"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.178. - Tre uomini che vogliono seguire Gesù.

 2.178. - Jesus Meets Three Men who Want to Follow Him.

 3.178 - Tres hombres que quieren seguir a Jesús.

 3.217 - "Lass die Toten ihre Toten begraben".

 Évangile :
- Matthieu 8,18-23
- Luc 9,57-62.


Lundi 21 février 28
(8 Adar I 3788).
Capharnaüm.


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 Les renards ont leur tanière…     

 Laisse les morts enterrer leurs morts.        

 Dieu appelle et passe.        

 Personne après avoir mis la main à la charrue…


 Les commentaires de bas de page sont de Jean-François Lavère et de l’éditeur.

 Voir aussi l'infographie de Carlos Martinez.


Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 3, chapitre 38.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 178.

178
Trois hommes qui veulent suivre Jésus.

Le dimanche 3 juin 1945.

[…][1]

161>  178.1 – Je vois Jésus qui, avec les onze, - car Jean manque toujours[2] - se dirige vers la rive du lac. Beaucoup de gens se groupent autour de Lui : parmi eux beaucoup étaient sur la montagne, surtout des hommes qui l'on rejoint à Capharnaüm pour entendre encore sa parole. Ils voudraient le retenir, mais il dit : 

"J'appartiens à tout le monde et il y en a beaucoup qui doivent me posséder. Je reviendrai. Vous me rejoindrez. Mais maintenant, laissez-moi aller."

Il a beaucoup de mal à se frayer un chemin à travers la foule entassée sur le chemin étroit. Les apôtres jouent des coudes pour qu'on le laisse passer. Mais c'est comme s'ils s'attaquaient à une substance molle qui aussitôt se reforme comme elle était. Ils se fâchent aussi, mais inutilement.    

 178.2 – Ils sont déjà près de la rive quand, après une lutte acharnée, un homme d'âge moyen et de condition honorable s'approche du Maître et, pour attirer son attention, touche son épaule. Jésus se retourne et s'arrête en demandant :        

"Que veux-tu ?"   

"Je suis scribe, mais ce qu'il y a dans tes paroles ne peut se comparer avec ce que renferment nos préceptes. Elles m'ont conquis. Maître, je ne te quitte plus. Je te suivrai partout où tu iras. Quelle est ta route ?"          

"Celle du Ciel."     

"Ce n'est pas d'elle que je parle. Je te demande où tu vas. Après celle-ci, quelles sont les maisons où je pourrais te trouver ?" 

Haut de page.       

162>  "Les renards ont leurs tanières et les oiseaux leurs nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Ma maison, c'est le monde, partout où il y a des esprits à instruire, des misères à soulager, des pécheurs à racheter."        

"Partout, alors."  

"Tu l'as dit. Pourrais-tu faire ce que ces tout petits font pour mon amour, toi, docteur d'Israël ? Ici on exige le sacrifice et l'obéissance et la charité envers tous, l'esprit d'adaptation en tout, avec tous. Car la bienveillance attire. Parce que celui qui veut soigner doit se pencher sur toutes les plaies. Après, ce sera la pureté du Ciel. Mais ici nous sommes dans la boue et il faut arracher à la boue, sur laquelle nous posons les pieds, les victimes déjà submergées. Ne pas relever les habits, ni s'éloigner parce que là la boue est plus profonde. La pureté c'est en nous qu'elle doit être. Il faut en être pénétré de façon que rien ne puisse plus entrer. Peux-tu tout cela?"      

"Laisse-moi essayer au moins."

"Essaie. Je prierai pour que tu en sois capable."       

 178.3 – Jésus se remet en route et, attiré par deux yeux qui le regardent, il dit à un jeune homme grand et robuste qui s'est arrêté pour laisser passer le cortège, mais qui semble se diriger ailleurs : 

"Suis- moi."          

Le jeune homme tressaute, change de couleur, ses yeux clignent comme s'ils étaient éblouis par la lumière, et peu après il ouvre la bouche pour parler et il ne trouve pas quoi répondre. À la fin il dit :   

"Je te suivrai, mais mon père est mort à
Chorazeïn (Corozaïn) et je dois l'ensevelir. Laisse-moi le faire et puis je viendrai."  

 "Suis-moi. Laisse les morts ensevelir leurs morts. Toi, la Vie t'a déjà aspiré. Tu l'as désiré, d'ailleurs. Ne déplore pas le vide que la Vie a fait autour de toi afin de t'avoir pour disciple. Les mutilations de l'affection sont des racines pour les ailes qui poussent chez l'homme changé en serviteur de la Vérité. Abandonne la corruption à son sort. Élève-toi vers le Royaume où rien n'est corrompu. Tu y trouveras aussi la perle incorruptible de ton père,  Dieu appelle et passe. Demain tu ne trouverais plus ton cœur d'aujourd'hui et l'invitation de Dieu. Viens. Va annoncer le Royaume de Dieu."    

Haut de page.       

163/164> L'homme, adossé à un muret, reste les bras ballants. Il porte des sachets certainement remplis d'arômes et de bandes. La tête inclinée, il réfléchit aux deux amours qui s'opposent : celui de Dieu et celui du père.        

Jésus attend et le regarde et puis il prend un tout petit et le serre sur son cœur en disant : 

"Dis avec Moi : "Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta lumière pour ceux qui pleurent dans les nuées de la vie. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ta force pour celui qui est comme un petit qui a besoin que quelqu'un le soutienne. Je te bénis, ô Père, et j'invoque ton amour pour que Tu fasses oublier tout ce qui n'est pas Toi, à tous ceux qui trouveraient en Toi, et qui ne savent pas croire, tout leur bien, ici et au Ciel"     

Et le petit, un enfant d'environ quatre ans, répète avec sa petite voix les paroles saintes avec ses menottes croisées pour la prière dans la main droite de Jésus qui tient ses poignets grassouillets comme si c'étaient deux tiges de fleurs.        

L'homme se décide. Il donne ses paquets à un compagnon et vient à Jésus qui dépose par terre l'enfant après l'avoir béni. Il prend par les épaules le jeune homme et avance ainsi, pour le réconforter et le soutenir dans son effort.        

 178.4 – Un autre homme l'interroge :  

"Moi aussi, je voudrais venir avec lui, mais avant de te suivre, je voudrais faire mes adieux à mes parents. Me le permets-tu ?"        

Jésus le regarde fixement et répond :  

"Il y a chez toi trop de racines qui plongent dans l'humain. Arrache-les et si tu n'y arrives pas, coupe-les. Au service de Dieu il faut venir avec une pleine liberté d'esprit. Rien ne doit lier celui qui se donne."          

"Mais Seigneur, la chair et le sang sont toujours la chair et le sang ! J'arriverai lentement à la liberté dont tu parles..."          

"Non. Non, tu n'y arriverais jamais plus. Dieu est exigeant de même qu'Il est infiniment généreux quand Il récompense. Si tu veux être disciple, il faut embrasser la croix et venir. Autrement, on reste au nombre des simples fidèles. Ce n'est pas un chemin jonché de pétales de roses que celui d'un serviteur de Dieu. Il est absolu dans ses exigences.
 Personne, après avoir mis la main à la charrue pour labourer les champs des cœurs et y jeter la semence de la doctrine de Dieu, ne peut plus se retourner pour regarder ce qu'il a quitté, et ce qu'il a perdu, ce qu'il pouvait posséder en suivant la voie commune. Celui qui agit ainsi n'est pas apte au Royaume de Dieu. Travaille-toi, toi-même. Virilise-toi, toi-même, et puis viens. Pas maintenant[3]."



On a atteint la rive. Jésus monte dans la barque de Pierre en lui disant tout bas quelques paroles. Je vois Jésus qui sourit et Pierre qui semble émerveillé. Mais il ne dit rien. Monte aussi l'homme qui n'est pas allé ensevelir son père pour suivre Jésus.        

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Fiche mise à jour le 13/07/2022.

 




[1] La vision est précédée des réflexions de Maria Valtorta sur l’allocution de Pie XII commentant la défaite de l’Allemagne actée, il y a un mois, par l’armistice du 8 mai 1945. Ce texte est inséré, à la date du jour, dans les
Cahiers de 1945 à 1950.          

[2] Jean est parti avec Isaac vers Enon où s’est réfugié le Baptiste. 

[3] Seul Luc 9,61-62 rapporte cette rencontre. L'évangéliste évoque succinctement l'allégorie du laboureur qui ne se retourne pas en arrière ! Jésus fait plusieurs fois souvenir de son conseil (EMV 276.6 | EMV 302.1 et EMV 551.6.