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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\italiano.gif 2.114. - Al convito di Giuseppe d'Arimatea, presenti anche Gamaliele e Nicodemo.

             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\English.gif 1.114. - Jesus Meets Gamaliel at the Banquet of Joseph of Arimathea.

 2.114 - En el convite de José de Arimatea. Encuentro con Gamaliel y Nicodemo.

 2.153 - Jesus begegnet Gamaliel beim Mahle Josephs von Arimathäa.


Samedi 6 novembre 27 (20 Boul/Marhechwân 3788)
Arimathie.


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             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je suis le chemin…

             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Les miracles et leur sens.


             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Les références de l'Ancien Testament, notées en bas de page, sont de Davis Amos.

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 2, chapitre 81.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 114.

114
Gamaliel et Nicodème assistent au banquet de Joseph d’Arimathie.

Le mercredi 21 février 1945.

248>  114.1 – Arimathie est assez accidentée. Je ne sais pourquoi, je me la figurais en plaine. Pourtant ses collines s'abaissent graduellement vers la plaine qui, à certains détours de la route, apparaît fertile du côté du couchant et, en cette matinée de novembre disparaît à l'horizon sous une brume qui semble une étendue d'eau illimitée.     

Jésus est avec Simon et Thomas. Il n'a pas d'autres apôtres avec Lui. J'ai l'impression qu'il tient sagement compte des sentiments et des caractères divers des gens qu'il doit fréquenter et que, selon les circonstances, il amène avec Lui ceux qu'un hôte peut accepter sans être trop heurté. Ces Juifs doivent être plus... susceptibles que des femmelettes romantiques…        

Je me rends compte qu'ils parlent de
Joseph d'Arimathie, et Thomas, qui peut-être le connaît très bien, montre ses vastes et belles propriétés sur la colline, spécialement du côté de Jérusalem, sur la route qui va de la capitale à Arimathie et relie ensuite cette localité avec Joppé.    

Haut de page.       

249> Tel est, je me rends compte, le sens de leur conversation, et Thomas parle aussi avec admiration des champs que possède Joseph qui bordent les routes de la plaine.         

"Mais, au moins, ici les hommes ne sont pas traités comme des animaux ! Oh ! ce
Doras !" dit Simon.      

En effet ici, les travailleurs sont bien nourris et bien vêtus, et montrent la satisfaction des gens qui ont une bonne situation. Ils saluent avec respect parce qu'ils savent certainement déjà quel est cet Homme de haute taille et distingué qui va à travers les campagnes d'Arimathie, vers la maison de leur maître, et ils l'observent en parlant entre eux à voix basse.

 114.2 – Lorsque déjà apparaît la maison de Joseph, voici qu'un serviteur qui demande, après une profonde inclination : 

"Es-tu le Rabbi attendu ?"       

"C'est Moi." répond Jésus.        

L'homme salue profondément et court avertir le maître.

La maison est entourée d'une haute haie toujours verte qui remplace ici le mur élevé de la maison de Lazare, et l'isole de la route en faisant une suite harmonieuse au jardin très boisé qui entoure la maison, et dont les arbres maintenant ont presque complètement perdu leur feuillage, Avant que Jésus y arrive, Joseph d'Arimathie, dans ses amples vêtements à franges, vient à la rencontre de Jésus et s'incline profondément, les bras croisés sur la poitrine. Ce n'est pas le salut humble de quelqu'un qui reconnaît en Jésus le Dieu fait Chair et qui s'humilie en pliant le genou et en s'abaissant jusqu'au sol avec le baiser sur les pieds ou sur la frange du vêtement de Jésus, mais c'est toujours un salut très respectueux. Jésus s'incline Lui aussi et puis donne son salut de paix.

"Entre, Maître. Tu m'as fait plaisir en acceptant l'invitation. Je n'attendais pas de ta part tant de condescendance."        

"Pourquoi ? Je vais aussi chez
Lazare et..."  

"Lazare est pour Toi un ami. Moi, je suis un inconnu."   

             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Tu es une âme qui cherche la vérité. La Vérité ne te repousse donc pas."        

"Tu es la Vérité ?"          

"Je suis le
Chemin, la Vie et la Vérité. Celui qui m'aime et me suit trouvera en lui-même le Chemin sûr, la Vie bienheureuse et connaîtra Dieu, car Dieu qui est Amour et Justice est par surcroît la Vérité."

Haut de page.       

250> "Tu es un grand Docteur. Toutes tes paroles respirent la sagesse."        

Puis, il se tourne vers Simon :

"Je suis heureux que toi aussi, après, une si longue absence, tu reviens dans ma maison."          

"Mon absence n'était pas volontaire. Tu sais quel sort fut le mien et quelle douleur avait frappé la vie du petit Simon que ton père aimait bien."  

"Je le sais, et tu dois savoir qu'il n'y a jamais eu de ma part une parole en ta défaveur." 

"Je sais tout. Mon fidèle serviteur m'a dit que c'est à toi aussi que je dois d'avoir vu respecter ma propriété. Dieu t'en récompense."          

"J'étais quelque chose au
Sanhédrin, et j'ai usé de cette situation pour apporter une aide juste à un ami de ma maison."  

"Nombreux étaient les amis de la mienne, et nombreux ceux qui étaient quelque chose au Sanhédrin, mais ils n'étaient pas justes comme toi..."        

"Et celui-ci, qui est-il ? Ce n'est pas un nouveau visage pour moi... mais, je ne sais où..."        

"Je suis Thomas, surnommé Didyme..."      

"Ah ! voilà ! Est-ce que ton vieux père vit encore ?"          

"Il vit. Il est toujours à ses affaires, avec mes frères. Je l'ai quitté pour le Maître, mais il en est heureux."         

"C'est un véritable Israélite et, puisqu'il est arrivé à croire que Jésus de Nazareth est le Messie, il ne peut qu'être heureux que son fils soit parmi ses préférés."       

 114.3 – Ils se trouvent maintenant dans le jardin, près de la maison.   

"J'ai retenu Lazare. Il est dans la bibliothèque, occupé à lire un résumé des dernières séances du Sanhédrin. Il ne voulait pas s'arrêter car... Je sais que maintenant tu sais... C'est pour cela qu'il ne voulait pas rester. Mais j'ai dit : "Non, il n'est pas juste que tu aies honte. Dans ma maison, personne ne te fera injure. Reste. À s'isoler, on reste seul contre tout un monde, et comme le monde est plutôt mauvais que bon, celui qui est seul, est abattu et foulé aux pieds". Ai-je bien parlé ?"  

"Tu as bien parlé et bien agi." répond Jésus.           

"Maître, aujourd'hui, il y aura
Nicodème et... Gamaliel. Est-ce que cela te fait de la peine ?"

Haut de page.       

251> "Pourquoi devrai-je en souffrir ? Je reconnais sa sagesse."           

"Oui, il avait envie de te voir et... et quand même rester ferme dans ses idées. Tu sais... des idées. Il dit que lui
a déjà vu le Messie et qu'il attend le signe qu'Il lui a promis pour sa manifestation. Mais il dit aussi que tu es un homme de Dieu. Il ne dit pas "l'Homme". Il dit "un homme de Dieu". Subtilités rabbiniques, n'est-ce pas ? Tu n'en es pas offensé ?"   

Jésus répond :     

"Subtilités. Tu as bien dit. Il faut les laisser faire. Les meilleurs pourront par eux-mêmes se greffer des branches inutiles qui ne donnent que des branches et pas de fruit, mais ensuite ils viendront à Moi."        

"J'ai voulu te dire ses paroles à lui, car certainement il te les dira simplement lui-même. Il est franc", fait remarquer Joseph.      

"C'est une vertu rare et que j'apprécie beaucoup." répond Jésus.           

"Oui, je lui ai dit encore : "Mais avec le Maître il y a Lazare de Béthanie". J'ai parlé ainsi parce que... eh bien oui, à cause de
sa sœur. Mais Gamaliel a répondu : "Est-elle présente ? Non ? Et alors ? La boue tombe du vêtement qui n'est plus à son contact. Lazare l'a secouée de lui-même. Et je ne suis pas contaminé par son vêtement. Et puis, je pense que si un homme de Dieu va dans sa maison, je peux le fréquenter aussi, moi qui suis docteur de la Loi". 

"Gamaliel a un bon jugement. Pharisien et docteur jusqu'à la moelle des os, mais aussi honnête et juste."        

"Je suis content de te l'entendre dire.           
 114.4 – Maître, voici Lazare."   

Lazare se baisse pour baiser le vêtement de Jésus. Il est heureux d'être avec Lui, mais on voit aussi sa satisfaction qui est manifeste dans l'attente des convives. Certes, je sais que le pauvre Lazare doit ajouter, à ses tortures déjà connues par les hommes à travers l'histoire, celle ignorée et pas assez réfléchie par le plus grand nombre, la souffrance morale de ce terrible aiguillon qui est la pensée et qui s'interroge : "Que me dira-t-il celui-ci ? Que pense-t-il de moi ? Me blessera-t-il avec des paroles ou avec un regard de mépris ?". C'est l'aiguillon qu'ont tous ceux qui ont une tache dans leur famille.      

Une fois entrés dans la riche salle où sont dressées les tables, ils n'attendent plus que Gamaliel et Nicodème, car les autres quatre invités sont déjà arrivés. J’entends qu'on les présente sous les noms de
Félix, Jean, Simon et Corneille.         

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252> Grand branle-bas des serviteurs qui accourent à l'arrivée de Nicodème et Gamaliel, celui-ci toujours imposant dans son splendide vêtement de neige filée qu'il porte avec la majesté d'un roi. Joseph se précipite à sa rencontre, et le salut, entre les deux, est marqué d'un respect pompeux. Jésus aussi s'est incliné et s'incline devant le grand rabbin qui Lui adresse le salut : "Le Seigneur soit avec Toi." Jésus répond : "Et que sa paix te soit toujours une compagne fidèle." Lazare aussi s'incline et pareillement les autres.

 114.5 – Gamaliel prend place au milieu de la table, entre Jésus et Joseph. Après Jésus est Lazare. Après Joseph, Nicodème. Le repas commence avec les prières rituelles que Gamaliel récite et après l'échange des politesses des principaux personnages : Jésus, Gamaliel et Joseph. 

Gamaliel est très digne, mais sans orgueil. Il écoute plus qu'il ne parle. On se rend compte quand même qu'il réfléchit à chaque parole de Jésus et le regarde souvent de ses yeux profonds sombres et sévères. Quand Jésus se tait, parce que le sujet est terminé c'est Gamaliel qui, par une question opportune, ranime la conversation.   

Lazare tout au début est d'abord un peu confus, mais après, il s'enhardit et parle lui-aussi.    

Des allusions directes à l'égard de Jésus, il n'y en a pas jusque vers la fin du repas. C'est alors que s'allume une discussion entre celui qui s'appelle Félix et Lazare, et à laquelle s'unit ensuite Nicodème pour soutenir Lazare, et à la fin celui qui s'appelle Jean, au sujet de la preuve, pour ou contre un individu, pour ce qui concerne les miracles. Jésus se tait, Il sourit parfois d'un mystérieux sourire, mais il se tait. Gamaliel aussi se tait. Il a le coude appuyé sur le lit et fixe intensément Jésus. Il semble vouloir déchiffrer une parole surnaturelle gravée dans la peau pâle et lisse du maigre visage de Jésus. Il semble en analyser chaque fibre.   

 114.6 – Félix soutient que la sainteté de Jean est incontestable et, de cette sainteté indiscutée et indiscutable, il tire une conséquence qui n'est pas favorable à Jésus de Nazareth, auteur de miracles nombreux et connus. Il dit :

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253> "Le miracle n'est pas une preuve de sainteté, car la vie du prophète Jean en est dépourvue. Et personne, en Israël, ne mène une vie pareille à la sienne. Pour lui, pas de banquets, pas d'amitiés, pas d'intérêts personnels. Pour lui, souffrance et emprisonnement pour l'honneur de la Loi. Pour lui, la solitude. Car, oui, s'il a des disciples, il ne mène pas de vie en commun. Il trouve des fautes même chez les plus honnêtes et tonne contre tout le monde, tandis que... eh ! tandis que le Maître de Nazareth ici présent a fait, il est vrai, des miracles, mais je vois que Lui aime ce qu'offre la vie. Il ne dédaigne pas les amitiés et, pardonne si un des Anciens du Sanhédrin te le dit, il donne trop facilement au nom de Dieu, pardon et amour même aux pécheurs connus et flétris par l'anathème. Tu ne devrais pas le faire, Jésus."        

Jésus sourit et ne parle pas. Lazare répond pour Lui :      

"Notre puissant Seigneur est libre de diriger ses serviteurs comme et où Il le veut. À Moïse, Il a accordé le miracle, à Aaron son premier pontife, il ne l'a pas accordé
[1]. Et alors, qu'est-ce que tu en conclu ? Le premier est-il plus saint que l'autre ?"         

"Certainement." répond Félix.

"Alors, le plus saint c'est Jésus qui fait des miracles."      

Félix est désorienté. Mais il se raccroche à un argument :          

"Aaron avait déjà reçu le pontificat : C'en était assez."      

"Non, ami, répond Nicodème. Le pontificat était une mission. Sainte, mais rien de plus qu'une mission. Ce n'est pas toujours que les pontifes d'Israël ont été saints, et ils ne l'ont pas tous été. Et pourtant ils étaient pontifes, même sans être saints."

"Tu ne voudrais pas dire que le Grand Prêtre est un homme dépourvu de la grâce !..." s'exclame Félix.         

"Félix... n'entrons pas dans ce sujet brûlant. Moi, toi, Gamaliel, Joseph, Nicodème, tous, nous savons tant de choses..." dit celui qui s'appelait
Jean.        

"Mais comment ? Mais comment ? Gamaliel, interviens, donc !..." Félix en est scandalisé.     

"S'il est juste, il dira la vérité que tu ne veux pas écouter." disent les trois qui sont enflammés contre Félix.      

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254> Joseph cherche à rétablir le calme. Jésus reste muet et aussi Thomas, le Zélote et l'autre Simon ami de Joseph. Gamaliel semble jouer avec les franges de son vêtement, mais par en dessous regarde Jésus.    

"Parle donc, Gamaliel." crie Félix.     

"Oui. Parle, parle." disent les trois.    

"Moi, je dis : les faiblesses de la famille, doivent rester cachées." dit Gamaliel.  

"Ce n'est pas une réponse ! crie Félix. Tu sembles reconnaître qu'il y a des taches dans la maison du Pontife !"   

"C'est l'expression de la vérité." disent les trois.     

 114.7 – Gamaliel se redresse et se tourne vers Jésus :      

"Voici le Maître qui éclipse les plus doctes. Que Lui parle à ce sujet."  

"Tu le veux. J'obéis. Je dis : l'homme, c'est l'homme. La mission dépasse l'homme. Mais l'homme, investi d'une mission, devient capable de l'accomplir en surhomme quand, par une vie sainte il a Dieu pour ami. C'est Lui qui a dit : "Tu es prêtre selon l'ordre que J'ai donné"
[2]. Qu'est-ce qui est écrit sur le Rational ? "Doctrine et Vérité". Voilà ce que devraient posséder ceux qui sont les Pontifes. À la Doctrine, on y arrive par une constante méditation tendue vers la connaissance de la Sagesse. À la Vérité, par une fidélité absolue au bien. Qui se mêle au mal, entre dans le Mensonge et perd la Vérité."   

"Bien ! Tu as répondu comme un grand rabbin. Moi, Gamaliel je te le dis. Tu me dépasses."

             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Qu'il explique alors, celui-ci, pourquoi Aaron n'a pas fait de miracles et que Moïse en a fait." crie bruyamment Félix.         

Jésus répond sans tarder :       

"C'est que Moïse devait s'imposer à la masse lourde et peu éclairée, et même opposée, des Israélites et arriver à avoir de l'ascendant sur eux, de manière à les plier à la volonté de Dieu. L'homme est l'éternel sauvage et l'éternel enfant. Il est frappé par tout ce qui sort de l'ordinaire. Le miracle c'est ça : une lumière que l'on agite devant des pupilles obscurcies c'est un bruit près des oreilles bouchées. Il réveille. Il appelle l'attention. Il fait dire : "Dieu est là".         

"Tu le dis, à ton avantage." réplique Félix.   

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255> "À mon avantage ? Et qu'est-ce que cela me donne de plus quand je fais un miracle ? Puis-je paraître plus grand si je me mets un brin d'herbe sous le pied ? Le rapport est le même entre le miracle et la sainteté. Il y a des saints qui n'ont jamais fait de miracles. Il y a des mages et des nécromanciens qui mettent en œuvre des forces obscures pour en faire, c'est-à-dire qu'ils font des choses surhumaines mais qui ne sont pas saintes, et ils sont, eux, des démons. Je serai Moi-même, même si je ne fais plus de miracle." 

"Très bien ! Tu es grand, Jésus !" approuve Gamaliel.      

"Et qui est, d'après toi, ce "grand" ?" poursuit Félix en se tournant vers Gamaliel.  

"Le plus grand prophète que je connaisse, autant dans ses
œuvres que dans ses paroles." répond-il.  

"C'est le Messie, je te le dis, Gamaliel. Crois en Lui, toi qui es sage et juste." dit Joseph.

"Comment ? Toi aussi, qui dirige les Juifs, toi, l'Ancien, notre gloire, tu tombes dans cette idolâtrie pour un homme ? Mais qu'est-ce qui te prouve que c'est le Christ ? Pour moi, je ne le croirai pas, même si je le voyais faire des miracles, Mais pourquoi n'en fait-il pas un devant nous ? Dis-le Lui; toi qui le loues; dis-le Lui, toi qui le défends." dit Félix à Gamaliel et à Joseph.        

"Je ne l'ai pas invité pour amuser des amis et je te prie de te souvenir qu'il est mon hôte." répond sèchement Joseph.  

Félix se lève et s'en va, fâché et grossier.      

 114.8 – Il y a un moment de silence, Jésus se tourne vers Gamaliel :   

"Et toi, tu ne demandes pas de miracles pour croire ?"    

"Ce ne seront pas les miracles d'un homme de Dieu qui m'enlèveront l'aiguillon que je porte au cœur de ces trois questions qui restent sans réponse."  

"Quelles questions ?"    

"Le Messie est-il vivant ? Était-ce celui-là ? Est-ce celui-ci ?"     

"C'est Lui, je te le dis, Gamaliel !" s'exclame Joseph. "Ne te rends-tu pas compte qu'il est saint ? Différent des autres ? Puissant ? Oui ? Et alors, qu'attends-tu pour croire ?"    

Gamaliel ne répond pas à Joseph. Il se tourne vers Jésus :          

"Une fois... ne te déplaise, Jésus, si je suis tenace dans mes idées... Une fois, quand vivait encore le grand et sage
Hillel, j'ai cru, et lui comme moi, que le Messie était en Israël [3]. Grand éclair du soleil divin en cette froide journée d'un hiver qui ne voulait pas finir ! C'était la Pâque...   

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256> Les gens tremblaient à cause des moissons gelées… Moi, je dis, après avoir entendu ces paroles : "Israël est sauvé ! À partir d'aujourd'hui, abondance dans les champs et bénédiction dans les cœurs ! L'Attendu s’est manifesté par son premier éclair". Et je ne me suis pas trompé. Vous pouvez tous vous rappeler quelle récolte il y eut en cette année de treize mois, comme celle-ci [4] et ça continue..."     

"Quelles paroles as-tu entendues ? Qui les prononçait ?"

"C'était quelqu'un qui sortait de l'enfance... mais Dieu resplendissait sur son visage innocent et charmant... Il y a dix-neuf ans
[5] que j'y pense et que je garde ce souvenir ...et je cherche à entendre de nouveau cette voix... qui disait des paroles de sagesse... Quelle est la partie du monde qui l'accueille ? Moi, je pense: ...que c'était Dieu. Sous l'apparence d'un enfant pour ne pas effrayer l'homme. Comme un éclair qui en sillonnant le ciel apparaît rapide à l'orient et au couchant, au nord et au midi; Lui, le Divin, sous son apparence de miséricordieuse bonté, avec la voix et le visage d'un enfant et une pensée divine, il parcourt la terre pour dire aux hommes : "C'est Moi". Telle est ma pensée... Quand reviendra-t-il en Israël ? ...Quand ? Et je pense: quand Israël sera un autel pour son pied divin; et mon cœur gémit en voyant l'abjection d'Israël : jamais. Oh ! dure réponse ! Et elle est vraie ! La Sainteté peut-Elle descendre en la personne de son Messie tant que l'abomination est en nous ?"        

"Elle le peut et le fait parce qu'Elle est miséricorde." répond Jésus.      

 114.9 – Gamaliel le regarde pensif et puis demande :        

"Quel est ton vrai Nom ?"        

Jésus se lève, imposant, et dit :           

"Je suis Celui qui suis. La Pensée et la Parole du Père. Je suis le Messie du Seigneur."

"Toi ?... Je ne puis le croire. Grande est ta sainteté. Mais cet Enfant, auquel je crois, voici ce qu'il dit alors : "Je donnerai un signe... Ces pierres frémiront quand ce sera mon heure". J'attends ce signe pour croire. Peux-tu me le donner pour me persuader que tu es, Toi, l'Attendu ?"

Les deux, maintenant debout, grands, solennels, l'un dans son ample vêtement de lin blanc, l'autre dans son simple habit de laine rouge foncé, l'un âgé, l'autre jeune, aux yeux dominateurs et profonds tous les deux, se regardent fixement.       

Haut de page.       

257> Puis Jésus abaisse le bras droit qui était plié sur sa poitrine et, comme s'il jurait, s'écrie :        

"Tu veux ce signe, et tu l'auras ! Je répète les lointaines paroles : "Les pierres du Temple du Seigneur frémiront à mes dernières paroles". Attends ce signe, docteur d'Israël, homme juste; et puis crois si tu veux obtenir le pardon et le salut. Bienheureux dès maintenant si tu pouvais déjà croire. Mais tu ne le peux. Des siècles de croyance erronée au sujet d’une juste promesse, et des amas d'orgueil te barrent comme un mur le chemin de la Vérité et de la Foi."       

"Tu dis bien. J'attendrai ce signe. Adieu. Que le Seigneur soi avec Toi."        

"Adieu, Gamaliel. Que l'Esprit Éternel t'éclaire et te conduise." Tous saluent Gamaliel qui s'en va avec Nicodème, Jean et Simon du Sanhédrin. Restent Jésus, Joseph, Lazare, Thomas, Simon le Zélote et Corneille. 

"Il ne se rend pas ! ... Je voudrais que tu l'aies parmi tes disciples. Poids décisif en ta faveur... et je n'y réussis pas." dit Joseph.      

"Ne t'en afflige pas. Aucune influence ne pourra me sauver de l'orage qui déjà se prépare. Mais Gamaliel, s'il ne se prononce pas en ma faveur, ne se prononcera pas non plus contre le Christ. C'est quelqu'un qui attend..."

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Tout se termine. 

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Fiche mise à jour le
02/06/2020.

 



[1] Il ne l’a pas accordé : De fait, tous les prodiges accomplis par Aaron furent accordés par le Seigneur non pas à lui mais à Moïse, avec ordre de les accomplir par l’intermédiaire d’Aaron (Exode 7-8). Même s’il n’en avait pas été ainsi, le Seigneur n’a pas favorisé Aaron en tant que "son premier prêtre", car il lui fit accomplir des prodiges avant même sa consécration comme grand-prêtre (Exode 28-29 ; Lévitique 8-9). Outre certains passages qui concernent Moïse, il est encore parlé d’Aaron en EMV 342.6 et EMV 642.9.

[2] Cf. Psaume 109 (Hébreu 110),4.

[3] Voir EMV 41.4/9.

[4] Périodiquement l'année comporte un treizième mois nommé nouvel Adar (We-Adar). Il avait pour but d'ajuster le calendrier soli-lunaire juif sur le cours du soleil. Ce genre d'indice concoure à situer historiquement l'année de naissance de Jésus.

[5] Exactement 18 ans et demi. La "Bar-mitsva" (réception de l'enfant comme "fils de la Loi") a eu lieu à 12 ans révolus, en mai de l'an 9.