"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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 7.454- Maria Ss. e il suo aurore perfetto. Scontro dell'Iscariota con il piccolo Alfeo.

 4.452– Towards Gamala. The Blessed Virgin's Love in Doing the Will of God.

 4.454 - María Santísima y su amor perfecto. Conflicto de Judas Iscariote con el pequeño Alfeo.

 8.503 - Nach Gamala.



Mercredi 8 août 29
(12 Ab 3789)
Vers
Gamala.


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 Le Don que Dieu propose.


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- Le bonheur du petit Alphée ........................................ 441

- Marie et l'amour de fusion avec Dieu..................... 442

- L'ignorance spirituelle de Marie d'Alphée............ 443

- Gamala a eu le temps de retrouver la paix .......... 444

- Jésus accède à la demande de la veuve d'Aféca ... 445


- Jugé par l'enfant, Judas s'en prend à lui .................... 445

- Peine du petit Alphée 446

- [Commentaire de M. V. : Ses souffrances]................ 446

- Jésus prend l'enfant dans ses bras ............................... 446

- On s'arrête près d'une vaste grotte ............................. 447

 

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome 6


Tome 6, chapitre 146.

454.
Vers Gamala.
L'amour parfait de la Vierge Marie.


Vision du mercredi 3 juillet 1946

441> Le soir descend en amenant la brise qui rafraîchit après tant de chaleur, et la pénombre qui soulage après tant de soleil.   

Jésus prend congé des gens d'Ippo, fermement décidé à ne pas retarder le départ car il veut être à Capharnaüm pour le sabbat.        

Les gens s'éloignent à regret et certains s'obstinent à le suivre hors de la ville. Parmi eux se trouve la femme d'Aféca
[1], une veuve qui, dans la ville sur le lac, a prié le Seigneur de la choisir comme tutrice du petit Alphée dont la mère ne veut pas. Elle s'est jointe aux femmes disciples comme si elle était l'une d'elles et désormais elle est si familiarisée avec elles, qu'elles la considèrent comme une de la famille. Maintenant elle est avec Salomé et ne cesse pas de s'entretenir avec elle à voix basse. Plus en arrière se trouve Marie avec sa belle-sœur, et elles règlent leur pas sur celui de l'enfant qui marche en donnant la main à toutes les deux et qui s'amuse à sauter sur le bord de chaque pierre du chemin, certainement construit par les romains pour avoir ainsi des pavés réguliers.  

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442> Et il rit en disant à chaque fois : "Vois comme je suis brave ? Regarde, regarde encore !" Un jeu que je crois ont fait tous les enfants du monde quand ils tiennent par la main ceux qu'ils sentent affectueux pour eux. Et les deux saintes créatures qui le tiennent par la main montrent un grand intérêt pour son jeu et le louent pour la bravoure qu'il montre en sautant. Le pauvre petit est refleuri en quelques jours d'une vie paisible et affectueuse, il a l’œil joyeux des enfants heureux et son rire argentin le rend même plus beau et surtout plus enfant. Il a perdu cette expression de petit homme, prématuré et triste qu'il avait le soir du départ de Capharnaüm.         

Marie d'Alphée remarque la chose et, entendant une parole de Sara la veuve, elle dit à sa belle-sœur : "Ce serait bien ainsi ! A la place de Jésus, je le lui donnerais"    

"Il a une mère, Marie..."         

"Une mère ? Ne le dis pas ! Une louve est plus mère que cette malheureuse."           

"C'est vrai. Mais même si elle ne se rend pas compte de ses devoirs envers son fils, elle a toujours un droit sur lui."       

"Hum ! Pour le faire souffrir ! Regarde comme il est mieux !"

"Je le vois. Mais... Jésus n'a pas le droit d'enlever des enfants à leur mère, pas même pour les donner à qui les aimerait."   

"Les hommes aussi n'auraient pas le droit de... Il suffit. Moi je sais."

"Oh ! Je te comprends... Tu veux dire : les hommes aussi n'auraient pas le droit de t'enlever ton Fils, et pourtant ils le feront... Mais en faisant cela, un acte humainement cruel, ils provoqueront un bien infini. Ici, au contraire, je ne sais si ce serait un bien pour cette femme..."        

"Mais pour le petit, si. Mais pourquoi... nous a-t-il dit cette horrible chose ? Moi, je n'ai plus de paix depuis que je sais..."           

"Et tu ne le savais pas même auparavant que le Rédempteur devait souffrir et mourir ?"

"Bien sûr, je le savais ! Mais je ne savais pas que c'était Jésus. Je l'ai bien aimé, tu sais ? Plus que mes propres enfants. Si beau, si bon... Oh ! Je te l'ai envié, ma Marie, quand il était tout petit, et ensuite toujours... toujours... Je faisais attention même à un courant d'air pour Lui et... je ne puis penser qu'il sera torturé..." Marie de Cléophas pleure dans son voile.           

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443> Et Marie, la Mère, la réconforte : "Ma Marie, ne regarde pas la chose du côté humain. Pense à ses fruits... Moi, tu peux penser comment je vois tomber la lumière chaque jour... Quand elle meurt, je me dis : un jour de moins pour avoir Jésus... Oh ! Marie ! C'est d'une chose par-dessus tout que je remercie le Très-Haut : de m'avoir accordé d'atteindre l'amour parfait, parfait autant que peut le posséder une créature, qui me permet de pouvoir guérir et fortifier mon cœur en disant : "Sa douleur et la mienne sont utiles à mes frères et, pour cela, que soit bénie la Douleur". Si je n'aimais pas ainsi le prochain... je ne pourrais pas, non, penser qu'ils mettront à mort Jésus..."  

"Mais quel amour est donc le tien ? Quel amour doit-on avoir pour pouvoir dire ces paroles ? Pour... pour... pour ne pas s'enfuir avec son propre enfant, le défendre et dire au prochain : "Mon premier prochain, c'est mon fils, et je l'aime par-dessus toute chose ?"

"Celui qui doit être aimé par-dessus toute chose, c'est Dieu."           

"Et Lui est Dieu."      

"Lui fait la Volonté du Père, et moi, avec Lui. Quel amour est le mien ? Quel amour doit-on avoir pour pouvoir dire ces paroles ? L'amour de fusion avec Dieu, l'union totale, l'abandon total, être perdues en Lui, n'être plus qu'une partie de Lui, comme ta main est une partie de toi-même et fait ce que ta tête commande. Voilà mon amour, et l'amour que l'on doit avoir pour faire toujours avec bonne volonté la Volonté de Dieu."    

"Mais tu es toi. Tu es la Bénie entre toutes les créatures. Certainement tu étais déjà telle même avant d'avoir Jésus, car Dieu t'a choisie pour que tu l'aies, et il t'est facile..."  

"Non, Marie. Je suis Femme et Mère comme toute femme et toute mère. Le don de Dieu ne supprime pas la créature. Elle a son humanité comme toute autre, même si le don de Dieu lui donne une spiritualité élevée.
 Tu sais, désormais, que moi j'ai dû accepter le don de mon propre gré, et avec toutes les conséquences qu'il comportait. En effet tout don divin est une grande béatitude mais aussi un grand engagement. Et Dieu ne violente aucun homme pour qu'il accepte ses dons, mais Il interroge la créature, et si la créature dit : "Non" à la voix spirituelle qui lui parle, Dieu ne la force pas. Toutes les âmes, au moins une fois dans leur vie, sont interrogées par Dieu si..."     

"Oh ! pour moi, non ! A moi, Il n'a jamais rien demandé !" s'exclame Marie d'Alphée, sûre d'elle-même.

La Vierge Marie sourit doucement et répond : "Tu ne t'en es pas aperçue et ton âme a répondu sans que tu t'en aperçoives, et cela parce que tu aimes beaucoup le Seigneur."

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444> "Je te dis qu'il ne m'a jamais parlé !..."

"Et pourquoi es-tu disciple à la suite de Jésus ? Et pourquoi alors désires-tu ardemment que tes fils, tous, soient disciples de Jésus ?           

Tu sais ce que cela veut dire le suivre, et pourtant tu veux que tes fils le suivent."     

"Certainement, je voudrais les Lui donner tous. Alors vraiment je dirais que j'ai donné à la Lumière mes fils. Et je prie, je prie pour pouvoir les enfanter à Elle, à Jésus, par une vraie, éternelle maternité."  

"Tu vois ! Et cela pourquoi ? Parce que Dieu t'a interrogée un jour et Il t'a dit : "Marie, m'accorderais tu tes fils pour être mes ministres dans la nouvelle Jérusalem ?" Et tu as répondu : "Oui, Seigneur". Et même maintenant que tu sais que le disciple n'est pas plus que le Maître, à Dieu qui t'interroge encore pour éprouver ton amour, tu réponds : "Oui, mon Seigneur. Je veux désormais qu'ils soient tiens !" N'est-ce pas ainsi ?"  

"Oui, Marie. C'est ainsi, c'est vrai. Je suis si ignorante que je ne sais pas comprendre ce qui arrive dans l'âme. Mais quand Jésus ou toi vous me faites réfléchir, je dis que c'est vrai, que c'est certainement vrai. Je dis que... je voudrais qu'ils soient tués par les hommes plutôt qu'ennemis de Dieu... Certainement... si je les voyais mourir... si... oh ! Mais le Seigneur... Il m'aiderait, hein ? le Seigneur, à cette heure... ou bien Il n'aidera que toi ?"

"Il aidera toutes ses filles fidèles et qui seront martyres en esprit, ou dans leur esprit et leur chair pour sa gloire."            

"Mais qui doit être tué ?" demande l'enfant qui, entendant cette conversation, a cessé de sauter, et est resté toutes oreilles. Et il demande encore, un peu curieux, un peu effrayé, en regardant de côté et d'autre dans la campagne solitaire qui devient sombre: "Il y a des voleurs ? Où sont-ils ?"        

"Il n'y a pas de voleurs, mon enfant. Et personne, pour l'instant, ne doit être tué. Saute, saute encore..." répond Marie très Sainte.     

Jésus, qui était très en avant, s'est arrêté pour attendre les femmes. De ceux qui l'ont suivi depuis Ippo, il y a encore trois hommes et la veuve. Les autres se sont décidés, l'un après l'autre, à le quitter et à retourner à leur ville.   

Les deux groupes se réunissent. Jésus dit : "Restons ici en attendant la lune. Ensuite nous partirons de façon à entrer à l'aube dans la ville de Gamala."            

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445> "Mais, Seigneur! Tu ne te souviens pas comment ils t'ont chassé de là ? Ils t'ont supplié de t'en aller..."[2]        

"Eh bien ? Je suis parti, maintenant je reviens. Dieu est patient et prudent. A ce moment-là, dans leur agitation, ils n'étaient pas capables d'accueillir la Parole que l'on doit écouter avec une âme paisible pour qu'elle soit fructueuse. Souvenez-vous d'Élie et de sa rencontre avec le Seigneur sur l'Horeb. Pensez qu'Élie était déjà une âme aimée du Seigneur et habituée à l'entendre. Ce fut seulement dans la paix d'une brise légère, quand son âme reposait, après les agitations, dans la paix de la création et de son moi honnête, que le Seigneur parla
[3]. Et le Seigneur a attendu que l'agitation, laissée dans cette région, en souvenir de leur passage par la légion des démons - car si le passage de Dieu est paix, le passage de Satan est perturbation - et le Seigneur a attendu que l'agitation tombe et que se refassent limpide le cœur et l'intelligence, pour retourner vers ceux de Gamala qui sont encore ses fils. Ne craignez pas. Ils ne nous feront pas de mal !"      

La veuve d'Aféca s'avance et se prosterne : "Et chez moi, tu n'y viendras pas, Seigneur? Aféca aussi est pleine de fils de Dieu..."       

"La route est difficile, et le temps est court. Nous avons les femmes et nous devons revenir pour le sabbat à Capharnaüm. N'insiste pas, femme" dit l'Iscariote d'un air tranchant, comme pour la repousser.            

"C'est que... Je voulais qu'il se persuade que je pourrais bien m'occuper de l'enfant."

"Mais il a sa mère, tu comprends ?" dit encore l'Iscariote, et il le dit impoliment.        

"Connais-tu des chemins courts entre Gamala et Aféca ?" demande Jésus à la femme humiliée.      

"Oh ! oui ! Le chemin est montagneux, mais bon ; il est frais parce qu'il passe au milieu des bois. Et puis, pour les femmes, moi je paie, on peut prendre des ânes..."          

"Je viendrai chez toi pour te consoler, même si je ne peux te donner l'enfant parce qu'il a sa mère. Mais je te promets que si Dieu juge bon que l'innocent mal aimé retrouve de l'amour, je penserai à toi."    

"Merci, Maître. Tu es bon" dit la veuve et elle jette sur Judas un coup d’œil qui veut dire : "Et toi, tu es mauvais."         

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446> L'enfant qui a écouté et compris, au moins en partie, et qui est attaché aussi à la veuve qui l'a conquis par des caresses et par de bons morceaux, un peu par un mouvement naturel de réflexion et un peu par cet esprit d'imitation propre aux enfants, répète exactement ce qu'a fait la veuve, mais au lieu de se prosterner aux pieds de Jésus, il s'attache à ses genoux, en levant sa petite figure que blanchit la clarté de la lune et il dit : "Merci, Maître, tu es bon." Et il ne se borne pas à cela, il veut dire clairement ce qu'il pense, et il termine en disant : "Et toi, tu es méchant" et il donne un coup de pied à l'Iscariote pour qu'il n'y ait aucune erreur possible sur la personne.    

Thomas rit bruyamment et entraîne les autres, lorsqu'il dit : "Pauvre Judas ! Mais il est dit, vraiment, que les enfants ne t'aiment pas ! Chaque fois que l'un d'eux te juge, c'est toujours aussi mal !..."
[4]        

Judas a si peu d'esprit qu'il montre sa colère, une colère injuste, sans proportion avec la cause et l'objet qui la provoque, et qui se défoule en arrachant vilainement l'enfant des genoux de Jésus et en le rejetant en arrière pendant qu'il crie : "Voilà ce qui arrive quand dans les choses sérieuses on joue la comédie. Il n'est pas beau ni utile d'amener après soi une suite de femmes et de bâtards..."          

"Cela, non. Son père, tu l'as connu toi aussi, c'était un époux légitime et un juste
[5]" fait remarquer sévèrement Barthélemy.   

"Eh bien ? N'est-il pas maintenant un vagabond, un futur voleur ? N'a-t-il pas causé des conversations peu avantageuses sur nous ? On l'a cru fils de ta Mère... Et où est l'époux de ta Mère pour justifier un fils de cet âge ? Ou bien on le croit fils de l'un de nous, et..."

"Il suffit. Tu parles le langage du monde. Mais le monde parle dans la boue, aux grenouilles, aux couleuvres, aux lézards, à toutes les bêtes immondes... Viens, Alphée, ne pleure pas. Viens à Moi. Moi, je te porterai dans mes bras."  

Grande est la peine de l'enfant. Toute sa douleur d'orphelin, d'enfant repoussé par sa mère, endormie pendant ces jours de paix, revient à la surface, bout, déborde. Plus que les égratignures qu'il s'est faites au front et aux mains, en tombant sur un terrain pierreux, égratignures que les femmes nettoient et baisent pour le consoler, lui pleure sa douleur d'enfant qui n'est pas aimé. Des pleurs longs, déchirants, avec des appels vers le père mort, vers sa mère... Oh ! pauvre petit !


Je pleure avec lui, moi que les hommes n'ont jamais sue aimer, et comme lui, je me réfugie dans les bras de Dieu, aujourd'hui, anniversaire des funérailles de mon père; aujourd'hui où une décision injuste me prive de la Communion fréquente...


447> Jésus le prend, l'embrasse, le berce et le console tout en marchant en avant de tous, avec l'innocent dans ses bras, au clair de lune... Les pleurs tombent lentement et s'espacent, et on peut entendre dans le silence de la nuit la voix de Jésus qui lui dit : "Je suis ici, Alphée. J'y suis pour tous, pour te tenir lieu de père et de mère. Ne pleure pas. Ton père est près de Moi, et il t'embrasse avec Moi. Les anges ont soin de toi, comme s'ils étaient des mères. Tout l'amour, tout l'amour, si tu es bon et innocent, est avec toi..."

C'est maintenant la voix de l'un des trois venus d'Ippo, qui dit : "Le Maître est bon, et il attire. Mais ses disciples, non. Moi, je m'en vais..."   

Puis la voix sévère du Zélote qui dit à l'Iscariote : "Tu vois ce que tu fais ?"



Et ensuite seule la veuve d'Aféca reste parmi les femmes disciples et soupire avec elles. On n'entend que le bruit des pas qui peu à peu s'amortit. En effet les trois d'Ippo s'en sont allés. Puis la troupe apostolique s'arrête près d'une vaste grotte qui est peut-être un abri pour les bergers, car le sol est jonché d'une couche de bruyères et de fougères coupées depuis peu qui isolent du sol humide.           

"Arrêtons-nous ici. Rassemblons pour les femmes ce lit de la Providence. Nous nous pouvons nous étendre ici dehors, sur l'herbe" dit Jésus. C'est ce qu'ils font pendant que la pleine lune parcourt le firmament.     

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[1]  Sara d’Aféca. Voir le chapitre 42.

[2] Après l’expulsion des démons "légion" dans le troupeau de porcs précipités dans le lac. Cf. le tome 3, chapitre 47.

[3] 1Rois 19, 8-13.

[4] Cf. Notamment l’épisode de Benjamin de Magdala (Tome 3, chapitre 44).

[5] Jacob de Capharnaüm, père du jeune Alphée.