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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 7.474. - Una visione che si perde in un rapimento d'amore.

 4.472. -  A Vision that Is Lost in a Rapture of Love.

 4.474 - Una visión que se pierde en un arrobo de amor..

 8.526 - Auf der Rückkehr aus den syro-phönizischen Grenzgebieten.


Mardi 4 septembre 29 (9 Eloul 3789)
Vers
Ptolémaïs à la frontière syro-phénicienne.


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 L'Esprit-Saint.


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Ancienne édition : Tome 7, chapitre 169.
Nouvelle édition : Tome 7, chapitre 474.

474
Une vision qui se perd dans un ravissement d’amour.

Vision du jeudi 15 août 1946.
(Fête de l’Assomption).

358/359>  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.1 - Comme souvent ils le font pendant qu'ils cheminent, peut-être pour alléger par cette distraction la monotonie de la marche continuelle, les apôtres parlent entre eux en rappelant et commentant les derniers événements, questionnant de temps à autre le Maître qui généralement parle peu, seulement pour n'être pas discourtois, réservant cette fatigue seulement pour le cas où il faut instruire les gens ou ses apôtres, en corrigeant les idées fausses, on réconfortant des malheureux.        

Jésus était la "Parole", mais il n'était certainement pas le "bavardage" ! Patient et gentil comme nul autre, sans jamais montrer d'être ennuyé de devoir répéter une idée, une, deux, dix, cent fois, pour la faire entrer dans les têtes cuirassées par les préceptes pharisaïques et rabbiniques, sans se soucier de sa fatigue, qui parfois est si grande qu'elle devient une souffrance, pour enlever la souffrance physique ou morale à une créature.
 Mais il est visible qu'il préfère, se taire, s'isoler dans un silence méditatif qui peut durer plusieurs heures s'il n'y est pas arraché par quelqu'un qui l'interroge.           

Généralement, il est un peu en avant de ses apôtres et il va alors la tête un peu inclinée, la levant de temps en temps pour regarder le ciel, la campagne, les personnes, les animaux. Regarder, ai-je dit, mais c'est mal dit. Je dois dire : aimer. Car c'est un sourire, un sourire de Dieu, qui se déverse de ces pupilles pour caresser le monde et les créatures, un sourire-amour. Car c'est un amour qui transparaît, qui se répand, qui bénit, qui purifie la lumière de son regard, toujours intense, mais extrêmement intense quand il sort du recueillement...     

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.2 - Que peuvent bien être ses recueillements ? Je pense - et je suis certaine de ne pas me tromper, car il suffit d'observer l'expression de son visage pour voir ce qu'ils sont - je pense qu'ils sont bien plus que nos extases dans lesquelles la créature vit déjà au Ciel. Ce sont "la réunion sensible de Dieu avec Dieu". La Divinité était toujours présente et unie au Christ qui était Dieu comme le Père. Sur la Terre comme au Ciel le Père est dans le Fils, et le Fils est dans le Père qui s'aiment et qui en s'aimant engendrent la Troisième Personne. La puissance du Père, c'est la génération du Fils, et l'acte d'engendrer et d'être engendré crée le Feu, c'est-à-dire l'Esprit de l'Esprit de Dieu. La Puissance se tourne vers la Sagesse qu'elle a engendrée, et celle-ci se tourne vers la Puissance dans la joie d'être l'Un pour l'Autre et de se connaître pour ce qu'ils sont.  Et comme toute bonne connaissance réciproque crée l'amour - même nos connaissances imparfaites - voici l'Esprit Saint... Voilà Celui qui, s'il était possible d'établir une perfection dans les perfections divines, devrait être appelé la Perfection de la Perfection. L'Esprit Saint ! Celui dont la seule pensée remplit de lumière, de joie, de paix...           

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360> Dans les extases du Christ, quand l'incompréhensible mystère de l'Unité et de la Trinité de Dieu se renouvelait dans le très Saint Cœur de Jésus, quelle complète, parfaite, incandescente, sanctifiante, joyeuse, pacifique production d'amour ne devait pas s'engendrer et se répandre comme la chaleur venant d'une ardente fournaise, comme l'encens d'un encensoir allumé, pour baiser avec le baiser de Dieu les choses créées par le Père, faites par l'intermédiaire du Fils-Verbe, faites pour l'Amour, pour le seul Amour, parce que toutes les opérations de Dieu sont Amour…    

Et cela c'est le regard de l'Homme-Dieu, quand en Homme et en Dieu, il lève ses yeux, qui ont contemplé en Lui-même le Père, Lui-même et l'Amour, pour regarder l'Univers en admirant la puissance créatrice de Dieu, comme Homme, dans la jubilation de pouvoir la sauver dans les créatures royales de cette création : les hommes, comme Dieu.

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.3 - Oh ! On ne peut, personne ne pourra, ni poète, ni artiste, ni peintre, rendre visible aux foules ce regard de Jésus sortant de l'embrassement, de l'union sensible avec la Divinité, unie hypostatiquement [1] à l'Homme toujours, mais pas toujours si profondément sensible à l'Homme qui était Rédempteur et qui par conséquent à ses nombreuses souffrances, à ses nombreux anéantissements, devait ajouter aussi celui-là, très grand, de ne pouvoir plus être toujours dans le Père, dans le grand tourbillon de l'Amour comme il était au Ciel : tout-puissant... libre... joyeux. Splendide la puissance de son regard de miracle, très douce l'expression de son regard d'homme, très triste la lumière de douleur dans les heures de douleur... Mais ce sont des regards encore humains, bien que parfaits d'expression. Celui-là, ce regard de Dieu qui s'est contemplé et aimé dans l’Unité Triniforme [2] ne peut se comparer, il n’y a pas d’adjectif pour lui…       

Mon âme se prosterne devant lui, en admiration, “anéantie” par la connaissance de Dieu, toute au bonheur de contempler son infini amour… Des torrents de délices se déversent en moi… Je suis bienheureuse ! Chaque souffrance, chaque mauvais souvenir s’efface sous les vagues de l’amour de Jésus… et ces vagues m’élèvent au Ciel, au Ciel, vers toi !…        

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.4 - Merci, mon adorable Amour ! Merci ! Je te sers encore… La créature est redevenue femme, elle est redevenue le “porte-parole” après avoir été un instant “séraphin”. Elle redevient femme ; elle redevient une créature martyre, peut-être un autre tourment la menace-t-il déjà… Mais dans mon âme brille la lumière que tu m’as accordée, la béatitude de t’avoir contemplé ; aucun torrent de larmes, aucune cruelle torture ne saurait l’éteindre. Merci, mon Béni ! Toi seul m’aimes !   

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361> Je comprends Paul [3] mieux que jamais ! “Qui nous séparera de l’amour du Christ ? […] En tout cela, nous sommes vainqueurs par Celui qui nous a aimés… J’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les vertus, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur.” C’est le chant de victoire et de jubilation qui retentit dans les armées des vainqueurs, des hommes vibrants d’amour, sauvés par l’amour, car voilà la sainteté : le salut obtenu parce qu’on a été aimé et qu’on est aimé. Il retentit déjà ! Et l’âme, encore prisonnière sur terre, l’entend et chante sa joie, sa confiance, sa certitude… Alors la lumière arrive, elle ne cesse de croître, et les paroles lumineuses de l’Apôtre s’éclairent toujours plus… “L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur…”          

Je comprends maintenant ce que me disait Azarias cet hiver
[4] : “Jésus est la synthèse de l’amour des Trois.” Voilà ! Tout l’amour est en lui. Nous pouvons trouver cet amour de Dieu, nous les hommes, sans attendre notre retour en Dieu, sans attendre le Ciel, mais en aimant Jésus. Voilà ! À l’homme de foi s’ouvrent des sources d’eau vive intérieures, des sources de lumière, des sources d’amour : en effet, celui qui croit va à Jésus, il croit que Jésus se trouve dans l’Eucharistie avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité, tel qu’il était sur terre, tel qu’il est au Ciel, avec son Cœur, avec son Cœur ! Or dans le Cœur de Jésus se trouve tout l’amour de Dieu. Par conséquent, quand l’homme reçoit le Corps très saint de Jésus, il accueille en lui le Cœur de Jésus. Il a donc en lui non seulement Jésus, mais aussi l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, puisque l’amour de Dieu est la sainte Trinité, qui est tout Amour. Cet Amour se divise en trois flammes pour nous rendre triplement heureux : heureux d’avoir un Père, un Frère, un Ami, heureux d’avoir quelqu’un qui pourvoit, qui enseigne, qui aime, heureux d’avoir Dieu !        

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362>  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.5 - Ah ! je n’en peux plus ! Seigneur, ton don est trop grand ! Qui, dans les Cieux, me l’obtient ? Est-ce toi, bienheureuse Mère, contemplée dans ton éclat de Reine élevée au Ciel ? Est-ce toi, doux Jean de Bethsaïde, toi qui aimais tant le Christ, toi mon ami ? Est-ce toi, vénéré Joseph, aimable Patriarche protecteur des persécutés, toi qui es toujours prompt à nous accorder du réconfort ? Est-ce toi, ma grande sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui m’obtiens ce que je demande depuis vingt-et-un ans : que débordent dans mon âme les vagues de l’amour ? [5] Oh ! si c’est toi, parachève ton œuvre : obtiens-moi de ne pas mourir pendant l’un de ces assauts d’amour. Je suis une petite âme, moi aussi, et je ne désire rien d’extraordinaire. Mais de mourir après l’un de ces assauts d’amour, quand je redeviens “une petite âme, toute petite”, rendue encore plus petite après avoir connu ce qu’est l’infini Amour, après l’un de ces assauts, car après, on est comme rebaptisé par l’amour et il ne reste plus la moindre trace de tache en nous. L’amour brûle… Ou bien est-ce toi, mon cher ami Azarias, qui, grâce à toutes les larmes que tu as recueillies à mes paupières et portées au Ciel, m’a obtenu cette heure de béatitude ? Si c’est toi, sois-en béni !         

Néanmoins, je ne te demande pas, pas plus qu’à Thérèse, à Joseph, à Jean ou à Marie la très sainte, que cette extase se renouvelle et me comble encore de joie et de feu. Mais je vous demande, je vous supplie même, qu’elle envahisse d’autres cœurs, plus spécialement ceux que vous savez, ces cœurs qui torturent le mien et déplaisent à Dieu, qui ne savent ni entendre ni obéir. Si ces cœurs connaissaient ne serait-ce qu’une seconde ces assauts d’amour, ils se convertiraient à l’Amour, au véritable Amour. Ils aimeraient, de tout leur être. Avec leur intelligence, surtout, d’où tomberaient les murailles du rationalisme, de la science humaine qui nient et s’opposent à une foi simple et bonne, et qui mettent des limites à la puissance de Dieu. Et avec le cœur fondraient, comme cire au feu, les croûtes de l’égoïsme, de l’envie, de la haine…         

Faites cela, mes très chers. Moi, j’accepte de ne plus jamais poser les lèvres sur le calice restaurateur de l’amour, j’accepte de toujours boire, jusqu’à mon retour à Dieu, à la coupe amère de toutes les renonciations. Mais je désire qu’ils reviennent sur le sentier lumineux, qu’ils se sanctifient par chacun de leurs actes pour mériter le regard de Jésus-Dieu, comme il m’a été accordé d’en profiter aujourd’hui : le mériter ici, le posséder pour toujours au Ciel, tout comme, moi aussi, mettant mon espoir dans le Seigneur, je crois avec confiance que je le posséderai.      

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363> Ce même jour, à midi.    

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.6 - Je me relis. Je pense aux théologiens qui liront ces pages. Peut-être trouveront-ils des erreurs dans ma manière de m’exprimer sur l’extase, sur les recueillements de Jésus. Qu’ils se souviennent que je suis, moi, une pauvre ignorante, que je ne connais rien de la théologie ni du vocabulaire théologique, et que je m’efforce seulement de décrire ce que je vois comme je le peux et avec les phrases que ma pauvre intelligence peut former…

Catéchèse du vendredi 16 août 1946.

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.7 - Je dis à Jésus :    

"Seigneur, hier tu m’as emportée, et toute la vision s’est perdue en toi…"        

Il sourit avec une douce joie divine et répond en me faisant une caresse :        

"Tu as fait mieux que raconter, tu as chanté. Tu as chanté. Hier, tout le Paradis chantait les gloires de ma Mère, et tu as chanté avec lui. À un certain moment, il t’a même écouté chanter en solo. Tu sais quand ?
Quand tu as demandé de ne pas profiter d’un autre assaut de l’Amour, mais que “ eux ” soient envahis par l’amour pour être sauvés. Le Ciel aimant t’a écoutée, toi, parce que renoncer à la béatitude afin que d’autres aient la Vie n’est accordé qu’à ceux qui, bien qu’étant encore sur terre, sont déjà des citoyens du Ciel. Par ton chant, les saints se sont rappelés quand ils en faisaient de même sur la terre. En t’écoutant, les anges regardaient ton Azarias et le félicitaient fraternellement. Marie a souri en offrant ton chant à l’Amour. Et l’Amour — ô ma Maria ! — et l’Amour t’a embrassée… et t’embrasse encore. Sois dans la joie. Tu as compris l’Amour. Je suis en toi, et en moi il y a Dieu un et trine comme tu l’as compris. Parcours aujourd’hui les voies de la joie surnaturelle au lieu des routes de Palestine à la rencontre de la douleur de ton Jésus… Maria, n’es-tu pas heureuse de te trouver dans les conditions qui étaient les miennes pendant ma dernière année ? Cela aussi, c’est un don, et une lumière pour me comprendre. Sans une expérience personnelle, et proportionnée, la créature ne pourrait comprendre ce qu’a été ma longue Passion. Mais aujourd’hui, comme hier, parcours les voies de la joie céleste. Dieu est avec toi. Sois en paix."     

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364>  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 474.8 - C’est ainsi que sont sorties de ma mémoire les discussions des apôtres sur les événements de Giscala, sur le miracle de l’enfant aveugle, sur Ptolémaïs vers laquelle ils se dirigent, sur la route à gradins taillés dans le roc où ils se sont engagés pour arriver au dernier village de frontière entre la Syro-Phénicie et la Galilée — ce doit être celle que j’ai vue [6] quand ils allaient à Alexandroscène —, sur Gamaliel, etc. Ou plutôt, pour ce que j’en ai entendu, tous ces sujets sont restés dans mon cœur.



Je voulais seulement dire ceci : dans les premiers temps, quand ils étaient moins formés spirituellement, les apôtres dérangeaient facilement le Maître, mais maintenant qu’ils le sont davantage, ils respectent sa solitude et préfèrent parler entre eux, à deux ou trois mètres derrière lui. Ce n’est que lorsqu’ils ont besoin d’un renseignement, d’un jugement, ou bien quand devient plus pressant leur amour pour le Maître, qu’ils s’approchent de lui.        

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Fiche mise à jour le 03/04/2020.

 



[1] Union hypostatique : Le Christ est une personne, mais il possède deux natures unies entre elles "sans confusion ni changement, sans division ni séparation" ; les propriétés de chacune de ces natures restent sauves, mais appartiennent à une seule personne ou hypostase. Cette définition permet au croyant d'affirmer, sans contradiction, que Jésus-Christ est véritablement à la fois son Dieu et son frère, et par là même son Sauveur ; de saisir aussi que Dieu, tout en devenant homme, ne cesse pourtant pas un instant d'être Dieu (Concile de Chalcédoine, 451).

[2] Dans la Trinité, il n'y a pas trois Dieux mais un seul Dieu à la nature triniforme et à l'unité unique (Cf. Les Cahiers de 1944, 4 janvier, page 15).

[3] Paul, dans le passage de Romains 8, 35-39.

[4] Azarias dans Les Cahiers de 1945 à 1950, 20 janvier 1946, page 164.

[5] Le 28 janvier 1925, elle reçoit l’Histoire d’une âme, le journal de Thérèse de Lisieux. À sa lecture elle est bouleversée : elle a enfin découvert "le cantique de l'amour et du don". Elle pleure de joie à la lecture de l’acte d’offrande à l’Amour miséricordieux de la petite carmélite. Elle le fait sienne. Dès lors les souffrances sont arrivées sur elle, "comme la pluie". Autobiographie, page 279/280. À la rencontre de Maria Valtorta : sa vie, page 33/34.

[6] "Que j’ai vue", en EMV 328.1. C’est ce qu’on appelle “l’échelle de Tyr”, dont il est également fait mention en EMV 330.5 et en EMV 331.9.