"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.193. - L'arrivo a Sichem dopo due giorni di cammino.

 2.193. - From Engannim to Shechem in Two Days.          

 3.193 - Llegada a Siquem tras dos días de camino.

 4.233 - Von Engannim nach Sichem in zwei Tagen.


Mardi 21 mars 28
(8 Nissan 3788)
Sichem.


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 Description de la ville de Sichem.


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Ancienne édition : Tome 3, chapitre 54.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 193.

193
L’arrivée à Sichem après deux jours de marche.

Le lundi 18 juin 1945.

263>  193.1 - Par les routes toujours plus fréquentées par les pèlerins, Jésus continue vers Jérusalem. Pendant la nuit, une averse a un peu détrempé les routes, mais en revanche a abattu la poussière et éclairci l'air. Les champs semblent un jardin bien entretenu.     

Ils marchent tous avec empressement car la pause les a reposés. L'enfant, avec ses sandalettes neuves, ne fatigue pas à marcher. Au contraire, toujours plus confiant, il babille avec l'un ou l'autre, confiant à Jean que son père s'appelait Jean et sa mère Marie, et qu'à cause de cela il aimait bien Jean.   

"Mais aussi, ajoute-t-il, j'aime bien tout le monde et au Temple je prierai tant, tant pour vous et pour le Seigneur Jésus."     

C'est émouvant de voir comme ces hommes, pour la plupart sans enfants, sont paternels et pleins de prévenances pour le plus petit des disciples de Jésus. Même l'homme d'Endor prend une expression plus douce quand il oblige le petit à boire un œuf ou quand il grimpe dans les bois qui verdissent les pentes des collines et des montagnes toujours plus hautes, fendues par des vallons au fond desquels passe la grand-route, pour cueillir des mûres ou du fenouil sauvage et les porte à l'enfant pour calmer sa soif sans le gorger d'eau, et comme il le distrait de la longueur du chemin en lui faisant remarquer les détails du paysage et les panoramas qui se présentent.  

L'ancien pédagogue de Cintium, ruiné par la méchanceté humaine ressuscite pour cet enfant : misère, comme lui-même est misère, et un bon sourire efface les rides du malheur et de l'amertume. Jabé est déjà moins misérable avec ses sandales neuves et son petit visage moins triste. Les mains de je ne sais quel apôtre ont eu soin d'effacer toutes les traces de la vie sauvage qu'il avait menée pendant de si longs mois lui peignant ses cheveux, jusqu'alors incultes et pleins de poussière, maintenant soyeux et propres. 

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264> Même l'homme d'En-Dor, qui reste encore un peu perplexe quand il s'entend appeler Jean, mais qui ensuite secoue la tête avec un sourire de compassion pour son peu de mémoire, change de jour en jour. Jour après jour son visage perd sa dureté d'expression et il acquiert un sérieux qui ne fait pas peur.          

Naturellement ces deux misères, qu'a ressuscitées la bonté de Jésus, gravitent par leur amour autour du Maître. Chers sont les compagnons, mais Jésus... Quand il les regarde ou s'adresse à eux en particulier, l’expression de leurs visages respire tout à fait le bonheur.
    

 193.2 - On franchit le vallon, puis une colline verte et très belle du sommet de laquelle on peut encore apercevoir la plaine d'Esdrelon. Cette vue fait dire à l'enfant :    

"Que peut bien faire le vieux père ?"    

Et il termine avec un soupir bien triste. Une larme brille dans ses yeux châtains :        

"Oh ! lui est bien moins heureux que moi... lui qui est si bon !"     

Et la plainte de l'enfant jette sur tous un voile de tristesse. Voici qu'on descend à travers une riche vallée toute en champs et en oliveraies, et un vent léger fait pleuvoir la neige des petites fleurs de la vigne et des oliviers les plus précoces. On a perdu de vue pour toujours la plaine d'Esdrelon.  

Une pause pour le repas et de nouveau la marche vers Jérusalem. Mais il a beaucoup plu ou bien le lieu est envahi par des eaux souterraines car les prairies semblent un marécage tant l'eau brille parmi les herbes touffues, elle monte au point de lécher la route, un peu surélevée mais qui n'en est pas moins très boueuse. Les adultes relèvent leurs vêtements pour qu'ils ne se recouvrent pas d'une couche de boue. Jude Thaddée prend l'enfant sur ses épaules pour le délasser et lui faire traverser plus rapidement la zone inondée et peut-être malsaine.  

Le jour est à son déclin quand, après avoir côtoyé de nouvelles collines et franchi une autre petite vallée rocheuse et bien sèche, ils entrent dans un pays construit sur un terre-plein rocheux. Se frayant un passage à travers la foule des pèlerins, ils cherchent à se loger dans une sorte d'auberge très rustique : une grande tente avec une épaisse couche de paille, et rien de plus.    

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265> Des petites lampes allumées çà et là éclairent le souper des familles de pèlerins, familles pauvres comme la famille apostolique, car les riches, pour la plupart, se sont dressés des tentes en dehors du pays, évitant dédaigneusement les contacts avec le peuple de l'endroit et les pèlerins pauvres.     

La nuit descend avec le silence... Le premier qui s'endort, c'est l'enfant. Il repose, fatigué, sur le sein de Pierre qui l'installe ensuite sur la paille et le couvre soigneusement.   

Jésus réunit les adultes pour la prière, puis chacun s'étend sur la litière pour se reposer du long chemin.


 193.3 - Le jour suivant : la troupe apostolique partie dès le matin est sur le point d'entrer à Sichem après avoir traversé la Samarie.  La ville a un bel aspect, entourée de murailles, couronnée d'édifices beaux et majestueux autour desquels se serrent avec ordre de belles maisons. J'ai l'impression que la ville, comme Tibériade, a été depuis peu reconstruite par les Romains avec un plan venu de Rome. Tout autour, au-delà des murs, un environnement de terres très fertiles et bien cultivées.      

La route qui conduit de Samarie à Sichem se déroule en descendant par paliers successifs avec un système de murets qui soutiennent le terrain, qui me rappelle les défilés de Fiesole. Il y a une vue magnifique sur de vertes montagnes au sud et sur une très belle plaine qui s'étend vers l'ouest.


Sur ce croquis, Maria Valtorta a écrit, en plus des quatre points cardinaux :
Plaine, Samarie, montagnes du sud.

La route tend à descendre mais remonte de temps en temps pour franchir d'autres collines du haut desquelles on domine le pays de Samarie avec ses belles cultures d'oliviers, de blé, de vignes sur lesquelles veillent du haut des collines des bois de chênes et d'arbres de haute futaie qui font une protection contre les vents qui, venant des défilés, tendent à former des tourbillons qui endommageraient les cultures.    

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266> Cette région me rappelle beaucoup les points de notre Apennin ici, vers l'Amiata, quand l’œil contemple en même temps les cultures plates de céréales de la Maremme et les collines joyeuses, et les montagnes sévères qui s'élèvent plus hautes, à l'intérieur. Je ne sais pas comme est aujourd'hui la Samarie. Alors elle était très belle.     

Voici maintenant qu'entre deux hautes montagnes, parmi les plus hautes de la région on voit dans le sens de la longueur, une vallée très fertile, bien arrosée et au milieu Sichem. C'est là que Jésus et les siens sont rejoints par la caravane brillante de la cour du Consul qui se transfère pour les fêtes à Jérusalem. Esclaves à pied et esclaves sur des chars pour surveiller le transport des objets. ..Mon Dieu, quel fourniment ils pouvaient transporter avec eux de ce temps-là !!! Et avec les esclaves de vrais chars transportant un peu de tout et jusqu'à des litières complètes et des carrosses de voyage. Ce sont des grands chars à quatre roues, bien suspendus, couverts, dans lesquels les dames sont à l'abri. Et puis, d'autres chars et des esclaves...    

Une tenture se découvre, soulevée par la main ornée de joyaux d'une femme, et on voit le profil sévère de Plautina qui salue sans parler, mais avec un sourire, et de même fait Valeria qui a sur ses genoux
sa petite toute gazouillante et souriante. L'autre char de voyage, encore plus somptueux, passe sans qu'aucune capote ne s’ouvre. Mais, quand elle est déjà passée, se penche à l'arrière entre les rideaux lacés la figure rose de Lidia qui salue en s'inclinant. La caravane s'éloigne...     

 193.4 - "Ils voyagent bien eux ! dit Pierre fatigué et tout en sueur. Mais si Dieu nous aide, après demain soir nous serons à Jérusalem."    

"Non, Simon. Il me faut dévier en allant vers le Jourdain."

"Mais, pourquoi, Seigneur ?"   

"À cause de cet enfant. Il est très triste et le serait trop en revoyant la montagne qui s'est éboulée."

"Mais nous n'allons pas la voir ! Ou plutôt nous allons voir l'autre côté... et... et je pense à le tenir distrait. Moi et Jean... Il se distrait tout de suite ce pauvre tourtereau sans nid. Aller vers le Jourdain ! Allons donc ! C'est mieux par ici. Chemin direct, plus court, plus sûr. Non, non. Celui-là, celui-là. Tu vois ? Même les romaines le suivent. 

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267> Le long de la mer et du fleuve se dégagent des émanations de fièvres, à ces premières pluies d'été. Par ici, c'est sain. Et puis... Quand est-ce qu'on arrive si on allonge encore le parcours ? Pense combien ta Mère sera inquiète après le brutal enlèvement du Baptiste !..."      

Pierre l'emporte et Jésus consent.       

"Nous allons nous reposer de bonne heure et comme il faut, et demain nous partirons à l'aube pour être après demain soir à Gethsémani. Nous irons le lendemain du vendredi chez la Mère à Béthanie, où nous déposerons les livres de Jean qui s'est bien fatigué et nous trouverons Isaac à qui nous donnerons ce pauvre frère..."     

"Et l'enfant ? Tu le donnes tout de suite ?"    

Jésus sourit :        

"Non, nous le donnerons à la Mère pour qu'elle le prépare pour "sa" fête. Et puis nous le garderons avec nous pour la Pâque. Mais ensuite, nous devrons aussi le laisser... Ne t'y attache pas trop ! Ou plutôt : aime-le comme s'il était ton enfant, mais avec un esprit surnaturel. Tu vois : il est faible et se fatigue facilement. Moi aussi, j'aurais aimé l'instruire et le faire grandir en Sagesse, nourri par Moi. Mais je suis l'Inlassable, et Jabé est trop jeune et trop faible pour supporter nos fatigues. Nous irons à travers la Judée, puis nous reviendrons à Jérusalem pour la Pentecôte et puis nous irons... nous irons, annonçant la Bonne Nouvelle... Nous le retrouverons pendant l'été dans notre patrie.       
 193.5 - Nous voici aux portes de Sichem. Pars en avant avec ton frère et Judas de Simon pour chercher un logement. J'irai sur la place du marché et je t'y attendrai."

Ils se séparent pendant que Pierre court à la recherche d'un abri et pendant que les autres cheminent difficilement par les rues encombrées de gens qui crient et gesticulent, d'ânes, de chars, qui se dirigent tous vers Jérusalem pour la Pâque imminente. Les voix, les appels, les imprécations se mêlent aux braiments des ânes. Cela fait une puissante rumeur qui se répercute sous les passages qui séparent les maisons, une rumeur qui rappelle le bruit que font certains coquillages quand on les applique à l'oreille. L'écho se répercute là où déjà les ombres se rassemblent et les gens, comme de l'eau sous pression se précipitent à travers les rues, cherchant un toit, une place, une pelouse pour y passer la nuit...        

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268> Jésus, qui tient l'enfant par la main, adossé à un arbre, attend Pierre sur la place qui, pour la circonstance, est pleine de marchands.  

"Personne ne nous remarque ni ne nous reconnaît !" dit l'Iscariote.



"Comment reconnaître un grain de sable sur une plage ? Tu ne vois pas quelle foule il y a ?" répond Thomas.  

Pierre revient :     

"En dehors de la ville, il y a un hangar avec du foin. Je n'ai trouvé rien d'autre."        

"Nous ne chercherons pas autre chose. C'est presque trop beau pour le Fils de l'homme." 

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Fiche mise à jour le
27/07/2022.