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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

 

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           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\italiano.gif 2.109. - Nei campi di Yokhanan e in quelli di Doras. Morte di Giona.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\English.gif 1.109. - Jesus at Doras' House. Death of Jonah.

 2.109- En los campos de Jocanán y en los de Doras. Muerte de Jonás.

 2.148 - Jesus bei Doras - Der Tod des Jonas.



Doras le sanhédriste dessiné par Lorenzo Ferri sous les indications de Maria Valtorta.

Mardi 5 octobre 27
(18 Tishri 3788)
Esdrelon.


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           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Pierre proclame son appartenance au Christ.

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Comme ils sont bons, tes amis !

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Le salut des "damnés de la terre"

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Les "justes" dans le Royaume des Cieux.

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Les "béatitudes" dans le Royaume des Cieux.

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Tous les hommes sont égaux.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Malédiction des terres de Doras.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Mort bienheureuse de Jonas.


Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 2, chapitre 76.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 109.

109
Dans les champs de Yokhanan et de Doras. Morts de Jonas à la maison de Nazareth.

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.1 : Des hommes comme des bêtes de somme.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.2 : Pierre parle à quatre serviteurs de Yokhanan.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.3 : Jonas leur a annoncé le Messie en Jésus.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.4 : Les apôtres tirent la charrue à la place des laboureurs.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.5 : Ils n'ont ni haine ni reproches à faire à Dieu.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.6 : Doras a encore été cruel avec Jonas qui se meurt.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.7 : Jésus leur donne nourriture et vin.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.8 : Les serviteurs de Doras confirment que Jonas est épuisé.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.9 : Doras fait étalage de ses richesses.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.10 : Je sortirai après t'avoir maudit avec tes champs.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.11 : Jésus auprès de Jonas mourant.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.12 : Doras promet de se venger.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.13 : Jésus réquisitionne un char romain.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.14 : Instruit Publius Quintilianus.  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BouleBleue.GIF 109.15 : Jonas meurt dans le lit de Joseph à Nazareth.

Vision du jeudi 15 février 1945.

212>  109.1 – Je revois la plaine d'Esdrelon, pendant le jour, un jour demi couvert de fin d'automne. Il a dû pleuvoir pendant la nuit, un de ces premières pluies des tristes mois d'hiver, car la terre est humide, sans être boueuse, Et il y a aussi du vent, un vent humide qui arrache les feuilles jaunies et vous pénètre jusqu'aux os, de son souffle imprégné d'humidité.        

Dans les champs quelques rares couples de bœufs au labour. Ils retournent, péniblement, la terre grasse de cette plaine fertile pour la préparer aux semailles, Et, un spectacle qui me fait peine à voir, en certains endroits, ce sont les hommes eux-mêmes qui font le travail des bœufs, tirant la charrue de toute la force de leurs bras et même de leur poitrine, s'arc-boutant sur le sol déjà remué, s'épuisant comme des esclaves en ce travail pénible même pour de robustes bouvillons.          

Jésus aussi regarde et arrête ses yeux sur ce spectacle. Son visage devient triste jusqu'aux larmes.

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213> Les disciples : onze, car Judas est encore absent et les bergers ne sont plus là, parlent entre eux et Pierre dit :        

"Petite, pauvre, et fatigante la barque... Mais cent fois mieux que ce travail de bêtes de somme !"    

Puis il demande :

"Maître, est-ce que ce sera déjà les serviteurs de
Doras ?"          

C'est
Simon le Zélote qui répond :     

"Je ne pense pas. Ses champs sont au-delà de ce verger, me semble-t-il. Et nous ne les voyons pas encore."         

 109.2 – Mais Pierre, toujours curieux, quitte la route et va le long d'un talus entre deux champs. Sur le bord sont assis pour un moment quatre laboureurs maigres et en sueur. La fatigue les fait haleter. Pierre les interroge  

"Vous êtes à Doras ?"    

"Non. Nous appartenons pourtant à un de ses parents. Nous sommes à
Yokhanan. Et toi, qui es-tu ?" 

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Je suis Simon de Jonas, pêcheur de Galilée jusqu'à la lune de Ziv [1]. Maintenant, Pierre de Jésus de Nazareth, le Messie de la Bonne Nouvelle." Pierre le dit avec le respect et la fierté de quelqu'un qui dirait : "J'appartiens au haut et divin César de Rome" et plus encore. Son honnête visage s'illumine vraiment dans la joie de proclamer son appartenance à Jésus.        

"Oh ! le Messie ! Où, où est-il ?" disent les quatre malheureux.

"C’est Celui-ci, ce grand blond, vêtu de rouge foncé. Celui qui regarde ici, maintenant, et sourit en m'attendant."        

"Oh ! ...Si nous allions... Il nous chasserait ?"         

"Vous chasser ? ... Pourquoi ! C'est l'ami des malheureux, des pauvres, de ceux qu'on opprime, et il me semble que vous... vous êtes vraiment de ceux-là..."  

"Oh ! si nous le sommes ! Jamais comme ceux de Doras. Au moins, nous avons du pain à discrétion et on ne nous fouette que si nous laissons tomber le travail, mais..."         

"De sorte que si maintenant le beau monsieur Yokhanan vous trouvait ici, à parler, vous... " 

"Il nous fouetterait comme il ne fouette pas ses chiens..."          

Pierre sifflote d'une façon significative, Puis il dit :           

"alors, il vaut mieux faire ainsi..."      

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214> Il met les mains en entonnoir à sa bouche et crie fort :     

"Maître, viens ici. Ce sont des cœurs qui souffrent et qui te désirent."

"Mais, que dis-tu ?! Lui ?! Vers nous ?! Mais nous sommes des ignobles serviteurs !" Les quatre sont effrayés d'une pareille hardiesse.  

"Mais les coups de fouet ne sont pas agréables. Et si ce beau pharisien nous tombe dessus, je ne voudrais pas en avoir une part, moi aussi..." dit Pierre en riant et en secouant de sa grosse main le plus effrayé des quatre.   

 109.3 – Jésus, qui est en arrière, arrive à longues enjambées. Les quatre ne savent que faire. Ils voudraient courir à sa rencontre, mais le respect les paralyse. Pauvres êtres que la méchanceté humaine a rendus tout à fait craintifs. Ils tombent à plat ventre sur le sol adorant en cette position le Messie qui vient à eux.  

"La paix à tous ceux qui me désirent. Qui me désire a le désir du bien et Moi, je J'aime comme un ami. Levez-vous. Qui êtes-vous ?"      

Mais les quatre lèvent à peine le visage et ils restent à genoux et muets.        

Pierre parle :        

"Ce sont quatre serviteurs du pharisien Yokhanan parent de Doras. Ils voudraient te parler, mais... si lui survient, ils seront frappés à coups de bâtons et alors, je t'ai dit : "Viens". Debout, garçons. Il ne va pas vous manger ! Ayez confiance ! Pensez que c'est pour vous un ami." 

"Nous... nous avons entendu parler de Toi...
Jonas nous disait..."         

"Je viens pour lui. Je sais qu'il m'a annoncé. Que savez-vous de Moi ?"        

"Que tu es le Messie, qu'il t'a vu tout petit : que les Anges ont chanté la paix aux bons à ton arrivée, que tu as été persécuté... mais que tu t'es sauvé et que maintenant tu as cherché tes bergers et ...et que tu les aimes. C'est là, ces dernières choses qu'il disait maintenant. Et nous pensions : s'il est assez bon pour aimer et chercher des bergers, il voudrait sûrement nous faire à nous aussi un peu de bien... Nous avons tant besoin que quelqu'un nous aime..."       

"Moi je vous aime.         
 109.4 – Vous souffrez beaucoup ?"     

"Oh ! … Mais ceux de Doras plus encore. Si Yokhanan nous trouvait ici à parler !... Mais aujourd'hui, il est à
Guerguesa. Il n'est pas encore revenu des Tabernacles [2].          

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215> Cependant, ce soir, son intendant nous donnera la nourriture après avoir mesuré le travail. Mais n'importe. Nous rattraperons le temps perdu, en nous passant de repos pour le repas de la sixième heure."     

"Dis, garçon, ne serai-je pas capable de faire avancer ce boulot ? Est-ce un travail difficile ?" demande Pierre.    

"Difficile, non. Mais fatigant. C'est un travail de force."   

"Je l'ai. Montre-moi. Si j'y arrive, tu parles, et moi je fais le bœuf. Toi Jean et puis André et Jacques regardez la leçon. Nous passons des poissons de l'eau aux vers de la terre. Allons !"     

Pierre prend en mains la traverse du timon. À chaque charrue, il y a deux hommes, un de chaque côté du timon. Il regarde et imite tous les mouvements du paysan. Fort comme il est, et reposé, il fait un bon travail et l'homme le félicite.    

"Je suis un maître laboureur." s'exclame, content, le bon Pierre. "Allons,
Jean ! Viens ici. Un bœuf et un bouvillon par charrue. À l'autre, Jacques et ce veau muet qu'est mon frère. Allons ! Ah !... hissez !"   

Et les deux charrues ainsi équipées s'en vont, retournant la terre et traçant les sillons le long du champ. À l'extrémité, ils retournent la charrue et commencent un nouveau sillon. Ils semblent avoir toujours fait ce travail de paysan. 

 109.5 – "Comme ils sont bons, tes amis ! dit le plus hardi des serviteurs de Yokhanan. C'est Toi qui les as rendus tels ?"          

"J'ai donné une direction à leur bonté, comme tu fais avec la serpe de l'émondeur. Mais la bonté était en eux. Maintenant elle s'épanouit, parce qu'il y a quelqu'un pour la soigner."  

"Ils sont humbles, aussi, tes amis, de rendre ainsi service à de pauvres serviteurs !"         

"Avec Moi, il ne peut y avoir que ceux qui aiment l'humilité, la douceur, la continence,
l'honnêteté et l'amour, par-dessus tout l'amour, parce que celui qui aime Dieu et le prochain possède par suite toutes les vertus et gagne le Ciel."      

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Nous aussi, nous pourrons l'avoir, nous qui n'avons le temps ni de prier, ni d'aller au Temple, pas même de lever la tête au-dessus du sillon ?" 

"Répondez : y a-t-il en vous de la haine pour qui vous traite si durement ? Y a-t-il en vous de la révolte et des reproches à Dieu de vous avoir placés parmi les derniers de la terre ?"         

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216> "Oh ! non, Maître ! C'est notre sort. Mais, quand recrus de fatigue nous nous jetons sur le grabat, nous disons : "Eh bien, le Dieu d'Abraham sait que nous n'en pouvons plus et que nous ne pouvons que Lui dire : Sois béni, Seigneur !" et nous disons encore : "Aujourd'hui encore, nous avons vécu sans pécher"... Tu sais... Nous pourrions encore frauder un petit peu, et avec le pain manger un fruit, et verser de l'huile sur les légumes cuits à l'eau. Mais le maître a dit : "Les serviteurs ont assez avec le pain et les légumes cuits et, au temps de la moisson, un peu de vinaigre dans l'eau pour étancher la soif et donner des forces". Et nous obéissons. Enfin... ça pourrait être pire."         

"Et Moi, je vous dis qu'en vérité le Dieu d'Abraham sourit à vos cœurs, alors qu'il tourne un visage sévère vers ceux qui l'insultent au Temple, avec des prières menteuses, alors qu'ils n'aiment pas leurs semblables."     

"Oh ! mais entre eux ils s'aiment ! Au moins... il semble qu'il en soit ainsi, car ils se témoignent leur respect par des inclinations et des cadeaux. Ce n'est qu'avec nous qu'ils sont sans amour. Mais nous sommes différents d'eux. C'est juste."          

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Non, dans le Royaume de mon Père ce n'est pas juste et la manière de juger sera différente. Ce ne sont pas les riches et les puissants, en tant que tels, qui auront des honneurs, mais seulement ceux qui auront toujours aimé Dieu en L'aimant plus qu'eux-mêmes et plus que toute autre chose comme l'argent, le pouvoir, la femme, la table; et en aimant leurs semblables que sont tous les hommes, riches comme pauvres, connus comme inconnus, savants ou sans culture, bons ou mauvais. Oui, même les mauvais il faut les aimer. Non pour leur méchanceté, mais par pitié pour leurs âmes qu'ils blessent à mort. Il faut les aimer d’un amour qui supplie le Père céleste de les guérir et de les racheter.      
           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Dans le Royaume des Cieux seront bienheureux ceux qui auront honoré le Seigneur avec vérité et justice, et témoigné leur amour par le respect envers ceux qui les ont mis au monde et aussi leurs parents; ceux qui n'auront volé d'aucune façon et en rien, c'est à dire ceux qui auront donné et prétendu ce qui est juste, même pour le travail des serviteurs; ceux qui n'auront pas tué la réputation ou la personne et n'auront pas eu le désir de tuer, même si d'autres sont cruels au point de pousser le cœur au mépris et à la révolte;          

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217> ceux qui n'auront pas fait de faux serments, faisant tort au prochain ou offensant la vérité; ceux qui n'auront pas commis d'adultères ni de péchés de la chair, quels qu'ils soient; ceux qui, doux et résignés, auront toujours accepté leur sort sans envier les autres, C'est à ceux-là qu’appartient le Royaume des Cieux, et le mendiant lui-même peut-être là-haut un roi bienheureux, pendant que le Tétrarque sera, en fait de pouvoir, réduit à moins que rien, à un sort pire que le néant : il sera une proie pour Mammon s’il a agi contre la loi éternelle du Décalogue."

 109.6 – Les hommes l'écoutent bouche bée.

Près de Jésus se trouvent :
Barthélemy, Matthieu, Simon, Philippe, Thomas, Jacques et Jude d'Alphée. Les quatre autres continuent leur travail, rouges, en sueur, mais joyeux. Pierre suffit pour maintenir la gaieté.        

"Oh ! Comme il avait raison, Jonas, de te dire : ‘’Saint !’’ Tout en Toi est saint. Les paroles, le regard, le sourire. Nous n'avons jamais eu conscience de notre âme comme à présent !…"   

"Il y a longtemps que vous n'avez vu Jonas ?"        

"Depuis qu'il est malade."        

"Malade ?"

"Oui, Maître. Il n'en peut plus. Il se traînait déjà : Mais depuis les travaux de l'été et la vendange, il ne tient plus debout. Et pourtant... il le fait travailler ce... Oh ! Tu dis qu'il faut aimer tout le monde. Mais il est bien difficile d'aimer une hyène ! Et Doras est pire qu'une hyène."    

"Jonas l'aime..."  

"Oui, Maître. Et je dis que c'est un saint, comme ceux qui, par fidélité au Seigneur notre Dieu, ont été tués martyrisés."      

"Tu as bien parlé. Comment t'appelles-tu ? 

"
Michée, et celui-ci Saül et cet autre Joël, et ce dernier Isaïe."   

"Je rappellerai vos noms au Père, Et vous dites que Jonas est très malade ?"      

"Oui. Sitôt le travail fini, il se jette sur sa litière et nous ne le voyons pas. C’est ce que nous disent les autres serviteurs de Doras." 

"Il est au travail à cette heure ?"        

"S'il tient debout, oui. Il devrait se trouver au-delà de cette pommeraie."        

"La récolte de Doras a été bonne ?"   

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218> "Oh ! célèbre dans tout le pays. On a dû étayer les arbres à cause des fruits d'une grosseur miraculeuse, et Doras a dû faire fabriquer de nouvelles cuves, car le raisin ne pouvait trouver place dans celles qu'il avait déjà, tellement il y en avait."   

"Alors, Doras aura récompensé son serviteur !"     

"Récompensé ! Oh ! Seigneur, comme tu le connais mal !"         

"Mais Jonas m'a dit, qu'il y a quelques années, il fut frappé à mort pour la perte de quelques grappes et qu'il devint esclave pour dettes, le maître l'ayant accusé de la perte d'un peu de moisson. Cette année, qu'il a eu cette miraculeuse abondance
[3], il aurait donc dû le récompenser."    

"Non. Il l'a fouetté avec férocité, l'accusant de n'avoir pas, les années précédentes, obtenu la même abondance, parce qu'il n'avait pas soigné la terre comme il le fallait."         

"Mais cet homme est une bête fauve !" s'exclame Matthieu.      

"Non. Il n'a plus d'âme." dit Jésus.     
 109.7 – "Je vous laisse, fils, avec ma bénédiction. Avez-vous du pain et de la nourriture pour aujourd'hui ?"          

"Nous avons ce pain." et il montre une miche de pain noir qu'il tire d'un sac jeté par terre.

"Prenez ma nourriture. Je n'ai que cela, mais je suis chez Doras, aujourd'hui et..."

"Toi, chez Doras ?"         

"Oui, pour racheter Jonas. Vous ne le saviez pas ?"           

"Personne ne sait rien, ici. Mais... méfie-toi, Maître. Tu es comme une brebis dans l'antre du loup."    

"Il ne pourra me faire rien du tout. Prenez ma nourriture. Jacques, donne ce que nous avons, même votre vin. Réjouissez-vous un peu, vous aussi, pauvres amis. C'est pour l'âme et pour le corps. Pierre ! Allons."           

"J'arrive, Maître. Il n'y a plus que ce sillon à finir."           

Et il court vers Jésus, congestionné par la fatigue. Il s'essuie avec son manteau qu'il avait quitté. Il le reprend et rit, heureux.  

Les quatre n'en finissent plus de remercier.

"Tu passeras par ici, Maître ?" 

"Oui. Attendez-moi. Vous saluerez Jonas. Pouvez-vous le faire ?"        

"Oh ! oui. Le champ devait être labouré pour ce soir. Il y a plus des deux tiers de faits. Si bien et si vite faits ! Ils sont forts, tes amis ! Dieu vous bénisse. Aujourd’hui, pour nous, c'est beaucoup plus que la fête des Azymes. Oh ! que Dieu vous bénisse tous ! Tous ! Tous !"           

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219>  109.8 – Jésus s'en va tout droit à la pommeraie. Ils la traversent, arrivent aux champs de Doras. D'autres paysans sont à la charrue ou courbés pour débarrasser les sillons des herbes arrachées. Mais Jonas n'y est pas. On reconnaît Jésus et, sans quitter le travail, les hommes le saluent.     

"Où est Jonas ?" 

"Après deux heures il est tombé sur le sillon et on l'a transporté à la maison. Pauvre Jonas. Il n'a plus que peu de temps à souffrir. Il est vraiment à bout. Jamais plus nous n'aurons un ami meilleur."

"Vous m'avez sur terre et lui dans le sein d'Abraham. Les morts aiment les vivants d'un double amour : le leur et celui qu'ils reçoivent se trouvant avec Dieu, amour parfait par conséquent."  

"Oh ! va tout de suite vers lui. Qu'il te voie en sa souffrance !"  

Jésus bénit et s'en va.    

"Et maintenant, que vas-tu faire ? Que diras-tu à Doras ?" demandent les disciples.   

"J'irai comme si je ne savais rien. Si lui se voit surpris, il est capable de s'acharner sur Jonas et sur ses serviteurs." 

"Ton ami a raison: c'est un chacal." dit Pierre à Simon.   

"Lazare ne dit jamais que la vérité et ce n'est pas un médisant. Tu le connaîtras et l'aimeras." répond celui-ci.     

 109.9 – On voit la maison du pharisien. Large, basse, mais bien bâtie, au milieu d'un verger actuellement dégarni. Maison de campagne, mais riche et pratique. Pierre et Simon vont en avant pour avertir.  

Doras sort. C'est un vieux au profil dur de vieux rapace. Un regard ironique, une bouche de serpent qui esquisse un sourire faux dans sa barbe plutôt blanche que noire.         

"Salut, Jésus" dit-il en un salut familier et visiblement dédaigneux.   

Jésus ne dit pas : "Paix" mais répond :          

"Que ton salut te revienne."    

"Entre. La maison t'accueille. Tu es ponctuel comme un roi."   

"Comme un homme honnête." réplique Jésus.      

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220> Doras rit comme si c'était une plaisanterie.  

Jésus se retourne et dit aux disciples qui ne sont pas invités :   

"Entrez: Ce sont mes amis."    

"Qu'ils viennent... mais... celui-ci n'est-ce pas le gabelou fils d'Alphée ?"        

"C'est Matthieu, disciple du Christ." dit Jésus sur un ton que... l'autre comprend et il se met à rire jaune, plus qu'auparavant.   

Doras voudrait écraser le "pauvre" maître galiléen sous l'opulence de sa maison dont l'intérieur est vraiment fastueux. Fastueux et glacial. Les serviteurs semblent des esclaves. Ils vont penchés, s'éclipsant rapidement, redoutant toujours d'être punis. On sent que c'est une maison où règnent la froideur et la haine.   

Mais Jésus ne se laisse pas impressionner par la vue des richesses ni par l'évocation de la fortune et de la parenté... et Doras qui se rend compte de l'indifférence du Maître, l'emmène avec lui au jardin fruitier. Il montre les arbres rares et en offre les fruits que des serviteurs apportent sur des plateaux et dans des coupes d'or. Jésus les goûte et loue leur goût exquis. Il y en a qui sont conservés dans un sirop et il y a des pêches magnifiques, au naturel et il y a des poires d'une grosseur inaccoutumée.

"Je suis seul à les avoir dans toute la Palestine et je crois qu'il n'y en a pas dans toute la péninsule. Je les ai fait venir de Perse et de plus loin encore. La caravane m'a bien coûté un talent. Les Tétrarques eux-mêmes n'ont pas ces fruits. Peut-être pas même César. J'en compte les fruits et j'exige tous les noyaux. Les poires ne sont consommées qu'à ma table, car je ne veux pas qu'on en prenne un pépin. À Hanne je lui en envoie, mais cuites pour que les pépins soient stériles."

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Ce sont des arbres de Dieu, pourtant. Et tous les hommes sont égaux."        

"Égaux ? Oh ! Moi égal à... à tes Galiléens ?"           

"L'âme vient de Dieu, et Lui les crée égales."          

"Mais moi, je suis Doras, le fidèle pharisien !..."     

On dirait un dindon qui fait la roue lorsqu'il le dit.          

Jésus le transperce de ses yeux de saphir qui se font toujours plus étincelants. C'est un signe qui annonce en Lui un débordement de pitié ou de sévérité.           

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221> Jésus est beaucoup plus grand que Doras et le domine, imposant dans son habit pourpre près du pharisien, petit, un peu voûté, parcheminé, dans son habit d'une ampleur et d'une abondance de franges impressionnante.        

Doras, après quelques instants d'auto-admiration de sa personne, s'écrie :        

"Cependant, Jésus, pourquoi envoyer dans la maison de Doras, le pur pharisien, Lazare, le frère d'une prostituée ? Il est ton ami Lazare ? Mais tu ne dois pas ! Ne sais-tu pas qu'il est anathème parce que sa sœur Marie est prostituée ?"        

"Je ne connais que Lazare, et sa conduite qui est honnête."       

"Mais le monde se souvient du péché de cette maison, et considère que la tache en rejaillit sur les amis... N'y va pas. Pourquoi n'es-tu pas pharisien ? Si tu veux... je suis puissant... je te fais accueillir comme tel, bien que tu sois galiléen. J'ai tout pouvoir au Sanhédrin. Anna est en ma main comme ce morceau de mon manteau. On te craindrait davantage."        

"Je veux seulement qu'on m'aime."  

"Je t'aimerai.       
 109.10 – Tu vois que déjà je t'aime en accédant à ton désir et en te donnant Jonas."      

"Je l'ai payé."       

"C'est vrai et je me suis étonné que tu puisses verser une telle somme."        

"Non pas Moi, mais un ami pour Moi."        

"Bien, bien. Je ne fais pas d'enquête. Je dis : tu vois que je t'aime et que je veux te faire plaisir. Tu auras Jonas après le repas. Il faut que ce soit Toi, pour que je fasse ce sacrifice..."           

Et il rit de son rire cruel.          

Jésus, les bras croisés, le transperce de son regard de plus en plus sévère. Ils sont encore dans le jardin fruitier en attendant le repas.       

"Cependant, tu dois me faire plaisir. Joie pour joie. Je te donne mon meilleur serviteur. Je me prive pour cela d'un revenu intéressant. Cette année, ta bénédiction, je sais que tu es venu au début des grandes chaleurs, m'a procuré des récoltes qui ont rendu célèbre mon domaine. Maintenant, bénis mes troupeaux et mes champs. L'année prochaine, je ne regretterai pas Jonas... et, en attendant, je lui trouverai un bon remplaçant. Viens, bénis. Donne-moi la joie d'être célèbre par toute la Palestine et d'avoir des bercails et des greniers qui regorgent de tout bien. Viens."        

Il le saisit et cherche à l'entraîner, pris par la fièvre de l'or.         

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222> Mais Jésus résiste :


[4]

"Où est Jonas ?" demande-t-il sévèrement.

"Au labour. Il a encore voulu faire ce travail pour son bon maître. Mais il viendra avant la fin du repas. En attendant, viens bénir les troupeaux, les champs, les vergers, les vignes, les pressoirs. Tout, tout... Oh ! quelle fertilité l'année prochaine ! Viens donc."        

"Où est Jonas ?" demande Jésus d'une voix de tonnerre.  

"Mais, je te l'ai dit : il dirige le labour. C'est le premier serviteur et il ne travaille pas : il dirige."

"Menteur !"         

"Menteur, moi ? Je le jure sur Jahvé !"
[5]     

"Parjure !"

"Moi, moi parjure ? Moi qui suis le plus fidèle parmi les fidèles ? Attention à tes paroles !"

"Assassin !" Jésus a élevé toujours plus la voix et la dernière parole est un vrai tonnerre.

Les disciples se serrent autour de Jésus, les serviteurs se montrent craintifs sur les portes. Le visage de Jésus est insoutenable par sa sévérité. Des yeux semblent émaner des rayons phosphorescents.

Doras, un instant est pris de peur. Il se fait plus petit, paquet d'étoffes très fines, devant la personne altière de Jésus vêtu d'un lourd habit de laine rouge sombre. Mais ensuite, l'orgueil le ressaisit et il crie de sa voix glapissante de renard :  

"Chez moi, je suis seul à commander. Sors, vil galiléen."

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Je sortirai après t'avoir maudit avec tes champs, tes troupeaux, tes vignes pour cette année et celles qui viennent."     

"Non, cela non ! Oui, c'est vrai. Jonas est malade, mais il est soigné, bien soigné. Retire ta malédiction !"          

 109.11 – "Où est Jonas ? Qu'un serviteur me conduise à lui, tout de suite Je l'ai payé, et puisque pour toi, c'est une marchandise, une machine, je le regarde comme tel. Puisque je l'ai payé, je l'exige."           

Doras tire un sifflet d'or de son sein et siffle par trois fois. Une nuée de serviteurs de la maison et des champs débouchent de tous côtés, accourent, tellement penchés qu'ils semblent ramper jusqu'à côté du terrible maître.   

"Amenez Jonas à Celui-ci et le Lui remettez. Où vas-tu ?"          

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223> Jésus ne répond même pas. Il suit les serviteurs qui se sont précipités au-delà du jardin vers les maisons des paysans, les lugubres tanières des pauvres paysans. Ils entrent dans le taudis de Jonas.        

Celui-ci est devenu un squelette. Il halète, demi nu, harcelé par la fièvre sur un grabat de roseaux, sur lequel fait office de matelas un vêtement rapetassé avec, comme couverture, un manteau en lambeaux. La jeune femme de l'autre fois le soigne comme elle peut.   

"Jonas ! Mon ami ! Je suis venu te chercher !"       

"Toi ? Mon Seigneur ! Je me meurs... mais suis heureux de t'avoir ici !"        

"Ami fidèle, tu es libre maintenant et tu ne mourras pas ici. Je te conduis à ma maison."        

"Libre ? Pourquoi ? À ta maison ? Ah ! Oui ! Tu m'avais promis que je verrais ta Mère." 

Jésus est tout amour, penché sur le misérable lit du malheureux et la joie paraît ranimer Jonas.    

"Pierre : tu es fort. Soulève Jonas, et vous, donnez votre manteau. Ce lit est trop dur pour qui est dans son état." 

Les disciples enlèvent promptement leurs manteaux. Ils les plient et les doublent, les étendent, et avec quelques-uns font un oreiller. Pierre dépose sa charge décharnée et Jésus le couvre de son propre manteau.

"Pierre, as-tu de l'argent ?"      

"Oui, Maître, j'ai quarante deniers
[6]. "         

"C'est bien, allons. Courage, Jonas. Encore un peu de fatigue, puis une grande paix, dans ma maison, près de Marie..."      

"Marie... oui.., oh ! ta maison !" Dans son épuisement il pleure, le pauvre Jonas. Il ne sait que pleurer.   

"Adieu, femme. Le Seigneur te bénira pour ta miséricorde."      

"Adieu, Seigneur, adieu Jonas. Prie, priez pour moi."       

La jeune femme pleure...          

 109.12 – Quand ils sont sur le seuil, voilà que Doras vient. Jonas a un mouvement de peur et se cache le visage. Mais Jésus lui met une main sur la tête et sort à son côté, plus sévère qu'un juge. Le cortège misérable sort dans la cour rustique, prend l'allée du potager.      

"Ce lit est à moi ! Je t'ai vendu le serviteur, pas le lit."     

Sans dire un mot, Jésus jette la bourse à ses pieds. Doras la prend, la vide.        

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224> "Quarante deniers et cinq didrachmes. C'est peu !"

Jésus dévisage l'avide et répugnant argousin. C'est une scène indescriptible. Il ne répond rien.

"Au moins dis-moi que tu retires l'anathème !"    

Jésus le foudroie d'un nouveau regard et d'une brève réplique :           

"Je te remets au Dieu du Sinaï."        

Et très droit se retire à côté de la rustique litière, portée avec précaution par Pierre et André.       

Doras, voyant que tout est inutile, que la condamnation est certaine, crie :        

"Nous nous reverrons, Jésus ! Oh ! je t'aurai entre mes ongles ! Je te ferai une guerre à mort. Emporte donc cette ombre d'homme. Il ne m'est plus utile. Cela m'épargnera les frais de sépulture. Va, va, Satan maudit ! Mais je mettrai tout le Sanhédrin contre Toi. Satan ! Satan !"     

Jésus fait semblant de ne pas entendre. Les disciples sont consternés.

 109.13 – Jésus ne s'occupe que de Jonas. Il cherche les sentiers les moins raboteux, ceux qui sont en meilleur état, jusqu'à ce qu'ils arrivent à un carrefour près des champs de Yokhanan. Les quatre paysans accourent pour saluer l'ami qui s'en va et Jésus qui les bénit.           

Mais le chemin est long d'Esdrelon à Nazareth, et ils ne peuvent aller bien vite avec leur charge pitoyable. Le long de la grande route, pas un char, pas un charreton. Rien. Ils avancent silencieux. Jonas semble dormir. Mais sa main ne quitte pas la main de Jésus. 

Vers le soir, voilà un char militaire romain qui les rejoint.        

"Au nom de Dieu, arrêtez." dit Jésus en levant la main. Les deux soldats arrêtent. De sous la capote du char qui es tirée parce qu'il commence à pleuvoir, un gradé bien attifé sort la tête.    

"Que veux-tu ?" demande-t-il à Jésus.         

"J'ai un ami qui se meurt. Je demande une place pour lui sur le char."        

"On ne devrait pas... mais... monte. Nous ne sommes pas des chiens, non plus, nous autres."         

On hisse le brancard.     

"Ton ami ? Qui es-tu ?"

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225> "Le rabbin Jésus de Nazareth." 

"Toi ? Oh !..."       

Le gradé le regarde curieusement.     

"Si c'est Toi alors... montez aussi nombreux que vous le pouvez. Suffit qu'on ne vous voie pas C'est la consigne... mais, au-dessus de la consigne, il y a l'humanité, pas vrai ? Et Toi, tu es bon. Je le sais Eh ! nous, soldats, nous savons tout... Comment je le sais ? Même les pierres parlent en bien ou en mal, et nous avons des oreilles pour les entendre pour servir César. Tu n'es pas un faux Christ comme les autres d'auparavant, séditieux et rebelles. Tu es bon. Rome le sait. Cet homme... est très malade."         

"C'est pour cela que je le conduis chez ma Mère."  

"Hum ! Elle n'aura pas longtemps à le soigner ! Donne-lui un peu de vin. Il y en a dans cette gourde. Toi, Aquila, fouette les chevaux, et toi, Quintus, donne-moi la ration de miel et de beurre. Elle est à moi, mais elle lui fera du bien. Il tousse beaucoup, et le miel est bon pour la toux."     

"Tu es bon. "        

"Non. Je suis moins mauvais que beaucoup. Et je suis heureux de t'avoir avec moi.  
 109.14 – Souviens-toi de Publius Quintilianus de la légion Italique. Je suis à Césarée, mais maintenant, je vais à Ptolémaïs [7]. Inspection commandée."        

"Tu ne m'es pas ennemi."         

"Moi ? Ennemi des méchants, jamais des bons. Et je voudrai être bon, moi aussi. Dis-moi : pour nous, hommes d'armes, quelle doctrine prêches-tu ?"        

"Il n'y a qu'une doctrine, pour tous. Justice, honnêteté, continence, pitié. Exercer son métier sans abuser. Même dans la dure nécessité du métier des armes, respecter l'humanité. Et cherche à connaître la Vérité, c'est à dire Dieu, Unique et Éternel, car sans cette connaissance, tout acte est privé de grâce et donc de récompense éternelle."   

"Mais, à ma mort, qu'en est-il du bien que j'ai fait ?"       

"Celui qui vient au Dieu Vrai retrouve ce bien dans l'autre vie."           

"Je nais une seconde fois ? Je deviens tribun, ou même empereur ?"  

"Non, tu deviens semblable à Dieu en t'unissant à son éternelle béatitude dans le Ciel."        

"Comment ? Dans l'Olympe, moi, parmi les dieux ?"        

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226> "Il n'y a pas plusieurs dieux. Il n'y a que le Dieu vrai. Celui que je prêche. Celui-là qui t'entend et remarque ta bonté et ton désir de connaître le Bien."    

"Cela me plaît ! Je ne savais pas que Dieu pouvait s'occuper d'un pauvre soldat païen."       

"C'est Lui qui t'a créé, Publius. Il t'aime donc et te voudrait avec Lui."

"Eh... pourquoi pas ? Mais... personne ne nous parle de Dieu... jamais..."        

"Je viendrai à Césarée et tu m'entendras."  

"Oh ! oui, je viendrai t'écouter. Voilà Nazareth. Je voudrais te rendre encore service. Mais, si on me voit..."

"Je descends et te bénis pour ta bonté."       

"Salut, Maître."   

"Que le Seigneur se manifeste à vous, soldats. Adieu."    

 109.15 – Ils descendent. Ils reprennent leur marche.        

"D'ici peu, tu te reposeras, Jonas." dit Jésus pour le réconforter.          

Jonas sourit. Il est de plus en plus calme à mesure que la soirée avance et qu'il est sûr d'être loin de Doras.        

Jean et son frère courent en avant prévenir Marie. Quand le petit cortège arrive à Nazareth, presque déserte à la nuit tombante, Marie est déjà sur le seuil, attendant le Fils. 

"Mère, voici Jonas. Il va se réfugier en ta douceur pour commencer à goûter son Paradis. Heureux, Jonas ?"         

"Heureux ! Heureux !" murmure comme en une extase l'homme épuisé.        

On le porte dans la petite pièce où est mort Joseph.          

"Tu es sur le lit de mon père. Ici, c'est la Mère et ici, c'est Moi Tu vois ? Nazareth devient Bethléem. Toi, maintenant, tu es le petit Jésus entre deux qui t'aiment bien, et ceux-ci sont ceux qui vénèrent en toi le serviteur fidèle. Les anges, tu ne les vois pas, mais ils volent au-dessus de toi avec leurs ailes de lumière et chantent les paroles du psaume de la Naissance..."        

Jésus coule sa douceur sur le pauvre Jonas qui s'affaiblit d'instant en instant. Il semble avoir résisté jusqu'à ce moment pour mourir ici... mais il est bienheureux. Il sourit, cherche à baiser la main de Jésus, celle de Marie, à parler à parler... mais l'épuisement brise sa parole. Marie le réconforte comme une mère. Et lui répète : "Oui... oui." avec son sourire bienheureux dans son visage décharné.       

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227> Les disciples, à la porte du jardin, observent en silence, profondément émus.        

"Dieu a exaucé ton long désir. L'Étoile de ta longue nuit est devenue l'Étoile de ton Éternel Matin. Tu connais son Nom." dit Jésus. 

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Jésus, le tien ! Oh ! Jésus ! Les anges... Qui est-ce qui me chante l'hymne angélique ? Mon âme l'entend... mais mon oreille aussi voudrait l'écouter... Oui, pour m'endormir heureux... J'ai tant sommeil ! J'ai tant supporté ! Tant de larmes... Tant d'insultes... Doras. je le pardonne... mais je ne veux pas entendre sa voix et je l'entends... C'est comme la voix de Satan, près de moi qui vais mourir. Qui me couvrira cette voix avec les paroles venues du Paradis ?"   

Et Marie, sur le même air que sa berceuse, chante doucement :           

"Gloire à Dieu, au plus haut des Cieux et paix aux hommes ici-bas."    

Elle le répète deux ou trois fois parce qu'elle voit que Jonas se calme en l'entendant.         

"Doras ne parle plus, dit-il après quelques temps. Seuls les anges... Il y avait un Bébé... dans une mangeoire... entre un bœuf et un âne... et c'était le Messie... Et je l'ai adoré... et avec Lui il y avait Joseph et Marie..."         

La voix s'éteint en un bref gargouillis et le silence lui succède.  

"Paix au Ciel à l'homme de bonne volonté ! Il est mort. Nous le mettrons dans notre pauvre tombeau. Il mérite d'attendre la résurrection des morts près du juste ! mon père." dit Jésus.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\TableMatieres.gif
           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Precedent.gif
           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Suivant.gif

Et toute la vision s'arrête, pendant que, prévenue par je ne sais qui, Marie d'Alphée arrive    

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Fiche mise à jour le 27/05/2020.

 



[1] 1er mai – Cf. la décision concrète de Pierre de s'organiser pour suivre Jésus (EMV 60.6).

[2] Jésus lui-même va se rendre à Jérusalem pour cette fête.

[3] Les champs de Doras ont été bénis par Jésus pour soulager le travail de Jonas (Cf. EMV 84).

[4] Dessins de Lorenzo Ferri réalisés sous indications de Maria Valtorta.

[5] Jeové dans le texte original. Les judéens prononcent le Nom divin Yahvé, alors que les Galiléens, qui ont un accent différent, le prononcent Jéhovêh.

[6] 40 deniers = 40 jours de travail de journalier.

[7] Tolemaide dans le texte original.  Πτολεμαίς en grec, Ptolémaïs en français, Tolmeta en latin, Tolmaide en italien. Devenu St Jean d’Acre puis Akko.        
C’était un
port militaire romain. Un homonyme existait en Cyrénaïque, actuelle Lybie.