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595> Le Père Éternel dit :
Écris, car il y quelqu’un qui le désire et pense à ceci.
Paul de Tarse,
un temps synhédriste convaincu
et persécuteur acharné des disciples du Christ, étant revenu à la Lumière à
travers une fulguration divine
et devenu l’infatigable apôtre de mon Fils, annonça aux Athéniens devant l’Aréopage
d’Athènes le Dieu inconnu auquel ils avaient dédié un autel.
596> Encore aujourd’hui, de nombreux
autels sont privés de leur Dieu et pourraient écrire sur leur nudité
religieuse au moins cette parole : "au Dieu inconnu".
Ils n’écrivent même pas cette parole, inférieurs, dans leur paganisme, aux
Athéniens d’autrefois qui, insatisfaits de leurs simulacres sans vie
véritable et dont l’esprit n’était pas obscurci comme le vôtre par un
affaiblissement religieux, sentaient qu’au-dessus de l’Olympe mensonger de
leurs dieux, il y avait un Dieu, vrai et saint, et ils le priaient de se
faire connaître par cet autel qui lui était dédié, sur lequel il n’y avait
encore ni statue, ni nom en attendant que la révélation divine les y apposât.
Mais vous, vous connaissez le vrai Dieu, puisque je vous l’ai révélé depuis
des siècles et des siècles
et, non content de vous le révéler, je vous ai envoyé ce Dieu lui-même, non
dans une apparition trompeuse ou une demeure éphémère, mais revêtu de chair
humaine et vivant parmi vous pendant toute une vie.
À cette Perfection de la perfection de Dieu
— souvenez-vous, ô humains, que Dieu est charité,
et que la synthèse et la perfection de la charité se trouve dans le Christ
qui s’incarne pour vous donner la vie — à cette
Perfection descendue pour agir parmi vous, j’ai donné un nom. Nom
saint que j’ai voulu, puisque son Nom est la synthèse de sa perfection et de
sa mission sublime.
Nom dont Dieu seul connaît la vraie signification. Nom devant lequel la
Divinité palpite d’une plus vive ardeur, le Paradis, avec toutes ses théories
d’anges et de saints, resplendit d’une plus béatifique splendeur, l’abîme tremble
et les forces de l’Univers inclinent leurs pouvoirs, car elles reconnaissent
le nom du Roi qui a fait toute chose.
Dans le nom trois fois saint et puissant de Jésus, il y a la splendeur et la
gloire du Dieu Unique et Trin, puisqu’il est le Saint des saints en qui se
trouve, comme dans le temple de Dieu, le Dieu vivant, vrai, parfait comme il
est au Ciel, éternel et agissant comme une roue sans soudure et qui ne cesse
son mouvement dans les siècles des siècles qui précèdent l’humanité et dans
les siècles des siècles qui la suivront. Il est donc bien dit dans le Livre
(la Bible) : "Ce n’est pas toi, homme, qui édifieras la maison à mon
Nom, mais ton fils qui sortira de tes entrailles; c’est lui qui édifiera une
maison à mon Nom".
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597> Le Fils de l’homme, né d’une femme d’une
sainte lignée, consacrée à moi, lequel fut conçu, par la volonté du Saint Esprit,
sans poids charnel, mais uniquement par infusion d’amour, celui qui naquit de
Marie sans ouvrir en naissant son sein virginal, tout comme en le concevant,
personne ne viola ce sein qui m’était consacré, ton fils par sa Mère, ô
humanité, et mon Fils par son origine divine, ce Fils sera celui qui fera
de lui-même la Maison sur laquelle est gravée la Gloire de mon Nom.
Puisque nous sommes indissolubles dans notre Trinité, dans le Christ il y
a le Père, le Fils et le divin Esprit. Le Fils n’est que la Parole du Père
qui a pris forme pour être votre rédemption. Mais son anéantissement ne brise
pas l’union des Trois Personnes, car la perfection de Dieu ne connaît ni
limites ni séparations.
Comment auriez-vous pu contenir Dieu dans un temple aussi infini et saint
que la Divinité l’exige ? Seul Dieu lui-même pouvait servir de temple à Dieu
et porter son Nom sans que cela fût une ironie et une offense. Seul Dieu
pouvait habiter en lui-même et rendre vivants, par sa présence, les temples
des humains, sur lesquels le nom qu’ils y ont apposé n’est plus un mensonge,
puisque c’est moi qui vous ai dit ce Nom.
Seul Dieu, ô chrétiens, pouvait
vous donner ce Nom en signe de salut pour toutes les lignées de la terre, ce
Nom que les anges liront sur le front de ceux qui ne mourront pas pour
l’éternité et grâce auquel ils les préserveront des fléaux de la dernière heure,
comme ce Nom a déjà préservé les élus qui, dans la demeure céleste, chantent
la sainteté du Nom de mon Fils.
Malheur à ceux qui renient ce Nom et l’offensent en substituant à ce Nom
saint le signe démoniaque de Satan,
ou qui même seulement permettent à l’esprit affaibli de l’oublier, comme si
une substance corrosive l’effaçait de leur moi qui n’a la vie que par ce Nom.
La mort, la vraie mort, attend les méconnaisseurs du Nom de mon Fils, à qui
j’ai déféré tout pouvoir
et tout jugement et au Nom duquel ma Majesté se plie à tout miracle, comme
dans l’Univers toute créature devrait s’incliner en une douce et sainte
adoration.
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598> Oh ! enfants de mon Fils - qui a porté son
Nom pour qu’il fût rougi de Sang divin au sommet du Calvaire et qu’il
resplendît, seule lumière du monde obscurci, parmi les ténèbres du Vendredi Saint,
afin d’être l’avertissement qui, du haut de la croix, montre le Ciel pour
lequel vous avez été faits; Nom qui depuis des siècles resplendit pour
continuer de vous rappeler le Ciel, et qui jamais comme maintenant brille
pour vous appeler à lui au milieu de la colère que vous avez provoquée,
invoquée, voulue, dans laquelle vous périssez parmi les gargouillis de sang
et les rires des démons
— ô enfants de mon Fils, gravez de nouveau avec votre douleur qui retourne à
Dieu, avec votre espérance qui se relève vers Dieu, avec votre foi que les
larmes rebaptisent, avec votre amour qui retrouve la voie de la charité,
gravez le saint Nom de Jésus sur la surface de votre cœur sans Dieu, sur le
temple profané de votre esprit. Délivrez-les l’un et l’autre des simulacres
d’un culte qui vous apporte la mort de l’esprit. Placez en eux et sur eux le
vrai Dieu. Aimez, chantez, invoquez, bénissez-le, croyez au Nom de mon Fils.
Au Nom du Juste, du Saint, du Fort, du
Dominateur, du Vainqueur. Au Nom de celui devant qui le Père ne résiste pas
et pour qui l’Esprit verse ses fleuves de grâce sanctifiante. Au Nom du Miséricordieux
qui vous aime au point d’avoir voulu connaître la vie et la mort de la terre,
et de se faire
Nourriture pour nourrir votre faiblesse et
Sacrement pour rester parmi vous au-delà de son retour au ciel et apporter
Dieu en vous.
Je vous le jure par ma Sainteté : il n’y a, il n’y eut, il n’y aura pas de
Nom plus grand que celui-là. Je donne en lui, moi, Dieu Unique et Trin, ma
manifestation suprême de puissance et d’amour."
Il dit encore :
"Mets la date de demain. Jésus Christ, fils de David, doit avoir célébré
son Nom le jour du prophète royal
dont Marie descend."
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Jésus dit :
Et la parole du Seigneur t’est adressée en
ces termes, même si tu ne veux pas l’entendre, parce qu’elle te fait trembler
le cœur de frayeur et de pitié pour les jours qui vous sont réservés et pour tes
frères et sœurs qui, le jour de la terrible colère, ne m’auront pas dans leur
cœur pour les réconforter et ne verront que l’horreur de satan,
et n’entendront que les blasphèmes de Satan, et ne connaîtront que le
désespoir de Satan.
J’ai laissé cette lacune comme avertissement aux indiscrets, montrant et
démontrant que je suis le Seigneur et Maître à qui on ne peut imposer des
limitations ou des thèses, lequel ne connaît pas de limitations, pour montrer
que c’est moi qui parle, et non toi, créature, et que je t’amène avec moi là
où je veux : des révélations et de la contemplation des vérités éternelles et
des célestes visions aux considérations portant sur cette heure satanique où
tout reflet du ciel s’est effacé et sur les fruits qu’elle vous donne maintenant.
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599> Écoute, ô mon peuple.
Je t’avais élu à la plus haute destinée et
je t’avais confié les pierres précieuses de ma Rédemption et de ma Doctrine
dans mon Eglise, florissante sur ton sol comme un dattier et un cèdre dont
coulent le miel et le vin et qui servent d’abri à tous les vivants qui
cherchent refuge dans l’arche véritable du salut éternel.
Comme d’un soleil partaient de toi les rayons d’une civilisation parfaite,
car elle était la civilisation du Christ, laquelle ne se pare pas de
découvertes aptes à rendre la vie trop douce et le sort cruel, mais de lois
saintes, qui visent à élever les humains, à soulager leurs misères, à
instruire leur ignorance, puisque ce sont des lois qui proviennent de la
source divine de la sainteté, de la charité, de la sagesse.
Je t’avais donné une mission semblable à ma Lumière dans le monde.
Tu m’as renié. Nouvelle Jérusalem, tu as trahi le Christ et tu t’es acharnée
contre ses saints et ses prophètes, et tu t’apprêtes à t’acharner encore
davantage. Tu as supporté la croix et les églises comme formes d’art et comme
moyen de poursuivre tes objectifs néo-païens. Tu as repoussé la Nourriture
pour rassasier ton cœur de fange.
Tu as voulu connaître et goûter toute la fange et, maintenant que ton goût
est corrompu comme celui d’un animal immonde, elle te semble douce au palais.
Et la luxure, la violence, la barbarie, l’avidité, le mensonge, la
corruption, le satanisme sont les plats dont tu remplis ta table. Et tu
attires sur toi châtiment et châtiment et châtiment; tu le forges de tes
propres mains et tu te l’infliges, et tu invoques ceux qui te perdent et tu n’appelles
pas celui qui te pardonnerait encore.
J’ai usé de miséricorde envers toi à plusieurs reprises et je t’ai averti de
ne pas tourner de nouveau ma miséricorde à ton détriment en t’en servant à
une fin indigne. Et à plusieurs reprises, tu as fait un péché du don de Dieu
en t’en servant à une fin illicite.
C’est vraiment comme le dit le prophète : "La verge a fleuri, l’orgueil
a germé".
Je vous avais donné un rejeton d’olivier pour que vous le cultiviez et que
vous en fassiez une fronde de justice et de paix, vous avisant que le sol
devait être déblayé de l’erreur afin que mon saint bourgeon ne devînt pas
sauvage au contact impur et ne germât point en branches et fruits d’une plus
grande culpabilité. Mais vous n’avez pas écouté le Seigneur qui, en Père et
Maître, vous donnait conseil, et la floraison s’est transformée en poison,
et l’orgueil a engendré le crime. Et un autre crime suivra, et d’autres
encore.
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600> C’est pourquoi je
vous dis : pas un d’entre vous ne restera sans pleurer. Celui qui possède
pleurera, ainsi que celui qui est nu. Car celui qui possède perdra et celui
qui est nu ne trouvera plus quelqu’un pour l’habiller. La famine, l’épée,
l’épidémie serreront vos corps de leurs cordes, et le désespoir et la
terreur, vos âmes aveugles.
Oui, vous serez comme des aveugles qui marchent dans les ténèbres au milieu
des gouffres et des décombres, en sachant que chaque pas que vous faites peut
vous conduire à une embûche ou à la mort; vous marcherez comme sur un sol
secoué par un terrible tremblement de terre. Et en vérité, la Terre tremble
sous vos pas, car même si ce n’est qu’une planète, elle est plus fille du
Créateur que vous, et elle voit l’œil en colère de Dieu fixer ce sol, comme
lorsqu’il regarda ses enfants qui méritaient le déluge et le feu, et elle
s’agite dans ses profondeurs de peur de son châtiment.
Les valeurs matérielles et intellectuelles
sont bouleversées et dépouillées de leur juste substance. Les connaissances
sont devenues une entrave et non une aide; jusqu’à la sainte connaissance de
Dieu qui est devenue une condamnation parce que, le connaissant, vous le
reniez. La Lumière et la Parole vous restent dans la gorge sans pouvoir
descendre illuminer et nourrir l’esprit, puisque la corde de vos passions
perverses vous empêche de les accueillir.
En voyant s’écrouler les idoles de fange que vous avez érigées à la place du
vrai Dieu, vous saurez que vous avez adoré des choses immondes et vous
n’aurez plus la foi. Foi en rien. Ni dans le vrai, ni dans le faux.
Et pour punir les renieurs, les sans-foi, ceux
qui haïssent le Christ Romain, leur tomberont dessus les impies de la Terre,
ceux qui sont de plus en plus proches de Satan, les démolisseurs de la Croix,
non tant sur les coupoles de leurs temples, mais dans les cœurs qui
portent encore des traces de mon Signe.
Et toi, nouveau Pierre,
veille, et veille sans te faire d’illusions. Il
est vrai que souffrir pour le Christ est une dignité que rien ne surpasse.
Mais je te dis : "Veille et prie".
Aux heures de grande
tempête, il faut, non seulement le gonfalon
pourpré suspendu au sommet du mât de la voile, mais aussi que la main de
Pierre soit plus que jamais saine et sûre à la barre du timon. Le désorientateur se sert de tout pour désorienter.
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601> Et aux heures où la tourmente assaille de tous côtés
pour faire couler dans un naufrage les valeurs saintes, mal vues des
pervertis, il suffit que la main laisse un seul instant la roue du timon pour
que, irréparable malheur, les vagues frappent plus fort par le travers la
barque mystique.
Veille sur toi afin de pouvoir veiller sur les autres. Pierre, maintenant
plus que jamais, il faut que tu nourrisses mes agneaux et mes brebis. Il
n’y a plus que toi qui demeures le saint Pasteur et si tu tombes, de
nombreux agneaux seront menés par des moutons imprudents hors des pâturages,
et d’autres pasteurs de mauvaises doctrines s'insinueront jusqu’à l’intérieur
de mon domaine pour le contaminer de leurs pressions humaines — et c’est
déjà un jugement bien miséricordieux que de les appeler humaines.
Non. Ce n’est pas le moment de mourir pour le Christ. C’est le moment
de veiller, de défendre, d’enseigner, d’ériger des défenses contre ce qui
veut entrer et corrompre de façon de plus en plus vaste et profonde.
Et crois-moi, ô Christ sur terre,
crois-moi quand je dis que la plaie ronge déjà dans les profondeurs et
obscurcit les esprits et les cœurs et, malheur des malheurs, elle éteint les
lanternes qui avaient été placées au sommet des monts pour illuminer la voie
aux pèlerins à la recherche du ciel. Beaucoup sont déjà éteintes,
beaucoup fument, beaucoup languissent et d’autres sont sur le point de
faiblir. Si les fidèles sont de glace, les pasteurs sont transis, et la
mort de l’esprit vient par le froid. Une mort insensible qui endort en un
sommeil sans lumière de résurrection.
Penses-y, ô Christ sur terre, né pour un tel destin. Et sans te lasser
insiste, prêche, exhorte, reprends, évangélise. Il y a trop de temples où
l’Évangile a perdu sa valeur et trop de cœurs qui entendent un son de l’Évangile
qui n’est point le vrai et qui les en éloigne.
Supplée, comme le premier Pierre, aux insuffisances des ministres et fais
en sorte que les foules entendent de nouveau de tes lèvres la douce, sainte
et salutaire doctrine du Christ, et que ceux qui n’ont pas encore été tués se
sauvent et reviennent à moi, et que la paix revienne sur cette terre où il
n’est pas de motte qui ne connaisse la rosée des martyrs."
---------------------------------------
Après avoir écrit ce passage, que le bon Jésus me dicte sans délai après
votre visite,
je repense à la conversation que j’ai eue avec vous au sujet de cette
personne qui pense que "rien de bon ne peut venir de Nazareth".
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602> Le Maître intervient : "Tu
t’en occupes et tu t’en préoccupes peut-être ?", et moi : "Non,
Jésus. Pas du tout. Je pensais seulement". “N’y pense même pas. Laisse
que les morts s’ensevelissent eux-mêmes. Occupe-toi de mon berceau. Je
viendrai avec lui te donner beaucoup de baisers eucharistiques. C’est cela
qui compte : mon amour et non la désaffection des créatures”.
Et
il me semblait que Jésus posât ses mains sur mes épaules
(se tenant avec les bras derrière mes épaules). Je sentais distinctement les
deux mains longues et fortes de Jésus qui m’enserraient et me secouaient un
peu, en m’attirant à lui dans une étreinte d’amour, et je voyais son sourire
doux et majestueux.
Et puis hier soir, avant l’assoupissement
que je sentais me gagner, je vis la vierge
et Jésus, mais Jésus
adulte, comme il était à sa mort. Toujours dans sa tunique blanche. Vêtus de
blanc tous les deux. Mais la robe de la Vierge était d’un blanc argenté comme
celui du lys, et son voile aussi, comme dans les visions de la Grotte; tandis
que la tunique de Jésus était d’un blanc ivoire comme s’il était d’une étoffe
de laine.
J’ai pu bien comparer les deux corps et les deux visages, car ils étaient
près l’un de l’autre, du côté droit de mon lit, Jésus près de mon chevet,
Marie à sa droite vers le pied de lit.
Marie était plus petite de toute la tête de son Fils, de sorte que la tête de
la Vierge était à la hauteur de l’épaule du Fils qui est très grand.
Elle est beaucoup plus mince que lui, lequel a de larges épaules et un corps
robuste sans être gros. Le teint du visage d’un blanc ivoire. Seules les
lèvres sont accentuées dans leur couleur, qui tranche sur cette couleur sans
couleur de la peau; les yeux, bleus : clairs ceux de la Vierge, plus foncés
ceux du Fils, et plus grands. Des yeux de dominateur, mais si doux ! Les
cheveux plus clairs chez la Mère, d’une couleur plus vive chez le Fils, mais
toujours d’un blond qui tire sur le cuivre et également fins, soyeux et avec
des vagues qui se terminent par des boucles chez Jésus; pour Marie, je ne
sais pas parce que le voile ne me permet de voir que les cheveux du front
jusqu’aux oreilles. Je ne sais pas s’ils sont dénoués, tressés ou épinglés
sur la nuque.
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603> Les
deux ont un visage d’un ovale allongé, mince sans être osseux. Celui de Marie
est plus délicat, plus petit, proportionné au corps. Mais le front, le nez, la
bouche, la forme des joues, la coupe de l’œil, à la paupière lisse et plutôt
baissée, sont les mêmes. Excepté que, je le répète, les yeux de Jésus sont
plus grands et leur regard est celui d’un dominateur.
Les mains, très blanches et toutes petites chez Marie, sont plus viriles chez
le Fils et de peau plus foncée, mais la forme en est très fuselée chez les
deux par rapport à la largeur.
Jésus et Marie se regardent de temps en temps avec un indescriptible amour.
Marie regarde avec adoration. Jésus regarde sa Mère avec un amour infini,
vénérant et protecteur, reconnaissant, je dirais. Et je dirais aussi qu’ils
se parlent avec le regard et le sourire. Ils me regardaient et puis se
regardaient. Je voyais clairement le mouvement des têtes.
Puis tout s’effaça dans l’assoupissement. Mais quand je revins à moi, la
première chose que je vis fut mes deux amours toujours au même endroit.
Alors, comme j’étais seule dans le noir, pendant que les autres mangeaient ou
parlaient (je ne sais) dans la salle à manger, je me suis bien gardée de
faire savoir que j’étais éveillée. J’ai enduré une soif ardente et le besoin
d’être remuée (j’avais des fourmis dans tout le corps) pour pouvoir savourer
en paix la douce vision. De mes mains à moitié engourdies, j’ai pris mon chapelet
qui était sur ma poitrine, où je le mets toujours quand je sens venir le
sommeil ou le collapsus,
et j’ai commencé à réciter le chapelet. Les mystères douloureux.
Aussitôt que j’ai commencé par les invocations de Fatima : "Jésus, c'est
pour ton amour, pour la conversion des pécheurs, pour le saint Père et pour
réparer les injures faites au cœur immaculée de Marie. Jésus, pardonnez-nous
nos fautes, préservez-nous du feu de l’enfer, amenez au Ciel toutes les âmes
et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde", j’ai vu
les deux se regarder, étincelant d’amour réciproque. Etincelant est le
mot juste et exprime à peine la splendeur des deux visages.
Puis, quand je dis le mystère : "L’oraison de Jésus au jardin",
le visage de Marie regarda le Fils avec amour et peine, et elle prit dans sa
toute petite main la main droite du Fils, laquelle pendait le long de sa
hanche, et la baisa avec une suprême vénération. Et ce fut ainsi à chacun des
cinq mystères douloureux. La grâce de ce geste est indescriptible, comme est
indescriptible le regard que Jésus posait sur la tête penchée de sa Mère
pendant qu’elle lui baisait le dos de la main.
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604> Je ne voyais pas les stigmates. À vrai dire,
même quand j’ai vu Jésus souffrant,
j’ai vu du sang sur ses mains, mais jamais la blessure ouverte. Je ne peux
donc pas dire le point précis où elle se trouve.
Plus tard, des gens sont venus à la maison et ils m’ont dérangée. Je
continuais à voir, mais j’étais dérangée dans la paix de ma contemplation. J’avais
le visage habituel que j’ai quand je vois et Paola
s’en est aperçue et a dit : "Comme on est beau ce
soir !".
Puis, j’ai travaillé parce que je me sentais heureuse. J’ai assemblé le
‘Berceau’ que Jésus veut.
Et puis... j’ai éprouvé une douleur au cœur et j’ai eu une belle crise qui
dure encore. La vie et la joie fondent avec trop de violence sur moi et mon
corps épuisé s’en ressent. Mais je suis prête à mourir avec cette vision. Oh
! et comment je suis prête !...
Je vous ai fait une description si précise
que c’en est presque un tableau. Délectez-vous-en vous aussi. Je regrette de
ne pas pouvoir vous faire voir comme je vois, mais je fais de mon mieux pour
vous faire partager les trésors que me donne Jésus. Excusez-moi si je suis
plus que jamais illisible, mais je suis entre la mort et la vie, au point que
je ne cesse de prendre des gouttes, etc., et aussitôt que Paola sera levée,
je me ferai faire des injections parce que la crise ne passe pas. J’ai voulu
écrire, en dépit de mon état, parce que si je devais mourir je veux que vous
sachiez ce qui a illuminé mes dernières heures.
Puis, pendant la journée, alors que j’étais à moitié assommée par la
souffrance, je pensais à ce que je disais à propos des blessures aux mains de
Jésus. Et voici ce que me dit maintenant le Maître.
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Jésus dit :
"Les blessures aux paumes, que tu n’as pas
vues parce que je bouge rarement ma main gauche, à la fois par une habitude
contractée au travail et parce que c’est la plus blessée, ont été infligées
de la façon suivante.
L’idée des bourreaux était de me suspendre par les
carpes, immédiatement au-dessus de la
jointure du pouls, pour rendre la suspension plus solide. Et en effet, après
m’avoir étendu sur la croix, ils me transpercèrent la main droite en ce
point.
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605> Mais, étant donné que le
constructeur de l’échafaud avait marqué le trou de gauche (c’était la coutume
de marquer l’emplacement des clous afin de les faire entrer plus facilement
dans le bois épais et de suspendre plus solidement un corps placé, non
à l’horizontale, mais à la verticale et sans autre support que trois longs
clous) plus loin du point où pouvait arriver le carpe de ma main, on décida,
après m’avoir étiré le bras jusqu’à déchirer les tendons, d’enfoncer le clou
au centre de la paume, entre deux os du métacarpe.
Ça ne se voit pas dans le suaire parce que la main droite recouvre la main
gauche.
La blessure aux membres, que je subis de mon vivant, fut plus grande parce
que, une fois qu’on eut levé la croix, quand le poids du corps se déplaça
vers le bas et en avant, le clou fit une grande lacération vers le pouce,
élargissant le trou plus que dans la main droite où le carpe résista mieux à
la suspension que le métacarpe. Et cette blessure fut aussi la plus
lancinante, soit parce qu’elle était du côté du cœur, soit parce qu’en
entrant, le clou brisa les nerfs et les tendons de la main, provoquant un
spasme atroce qui se propagea jusqu’à la tête.
Les peintres et sculpteurs qui, par un sens de l’art, me représentèrent la
main droite partiellement ouverte et la main gauche fermée en poing, ont
témoigné sans le vouloir d’une vérité physique de mon corps martyrisé, parce
que la main gauche se ferma réellement en poing à cause du spasme et de la
rupture des nerfs coupés, et elle se ferma de plus en plus parce que le
spasme et la contraction des fibres nerveuses augmenta avec le passage des
heures.
J’eus beaucoup de spasmes sur la croix. Je t’en parlerai un jour.
Mais celui des mains fut l’un des plus cruels.
La blessure à la main droite est presque complètement cachée par la manche,
et elle est plus petite et plus régulière.
Quand je t’apparus comme l’Homme des douleurs en marche vers le Calvaire,
tu n’as pas vu les blessures des mains parce que, n'ayant pas encore été
crucifié, logiquement je ne les avais pas encore. J’avais sur les mains le
sang qui coulait de ma tête couronnée et de mon épiderme lacéré par la
flagellation, mais pas les blessures aux mains. Je te les montrerai à un
moment plus approprié que le temps de Noël pour une telle vision de douleur.
En ce qui concerne ce mot dont tu ne
comprends pas le vrai sens, sache qu’il signifie "commerce illicite avec
Satan". Ce commerce peut s’accomplir de plusieurs façons, toutes
maudites par moi.
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