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Catéchèse du vendredi 4 février 1944.


Tentation inutile du démon contre l’écrivain.

Vision de Notre-Dame de Lourdes.

Cette catéchèse a été anciennement introduite dans l’édition française de 1985, au chapitre 2.4.

 















Lourdes : la grotte des apparitions, par Charles Mercereau (1822-1864).












 

112> À la lecture du fascicule[1], aujourd’hui, je remarque une phrase de Jésus qui peut servir de règle. 

 Vous disiez ce matin que vous ne pourrez faire connaître mes descriptions à cause de leur style. Et moi, pour qui être connue est une véritable phobie, j’en ai été bien contente. Mais ne vous semble-t-il pas que cela s’oppose à ce que le Maître dit dans la dernière dictée du fascicule ? «Plus tu seras minutieuse et précise, plus nombreux seront ceux qui viennent à moi[2] Cela implique que les descriptions doivent être notées, sinon comment peut-il y avoir des âmes nombreuses qui vont à Jésus grâce à elles ?   

Je vous soumets ce point ; faites ensuite ce qui vous paraît être le mieux, car cela m’est indifférent. D’ailleurs, humainement, je suis du même avis. Mais nous ne sommes pas ici dans le domaine de l’humain, et même le côté humain du porte-parole doit disparaître.     

 Dans la dictée d’aujourd’hui[3] encore, Jésus dit : «... en te montrant l’Évangile, je fais une tentative plus forte d’amener les hommes à moi. Je ne me limite plus à la parole... J’ai recours à la vision et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attractive.» Alors ?          

 Cependant, comme je suis un pauvre rien qui, de moi-même, me replie aussitôt sur moi, je vous dis que votre observation m’a troublée — et l’Envieux en profite —, au point de me faire penser à ne plus écrire ce que je vois, mais uniquement les dictées. Il me souffle dans le cœur: «Alors, tu vois ? Tes fameuses visions ne servent vraiment à rien ! Tout juste à te faire passer pour folle, ce que tu es, en vérité. Que vois-tu ? Les fantasmes de ton esprit dérangé. Il faut bien autre chose pour mériter de voir le ciel !» 

Il m’a tenue sous le jet corrosif de sa tentation toute la journée. Je vous assure que je n’ai pas souffert de mes grandes douleurs physiques autant que j’ai souffert — encore maintenant, d’ailleurs — à cause de cela. Il veut me faire désespérer. Mon vendredi est aujourd’hui un vendredi de tentation spirituelle. Je pense à Jésus au désert et à Jésus à Gethsémani...          

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113>  Mais je ne me donne pas pour vaincue, pour ne pas faire rire ce rusé démon ; c’est donc en luttant contre lui et contre mon côté moins spirituel que je vous écris ma joie de ce jour, tout en vous assurant aussi que, pour ma part, je serais bien heureuse que Jésus me retire ce don de voir qui fait ma plus grande joie. Il me suffit qu’il me garde son amour et sa miséricorde.        


 Cet après-midi, j'ai vu l’apparition de Lourdes.   

Je voyais clairement la grotte creusée dans la montagne avec ses protubérances rocheuses sur lesquelles ont poussé les petites plantes des grottes, en profitant d’un peu de terre déposée sur les fissures : des herbes frêles, de la mousse, des câpriers, ou plutôt de l’herbe pariétaire[4], du lierre sauvage aux tiges pendantes et, près de la paroi de droite (par rapport à moi), sur les côtés de la grotte, un rosier sauvage épineux qui étend ses rameaux encore privés de feuilles vers l’intérieur et vers le haut; là se trouve une fente dans la roche, une fente qui s’enfonce à la manière d’un couloir qui monte, sombre et étroit.          

La grotte — ne riez pas de mon gribouillage — est ainsi faite:

Cette espèce de fenêtre est la fente et ces gribouillages qui y montent du sol veulent représenter le rosier sauvage. Les deux lignes derrière la fente indiquent le parcours présumé du couloir rocheux. Sur le sol, il y a de la terre mêlée à des cailloux et à de l’herbe, cette herbe courte et luisante caractéristique de certains endroits de montagne.

À un certain moment, la fente s’illumine d’une clarté jaune-rosée très douce, comme si un rayon de soleil était entré dans son ombre pour la rendre dorée, ou comme si une lampe cachée l’avait illuminée de sa clarté joyeuse. C’est une lumière qui rend heureux.        

 De la lumière apparaît ensuite Notre-Dame si douce, la Mère que je connais bien désormais. Elle sourit; son visage ressemble à un lys, son regard est plein d’amour et de réserve. Elle est tout de blanc vêtue comme quand je l’ai vue au Paradis[5], mais elle porte une longue ceinture faite dans une magnifique soie céleste; nouée à la taille sous le cœur, celle-ci descend presque jusqu’en bas de sa robe très longue, dont sortent les pointes des pieds délicats et roses.   

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114> Deux roses sont plantées sur l’ourlet de la robe, au-dessus des pieds, deux magnifiques roses qui semblent en filigrane d’or. Un long voile, d’une légèreté pourtant compacte, la couvre de la tête aux pieds. Un long rosaire, qui semble formé de perles reliées en or, est posé sur ses mains jointes. Ce rosaire m’a paru complet: quinze dizaines.  

J’oubliais de vous dire que, quand la lumière s’est faite dans la fissure de la roche, la touffe de rameaux du rosier, qui se trouvait aux pieds et le long de la paroi droite de la fente, s’est agitée comme si un vent faisait plier ses rameaux d’épines et les feuilles qui y restaient, toutes recroquevillées par le gel et d’une couleur vert-roux, une couleur de rouille.    

Marie sourit sans parler, toute nimbée de sa lumière dorée qui la fait paraître encore plus blanche comme neige dans sa robe, et aussi par la couleur de ses mains, du cou et de son visage si pur de jeune fille à peine sortie de l’adolescence. On ne lui donnerait pas plus de vingt ans, et encore bien portés.          

Marie descend vers l’ouverture de la fente, jusqu’au bord. Je vois sa démarche légèrement ondulante, comme je l’ai déjà vue les autres fois que je l’ai vue marcher: c’est la démarche caractéristique des personnes habituées aux sandales, sans aucun talon. Parvenue au bord de l’ouverture, juste au-dessus du rosier, elle s’arrête.        

 Marie fait le signe de croix. Elle m’apprend à faire le signe de croix. On peut avoir honte à la pensée de la manière dont nous le faisons ! L’ange de la vision du paradis m’a appris à dire : «Je vous salue, Marie[6]», Marie m’apprend à dire: «Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.»    

Elle ouvre ses mains jointes en attitude de prière, pose la gauche sur son cœur et, de la droite, qui ne tient pas le rosaire, elle touche son front en regardant le ciel, puis sa poitrine et ses épaules. Ensuite elle incline la tête au moment du
"Ainsi soit-il", et joint ses mains comme auparavant, en souriant de nouveau. Avant, quand elle faisait le signe de croix, elle n’était ni sérieuse ni souriante: elle était tout absorbée en Dieu. Son geste est très ample et lent. Pas même un lointain parent des nôtres qui paraissent être... des chasse-mouches et dont les mots sont mutilés.          

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115> Elle commence ensuite à égrener son chapelet. Lentement, elle dit à haute voix, en baissant fortement la tête comme pour s’incliner, le "Gloire au Père". Pendant que je récite les "Je vous salue, Marie" et les "Notre Père", elle sourit en silence. De temps en temps, le vent fait bouger l’extrémité de sa ceinture en soie. Un vent léger.  

 Finalement, elle ouvre les bras et les tend vers le sol, en courbant la tête et son corps svelte pour s’incliner légèrement en signe d’humilité. Puis elle dit de son inimitable voix, si douce : «Je suis l’Immaculée Conception» et, en même temps, elle relève la tête et joint les mains une nouvelle fois, tout en regardant le ciel d’un œil humide d’émotion surnaturelle.   

Elle n’en dit pas plus. Mais son geste, son sourire, son regard me font comprendre qu’elle est
"la servante du Seigneur[7]", qu’elle se considère toujours comme telle (cela se voit à sa manière de baisser humblement les bras et la tête), qu’elle l’est par la grâce de Dieu et non par son mérite personnel (voilà la signification de son geste initial), et qu’elle l’est par le Seigneur à qui la louange est due pour l’avoir donnée au monde comme premier pardon accordé à l’humanité coupable (c’est le sens de la seconde partie de son geste, dans lequel on retrouve à la fois la louange, la gratitude et un recueillement modeste).

Ce n’est rien de le dire. Mais quand on le voit, que de choses ce seul geste enseigne ! 

Puis elle se recueille, comme plongée en une prière intérieure, le regard extasié en Dieu, qu’elle voit, et elle disparaît ainsi pour retourner au paradis, laissant en moi la lumière, la musique, le parfum de sa pureté et la spiritualité de sa prière.

 J’ai écrit en triomphant des obstacles que le Tentateur et ma propre humanité me créaient. Je reste tranquille maintenant, le rosaire entre les mains, et j’essaie d’imiter Marie, la Mère-Maîtresse venue m’enseigner comment prier et louer le Seigneur pour tout ce qu’il fait de nous.

Notre-Dame de Lourdes, apprends-moi à prier et protège-moi contre le démon et contre moi-même. Ainsi soit-il.   

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Fiche mise à jour le 11/12/2017

 



[1] Il doit s’agir des fascicules dactylographiés par le P. Migliorini et copiés des cahiers manuscrits de Maria Valtorta dans lesquels nous puisons directement.

[2] À la fin de la seconde dictée du 25 janvier.

[3] Cette dictée se trouve à la même date que le commentaire du baptême de Jésus dans "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé" (EMV 45.6).

[4] Herbe pariétaire : Qui pousse couramment sur les vieux murs.

[5] Dans la vision du 10 janvier.

[6] Dans cette même vision du 10 janvier.

[7] Luc 1,38.