"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
aucun accent |
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18 septembre
29 (21 Tisri)
- Le vieux Jean accueille Jésus 188 - Il a autrefois entendu la prophétie de
Siméon 189 - Parabole du roi venu chez ses sujets : Amour de Jésus et
incompréhension des siens) 190 - Manaën et Timon arrivent et sont
pardonnés 192 - Jésus apaise un vent dévastateur 193 - Qui menaçait aussi Jérusalem 194 |
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188> C'est un village
groupé, assez bien tenu. Les habitants sont dans les maisons, car il y a
beaucoup de vent. 189> Mais quand les
disciples viennent avertir que Jésus est là,
voilà que toutes les femmes, les enfants et les vieux que l'âge a retenus au
village, se groupent autour de Jésus qui s'est arrêté sur la petite place
principale. Le village, étant sur une hauteur, a de l'air et de la lumière
même dans une journée couverte et de là, l'œil découvre Jérusalem au sud, et Rama au nord (je dis Rama car ce nom est écrit sur une borne
avec l'indication des milles). Les gens sont très remués. Être devenus ceux qui donnent l'hospitalité
au Seigneur, est pour eux une chose si nouvelle et si émouvante !... Un
vieillard, un vrai patriarche, le dit
au nom de tous, et les femmes acquiescent de la tête. Habitués à être écrasés par l'orgueil des prêtres et des
pharisiens, ils sont craintifs... Mais Jésus les met tout de suite à l'aise
en prenant dans ses bras une fillette qui fait ses premiers pas, en caressant
le vieillard, et en disant : "Vous ne m'aviez pas encore vu ?" "De loin... Passer sur la route... Quelques hommes au
Temple. Mais pour nous si proches de la ville, c'est encore plus difficile
d'avoir ce que les autres ont en venant de loin" dit le vieillard. "C'est toujours ainsi, père. Ce qui semble faciliter les
choses, les rend difficiles, parce que tous s'appuient sur la pensée que
c'est facile. Mais maintenant nous allons nous connaître. Rentre chez toi,
père. L'automne fait souffler ses vents, et ils ne sont pas favorables aux
patriarches." "Oh ! Je suis resté seul. Le jour est sans valeur pour
moi..." "Sa fille s'est mariée loin d'ici, et sa femme est morte
aux Encénies" explique une femme. "Jean, tu ne dois pas parler ainsi, aujourd'hui que tu as
le Rabbi avec toi. Tu l'as tant désiré !" lui dit une petite vieille. "C'est vrai. Mais... tu es le Messie, n'est-ce pas ?"
"Oui, père." "Et alors que puis-je désirer de plus, maintenant que je
l'ai vu et que j'ai vu accomplie la promesse faite à Abraham ? Un
vieillard, c'était lui alors le
vieillard, chanta un jour au Temple, j'y étais car ce jour-là ma Lia se
purifiait de son unique enfantement, et j'étais près d'elle, et avant nous,
avait accompli le rite Une qui était un peu plus qu'enfant... un vieillard
chanta en baisant le Bébé de cette toute jeune Femme: "Maintenant
laisse, ô Seigneur, ton serviteur s'en aller en paix puisque mes yeux ont vu
le Sauveur" [1]. Ce Nouveau-né c'était Toi, alors. Oh ! pour moi, quel
bonheur ! Alors j'ai prié le Seigneur en disant : 190> "Fais que moi aussi, je puisse mourir après
l'avoir connu". Maintenant je te connais. Tu es ici. La main de mon
Seigneur est posée sur ma tête. Sa voix m'a parlé. L'Éternel m'a exaucé. Et
que dirais-je sinon les paroles du vieux Siméon, instruit et juste ? Je les
dis : "Laisse, ô Seigneur, ton serviteur s'en aller en paix, puisque mes
yeux ont connu ton Christ !" "Tu ne veux pas attendre de voir son Règne ?" dit une
femme. "Non, Marie. Les fêtes ne sont pas pour les vieux. Et moi,
je ne crois pas ce que disent la plupart des gens. Je me rappelle les paroles
de Siméon... Il a annoncé une épée dans le cœur de cette jeune Femme, car le
monde n'aimera pas tout entier le Sauveur... Il a dit que la ruine ou la
résurrection viendra pour beaucoup par Lui... et il y a Isaïe... et il y a
David... Non. Je préfère mourir et attendre sa grâce de là-bas... Et de
là-bas son Règne..." "Père, tu vois plus clair que les jeunes. Mon Royaume
c'est celui des Cieux. Mais pour toi, ma venue n'est pas ruine car tu sais
croire en Moi. Allons chez toi. Je reste avec toi" et conduit par le
vieillard, il va à une maisonnette blanche dans une petite rue au milieu des
jardins, qui se sont dépouillés de leurs feuilles arrachées par le vent, et
il y entre avec Pierre, les deux fils d'Alphée,
et Jean. Les autres se dispersent
dans les autres maisons... ...pour revenir après un moment s'entasser dans la maisonnette,
le jardin, la terrasse sur le toit, jusqu'à monter sur le muret en pierres
sèches qui sépare de la route un côté du jardin, sur un noyer puissant et sur
un pommier robuste, sans se soucier du vent qui ne fait que grandir et
soulève la poussière. Ils veulent entendre Jésus. Et Jésus hésite un moment, puis il
commence à parler en se tenant sur le seuil de la cuisine, de façon que la
voix se répande à l'intérieur et à l'extérieur de la maison.
Ce fut un grand étonnement qu'occasionna sa venue. Le peuple
s'émut, s'agita, les uns avec joie, d'autres avec terreur, certains avec
colère, d'autres avec défiance, d'autres avec haine. Le roi, patient, sans
jamais se lasser, se mit à approcher aussi bien ceux qui l'aimaient, que ceux
qui le craignaient, que ceux qui le haïssaient. Il se mit à expliquer sa loi,
à écouter ses sujets, à leur donner ses bienfaits, à les supporter. Et
plusieurs finirent par l'aimer, par ne plus le fuir parce qu'il était trop
grand; quelques-uns, peu nombreux, cessèrent même de se défier et de haïr.
C'étaient les meilleurs. Mais beaucoup restèrent ce qu'ils étaient, ne
possédant pas en eux la bonne volonté. Mais le roi, qui était très sage,
supporta aussi cela, en se réfugiant dans l'amour des meilleurs pour être
récompensé de ses fatigues. Pourtant qu'arriva-t-il ? Il arriva que même parmi les meilleurs
il ne fut pas compris par tous. Il venait de si loin ! Son langage était si
nouveau ! Ses volontés étaient si différentes de celles de ses sujets ! Et il
ne fut pas compris par tous... Et même certains le firent souffrir, et avec
la souffrance lui firent subir des dommages, ou du moins risquèrent de les
lui faire subir, pour l'avoir mal compris. Et quand ils comprirent qu'ils lui
avaient procuré peine et dommage, ils fuirent désolés sa présence et ils ne
vinrent plus vers lui, craignant sa parole. Mais le roi avait lu dans leurs cœurs et chaque jour il les
appelait par son amour, priait l'Éternel de lui accorder de les retrouver
pour leur dire : "Pourquoi me craignez-vous ? C'est vrai, votre
incompréhension m'a fait souffrir, mais je l'ai vue sans malice, le fruit
seulement de votre incapacité de comprendre mon langage si différent du
vôtre. Ce qui m'afflige, c'est votre crainte. Cela me dit que non seulement
vous ne m'avez pas compris comme roi, mais pas même comme ami. Pourquoi ne
venez-vous pas ? Mais revenez donc. Ce que la joie de m'aimer ne vous avait
pas fait comprendre, vous a été rendu clair par la souffrance de m'avoir fait
souffrir. Oh ! venez, venez, mes amis. N'augmentez pas votre ignorance en
restant loin de moi, vos brumes en vous cachant, vos amertumes en vous
interdisant mon amour. Vous voyez ? Nous souffrons autant vous que moi d'être
séparés. Moi, plus encore que vous. Venez donc, et donnez-moi la joie". 192> C'est ce que voulait
dire le roi. Ce furent ses paroles. Et de même Dieu parle aussi à ceux qui
pèchent et c'est ainsi que parle le Sauveur à ceux qui peuvent s'être
trompés. Et c'est ainsi que le Roi d'Israël parle à ses sujets, le vrai
Roi d'Israël, celui qui veut amener ses sujets du petit royaume de la Terre
au grand Royaume des Cieux. Ne peuvent y entrer ceux qui ne suivent pas le
Roi, ceux qui n'apprennent pas à comprendre ses paroles et sa pensée. Mais,
comment comprendre si à la première erreur on fuit le Maître ?
Jésus se tait. Seul le vent fait entendre sa voix de plus en
plus forte. En haut de la colline où se trouve Nobé,
le vent s'acharne tellement que les arbres font entendre des craquements
effrayants. Les gens sont obligés de rentrer dans leurs maisons. Mais quand
ils se sont éloignés et que Jésus revient à la maison en fermant la porte, Mathias, suivi de Manaën et de Timon, sort de derrière le muret et entre dans le petit
jardin pour frapper à la porte close. Jésus Lui-même vient ouvrir. "Maître, les voilà !..."
dit Mathias en montrant les deux qui sont restés honteux au bord du jardin et
qui n'osent pas lever le visage pour regarder Jésus. "Manaën ! Timon ! Mes amis !" dit Jésus en sortant
dans le jardin et en refermant la porte, pour indiquer à ceux de l'intérieur
de ne pas sortir par curiosité. Et il va vers les deux, les bras ouverts,
déjà ouverts pour les embrasser. Les deux lèvent leur visage, touchés par l'amour qui tremble
dans la voix du Maître, ils voient le visage et les yeux tout pleins d'amour,
et leur peur tombe, ils courent en avant et disent avec un cri rendu rauque
par leurs larmes : "Maître !" et ils tombent à ses pieds pour
embrasser ses chevilles, en baisant ses pieds nus qu'ils baignent de leurs
larmes. "Mes amis ! Pas là ! Ici sur le cœur. Je vous ai tant
attendu ! Et j'ai tant compris ! Allons !..." et il cherche à les
relever. "Pardon ! Oh ! Pardon !... Ne nous le refuse pas, Maître.
Nous avons tant souffert !" "Je le sais. Mais si vous étiez venus plus tôt, plus tôt
je vous aurais dit : "Je vous aime". 193> "Tu nous aimes
? Maître ?! Comme avant ?!" dit, le premier, Timon en levant un visage
interrogateur. "Plus qu'avant, car maintenant vous êtes guéris de toute
humanité dans votre amour pour Moi." "C'est vrai ! Oh ! mon Maître !" et Manaën bondit
debout et ne résiste plus. Il se jette sur la poitrine de Jésus, et Timon
l'imite... "Vous voyez comme on est bien ici ? N'y est-on pas mieux
que dans un pauvre palais royal ? Où m'avoir davantage, et plus puissant,
doux, riche de trésors sans fin, qu'en me possédant comme Sauveur,
Rédempteur, Roi spirituel, Ami affectueux ?" "C'est vrai ! C'est vrai ! Oh ! ils nous avaient séduits !
Et il nous semblait qu'ils t'honoraient et que leurs idées étaient justes
!" [2] "N'y pensez plus. C'est passé, cela appartient au passé.
Laissez le temps, qui s'écoule rapidement comme le tourbillon qui nous
frappe, l'emmener au loin, le disperser pour toujours... Mais entrons dans la
maison. Il n'est pas possible de rester ici..." C'est en fait une vraie trombe ce qui arrive du nord sur le
village. Des branches qui tombent, des tuiles qui volent, quelque muret peu
résistant de terrasse qui tombe avec fracas. Le noyer et le pommier se tordent
comme s'ils voulaient s'arracher du sol. Ils entrent dans la maison, et les quatre apôtres regardent
étonnés le visage, encore mouillé de larmes des deux disciples, contrastant
avec le sourire de leur visage. Mais ils ne disent rien. "Quelque malheur se prépare" dit le vieux Jean. "Oui. Ceux qui sont dans les cabanes, je ne sais pas
comment ils vont faire..." dit Pierre. Le vent est si fort que les petites flammes d'une lampe à trois
becs, allumée pour éclairer la pièce fermée, vacillent bien que les portes
soient barrées. Au fracas du vent qui croît toujours plus et frappe la maison
avec de la terre et des débris, au point qu'il semble tomber une grêle fine, se
mêlent des cris de femmes de plus en plus proches. Ce sont des épouses
épouvantées, des mères angoissées : "Nos maris ! Nos fils ! Ils sont en
route. Nous avons peur. Un mur de la maison abandonnée s'est écroulé...
Seigneur ! Jésus ! Pitié !" Jésus se lève debout, ouvre non sans mal la porte que le vent
pousse de toute sa force. Des femmes courbées pour résister au vent — c'est
une vraie trombe d'air sous un ciel menaçant — gémissent en tendant les bras.
"Entrez. Ne craignez pas !" dit Jésus. Et il regarde
le ciel et les arbres sur le point d'être déracinés. 194> "Rentre, Jésus
! Tu vois comme s'abattent les branches et tombent les tuiles ? Il n'est pas
prudent de rester dehors" crie Jude d'Alphée. "Pauvres oliviers ! C'est de la grêle. Là où elle tombe,
la récolte est finie" dit Pierre sentencieusement.
Le vent a un dernier mugissement et puis il tombe tout d'un
coup. Il est impressionnant le silence qui se fait après pareil fracas. Il
l'est tellement que des maisons se montrent des visages étonnés. Il reste les
signes de la trombe d'air : feuilles, branches arrachées, lambeaux de
rideaux. Mais tout est tranquille. Le firmament répond à la terre, qui n'est
plus bouleversée, par un éclaircissement des nuages qui de noirs deviennent
clairs, se dispersent sans faire de dégâts, mais en laissant tomber une pluie
fine qui achève de purifier l'air souillé par tant de poussière. "Mais qu'y a-t-il eu ?" "C'est fini ?" "Cela semblait la fin, et maintenant il fait beau !" Des voix s'interrogent d'une maison à l'autre. Les femmes qui étaient accourues près de Jésus courent dehors :
"Le Seigneur ! Le Seigneur est avec nous ! Il a fait un miracle
! Il a arrêté le vent ! Il a rompu les nuages
! Hosanna ! Hosanna ! Louange au Fils de David ! Paix ! Bénédiction ! Le
Christ est avec nous ! Il est avec nous le Béni ! Le Saint ! Le Saint ! Le
Saint ! Le Messie est avec nous ! Alléluia !" Le village déverse dehors tous ses vrais habitants et ceux qui
s'y trouvent occasionnellement, c'est-à-dire les apôtres et les disciples qui
accourent tous à la maisonnette où est Jésus. Tous veulent l'embrasser, le
toucher, l'exalter. "Louez le Seigneur Très-Haut. C'est Lui le Maître des
vents et de l'eau. S'il a écouté son Fils, cela a été pour récompenser la foi
et l'amour que vous avez eus pour Lui." Et il voudrait les congédier. Mais qui peut calmer un village
en fête, agité par un miracle évident ? Surtout si c'est un village rempli de
femmes ? Les efforts de Jésus sont vains. Il sourit avec patience alors que
le vieillard qui le loge baise sa main gauche qu'il arrose de ses larmes. 195> Voici les premiers
hommes, essoufflés, apeurés, qui reviennent de Jérusalem. Ils craignent je ne
sais quel malheur. Ils voient le peuple en fête. "Qu'y a-t-il ? Qu'y
a-t-il eu ? Mais vous n'avez pas eu la tempête ? De la montagne, on voyait la
ville disparaître sous des nuages de poussière. Nous croyions qu'elle était
écroulée. Et ici, tout est sauf !" "Le Seigneur ! Le Seigneur ! Il est venu à temps pour nous
sauver de la ruine. Seule est tombée la maison maudite et quelques tuiles et
quelques branches. Et vous ? Qu'est-il arrivé à Jérusalem ?" Les questions et les réponses se croisent, mais les hommes se fraient un passage pour aller vénérer le Sauveur. Ce n'est qu'après qu'ils expliquent que la ville était effrayée à cause de la tempête qui menaçait et que tous s'enfuyaient des cabanes [3] dans les maisons et que les propriétaires des oliviers pleuraient déjà sur leur récolte... quand d'un seul coup le vent s'était calmé et que le ciel s'était éclairci en laissant tomber un peu de pluie... et toute la ville était étonnée. |
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