"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 9.585 - Il sabato avanti l'entrata in Gerusalemme. Giudei e pellegrini a Betania. Il Sinedrio ha deciso.

 5.583 - The Sabbath before the Entry into Jerusalem. Pilgrims and Judaeans at Bethany. (Parables of the two lamps).

 5.585 - El sábado anterior a la entrada en Jerusalén. Judíos y peregrinos en Betania. El Sanedrín ha decidido

 10.640 - Der Sabbat vor dem Einzug in Jerusalem; II. Pilger und Juden in Bethanien.

 Évangile :
- Matthieu 26, 1-5.
- Marc 14, 1-2.
- Luc 22, 1-2.
- Jean 12, 9-11.



d’après James Tissot.

Samedi 30 mars 30
(10 Nissan 3790)
Béthanie.


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 Le tombeau de Lazare.


 

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 8, chapitre 46.
Nouvelle édition : Tome 9, chapitre 585.

585
Le sabbat qui précède l’entrée à Jérusalem. Les pèlerins et les juifs à Béthanie. La Sanhédrin prend sa décision.

Le jeudi 27 mars 1947.

318>  585.1 – Amour et haine poussent un grand nombre de pèlerins réunis à Jérusalem, et même des habitants de Jérusalem, à venir à Béthanie sans même attendre que le soleil soit tout à fait couché. Et même le soleil a à peine commencé son coucher quand les premiers d'entre eux arrivent à la maison de Lazare. Et à Lazare, qui appelé par ses serviteurs, s'étonne de cette violation du sabbat, car les premiers arrivés sont justement les plus connus parmi les juifs les plus intransigeants, ces derniers donnent cette réponse vraiment pharisaïque :        

"De la Porte du Troupeau
[1], on ne voit déjà plus le disque du soleil, et alors nous avons commencé la route en pensant que certainement nous n'aurions pas dépassé la mesure prescrite avant que le soleil tombe derrière les coupoles du Temple."   

Lazare a un petit sourire ironique sur son visage plutôt sec, car il est sain, il a bonne mine, mais il n'est sûrement pas gros. Et il leur répond poliment, mais d'un ton légèrement sarcastique :        

"Et que voulez-vous voir ? Le
Maître respecte son sabbat, et il repose. Il ne se borne pas à ne pas voir le disque du soleil pour estimer que le repos est fini, mais il attend que le dernier rayon soit éteint pour dire: "Le sabbat est fini".    

"Nous savons qu'il est parfait ! Nous le savons ! Mais si nous nous sommes trompés, raison de plus pour le voir. Un peu seulement, le temps qu'il nous absolve."   

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319> "Je regrette, mais je ne puis. Le Maître est las, et il repose. Je ne vais pas le déranger, "        

 585.2 – Mais d'autres gens arrivent, des pèlerins de partout qui prient, insistent pour voir Jésus. Aux hébreux sont mêlés des gentils et, avec eux, des prosélytes. Ils observent et lorgnent Lazare, comme si c'était un être irréel. Lazare supporte l'ennui de cette célébrité qu'il n'a pas recherchée, en répondant patiemment à ceux qui l'interrogent. Mais il ne donne pas l'ordre aux serviteurs d'ouvrir le portail.       

"Es-tu l'homme qui est revenu de la mort ?" demande quelqu'un qui d'après son aspect est certainement un sang mêlé car, du juif, il n'a que le nez caractéristique plutôt gros et aquilin alors que son accent et la forme de ses vêtements l'indiquent comme étranger.    

"Je le suis pour donner gloire à Dieu, qui m'a tiré de la mort pour faire de moi un serviteur de son Messie."     

"Mais était-ce une vraie mort ?" demandent d'autres.        

"Demandez-le à ces notables juifs. Ils sont venus à mes
funérailles et plusieurs furent présents à ma résurrection."    

"Mais qu'as-tu éprouvé ? Où étais-tu ? Que te rappelles-tu ? Quand tu es redevenu vivant, que t'est-il arrivé ? Comment t'a-t-il ressuscité ?... Ne peut-on voir le tombeau où tu étais ? De quoi es-tu mort ? Es-tu vraiment bien maintenant ? N'as-tu plus les marques de tes plaies ?"       

Lazare, patiemment, essaie de répondre à tout le monde. Mais s'il lui est facile de dire qu'il se porte très bien et que les marques des plaies sont désormais effacées, pendant les mois qui ont passé depuis sa résurrection, il ne peut dire ce qu'il a éprouvé et comment il est ressuscité. Il répond : 

"Je ne sais pas. Je me suis trouvé vivant dans mon jardin, parmi mes serviteurs et mes sœurs. Dépouillé du suaire j'ai vu le soleil, la lumière, j'ai eu faim, j'ai mangé, j'ai joui de la vie et du grand amour du Rabbi pour moi. Le reste, mieux que moi, le savent ceux qui étaient présents. En voici trois qui parlent et là-bas deux qui arrivent."         

(Ces deux derniers sont
Jean et Éléazar, membres du Sanhédrin, alors que les trois qui parlent entre eux sont deux scribes et un pharisien que j'ai vus en fait à la résurrection de Lazare, mais dont je ne me rappelle pas les noms).  

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320> "Eux ne parlent pas à nous qui sommes gentils ! Allez les interroger vous qui êtes juifs...      
 585.3 – Mais toi, fais-nous voir le tombeau où tu étais."     

Ils insistent comme on ne pourrait le faire davantage. Lazare se décide. Il dit quelque chose aux serviteurs et puis se tourne vers les gens :        

"Allez sur la route qui est entre cette maison et mon autre maison. Je viendrai à votre rencontre pour vous conduire au tombeau bien qu'il n'y ait à voir qu'une cavité ouverte dans une strate de roche."       

"Peu importe ! Allons ! Allons !"          

"Lazare ! Arrête-toi ! Pouvons-nous venir nous aussi ? À moins qu'on ne nous défende ce qui est permis aux étrangers ?" dit un scribe.   

"Non,
Archélaus. Viens aussi, si tu ne te trouves pas contaminé d'approcher d'un tombeau."    

"Ce n'est plus un tombeau, puisqu'il ne contient pas la mort."      

"Mais il l'a contenue pendant quatre jours. On est, pour beaucoup moins, réputé immonde en Israël ! Celui qui effleure avec son vêtement quelqu'un qui a touché un cadavre, vous dites qu'il est immonde, et mon tombeau dégage encore des relents de mort bien qu'étant ouvert depuis si longtemps."

"Peu importe. Nous nous purifierons."

Lazare regarde les deux pharisiens Jean et Eléazar, et leur dit :    

"Vous aussi vous venez ?"         

"Oui, nous venons."       

 585.4 – Lazare va rapidement vers le côté limité par des haies hautes et épaisses comme des murs, et il ouvre un portail inséré dans l'une d'entre elles et il se présente sur la route qui mène à la maison de Simon et il fait signe d'avancer à ceux qui attendent. Il les conduit vers le tombeau. Un rosier en fleurs en contourne l'entrée, mais il ne suffit pas pour supprimer l'horreur qui émane d'une tombe ouverte. Sur la roche inclinée sous l'arc fleuri on lit les mots : "Lazare, viens dehors !" 

Les malveillants les voient tout de suite, et disent tout de suite :  

"Pourquoi as-tu fait graver là ces mots ? Tu ne devais pas !"          

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321> "Pourquoi ? Dans ma maison je puis faire ce que je veux, et personne ne peut m'accuser de péché si j'ai voulu fixer sur la roche, afin qu'ils fussent ineffaçables, les mots du cri divin qui m'a rendu la vie. Quand je serai à l'intérieur, et que je ne pourrai plus célébrer la puissance du Rabbi, je veux que le soleil les lise encore sur la pierre, et que les vents les apprennent aux arbres, que les caressent les oiseaux et les fleurs, en continuant à ma place de bénir le cri du Christ qui m'a tiré de la mort." 

"Tu es un païen ! Tu es un sacrilège ! Tu blasphèmes notre Dieu. Tu célèbres le sortilège du fils de Belzébuth. Attention à toi, Lazare !"      

"Je vous rappelle que je suis dans ma maison et que vous êtes dans ma maison, venus sans être appelés et dans des intentions indignes. Vous êtes pires qu'eux qui sont païens, mais reconnaissent un Dieu en Celui qui a ressuscité." 

"Anathème ! Tel Maître, tel disciple. Horreur ! Éloignons-nous ! Loin de ce cloaque impur. Corrupteur d'Israël, le Sanhédrin se souviendra de tes paroles."        

"Et Rome de vos complots. Sortez !"   

Lazare, toujours doux, se rappelle qu'il est le fils de Théophile, et les chasse comme une bande de chiens. Il reste les pèlerins de toutes les régions et ils demandent, ils regardent, ils implorent de voir le Christ.  

 585.5 – "Vous le verrez dans la ville. Maintenant, non. Je ne puis."          

"Ah ! mais il vient dans la ville ? Vraiment ? Tu ne mens pas ? Il vient même s'ils le haïssent à ce point ?"  

"Il vient. Partez maintenant, tranquilles. Voyez-vous comment repose la maison ? On ne voit personne et on n'entend pas un mot. Vous avez vu ce que vous vouliez : le ressuscité et le lieu de sa sépulture. Maintenant partez, mais ne rendez pas votre curiosité stérile. Que de m'avoir vu, moi, vivante preuve de la puissance de Jésus Christ, l'Agneau de Dieu et le Messie très Saint, puisse vous amener tous sur son chemin. C'est à cause de cette espérance que je suis content d'être ressuscité: car j'espère que le miracle pourra émouvoir ceux qui doutent et convertir les païens, en les persuadant tous qu'un seul est le vrai Dieu et un seul le vrai Messie : Jésus de Nazareth, Maître saint."        

Les gens se séparent de mauvais gré. Pour un qui part, il en arrive dix, car de nouvelles gens continuent de venir. Mais Lazare, avec l'aide de quelques serviteurs, réussit à repousser tout le monde dehors et à fermer les grilles.       

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322>  585.6 – Il va se retirer en ordonnant : "Surveillez pour qu'on ne force pas la clôture ou qu'on ne la saute pas. Le soir va bientôt descendre et ils vont s'en aller à leurs abris", quand il voit sortir d'un massif de myrtes Eléazar et Jean.  

"Quoi ? Je ne vous avais pas vus et je croyais..."       

"Ne nous chasse pas. Nous sommes entrés dans un massif pour ne pas être vus. Nous devons parler au Maître. Nous sommes venus nous, étant moins suspects que
Joseph et Nicodème. Mais nous voudrions n'être vus de personne, sauf de toi et du Maître... Tes serviteurs sont-ils sûrs ?"      

"Dans la maison de Lazare, c'est la coutume de ne voir et n'entendre que ce qui plaît au maître, et de ne rien savoir pour les étrangers. Mais venez par ce sentier, entre ces deux murs de verdure plus épais qu'un mur."     

Il les conduit dans une ruelle qui se trouve entre la double barrière impénétrable des buis et des lauriers. 

"Restez ici, je vous amènerai Jésus."  

"Que personne ne s'en aperçoive !..."   

"Ne craignez pas."

 585.7 – L'attente dure peu. Bientôt, sur le sentier à demi-obscur à cause de l'entrelacement des branches, Jésus apparaît, tout blanc dans son vêtement de lin, et Lazare reste au bord du sentier comme s'il était de garde, ou par prudence. Mais Eléazar lui dit, ou plutôt lui fait signe : 

"Viens ici."

Lazare s'approche alors que Jésus salue les deux qui Lui rendent de profonds hommages.

"Maître, et toi, Lazare, écoutez. Dès que s'est répandue la nouvelle que tu es venu et que tu es ici, le
Sanhédrin s'est réuni dans la maison de Caïphe. Tout est abusif de ce qui se fait... Et il a décidé... Ne te flatte pas, Maître ! Sois circonspect, Lazare ! Que ne vous séduise pas une paix qui n'est qu'une feinte, l'apparente somnolence du Sanhédrin, c'est une feinte, Maître. Une feinte pour t'attirer et te prendre sans que la foule s'agite et se prépare à te défendre. Ton sort est fixé, et le décret ne change pas. Que ce soit demain ou dans un an, il s'accomplira. Le Sanhédrin n'oublie jamais ses vengeances. Il attend, il sait attendre l'occasion favorable, mais ensuite ! ...         

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323> Et toi aussi, Lazare. Ils veulent te faire disparaître, te prendre, te supprimer parce qu'à cause de toi, il y en a trop qui les abandonnent pour suivre le Maître. Toi, tu l'as dit par un mot juste, tu es le témoignage de son pouvoir. Et ils veulent le détruire. Les foules oublieront vite, ils le savent. Après ta disparition et celle du Rabbi, beaucoup d'ardeurs s'éteindront."  

"Non, Eléazar ! Elles flamberont !" dit Jésus.

"Oh ! Maître ! Mais qu'y aura-t-il si tu es mort ? Qu'est-ce qui fera que flambe la foi en Toi, en supposant qu'elle existe, si tu es éteint ? J'espérais pouvoir te dire seulement une chose agréable et te faire une invitation: mon épouse va bientôt mettre au jour le fils que ta justice a fait fleurir, en remettant
la paix entre deux cœurs en tempête. Il naîtra pour la Pentecôte. Je voudrais te dire de venir pour le bénir[2]. Si tu entres sous mon toit, tout malheur en sera pour toujours éloigné" dit le pharisien Jean.          

"Je te donne dès maintenant ma bénédiction..."      

"Ah ! tu ne veux pas venir chez moi ! Tu ne me crois pas loyal ! Je le suis, Maître ! Dieu me voit !"  

"Je le sais. C'est que... je ne serai plus parmi vous pour la Pentecôte."    

"Mais l'enfant naîtra dans la maison de campagne..."



"Je le sais, mais je n'y serai pas. Et pourtant toi, ton épouse, celui qui va naître et les fils que tu as déjà, ont ma bénédiction. Merci d'être venus. Maintenant partez. Conduis-les par le sentier au-delà de la maison de Simon. Qu'ils ne soient pas vus... Je retourne à la maison. Paix à vous..."     

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Fiche mise à jour le 09/03/2024.

 



[1] La porte du troupeau ou porte des brebis, est située au nord. C’est par là qu’entraient les troupeaux menés à l’abattoir. Voir le plan schématique de Jérusalem. Si la délégation est sortie par cette porte, c’est que la salle où ils se réunissaient devait en être proche où qu’ils ne voulaient pas se mêler à la foule des pèlerins transitant par la porte dorée, à l’ouest.     

[2] Le petit garçon que les parents veulent prénommer Emmanuel. "Ce nom te dit ce que je pense. Car mon fils, bienheureux sera-t-il, n'aura pas à lutter pour croire, comme nous le devons. Il grandira dans le temps messianique, et il lui sera facile d'en accepter l'idée" confie Jean à son ami Lazare (EMV 566.22).