"L'Évangile tel
qu'il m'a été révélé" |
aucun accent |
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jeudi 20 septembre 29 (23 Tisri)
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Jésus doit quitter la ville 226 -
Il a sauvé une pécheresse non repentie 226 -
Discours 1 (L'art du maître spirituel) 227 -
Jésus fait une bonne peur à Judas 228 -
Discours 2 (Les vertus des disciples) 229 -
Jésus congédie les disciples 230 |
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226> Jésus a rejoint les dix
apôtres et les principaux disciples au pied de la Montagne des Oliviers, près
de la fontaine de Siloan. Quand ils voient venir à pas rapides
Jésus entre Pierre et Jean, ils vont à sa rencontre, et c'est justement près
de la fontaine qu'ils se réunissent. "Montons au
chemin de Béthanie. Je quitte la ville pour quelque temps. Tout en marchant, je
vous dirai ce que vous devez faire" ordonne Jésus. Parmi les disciples,
il y a aussi Manaën et Timon qui, rassérénés, ont repris leur place. Et
il y a Étienne et Hermas, Nicolaï, Jean
d'Éphèse, le prêtre Jean et, en somme, tous les plus notables
pour leur sagesse en plus des autres, simples, mais si actifs par la grâce de
Dieu et leur propre volonté. "Tu quittes la
ville ? T'est-il arrivé quelque chose ?" demandent plusieurs. "Non. Mais il y
a des endroits qui attendent..." "Qu'as-tu fait
ce matin ?" "J'ai parlé...
Les prophètes... Encore une fois. Mais ils ne comprennent pas..." "Aucun miracle,
Maître ?" demande Matthieu. "Aucun. Un
pardon et une défense." "Qui était-ce ?
Qui attaquait ?" "Ceux qui se
croient sans péché accusaient une pécheresse. Je l'ai sauvée." "Mais si c'était
une pécheresse, eux avaient raison." "Sa chair était certainement
pécheresse. Son âme... J'aurais beaucoup à dire sur les âmes. Et je
n'appellerais pas pécheresses seulement celles dont la faute est évidente.
Sont pécheresses aussi celles qui en poussent d'autres au péché. Et leur
péché est plus rusé. Elles jouent à la fois le rôle du Serpent et du
Pécheur." "Mais qu'avait
fait la femme ?" "Un
adultère." "Un adultère ?!
Et tu l'as sauvée ?! Tu ne devais pas !!" s'écrie l'Iscariote. Jésus le regarde
fixement et lui demande : "Pourquoi ne devais-je pas ?" 227> "Mais parce que... Cela peut te nuire. Tu sais comme ils
te haïssent et cherchent des accusations contre Toi ! Et certainement...
Sauver une adultère, c'est aller contre la Loi."
"Mais,
Toi..." "Tu aurais voulu
que Moi je la lapide ? Cela aurait été juste car Moi, j'aurais pu la lapider,
mais ce n'aurait pas été miséricorde." "Ah ! elle
s'était repentie ! Elle t'a supplié et Toi..." "Non. Elle ne
s'était même pas repentie. Elle était seulement humiliée et effrayée." "Mais alors !...
Pourquoi ?... Je ne te comprends plus ! Avant je pouvais comprendre tes
pardons à Marie
de Magdala, à Jean d'Endor, à... en somme à beaucoup de pé..." "Dis-le : à Matthieu. Moi je ne m'en
formalise pas. Au contraire, je te suis reconnaissant si tu m'aides à me
rappeler ma dette de reconnaissance envers mon Maître" dit Matthieu avec
calme et dignité. "Eh bien, oui,
même à Matthieu... Mais eux s'étaient repentis de leurs péchés, de leur vie
de désordre. Mais elle !... Je ne te comprends plus ! Et je ne suis pas le
seul à ne pas te comprendre..." "Je le sais. Tu
ne me comprends pas... Tu m'as toujours peu compris, et tu n'es pas le seul.
Mais cela ne change pas ma façon d'agir." "Le pardon doit
être donné à qui le demande." "Oh ! Si Dieu
devait pardonner seulement à ceux qui
le demandent ! Et frapper tout de suite celui qui à la faute ne fait pas suivre
le repentir ! Tu ne t'es jamais entendu pardonner avant de t'être repenti ?
Peux-tu vraiment dire que tu t'es repenti et que c'est pour Cela que tu as
été pardonné ?" "Maître,
moi..." "Écoutez-moi
tous, car plusieurs d'entre vous trouvent que je me suis trompé, et que Judas
a raison. Il y a ici Pierre et Jean. Ils ont entendu ce que j'ai dit à la
femme et ils peuvent vous le répéter. Je n'ai pas fait preuve de sottise en
pardonnant. Je n'ai pas dit ce que je dis aux autres âmes, auxquelles j'ai pardonné
parce qu'elles étaient tout à fait repenties. Mais j'ai donné à cette âme la
possibilité et le temps d'arriver au repentir et à la sainteté, si elle veut
y arriver. Souvenez-vous-en pour quand vous serez les maîtres des âmes. 228> Si vous les chassez
loin de vous, elles retourneront se jeter par contrecoup dans les bras des
faux amis et des faux maîtres. Ouvrez vos bras et votre cœur aux pauvres âmes,
toujours. Qu'elles sentent en vous un vrai et saint confident sur les genoux
duquel elles n'aient pas honte de pleurer. Si vous les condamnez en les
privant des secours spirituels, vous les rendrez de plus en plus malades et
plus faibles. Si elles ont peur de
vous et de Dieu, comment pourront-elles lever les yeux vers vous et vers Dieu
? C'est l'homme que l'homme rencontre d'abord comme premier juge. Il n'y a
que l'être qui vit, spirituellement qui sache rencontrer d'abord Dieu. Mais
la créature, qui est déjà arrivée à vivre spirituellement, ne tombe pas dans
de fautes graves. La partie humaine peut encore avoir des faiblesses, mais
l'esprit, qui est fort, veille et les faiblesses ne deviennent pas des fautes
graves. Tandis que l'homme, qui est encore beaucoup chair et sang, pèche et
rencontre l'homme. Or, si l'homme qui doit lui indiquer Dieu et former son
esprit, lui inspire la peur, comment le coupable peut-il s'abandonner à lui ?
Et comment peut-il dire : "Je m'humilie car je crois que Dieu est bon et
qu'il pardonne" s'il voit qu'un de ses semblables n'est pas bon ? Vous devez être le
terme de comparaison, la mesure de ce qu'est Dieu, comme une piécette est la
partie qui fait comprendre la valeur d'un talent. Mais si vous êtes cruels
avec les âmes, vous, piécettes qui êtes une partie de l'Infini, et le
représentez, que croiront-elles alors que soit Dieu ? Quelle dureté
intransigeante imagineront-elles en Lui ? Judas, toi qui juges
avec sévérité, si en ce moment, Moi, je te disais : "Moi, je vais te dénoncer
au Sanhédrin pour pratiques
magiques..." [1] "Seigneur ! Tu
ne le feras pas! Ce serait... ce serait... Tu sais que c'est..." 229> "Je sais et je ne sais pas. Mais tu vois comment tu demandes
immédiatement la pitié pour toi... et tu sais que tu ne serais pas
condamné par eux, car..." "Que veux-tu
dire, Maître ? Pourquoi dis-tu cela ?" dit Judas très agité, en
interrompant Jésus. Lui, très calme, mais
avec un regard qui transperce le cœur de Judas, et en même temps freine son
apôtre troublé sur lequel convergent les regards des onze autres apôtres et
de plusieurs disciples, dit : "Mais parce qu'ils t'aiment. Tu y as de
bons amis. Tu l'as dit plusieurs fois." Judas pousse un
soupir de soulagement et s'essuie la sueur, étrange en cette journée froide
et venteuse, et il dit : "C'est vrai. De vieux amis. Mais je ne crois
pas que si je péchais..." "Et tu demandes
pitié à cause de cela ?" "Certainement.
Je suis encore imparfait, et je veux devenir parfait." "Tu l'as dit.
Cette créature aussi est très imparfaite. Je lui ai donné le temps de devenir
bonne, si elle le veut." Judas ne réplique
plus. Ils sont maintenant
sur la route de Béthanie, déjà loin de Jérusalem. Jésus s'arrête et dit:
"Et vous, avez-vous donné aux pauvres ce que je vous ai donné ?
Avez-vous fait tout ce que je vous avais dit ?" "Tout,
Maître" disent les apôtres et les disciples. "Alors, écoutez.
Maintenant je vais vous bénir et vous congédier. Vous vous disperserez comme
toujours à travers la Palestine. Vous vous réunirez de nouveau ici pour la
Pâque. Ne manquez pas alors... et, pendant ces mois, fortifiez votre cœur et
le cœur de ceux qui croient en Moi. Soyez de plus en plus justes,
désintéressés, patients. Soyez ce que je vous ai enseigné d'être. Faites le
tour des villes, des villages, des maisons isolées. N'évitez personne.
Supportez tout. Ce n'est pas votre moi que vous servez, comme je ne sers pas
le moi de Jésus de Nazareth, mais
je sers mon Père. Vous aussi servez votre Père. Par conséquent, ce sont ses
intérêts, non les vôtres, qui doivent vous être sacrés, même s'ils peuvent
faire souffrir et blesser vos intérêts humains. Ayez l'esprit
d'abnégation et d'obéissance. Il pourra arriver que je vous appelle ou que je
vous donne l'ordre de rester où vous êtes. Ne jugez pas mon ordre. Quel qu'il
soit obéissez, en croyant fermement que cet ordre est bon et qu'il vous est
donné pour votre bien. Et ne soyez pas jaloux si j'en appelle certains, sans
appeler les autres. Vous voyez... 230> Tous se prosternent pendant
que Jésus dit la bénédiction mosaïque. Puis ils s'empressent de saluer Jésus.
Enfin ils se séparent de Lui qui, avec les douze, Isaac et Margziam, avance
sur la route de Béthanie. "Maintenant,
nous allons nous arrêter le temps de saluer Lazare et puis nous continuerons vers le
Jourdain." "Allons-nous à Jéricho ?" demande,
intéressé, Judas de Kériot. "Non. À Bethabara." "Mais... la
nuit..." "Il ne manque
pas de maisons ni de villages d'ici jusqu'au fleuve..." |
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Personne ne parle
plus et, à part le bruissement des oliviers et le bruit des pas, il ne reste
pas d'autre bruit. |
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[1] Judas a développé ce
penchant notamment lorsque le pouvoir de faire des miracles, donné aux apôtres,
a commencé à se tarir chez lui.