"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
aucun accent |
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Mercredi 19
septembre 29 (22 Tisri)
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Élise offre ses services à Jésus 211 -
Les romains sont moins dangereux que les juifs 212 -
Il y a bien des façons de tuer 212 -
Qui a dénoncé dénoncera 213 |
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211> Une maison de
Béthanie, de plus en plus triste, mais toujours accueillante... La présence
d'amis et de disciples n'enlève pas à la maison sa tristesse. Il y a Joseph, Nicodème, Manaën, Élise et Anastasica qui, à ce que je
comprends, n'ont pas su rester loin de Jésus et s'en excusent comme d'une
désobéissance, bien décidées pourtant à ne pas s'en aller. Et Élise en
explique les solides raisons qui sont : l'impossibilité pour les sœurs de
Lazare de suivre le Maître pour donner à Lui et aux apôtres ces soins
féminins qui sont nécessaires à un groupe d'hommes seuls et, de plus,
persécutés. "Nous seules le pouvons. Car Marthe et Marie ne peuvent laisser
leur frère. Jeanne n'est pas là. Annalia est trop jeune pour venir avec vous.
Pour Nike il est bon qu'elle
reste là où elle se trouve pour vous y accueillir. Mes cheveux blancs évitent
les commérages. Je te précéderai où tu iras, je resterai où tu me dis, et tu
auras toujours une mère près de Toi, et moi je penserai que j'ai encore un
fils. Je ferai ce que tu veux, mais laisse-moi te servir." Jésus consent en sentant que tout le monde trouve
la chose juste. Peut-être aussi, dans la grande amertume qu'il a certainement
dans le cœur, désire-t-il avoir près de Lui un cœur maternel où il trouverait
un reflet de la douceur de sa Mère... 212> Élise triomphe dans
sa joie. Jésus lui dit: "Je serai souvent à Nobé. Tu iras dans la maison du vieux Jean. Il me l'a offerte
pour mes séjours. Je t'y trouverai à chacun de nos retours..." "Tu comptes t'en aller, malgré
les pluies ?" demande Joseph d'Arimathie. "Oui. Je veux encore aller vers
la Pérée en m'arrêtant dans la maison de Salomon, puis vers Jéricho et la Samarie. Oh ! je
voudrais aller en tant d'endroits encore..." "Ne t'éloigne pas trop, Maître,
des routes gardées et des villes où il y a un centurion. Eux ne sont
pas sûrs, et les autres ne le sont pas non plus. Deux craintes, deux
surveillances, sur Toi, et réciproquement. Mais crois bien que pour Toi les
romains sont moins dangereux..." "Ils nous ont abandonnés
!..." dit avec brusquerie Judas de Kériot. "Tu le crois ? Non. Parmi les
gentils qui écoutent le Maître, peux-tu distinguer les envoyés de Claudia ou
de Ponce ? Parmi les affranchis de la première et de ses amies, ils ne sont
pas peu nombreux ceux qui pourraient parler au Bel Nidrac s'ils étaient Israélites. N'oublie jamais que
des gens instruits, il y en a en tous lieux, que Rome a asservi le monde, que
ses patriciens aiment prendre le meilleur butin pour orner leurs maisons. Si
les gymnasiarques et ceux qui dirigent les cirques choisissent tout ce qui
peut leur procurer de l'argent et de la gloire, les patriciens choisissent
ceux dont la culture ou la beauté sont un ornement et un agrément pour leur
maison et pour eux-mêmes... Maître, ce discours me ramène un souvenir...
M'est-il permis de te poser une question ?" "Parle." "Cette femme, cette grecque qui était avec nous
l'an dernier... et qui fournissait un chef d'accusation contre Toi, où
est-elle ? Plusieurs ont cherché à le savoir... pas dans une bonne intention.
Mais moi je n'ai pas de mauvais dessein... Seulement... Qu'elle soit
retournée à l'erreur ne me paraît pas chose possible. Elle possédait une
grande intelligence et une justice sincère. Mais on ne la voit plus..." "Quelque part sur la Terre, elle,
la païenne, a su exercer envers un Israélite persécuté une charité que les
israélites ne possédaient pas." "Tu veux parler de Jean
d'Endor ? Est-il avec elle ?" "Il est mort." 213> "Mort ?"
Jésus est si sévère, en disant ces
paroles, que personne ne trouve la force de parler. Ils se regardent du coin
de l'œil, tête basse, confus, même les plus innocents et les meilleurs. Jésus
dit après un moment de silence : "II faut que personne ne rapporte aux
ennemis du mort et aux miens ce que j'ai dit, pour leur donner une joie
satanique. Mais, si on vous interroge, dites Simplement que Jean est en paix,
avec son corps dans un tombeau lointain et son esprit qui m'attend." "Seigneur, cela t'a fait souffrir
?" demande Nicodème. "Quoi ? Sa mort ?" "Oui."
"Pourquoi me regardes-tu ainsi,
Maître ?" demande Jean de Zébédée qui se trouble et rougit comme s'il
était coupable. "C'est parce que si je te
regarde, personne ne pensera, pas même le plus mauvais, que tu puisses avoir
haï un frère." "Cela pourrait être un pharisien,
ou un romain... Il leur vendait des œufs..." dit Judas de Kériot. "Ce fut un démon. Mais il lui a
fait du bien en voulant lui nuire. Il a hâté sa complète purification et sa
paix." "Comment l'as-tu su ? Qui t'a
apporté la nouvelle ?" demande Joseph. 214> "Le Maître
a-t-il besoin, peut-être, qu'on Lui apporte les nouvelles ? Ne voit-il pas peut-être
les actions des hommes ? N'est-il pas allé appeler Jeanne pour qu'elle vienne
à Lui et qu'il la guérisse ? Qu'est-ce qui est impossible à Dieu ?" dit
avec véhémence Marie de Magdala. "C'est vrai, femme. Mais il y en
a peu qui possèdent ta foi... Et j'ai pour cela posé une sotte
question." "C'est bien. Mais maintenant, Maître, viens. Lazare s'est éveillé et il t'attend..." |
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Et elle l'emmène, tranchante et décidée, coupant toute possibilité de conversation et de questions. |
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