Vision du mardi 4 juin 1946
383> Je ne sais si c'est
spontanément ou bien prévenue par quelqu'un, Porphyrée est
déjà sur la petite plage de Capharnaüm quand les barques y arrivent, et il y en
a trois au lieu de deux, ce qui me fait penser que quelqu'un est déjà allé à
l'avance, à Capharnaüm, pour prévenir que le Maître arrive et pour prendre
une barque pour les femmes et Margziam. Et avec Porphyrée se
trouvent les filles
de Philippe et Miryam de
Jaïre, en plus de la mère de Jacques et Jean.
Mais je remarque bien Porphyrée qui, sans souci des petites vagues du lac,
encore un peu agité, qui parcourent la grève dans une course un peu folle et
désordonnée, entre dans l'eau jusqu'à mi-jambes. Elle se penche à l'intérieur
de la barque où est Margziam et l'embrasse en lui disant : "Je
t'aimerai bien aussi pour lui. Je t'aimerai bien pour tous, fils
chéri !" Elle
le dit très émue, et sitôt que la barque est arrêtée et qu'en descendent ceux
qui s'y trouvaient, Porphyrée serre Margziam contre elle, ne cédant à
personne le devoir de faire sentir au jeune homme qu'il est très aimé.
Elle va de même se joindre au groupe de l'autre
barque pour vénérer le Maître, et pouvoir le faire avant que les gens de
Capharnaüm et les nombreux disciples qui depuis longtemps attendent l'arrivée
de Jésus s'emparent du Maître, en enlevant aux femmes disciples la joie de
l'avoir pour elles.
Les femmes sont serrées autour du Maître et seuls les enfants de Capharnaüm
peuvent rompre le cercle que forment les femmes disciples en glissant de
force leurs petits corps entre deux femmes pour arriver à Jésus qui va
lentement vers sa maison.
À cette heure matinale, il y a peu de gens dans les rues, tout au plus des
femmes qui vont à la fontaine ou au marché, entourées d'une nichée d'enfants,
ou quelque pêcheur qui retourne porter les rames et les filets dans les
barques pour les préparer à la pêche du soir. Mais, en fait de notables,
personne, sauf Jaïre qui accourt tout respectueux
pour vénérer Jésus et qui se félicite en entendant dire qu'il compte
s'arrêter quelques semaines en allant la nuit aux villes du lac pour y parler
au matin et revenir ensuite se reposer le jour à Capharnaüm. Et c'est Jaïre,
à cause du respect qu'il inspire à ses concitoyens, qui réussit le premier à
se mettre à côté de Jésus. Il y réussit en écartant sa fille en vertu de
l'autorité paternelle. Après lui, ceux qui réussissent à s'unir à Jésus ce
sont les disciples les plus influents, ceux auxquels, par mouvement
instinctif de justice, les autres cèdent la première place après les
apôtres, c'est-à-dire le vieux prêtre Jean
(l'ex-lépreux), Étienne, Hermas, Timon, Jean
fils de Noémi, Nicolaï et
les disciples
ex-bergers qui, sauf les deux allés vers le Liban, sont tous présents.
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384> Jésus s'intéresse
aux autres, aux absents, et il en demande des nouvelles à leurs compagnons.
Sont-ils encore fervents ? Oh ! très ! Se reposent-ils dans
leurs maisons ? Non. Ils travaillent dans leurs villes et dans les
villages voisins pour de nouveaux disciples. Et Hermastée ?
Hermastée est allé le long de la mer et il descend vers sa ville. Il est avec
Joseph,
celui d'Emmaüs, et ils veulent parler du Sauveur tout le long des côtes, et à
eux se sont unis les deux amis Samuel et Abel, pour
montrer ce que peut le Seigneur, eux dont l'un était estropié et l'autre
lépreux.
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