


6.409 - Il dramma familiare del sinedrista Giovanni.
3.407 - In the
House of Joseph of Arimathea on a Sabbath. John, a
Member of the Sanhedrin.
4.409 - El drama
familiar del Anciano Juan.
7.455 - Sabbat im Haus des Joseph von Arimathäa, Der Synedrist Johannes.
Samedi 5 mai 29
(5 lyar ou ziv 3789)
Aux environs
d'Emmaüs de la
Plaine.

Je jugeais Dieu
inexorable...
La jalousie maladive.
Les paroles de
réconciliation du couple.

-
J'ai violé le jour du sabbat ........................................ 134
- Ma femme veut
s'en aller ........................................ 136
- Dialogue avec
Jésus : Jésus connaissait déjà sa jalousie ........................................ 137
- La grandeur du mariage ........................................ 138
- Discours
(Jaloux à cause de ta luxure) ...................... 139
- Je limiterai
le pouvoir de ton démon .......................... 140
- Demande pardon
à ton épouse ......................... 141
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Tome 6, chapitre 98.
409.
Le sabbat dans la maison de Joseph d’Arimathie.
Le synhédriste Jean.
Vision
du mardi 2 avril 1946
134> Joseph
d'Arimathie se repose dans une pièce à demi-obscure car tous les rideaux
sont descendus pour s'abriter du soleil. Un silence absolu règne dans toute
la maison. Joseph sommeille sur un siège bas couvert d'une natte... Entre un
serviteur qui se dirige vers son maître et le touche pour l'éveiller. Joseph
ouvre les yeux encore mal éveillés et lève vers son serviteur un regard
interrogatif.
135> "Maître, il y a ton ami Jean..."
"Mon ami Jean ?! Comment est-il ici si le sabbat n'est pas
fini ?!"
Joseph est réveillé sur le coup par la surprise de
la visite d'un synhédriste un jour de sabbat et il ordonne :
"Fais-le entrer tout de suite."
Le serviteur sort, et pendant qu'il attend, Joseph va et vient pensif, dans
la pièce à demi-obscure et fraîche...
"Dieu soit avec toi, Joseph !" dit le synhédriste Jean, celui
que nous avons vu lors du premier banquet donné pour Jésus à Arimathie et
aussi dans la maison de Lazare à la dernière Pâque, toujours en qualité,
sinon de disciple, du moins de personne qui n'a pas de haine pour Jésus.
"Et avec toi, Jean ! Mais... te sachant juste, je m'étonne de te
voir avant le crépuscule..."
"C'est vrai. J'ai violé la loi du Sabbat. Et j'ai péché, sachant que
je péchais. Il est donc grand mon péché... Et
grand sera le sacrifice que je consommerai pour être pardonné. Mais beaucoup
plus grand encore le motif qui m'a poussé à ce péché... Jéhovah, qui est juste, aura
pitié de son serviteur coupable, à cause du grand motif qui m'a poussé à la
faute..."
"Autrefois tu ne parlais pas ainsi. Pour toi le Très-Haut était
seulement rigoureux, inflexible. Et tu étais parfait parce que tu le craignais comme un Dieu inexorable..."
"Oh ! parfait !... Joseph, je
ne t'ai jamais confessé mes fautes secrètes...
Mais, c'est vrai, je jugeais Dieu inexorable, comme beaucoup de
personnes en Israël. On nous a appris à le croire ainsi : le Dieu des
vengeances..."
"Et tu as continué de le croire même après que le Rabbi est venu pour faire connaître à son peuple le vrai Visage de
Dieu, son vrai Cœur... Un Visage, un Cœur de Père..."
"C'est vrai. C'est vrai. Mais... je ne l'avais pas encore entendu
parler longuement... Cependant... tu te rappelleras
que dès la première fois que je l'ai vu au banquet dans ta maison, j'ai eu
une attitude de respect... sinon d'amour pour le Rabbi."
"C'est vrai... Mais pour le bien que je te veux, je voudrais que tu
arrives à une attitude d'amour pour Lui. C'est
trop peu que le respect..."
"Toi, tu l'aimes, n'est-ce pas, Joseph ?"
"Oui. Et je te le dis bien que je sache que les Princes des Prêtres haïssent ceux qui aiment le Rabbi. Mais tu n'es pas
capable d'être un délateur..."
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136> "Non. Je n'en suis pas capable... Et je voudrais
être comme toi. Mais y arriverai-je jamais ?"
"Je prierai pour que tu y arrives. Ce serait ton salut éternel, mon
ami..."
Un silence plein de réflexions...
Puis Joseph demande : "Tu m'as dit qu'un grand motif t'a poussé à
violer le sabbat. Quel est-il ? Puis-je te le demander sans être trop
indiscret ? Je pense que tu es venu pour avoir de l'aide de ton ami...
Et pour t'aider, je dois savoir..."
Jean se passe la main sur le front, large, légèrement dégarni d'un homme
fait, il se serre le front, caresse machinalement ses cheveux qui commencent
seulement à grisonner, sa barbe touffue et carrée... Puis il lève la tête et
fixe Joseph en disant : "Oui, un grand motif et un motif pénible.
Et... et une grande espérance..."
"Lesquels ?"
"Joseph, tu penses que ma maison est un enfer et bientôt ce ne sera plus
une maison mais... mais une chose dévastée, perdue, détruite,
finie ?"
"Quoi ? Que dis-tu ? Tu divagues ?"
"Non, je ne délire pas. Ma femme veut s'en aller... Cela
t'étonne ?"
"...Oui... parce que... je l'ai toujours connue bonne et... parce que
votre famille me paraissait exemplaire... toi, toute bonté... elle, toute
vertu..."
Jean s'assoit, la tête dans les mains...
Joseph poursuit : "Maintenant... cette... cette décision... Moi...
Voilà... je ne puis croire qu'elle ait manqué... ou que tu aies manqué...
Mais je le crois encore moins d'elle... qui ne connaît que sa maison, ses
enfants... Non !... En elle il ne peut y avoir de faute !..."
"En es-tu sûr ? Vraiment sûr ?"
"Oh ! pauvre ami ! Moi je n'ai pas l’œil de Dieu, mais pour
autant que je puisse en juger, je le juge ainsi..."
"Tu ne penses pas qu'Anne soit... infidèle... ?"
"Anne ?! Mais, mon ami ! Le soleil d'été t'a fait perdre la
tête ? Infidèle avec qui ? Elle ne sort jamais de la maison, elle
préfère la campagne à la ville. Elle travaille comme la première des
servantes, elle est humble, réservée, travailleuse, affectueuse pour toi,
pour les enfants. Une femme légère n'aime pas ces choses. Crois-le. Oh !
Jean, mais sur quoi fondes-tu tes soupçons ? Depuis quand ?"
"Depuis toujours."
"Depuis toujours ? Mais alors, c'est une maladie !…"
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137> "Oui. Et... Joseph, moi j'ai beaucoup de torts.
Mais je ne veux pas les avouer à toi seul. Avant-hier, sont passés chez moi
des disciples et des pauvres. Ils disaient que le Rabbi venait chez toi. Et
hier... hier ce fut une journée de grande tempête pour ma maison... si bien
qu'Anne a pris la décision que j'ai dite... Pendant la nuit, et quelle nuit,
j'ai beaucoup réfléchi... Et j'ai conclu que seulement Lui, le Rabbi
parfait..."
"Divin, Jean, divin !"
"...Comme tu veux... Que Lui seul peut me guérir et réparer...
reconstruire ma maison, me rendre mon Anne... mes enfants... tout..."
L'homme pleure et au milieu de ses larmes, il continue : "Parce que
Lui seul voit et dit la vérité... Et je croirai à Lui... Joseph, mon ami,
laisse-moi rester ici à l'attendre..."
"Le Maître est ici. Il va partir après le crépuscule. Je vais te le
chercher" et Joseph sort...
Quelques minutes d'attente, puis de nouveau le rideau s'écarte pour laisser
passer Jésus... Jean se lève, puis se courbe en un salut respectueux.
"La paix à toi, Jean. Pour quel motif m'as-tu cherché ?"
"Pour que tu m'aides à voir... et pour que tu me sauves. Je suis très
malheureux. J'ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en
péché, j'en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître."
"La loi du sabbat ! Grande et sainte loi ! Et loin de Moi la
pensée de la juger de peu d'importance et périmée. Mais pourquoi la places-tu
avant le premier des commandements ? Et quoi ? Tu demandes
l'absolution pour avoir violé le sabbat et tu ne demandes pas de l'être pour
avoir manqué à l'amour et avoir torturé une innocente et pour avoir amené au
désespoir et au seuil du péché l'âme de ton épouse ? Mais c'est de cela
que tu devais te tourmenter plus que de toute autre chose ! De la
calomnie que tu as commise à son égard..."
"Seigneur, je n'en ai parlé qu'avec Joseph, il y a un instant, avec
personne d'autre, crois-le. Je tenais ma douleur tellement cachée que Joseph,
mon bon ami, ne s'est aperçu de rien et qu'il en a été étonné. Maintenant,
lui t'en a parlé, mais pour me venir en aide. Avec personne d'autre le juste
Joseph ne parlera."
"Avec Moi, il n'a pas parlé, il m'a seulement dit que tu me
cherchais."
"Oh! alors, comment sais-tu ?"
"Comment je sais? Comme Dieu connaît les secrets des cœurs.
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138> Veux-tu que je te dise
l'état du tien ?"...
Joseph est sur le point de se retirer discrètement, mais Jean lui-même
l'arrête en disant : "Oh ! reste ! Tu es pour moi un
ami ! Tu peux m'aider auprès du Rabbi, toi paranymphe de mon mariage !..." et Joseph revient.
"Veux-tu que je te le dise ? Veux-tu que je t'aide à te
connaître ? Oh ! ne crains pas ! Je n'ai pas la main cruelle.
Je sais découvrir les blessures, mais je ne les fais pas saigner pour les
soigner. Je sais comprendre et être indulgent. Et je sais soigner et guérir,
il suffit que l'on veuille être guéri. Toi tu as cette volonté, c'est
pourquoi tu m'as cherché. Assois-toi ici, à côté de Moi, entre Joseph et Moi.
Il a été le paranymphe de
tes noces terrestres, je voudrais être Moi, le paranymphe
de tes noces spirituelles... Oh ! si je le veux !... Ainsi !
Et maintenant écoute bien, et réponds avec franchise à tout. Toi, que
penses-tu que soit l'acte de Dieu de la création de l'homme et de la femme
pour qu'ils fussent unis ? Un acte bon ou un acte mauvais ?"
"Bon, Seigneur, comme toutes les choses faites par Dieu."
"Tu as bien répondu. Maintenant, dis-moi : si l'acte était bon,
quelles devaient être ses conséquences ?"
"Bonnes pareillement, ô Seigneur. Et elles furent bonnes, bien que Satan
soit entré pour les troubler, car Adam eut toujours réconfort d'Eve, et Eve
réconfort d'Adam, et même le réconfort fut encore plus sensible lorsque seuls,
exilés sur la terre, ils furent le soutien l'un de l'autre. Et bonnes les
conséquences matérielles, c'est-à-dire les enfants par lesquels se propagea
l'homme, et à travers lesquels brilla la puissance et la bonté de Dieu."
"Pourquoi ? Quelle puissance et quelle bonté ?"
"Mais... celle qui s'exerce en faveur des hommes. Si nous regardons en
arrière... oui... il y a de justes punitions mais il y a, et plus nombreuses,
les bontés... et c'est une bonté infinie que le pacte conclu avec Abraham et
répété à Jacob et puis, et puis... répété jusqu'au jour d'aujourd'hui et
répété par des bouches sans mensonge : les prophètes... jusqu'à
Jean..."
"Et par celle du Rabbi, Jean" interrompt Joseph.
"Celle-là n'est pas une bouche de prophète... Ce n'est pas une bouche de
Maître... C'est... davantage."
Jésus a un sourire à peine esquissé devant la... profession de foi encore
implicite du synhédriste qui n'arrive pas à dire : "C'est une
bouche divine" mais qui déjà le pense.
"Donc Dieu a bien fait d'unir l'homme et la femme. C'est dit. Mais
comment veut-Il que soient homme et femme ?" demande Jésus.
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de page
139> "Une seule
chair."
"C'est bien. Alors la chair peut-elle se haïr elle-même ?"
"Non."
"Un membre peut-il haïr l'autre membre ?"
"Non."
"Un membre peut-il se séparer de l'autre membre ?"
"Non. Une gangrène seule, ou une lèpre, ou un malheur peuvent couper un
membre du reste du corps."
"Très bien. Par conséquent seule une chose douloureuse ou mauvaise peut
séparer ce qui de par la volonté de Dieu, n'est qu'une unité ?"
"C'est ainsi, Maître."
"Et alors, pourquoi toi, convaincu de ces choses, n'aimes-tu pas ta
chair, et pourquoi la hais-tu au point de faire naître une gangrène entre
l'un et l'autre membre à cause de laquelle le membre mortifié, le membre le
plus faible se sépare et te laisse seul ?"
Jean baisse la tête silencieusement en tordant les franges de son vêtement.
"Je vais te dire le pourquoi. C'est que
Satan est entré, perturbateur comme toujours, entre toi et ton épouse. Ou
plutôt: il est entré en toi avec un amour désordonné pour ton épouse.
L'amour, quand il est désordonné, devient de la haine, Jean. Satan a
travaillé ta sensualité de mâle pour arriver à te faire pécher. C'est par là
qu'a commencé ton péché. Par un désordre qui a produit de plus en plus de
nouveaux et graves désordres. En ton épouse, tu n'as pas vu seulement la
bonne compagne et la mère de tes enfants, mais aussi un objet de plaisir, et
cela a fait devenir tes pupilles comme celles du bœuf qui voit tout altéré.
Tu as vu comme tu voyais. C'est ainsi que tu as vu ton épouse. Objet de
plaisir pour toi, tu l'as jugée telle aussi pour les autres, d'où ta jalousie
fiévreuse, ta peur sans raison, ta tyrannie coupable qui a fait d'elle une
apeurée, une prisonnière, une torturée, une calomniée. Et qu'importe si tu ne
lui donnes pas des coups de bâton, si tu ne lui fais pas des reproches
publics ? Mais ton soupçon est bâton ! Mais ton doute est
calomnie ! Tu la calomnies en pensant qu'elle est capable d'arriver à te
trahir. Qu'importe si tu la traites comme son rang te l'impose ?
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de page
140> Mais elle est pour toi
pire qu'une esclave dans l'intimité de la maison, à cause de ta luxure bestiale
qui l'avilit plus que tout, qu'elle a toujours supporté en silence et avec
docilité, espérant te calmer, te persuader, te rendre bon, et qui n'a servi
qu'à t'exaspérer de plus en plus, jusqu'à faire de ta maison un enfer où
rugissent les démons de la luxure et de la jalousie. La jalousie ! Mais
que veux-tu qu'il y ait de plus calomnieux pour une femme que la
jalousie ? Et quelle chose indique plus clairement l'état réel d'un cœur
que la jalousie ? Crois bien que là où elle se niche, si sotte, si déraisonnable,
si dénuée de fondements, si outrageante, si obstinée, non, il n'existe pas
d'amour du prochain ni de Dieu, mais il y a l'égoïsme. C'est de cela, pas
d'une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! Pour que l'on te
pardonne, tu dois remédier à la dévastation que tu as provoquée..."
"Mais Anne veut s'en aller désormais... Viens la persuader, Toi... Toi
seul, en l'entendant parler, tu peux juger si elle est réellement innocente
et..."
"Jean !! Tu veux guérir et tu ne veux pas croire ce que je te
dis ?"
"Tu as raison, Seigneur. Change-moi le cœur. C'est vrai : je n'ai
pas de motif d'un soupçon fondé. Mais je l'aime tant... luxurieusement,
c'est vrai... Tu as bien vu... et tout me porte ombrage..."
"Entre dans la Lumière, sors de la fièvre ardente des sens si atroce.
Cela te coûtera au début... Mais il te coûterait beaucoup plus de perdre une
bonne épouse et de gagner l'enfer pour payer ton péché de manque d'amour, de
calomnie et d'adultère, et le sien, car je te rappelle que celui qui pousse
une femme au divorce se met et la met sur le chemin de l'adultère. Si tu sais
résister pendant une lune, au moins pendant une lune à ton démon, Moi, je te
promets que ton cauchemar sera fini. Me le promets-tu ?"
"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Je voudrais... mais c'est un
feu... Éteins-le-moi, Toi, Toi qui es puissant !..." Le synhédriste
Jean est glissé à genoux devant Jésus et il pleure la tête dans ses mains
qu'il appuie au sol.
"Je vais te l'apaiser, te le circonscrire. Je vais mettre un frein et
des limites à ce démon. Mais tu as beaucoup péché, Jean, et tu dois
travailler par toi-même à te relever. Ceux que j'ai convertis sont venus à
Moi avec une volonté entière de devenir nouveaux, libres... Ils avaient déjà
opéré, par leurs seules forces, le commencement de leur rédemption. Ainsi
Mathieu, ainsi Marie de Lazare et d'autres encore. Tu es venu ici seulement
pour savoir si elle était coupable et pour que je t'aide à ne pas perdre la
source où s'abreuvait ton plaisir. Je circonscrirai le pouvoir de ton démon,
non pendant une lune mais pendant trois lunes. Pendant ce temps, médite et
élève-toi. Propose-toi de prendre une nouvelle vie d'époux, une vie d'homme
doté d'une âme, et non la vie de brute que tu as menée jusqu'à présent.
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141> Et fortifie-toi par la prière
et par la méditation, par la paix que je te donne pour trois mois, sache
lutter et te conquérir la Vie éternelle et te reconquérir l'amour et la paix
de ton épouse et de ta maison. Va !"
"Mais que vais-je dire à Anne ? Peut-être je vais la trouver déjà
prête à partir... Quelles paroles après tant d'années... d'offenses, pour la
persuader que je l'aime et que je ne veux pas la perdre ? Viens,
Toi..."
"Je ne puis. Mais c'est si simple...
Sois humble. Prends-la à part et avoue ton tourment. Dis-lui que tu es venu à
Moi parce que tu veux que Dieu te pardonne. Et dis-lui de te pardonner car le
pardon de Dieu te sera donné seulement si elle le demande pour toi et d'abord
te le donne... Oh ! malheureux ! Quel bien, quelle paix tu as
perdus avec ta fièvre ! Quel mal crée l'indiscipline des sens, le
désordre dans les affections ! Allons, lève-toi, et va tranquille. Mais
ne comprends-tu pas qu'elle, parce qu'elle est bonne et qu'elle t'est fidèle,
est plus déchirée que toi à la pensée de te quitter et qu'elle n'attend
qu'une parole de toi pour te dire : "Tout est pardonné" ?
Allons, va. Le crépuscule est accompli désormais. Tu ne commets donc pas de
péché en retournant à la maison... Et de l'avoir fait pour venir à ton
Sauveur, ton Sauveur t'en absout. Va en paix et. ne pèche plus."
"Oh ! Maître ! Maître... je ne mérite pas ces
paroles !... Maître... moi... Je voudrais t'aimer désormais..."
"Oui, oui. Va. Ne tarde pas. Et souviens-toi de cette heure, à l'heure
où je serai l'Innocent calomnié."
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