"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 2.81 - Al guado del Giordano con i pastori Simeone, Giovanni e Mattia. Un piano per liberare il Battista.

 1.81 - At the Jordan Ford. Meeting with the Shepherds John, Matthias and Simeon.

 2.81 - En el vado del Jordán con los pastores Simeón, Juan y Matías. Un plan para liberar a Juan el Bautista.

 2.117 - Am Übergang des Jordan, Begegnung mit den Hirten Johannes, Matthias und Simeon.


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Vendredi 25 juin 27
(4 Tammouz 3787)

Gué du Jourdain
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 Un plan pour libérer Jean-Baptiste.




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Ancienne édition : Tome 2, chapitre 45.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 81.

81
Rencontre avec les bergers Jean, Matthias et Siméon au gué du Jourdain. Un plan pour libérer le Jean-Baptiste.

Le jeudi 18 janvier 1945.

31/32>  81.1 – Je revois le gué du Jourdain : la verte avenue qui côtoie le fleuve sur l'une et l'autre rive, très fréquentée par les voyageurs à cause de son ombrage. Des files d'ânons accompagnés par des hommes vont et viennent.  

Sur le bord du fleuve, trois hommes font paître quelques brebis. Sur la route,
Joseph regarde vers le haut et le bas. De loin, là où une route part de ce chemin fluvial, Jésus se montre avec les trois disciples. Joseph appelle les bergers, et ceux-ci poussent les brebis sur la route en les faisant cheminer sur la berge herbeuse. Ils vont vivement à la rencontre de Jésus.        

"Moi, je n’ose guère... Que lui dirai-je comme salut ?"     

"Oh ! Il est si bon. Tu lui diras : "La paix soit avec Toi" Lui aussi salue toujours ainsi."   

"Lui, oui... mais nous..."           

"Et moi, qui suis-je ? Je ne suis même pas un de ses premiers adorateurs, et il m'aime tant... oh ! tant !" 

"Lequel est-il ?"  

"Le plus grand et blond."          

"Nous lui parlerons du Baptiste,
Matthias ?"          

"Oh ! oui !"           

"Ne croira-t-il pas que nous l'avons préféré à Lui ?"         

"Mais non,
Siméon. S'il est le Messie, il voit dans les cœurs et il verra dans le nôtre que dans le Baptiste nous ne cherchions que Lui."        

"Tu as raison."    

Maintenant, les deux groupes sont à quelques mètres l'un de l'autre. Jésus déjà sourit de son sourire qu'on ne saurait décrire. Joseph presse le pas. Les brebis se mettent à trotter, elles aussi, poussées par les pâtres. 

"La paix soit avec vous." dit Jésus en levant les bras comme pour les embrasser. Et il précise : "La paix soit avec toi, Siméon,
Jean et Matthias, mes fidèles et les fidèles de Jean le Prophète ! Paix à toi, Joseph." et il l'embrasse sur la joue. Les trois autres sont maintenant à genoux."Venez, amis, sous ces arbres, sur la grève du fleuve et parlons." 

Ils descendent et Jésus s'assoit sur une souche qui dépasse, les autres par terre. Jésus sourit et les regarde très attentivement, un par un : "Laissez-moi que je connaisse vos visages. Les âmes, je les connais déjà, comme des âmes de justes qui s'attachent au bien qu'ils aiment, contre tous les intérêts du monde. Je vous apporte le salut d'
Isaac, Élie et Lévi. Et un autre salut : celui de ma Mère.          
 81.2 – Des nouvelles du Baptiste, en avez-vous ?" 

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33> Les hommes, jusqu'alors rendus muets par la timidité, se rassurent. Ils trouvent des paroles :          

"Il est encore en prison, et notre cœur tremble pour lui, car il est dans les mains d'un
homme cruel, dominé par une créature infernale et entouré d'une cour corrompue. Nous l'aimons... Tu le sais que nous l'aimons et que lui mérite notre amour. Depuis que tu as quitté Bethléem, nous avons été frappés par les hommes... mais plus que par leur haine, nous fûmes désolés, abattus comme des arbres, que le vent a brisés pour t'avoir perdu, Toi. Puis, après des années de peine, comme quelqu'un qui aurait les paupières cousues, cherchant le soleil et ne pouvant le voir parce qu'il est aussi dans une prison et ne peut le découvrir dans la tiédeur qu'il sent sur sa peau, voilà que nous avons pris conscience que le Baptiste était l'homme de Dieu prédit par les prophètes pour préparer le chemin à son Christ[1], et nous sommes allés à lui. Nous nous sommes dit : "Si lui le précède, en allant vers lui, nous le trouverons". Car c'est Toi, Seigneur, celui que nous cherchions."        

"Je le sais, et vous m'avez trouvé. Je suis avec vous."       

"Joseph nous a dit que tu es venu chez le Baptiste
[2]. Nous n'étions pas ce jour là. Peut-être étions-nous allés pour lui, quelque part. Nous le servions, dans les services spirituels que lui nous demandait, avec tant d'amour, comme nous l'écoutions nous aussi avec amour malgré sa grande sévérité, parce qu'il n'était pas Toi le Verbe, mais c'était toujours les paroles de Dieu qu'il disait."         

"Je le sais. 
 81.3 – Et celui-ci, vous ne le connaissez pas ?" et il montre Jean.         

"Nous le voyions avec d'autres Galiléens dans les foules les plus fidèles au Baptiste. Et, si nous ne nous trompons pas, tu es celui dont le nom est Jean et de qui lui disait, à nous ses intimes : "Voilà moi le premier, lui le dernier. Et puis ce sera lui le premier et moi le dernier". On n'a jamais compris ce qu'il voulait dire."  

Jésus se tourne vers sa gauche où se trouve Jean. Il l'attire contre son cœur avec un sourire encore plus lumineux... Il explique :        

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34> "Lui voulait dire qu'il était le premier à dire : "Voici l'Agneau" et celui-ci sera le dernier des amis du Fils de l'homme qui parlera aux foules, de l'Agneau; mais que, dans le cœur de l'Agneau il est le premier, parce qu'il lui est cher plus qu'aucun autre homme. Voilà ce que le Baptiste voulait dire. Mais, quand vous le verrez - car vous le verrez encore et le servirez encore, jusqu'à l'heure marquée - dites-lui qu'il n'est pas le dernier dans le cœur du Christ. Ce n'est pas tant par le sang mais par la sainteté qu'il est l'aimé autant que celui-ci. Et vous, gardez-en le souvenir. Si l'humilité du saint lui fait proclamer qu'il est "le dernier", la Parole de Dieu le proclame pareil au disciple qui m'est cher. Dites-lui que celui-là je l'aime parce qu'il porte son nom et que je trouve en lui les traits du Baptiste chargé de préparer les âmes au Christ."  

"Nous le lui dirons... Mais, le verrons-nous encore ?"      

"Vous le reverrez."         

 81.4 – "Oui, Hérode n'ose le tuer par crainte du peuple et, dans cette Cour avide et corrompue, il serait facile de procurer sa libération si nous avions beaucoup d'argent. Mais... mais malgré la grande somme d'argent donnée par des amis, il nous manque beaucoup encore. Et nous avons grande peur de ne pas arriver à temps... et il sera quand même tué."  

"Combien croyez-vous qu'il vous manque pour le racheter ?"   

"Pas pour le racheter, Seigneur.
Hérodiade le hait trop et elle en impose trop à Hérode pour penser qu'on puisse arriver à le racheter. Mais... à Machéronte sont réunis, je crois, tout ceux qui ambitionnent le trône. Tous veulent jouir, tous veulent dominer : des ministres jusqu'aux serviteurs. Mais pour faire le coup, on exige de l'argent... Nous aurions même trouvé quelqu'un qui pour une grosse somme laisserait sortir le Baptiste. Hérode même, peut-être le désire... parce qu'il a peur. Rien que pour cela. Peur du peuple et peur de sa femme. Ainsi il satisferait le peuple, et sa femme ne l'accuserait pas de l'avoir mécontentée." 

"Et combien demande cette personne ?"      

"Vingt talents d'argent
[3] et nous n'en avons que douze et demi."         

 81.5 – "Judas, tu as dit que ces joyaux sont très beaux [4]."          

"Beaux et de grande valeur."   

"Combien peuvent-ils valoir ? Il me semble que tu t'y entends."          

"Oui, je m'y entends. Pourquoi veux-tu savoir leur valeur, Maître ? Veux-tu les vendre ? Pourquoi ?"     

"Peut-être... Dis-moi, combien peuvent-ils valoir ?"         

"Vendus dans de bonnes conditions; au moins... au moins six talents."        

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35> "En es-tu sûr ?"      

"Oui, Maître. Le collier à lui seul, gros et lourd vaut au moins trois talents. Je l'ai bien examiné. Et aussi les bracelets... Je me demande comment les poignets fins d'
Aglaé pouvaient en supporter le poids."    

"C'était des menottes pour elle, Judas."       

"C'est vrai, Maître... mais beaucoup voudraient avoir de ces menottes-là !"        

"Tu le crois ? Qui ?"       

"Mais... beaucoup !"       

"Oui, beaucoup qui n'ont de l'homme que le nom... Connaîtrais- tu un acheteur éventuel ?"     

"En somme, tu veux les vendre ? Et pour le Baptiste ? Mais, regarde : c'est de l'or maudit !"  

"Oh ! Incohérence humaine ! Tu viens de dire, avec un désir évident que beaucoup voudraient avoir cet or, et puis tu l'appelles maudit ?! Judas, Judas !... C'est de l'or maudit, oui, maudit. Mais elle a dit : "Il sera sanctifié servant à qui est pauvre et saint". C'est pour cela qu'elle l'a donné, pour que le bénéficiaire prie pour sa pauvre âme qui, comme une chrysalide, est en train de pousser dans la semence de son cœur. Qui est plus saint et plus pauvre que le Baptiste ? Il est, par sa mission, l'égal d'Élie, mais pour la sainteté, il est plus grand qu'Élie. Il est plus pauvre que Moi. Moi, j'ai une Mère et une maison... Lorsqu'on les a pures et saintes comme je les ai, on n'est jamais des délaissés. Lui n'a plus de maison et même plus le tombeau de sa mère, Tout a été violé, profané par la perversité humaine.
 81.6 – Quel est donc l'acheteur ?"      

"Il y en a un à
Jéricho et beaucoup à Jérusalem. Mais celui de Jéricho !!! Ah ! c'est un rusé levantin, batteur d'or, usurier, brocanteur, entremetteur, un voleur sûrement, homicide peut-être... certainement poursuivi par Rome. Il se fait appeler Isaac pour paraître hébreu, mais son vrai nom est Diomède. Je le connais bien..."           

"On le voit !" interrompt
Simon le Zélote qui parle peu mais observe tout. Et il demande : "Comment as-tu fait pour le connaître si bien ?"         

"Mais... tu sais... Pour faire plaisir à des amis influents. Je suis allé le voir... et j'ai fait des affaires... Nous, du Temple... tu sais..."        

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36/37> "Oui ! ...vous faites tous les métiers !" conclut Simon avec une froide ironie. Judas rougit, mais se tait.       

"Peut-il acheter ?" demande Jésus.   

"Je crois. L'argent ne lui manque jamais. Certainement, il faut savoir vendre car c'est un grec, et astucieux et s'il voit qu'il a affaire à une personne honnête, à une... colombe qui sort du nid, il la plume à souhait. Mais s'il a affaire à un vautour comme lui..."          

"Vas-y toi, Judas. Tu es le type qu'il faut. Tu as la ruse du renard et la rapacité du vautour. Oh ! pardonne, Maître. J'ai parlé avant Toi !"       

"Je suis de ton avis et je dis donc à Judas d'y aller. Jean, va avec lui. Nous nous retrouverons au coucher du soleil. Le lieu du rendez-vous sera près de la place du marché. Va et fais pour le mieux."   

Judas se lève aussitôt. Jean a les yeux implorants d'un petit chien que l’on chasse. Mais Jésus a repris la conversation avec les bergers et n'aperçoit pas ce regard implorant. Et Jean se met en route à la suite de Judas.         

 81.7 – "Je voudrais vous rendre contents" dit Jésus.        

"Tu nous seras toujours agréable, Maître. Que le Très-Haut te bénisse pour nous. Cet homme est ton ami ?"        

"Il l'est. Ne te paraît-il pas qu'il puisse l'être ?"       

Jean, le berger, baisse la tête et se tait. Le disciple Simon prend la parole : "Seul celui qui est bon sait voir. Moi, je ne suis pas
bon et je ne vois pas ce que voit la Bonté. Je vois l'extérieur. Celui qui est bon pénètre jusqu'à l'intérieur. Toi aussi, Jean, tu vois comme moi, mais le Maître est bon... et il voit..."    

"Que vois-tu, Simon en Judas ? Je t'ordonne de parler." 

"Voici : je pense, en le regardant, à certains endroits mystérieux qui semblent être antres de fauves et marais fiévreux. On n'en voit seulement qu’un grand enchevêtrement et l'on y tourne au large, peureux. Au contraire... au contraire, par derrière il y a aussi des tourterelles et des rossignols et le sol est riche de sources bienfaisantes et d'herbes salutaires. Je veux croire que Judas soit ainsi... Je le crois parce que tu l'as pris, Toi qui sais..."        

"Oui. Moi qui sais... Il y a beaucoup de replis dans le cœur de cet homme... Mais, il ne manque pas de bons côtés. Tu l'as vu à Bethléem
[5], et même à Kérioth[6]. Si ce bon côté humain et qui n'est que bonté humaine s'élevait à la hauteur d'une bonté spirituelle, alors Judas serait tel que tu voudrais qu'il fût. Il est jeune..."  

"Jean aussi est jeune..."

"Et en ton cœur tu achèves : et il est meilleur. Mais Jean, c'est Jean ! Aime-le Simon, ce pauvre Judas... Je t'en prie. Si tu l'aimes... il te paraîtra meilleur." 

"Je m'y efforce, à cause de Toi... Mais, c'est lui qui brise tous mes efforts comme on fait des roseaux d'une rivière... Mais, Maître, il n'y a pour moi qu'une loi : faire ce que tu veux. C'est pourquoi j'aime Judas, en dépit de quelque chose qui crie en moi contre lui et en ma conscience."

"Quelle chose, Simon ?"           

"Je ne sais pas exactement... Quelque chose comme le cri de la sentinelle dans la nuit... et qui me dit : "Ne dors pas ! Observe !" Je ne sais pas... Cette chose n'a pas de nom. Mais c'est... c'est un cri qui s'élève en moi contre lui."



"N'y pense plus, Simon, n'essaye pas de la préciser. Cela fait mal de connaître certaines vérités... et leur connaissance pourrait être pour toi, cause de méprises. Laisse faire à ton Maître. Toi, donne-moi ton amour et pense qu'il me fait plaisir:.."    

Et tout s'achève.  

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Fiche mise à jour le 02/03/2021.

 



[1] Cf. Isaïe 40, 3-5.

[2] Cf. EMV 77.

[3] Voir l’article sur les monnaies. Si on transposait ces sommes dans notre mentalité actuelle, cela équivaudrait à 8 millions d’euros (équivalent 2006).

[4] Il s’agit des bijoux donnés par Aglaé sur le chemin du renoncement à sa vie dissolue (EMV 79.5).

[5] Judas fait un barrage de son corps pour éviter la lapidation de Jésus (EMV 74.9).

[6] Judas fait preuve de repentir après avoir fait des erreurs de jugement (EMV 78.4).