étourdie par le sommeil, elle demande en se frottant les yeux :

"C'est déjà l'heure de partir ! Comme le jour s'est levé tôt !"          

Elle est tellement abasourdie qu'elle ne se rend pas compte que ce n'est pas la clarté de l'aube mais la faible phosphorescence de la lune qui entre par la porte ouverte, Elle s'en aperçoit pourtant quand elle est dehors sur le coin de terre cultivée qui est devant la maison du batelier.

"Mais, il fait nuit !" s'écrie-t-elle.         

"Oui. Mais nous allons faire vite et nous sortirons vite de cette ville... du moins, je l'espère. Viens ! Par ici, le long de la rive. Fais vite ! Avant que la barque accoste..."  

"La barque ? Quelle barque ?" demande Marie, mais elle court derrière la Vierge qui s'en va vite, vite, sur la rive déserte vers le petit môle où la petite barque se dirige.  

Elles arrivent essoufflées quelques instants avant la barque... Marie regarde avec attention, et elle s'exclame :         

"Louange à Dieu ! Ce sont elles. Maintenant suis-moi... car il faut que j'aille où elles vont... Je ne sais pas où elles habitent..."          

"Mais Marie... par pitié !... On va nous prendre pour des prostituées… !"

La très Pure secoue la tête et murmure :        

"Il suffit de ne pas l'être. Viens !"         

Et elle l'attire dans la pénombre d'une maison.        

 438.8 - La barque accoste et, pendant la manœuvre, une litière s'arrête tout près en attendant d'être portée en avant. Deux femmes y montent alors que deux restent à terre et marchent auprès de la litière. La litière avance au pas cadencé de quatre numides vêtus d'une très courte tunique sans manches qui leur couvre à peine le torse...    

Marie les suit, malgré les sourdes protestations de Marie d'Alphée :       

"Deux femmes seules ! ...Derrière eux ! Ils sont à moitié nus... Oh !"       

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45> Quelques mètres de route, et puis la litière s'arrête. Une femme en descend, pendant que l'homme qui est en tête frappe à un portail.          

"Salut, Lydia !"     

"Salut, Valeria ! Une caresse à Faustina pour moi. Demain soir, nous lirons encore en paix, pendant que les autres font la fête..."          

Le portail s'ouvre et Valeria, avec son esclave ou affranchie, est sur le point d'entrer.

 438.9 - Marie s'avance et elle dit :         

"Domina ! Un mot !"      

Valeria regarde les deux femmes enveloppées dans un manteau hébraïque très simple et qui descend très bas sur leurs visages et elle les prend pour des mendiantes. Elle commande :  

"Barbara, donne l'obole !"         

"Non, domina, je ne demande pas d'argent. Je suis la Mère de Jésus de Nazareth, et elle est ma parente. Je viens, en son Nom te faire une prière."        

"Domina ! Ton Fils est peut-être...persécuté..."        

"Pas plus qu'à l'ordinaire, mais Lui voudrait..."        

"Entre, Domina. Il ne convient pas que tu restes dans la rue comme une mendiante."

"Non. Ce sera vite dit si tu m'écoutes en secret..."    

"Éloignez-vous tous ! commande Valeria à l'affranchie et au portier. Nous sommes seules, Que veut le Maître ? Je ne suis pas venue pour ne pas Lui nuire dans sa ville. Lui n'est pas venu, peut-être, pour ne pas me nuire auprès de mon époux ?"       

"Non. Sur mon conseil. Mon Fils est haï, Domina." 

"Je le sais."

"Et il n'a de réconfort que dans sa mission." 

"Je le sais."

"Il ne demande pas d'honneurs, ni de troupes ; il ne désire pas régner ni avoir de richesses. Mais il fait valoir son droit sur les esprits."    

"Je le sais."

"Domina... Il devrait te rendre cette fillette... Mais, ne t'indigne pas si je te le dis, ici elle ne pourrait faire que son esprit soit à Jésus. Tu es meilleure que les autres... Mais autour de toi... trop vive est la fange du monde."    

"C'est vrai. Eh bien ?"     

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46> "Tu es mère... Mon Fils a des sentiments de père pour tous les esprits. Permettrais-tu que ta petite grandisse parmi ceux qui peuvent la ruiner ? …"        

"Non. Et j'ai compris... Eh bien... Dis à ton Fils ces mots : "En souvenir de Faustina dont tu as sauvé la chair, Valeria te laisse Aurea pour que tu sauves son esprit..." C'est vrai ! Nous sommes trop corrompus... pour donner confiance à un saint... Domina, prie pour moi !"      

Et elle se retire rapidement avant que Marie puisse la remercier. Elle se retire, dirais-je, en pleurant.     

Marie d'Alphée est pétrifiée.     

"Allons, Marie... Nous partirons à la nuit, et demain soir, nous serons à Nazareth..."          

"Allons... Elle l'a cédée comme... comme une chose..."       

"Pour eux c'est une chose. Pour nous, c'est une âme. Viens, regarde... Déjà le ciel commence à blanchir, là au fond, On peut dire qu'il n'y a pas de nuit, ce mois-ci…" 

 438.10 - Elles s'en vont par la route qui n'est plus dans la pénombre et qui s'ouvre devant elles, au lieu de suivre le chemin de la rive, une route qui est en arrière d'une rangée de maisons modestes... Quand elles en sont à la moitié, d'un coin débouche Judas visiblement aviné, un Judas qui revient de qui sait quel festin, dépeigné, le vêtement froissé, le visage barbouillé[4].   

"Judas ! Toi ! Dans cet état ?"   

Judas n'a pas le temps de faire semblant de ne pas la reconnaître et il ne peut fuir... La surprise lui fait prendre conscience et le cloue sur place, sans réaction.        

Marie l'aborde en surmontant la répugnance qu'éveille l'aspect de l'apôtre et elle lui dit :

"Judas, fils malheureux, que fais-tu ? Tu ne penses pas à Dieu ? À ton âme ? À ta mère ? Que fais-tu, Judas ? Pourquoi veux-tu être pécheur ? Regarde-moi, Judas ! Tu n'as pas le droit de tuer ton âme..."         

Et elle le touche en cherchant à lui prendre la main.

"Laisse-moi tranquille. Je suis un homme enfin. Et... et je suis libre de faire ce que font tous les autres. Dis à Celui qui t'envoie pour m'espionner, que je ne suis pas encore tout esprit et que je suis jeune !"      

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47> "Tu n'es pas libre de te ruiner, Judas ! Aie pitié de toi-même... En agissant ainsi tu ne seras jamais un esprit bienheureux… Judas... Lui ne m'a pas envoyée t'espionner. Il prie pour toi. Cela seulement, et moi avec Lui. Au nom de ta mère..."        

"Laisse-moi tranquille" dit impoliment Judas.         

Puis, se rendant compte de sa grossièreté, il corrige :         

"Je ne mérite pas ta pitié... Adieu…"   

Et il s'enfuit...       

"Quel démon !... Je le dirai à Jésus, s'écrie Marie d'Alphée. Il a raison mon Jude !"       

"Tu ne diras rien à personne. Tu prieras pour lui, cela, oui…"       

"Tu pleures ? Tu pleures à cause de lui ? Oh… !"       

"Je pleure... J'étais heureuse d'avoir sauvé Aurea... Maintenant je pleure parce que Judas est un pécheur. Mais à Jésus, si affligé, nous n'apporterons que la bonne nouvelle. Et, par des pénitences et des prières, nous arracherons le pécheur à Satan... Comme si c'était notre fils, Marie ! Comme si c'était notre fils !... Tu es mère, toi aussi, et tu sais... Pour cette mère malheureuse, pour cette âme pécheresse, pour notre Jésus..."     

"Oui, je prierai... Mais je ne pense pas qu'il le mérite..."     

"Marie ! Ne dis pas cela..."         

"Je ne le dis pas, mais c'est ainsi... Nous n'allons pas chez Jeanne ?"



"Non, nous y viendrons bientôt avec Jésus..."

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Fiche mise à jour le 06/03/2024.

 



[1] Jeové dans le texte original. Pour la traduction Yahvé ou Jéhovah, voir l’article sur le Nom divin. L’accent galiléen est plus proche de la prononciation Jéhovah et l’accent judéen, plus proche de Yahvé.    

[2] Ces mots araméens sont une invocation solennelle équivalente à notre Ainsi-soit-il ou Amen. Voir le glossaire. C’est une des dernières invocations de la Bible (Apocalypse 22,20).  

[3] Marie, femme d’Alphée, comme indiqué en début du chapitre, est aussi la fille de Cléophas. Elle est alternativement appelée ainsi car à Nazareth il y avait plusieurs Marie d’Alphée qu’il fallait distinguer.


[4]
Il revient de chez une femme. (Cf. EMV 442.2 ci-après). "Je sais pourquoi j'y suis allé (à Tibériade) : pour avoir un rendez-vous avec des puissants d'Israël, et pour jouir, puisque j'ai pas mal d'argent..."