"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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 10.652 - Commiato all'Opera.

 5.647 - The Reasons for the Work. Farewell to the Work.

 7.652 - Para despedida de la Obra.

 12.714 - Abschliessliche Bemerkungen zum Werk.

Maria Valtorta a reçu sa première vision le 22 avril 1943.
La présente dictée (28/04/1947) clos "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé". Sa rédaction aura duré quatre ans presque jour pour jour.
Les visions ont été quasiment quotidiennes. Maria Valtorta les a notées sans ordre chronologique, sans plan préalable, d'une seule traite et sans rature.
Comme on le constate ci-contre, Jésus donne des instructions pour la cohérence d'ensemble.
Plus encore, il donne ses motivations pour notre époque.
Cela renvoie à ce que dit le Catéchisme de l'Église catholique sur les révélations privées : "Leur rôle n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église." (CEC § 67).

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Ancienne édition : Tome 10, chapitre 38.
Nouvelle édition : Tome 10, chapitre 652.

652
Au moment de prendre congé de l’Œuvre.
(Les raisons du don de l’Œuvre à notre époque).

Le lundi 28 avril 1947.

549> Jésus dit :   

"Les raisons qui m’ont poussé à éclairer et à dicter les épisodes et les paroles que j’ai adressées au petit Jean
[1] sont multiples, en plus de la joie de communiquer une exacte connaissance de Moi à cette âme victime et aimante.    

Mais l’âme de tout cela c’est mon amour pour l’Église enseignante et militante et le désir d’aider les âmes dans leur montée vers la perfection. De me connaître, cela aide à monter. Ma Parole est Vie.          

Je nomme les principales :        

Les raisons que j’ai dites dans la dictée du 18 janvier 1947
[2] que le petit Jean mettra ici intégralement. C’est la raison la plus grande car vous allez périr et je veux vous sauver.

Le lundi 3 février 1947.

 1. Combattre les erreurs.       

"La raison la plus profonde du don de cette œuvre, c’est qu’en ces temps où le modernisme, condamné par mon St Vicaire Pie X [3], se corrompt pour donner naissance à des doctrines toujours plus nuisibles, la sainte Église, représentée par mon Vicaire, ait des ressources de plus pour combattre ceux qui nient [4] :          

- le caractère surnaturel des dogmes ; 

- la divinité du Christ ;   

- la Vérité du Christ, Dieu et Homme, réel et parfait comme elle nous a été transmise aussi bien par la foi que par son histoire (Évangile, Actes des Apôtres, Lettres apostoliques, tradition) ;     

- la doctrine de Paul et de Jean et des conciles de Nicée, Éphèse et Chalcédoine, comme ma vraie doctrine enseignée verbalement par Moi ;        

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550> - ma science illimitée parce que divine et parfaite ;   

- l’origine divine des dogmes, des Sacrements de l’Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique ;          

- l’universalité et la continuité, jusqu’à la fin des siècles, de l’Évangile donné par Moi et pour tous les hommes ;      

- la nature parfaite, dés le début, de ma doctrine qui ne s’est pas formée comme elle est à travers des transformations successives, mais est telle qu’elle a été donnée : Doctrine du Christ, du temps de la Grâce, du Royaume des Cieux et du Royaume de Dieu en vous, divine, parfaite, immuable, Bonne Nouvelle pour tous ceux qui ont soif de Dieu.

Au dragon rouge
[5] aux sept têtes, aux dix cornes et aux sept diadèmes sur sa tête, qui par la queue tire le tiers des étoiles du ciel et les précipite en bas - et en vérité je vous dis qu’elles sont précipitées encore plus bas que sur la terre - et qui persécute la Femme; aux bêtes de la mer et de la terre que beaucoup trop adorent, séduits comme ils le sont par leurs aspects et leurs prodiges, opposez mon Ange qui vole au milieu du ciel en tenant l’Évangile Éternel bien ouvert même sur les Pages closes jusqu’ici, pour que les hommes puissent se sauver, grâce à sa lumière. des spires du grand serpent aux sept gueules, qui veut les noyer dans ses ténèbres, et qu’à mon retour je retrouve encore la foi et la charité dans le cœur de ceux qui auront persévéré et qu’ils soient plus nombreux que ce que le travail de Satan et des hommes laisse espérer qu’ils puissent être.

 2. Réveiller l'amour de l'Évangile.    

Réveiller chez les Prêtres et chez les laïcs un vif amour pour l’Évangile et pour ce qui se rapporte au Christ. Avant tout, une charité renouvelée pour ma Mère, dans les prières de laquelle réside le secret du salut du monde. C’est Elle, ma Mère, qui est la victorieuse du Dragon maudit.       

Aidez sa puissance par votre amour renouvelé envers Elle et par votre foi renouvelée et votre connaissance de ce qui s’y rapporte. C’est Marie qui a donné au monde le Sauveur. C’est encore d’Elle que le monde aura le salut.

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551>

 3. Montrer les diverses manières de conduire les âmes. 

Donner aux maîtres spirituels et aux directeurs d’âmes une aide pour leur ministère, en étudiant le monde des esprits différents qui a vécu autour de Moi et des diverses manières dont je me suis servi pour les sauver.         

Ce serait on effet une sottise de vouloir employer une méthode unique pour toutes les âmes. Différente est la manière d’attirer à la Perfection un juste qui y tend spontanément, de celle qu’il faut employer pour celui qui est croyant mais pécheur, de celle dont il faut user pour un gentil. Vous en avez tant même parmi vous, si vous arrivez à juger gentils, comme les juge votre Maître, les pauvres êtres qui ont substitué au vrai Dieu l’idole de la puissance et de la force, ou de l’or, ou de la luxure, ou de l’orgueil de leur savoir. Et différente est la manière à employer pour sauver les modernes prosélytes, c’est-à-dire ceux qui ont accepté l’idée chrétienne mais non l’appartenance à la cité chrétienne, en appartenant aux Églises séparées. Qu’on ne méprise personne, et moins que toutes autres ces brebis égarées. Aimez-les et cherchez à les ramener au Bercail Unique pour que s’accomplisse le désir du Pasteur Jésus.      

Certains objecteront en lisant cette œuvre : “Il ne ressort pas de l’Évangile que Jésus ait eu des contacts avec des romains ou des grecs, et nous rejetons donc ces pages”. Que de choses ne ressortent pas de l’Évangile, ou transparaissent à peine derrière d’épais rideaux de silence que les Évangélistes ont laissé tomber à cause de leur infrangible mentalité d’hébreux à propos d’épisodes qu’ils n’approuvaient pas ! Croyez-vous connaître tout ce que j’ai fait ?
[6]          

En vérité je vous dis que même après avoir lu et accepté cette illustration de ma vie publique, vous ne connaissez pas tout de Moi. J’aurais fait mourir, dans la fatigue d’être le chroniqueur de toutes les journées de mon ministère, et de toutes les actions accomplies en chacune de ces journées, mon petit Jean si je lui avais fait connaître tout pour qu’il vous transmette tout ! “Il y a ensuite d’autres choses faites par Jésus dont je crois que si on les écrivait une par une le monde ne pourrait contenir les livres que l’on devrait écrire” dit Jean
[7]. À part l’hyperbole, en vérité je vous dis que si on avait dû écrire toutes les actions particulières, toutes mes instructions particulières, mes pénitences et mes oraisons pour sauver une âme, il aurait fallu les salles de l’une de vos bibliothèques, et une des plus grandes, pour contenir les livres qui parlent de Moi. 

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552> Et en vérité je vous dis aussi qu’il serait beaucoup plus utile pour vous de mettre au feu tant de science inutile poussiéreuse et malsaine pour faire place à mes livres, que de connaître si peu de choses de Moi et d’adorer ainsi à ce point ces imprimés presque toujours souillés d’impureté et d’hérésie.

 4. Ramener à leur vérité les figures du Fils de l’Homme et de Marie.   

Ramener à leur vérité les figures du Fils de l’Homme et de Marie, vrais fils d’Adam pour la chair et le sang, mais d’un Adam innocent. Comme nous devaient être les fils de l’Homme, si les premiers Parents n’avaient pas avili leur parfaite humanité - dans le sens du mot homme, c’est-à-dire de créature dans laquelle se trouve une double nature, la nature spirituelle, à l’image et à la ressemblance de Dieu, et la nature matérielle - comme vous savez qu’ils ont fait. Des sens parfaits, c’est-à-dire soumis à la raison, malgré leur grande finesse. Dans les sens, j’inclus les sens moraux avec les sens corporels. Amour complet et donc parfait, à la fois pour l’époux auquel ne l’attache pas la sensualité, mais seulement le lien d’un amour spirituel, et pour le Fils, tout aimé, aimé avec toute la perfection d’une femme parfaite pour l’enfant qui est né d’elle. C’est ainsi qu’Ève aurait dû aimer : comme Marie : c’est-à-dire non pour la jouissance charnelle qu’apportait le fils, mais parce que ce fils était le fils du Créateur et accomplissement de l’obéissance à son commandement de multiplier l’espèce humaine.     

Et aimé avec toute l’ardeur d’une parfaite croyante qui sait que son Fils est non pas en figure, mais réellement : Fils de Dieu. À ceux qui trouvent trop affectueux l’amour de Marie pour Jésus, je dis de considérer qui était Marie : la Femme sans péché et donc sans tare pour sa charité envers Dieu, envers ses parents, envers son époux, envers son Fils, envers le prochain, de considérer ce que voyait sa Mère en Moi en plus que d’y voir le Fils de son sein, et enfin de considérer la nationalité de Marie. Race hébraïque, race orientale, et temps très éloignés des temps actuels. Ainsi de ces éléments ressort l’explication de certaines amplifications verbales de l’amour qui pour vous peuvent paraître exagérées. Style fleuri et pompeux, même dans le langage ordinaire, le style oriental et hébraïque. Tous les écrits de ce temps et de cette race en sont une preuve, et le déroulement des siècles n’a pas beaucoup changé le style de l’orient.   

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553> Parce que vous, vingt siècles plus tard, et quand la perversité de la vie a tué un si grand amour, prétendriez-vous que vous devez trouver en ces pages une Marie de Nazareth telle que la femme indifférente et superficielle de votre temps ? Marie est ce qu’elle est, et on ne change pas la douce, pure, affectueuse Fille d’Israël, Épouse de Dieu, Mère virginale de Dieu, en une femme excessivement, maladivement exaltée, ou une femme glacialement égoïste de votre siècle.   

À ceux qui jugent trop affectueux l’amour de Jésus pour Marie, je dis de considérer qu’en Jésus était Dieu, et que Dieu Un et Trin prenait son réconfort en aimant Marie, Celle qui le repayait de la douleur de toute la race humaine, le moyen pour que Dieu puisse revenir se glorifier de sa Création et qui donne des habitants à ses Cieux. Et qu’ils considèrent enfin que tout amour devient coupable quand, et seulement, quand il enfreint l’ordre, c’est-à-dire quand il va contre la volonté de Dieu et le devoir qu’il faut accomplir. 

Or considérez : l’amour de Marie a-t-il fait cela ? Mon amour a-t-il fait cela ? M’a-t-elle retenu, par un amour égoïste, de faire toute la Volonté de Dieu ? Est-ce que par un amour désordonné pour ma Mère, j’ai peut-être renié ma mission ? Non. L’un et l’autre amour n’ont eu qu’un seul désir : que s’accomplisse la Volonté de Dieu pour le salut du monde. Et la Mère a fait tous les adieux à son Fils, et le Fils a fait tous les adieux à sa Mère, en livrant son Fils à la croix de l’enseignement public et à la croix du Calvaire, en livrant sa Mère à la solitude et au déchirement pour qu’elle soit Corédemptrice, sans tenir compte de notre humanité qui se sentait déchirer et de notre cœur qui se sentait briser par la douleur. Cela est-il de la faiblesse ? Du sentimentalisme ? C’est l’amour parfait, ô hommes qui ne savez pas aimer, et qui ne comprenez plus l’amour et ses voix !          

Et cette Œuvre a encore pour but d’éclairer des points qu’un ensemble complexe de circonstances a couvert de ténèbres et forme ainsi des zones obscures dans la clarté du tableau évangélique et des points qui semblent des ruptures, et ne sont que des points devenus obscurs, entre l’un ou l’autre épisode, points indéchiffrables et dans l’éclaircissement desquels se trouve la clef pour comprendre exactement certaines situations qui s’étaient créées et certaines manières fortes que j’avais dû avoir, qui contrastaient tellement avec mes exhortations continuelles au pardon, à la douceur et à l’humilité, certaines raideurs envers des adversaires entêtés et que rien ne pouvait convertir.  

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554> Souvenez-vous tous, qu’après avoir usé de toute sa miséricorde, Dieu, pour son honneur, sait aussi dire "Cela suffit" à ceux qui, à cause de sa bonté, se croient permis d’abuser de sa longanimité et de l’éprouver. On ne se moque pas de Dieu. C’est une parole ancienne et sage.

 5. Connaître la Passion de Jésus.     

Connaître exactement la complexité et la durée de ma longue passion, qui culmine dans la Passion sanglante accomplie en quelques heures, qui m’avait consumé en un tourment quotidien qui avait duré des lustres et des lustres, et était allé toujours en grandissant, et avec ma passion celle de ma Mère à laquelle l’épée de douleur avait transpercé le cœur pendant un temps égal. Et vous pousser, par cette connaissance, à nous aimer davantage.

 6. Montrer la puissance de la Parole de Jésus et ses divers effets.         

Montrer la puissance de ma Parole et ses effets différents selon que celui qui la recevait appartenait à la troupe des gens de bonne volonté ou à celle de ceux qui avaient une volonté sensuelle qui n’est jamais droite.     

Les Apôtres et
Judas, voici deux exemples opposés. Les premiers, très imparfaits, rustres, ignorants, violents, mais de bonne volonté. Judas, plus instruit que la majorité d’entre eux, raffiné par la vie dans la capitale et dans le Temple, mais de mauvaise volonté. Observez l’évolution des premiers dans le Bien, leur montée. Observez l’évolution du second dans le Mal et sa descente.   

Qu’ils observent cette évolution dans la perfection des onze bons surtout ceux qui, par un défaut de vision mentale, ont l’habitude de dénaturer la réalité des saints, en faisant de l’homme qui atteint la sainteté par une lutte dure, très dure, contre les forces lourdes et obscures, un être contre nature sans passions et sans frémissements, et par conséquent sans mérites. Car le mérite vient justement de la victoire sur les passions désordonnées et les tentations que l’on domine grâce à l’amour de Dieu et pour arriver à la fin dernière : jouir éternellement de Dieu. Qu’ils l’observent ceux qui prétendent que le miracle de la conversion doit venir uniquement de Dieu. Dieu donne les moyens pour se convertir, mais Il ne violente pas la liberté de l’homme, et si l’homme ne veut pas se convertir, c’est inutilement qu’il a ce qui pour un autre sert à la conversion.      

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555> Qu’ils considèrent ceux qui examinent, les multiples effets de ma Parole, non seulement sur l’homme humain, mais aussi sur l’homme spirituel. Non seulement sur l’homme spirituel, mais aussi sur l’homme humain. Ma Parole, accueillie avec bonne volonté, transforme l’un et l’autre, en l’amenant à la perfection extérieure et intérieure.          

Les apôtres qui, à cause de leur ignorance et de mon humilité, traitaient le Fils de l’Homme avec une familiarité excessive — un bon maître parmi eux, rien de plus, un maître humble et patient avec lequel il était permis de prendre des libertés excessives; mais pour eux n’était pas manque de respect : c’était de l’ignorance et donc excusable — les apôtres bagarreurs entre eux, égoïstes, jaloux dans leur amour et de mon amour, impatients avec le peuple, un peu orgueilleux d’être “les Apôtres”, anxieux de l’extraordinaire qui les indique à la foule comme doués d’un pouvoir stupéfiant, lentement mais continuellement se transforment en hommes nouveaux, en dominant au début leurs passions pour m’imiter et me faire plaisir, par la suite en connaissant toujours plus mon vrai Moi, en changeant leurs manières et leur amour jusqu’à me voir, m’aimer et me traiter comme un Seigneur divin. Sont-ils peut-être encore à la fin de ma vie sur la Terre les compagnons superficiels et joyeux des premiers temps ? Sont-ils, surtout depuis la Résurrection, les amis qui traitent le Fils de l’Homme en Ami ? Non. Ils sont les ministres du Roi, d’abord. Ils sont les prêtres de Dieu, ensuite. Tous différents, complètement transformés.          

Qu’ils considèrent cela ceux qui trouveront forte, et jugeront contre-nature la nature des apôtres, telle qu’elle était décrite. Je n’étais pas un docteur difficile ni un roi orgueilleux, je n’étais pas un maître qui juge indigne de lui les autres hommes. J’ai su compatir. J’ai voulu former en prenant des matières grossières, remplir de perfections de toutes espèces des vases vides, prouver que Dieu peut tout, et d’une pierre tirer un fils d’Abraham, un fils de Dieu, et d’un rien un maître, pour confondre les maîtres orgueilleux de leur science qui bien souvent a perdu le parfum de la mienne.

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556>

 7. Faire connaître le mystère de Judas.       

Enfin vous faire connaître le mystère de Judas, ce mystère qui est la chute d’un esprit que Dieu avait comblé de bienfaits extraordinaires. Un mystère qui en vérité se répète trop souvent et qui est la blessure qui fait souffrir le Cœur de votre Jésus.      

Vous faire connaître comme on tombe en se changeant de serviteurs et de fils de Dieu en démons et déicides qui tuent Dieu en eux, en tuant la Grâce, pour vous empêcher de mettre le pied sur des sentiers d’où on tombe dans l’Abîme, et comment vous enseigner la façon de vous y prendre pour essayer de retenir les agneaux imprudents qui se poussent vers l’abîme.  

Appliquez votre intelligence à étudier la figure horrible et pourtant commune de Judas, complexe où s’agitent comme des serpents tous les vices capitaux que vous trouvez et que vous avez à combattre dans tel ou tel. C’est la leçon que vous devez surtout apprendre, car ce sera celle qui vous sera la plus utile dans votre ministère de maîtres spirituels et de directeurs d’âmes. Combien, dans tout état de la vie, imitent Judas en se donnant à Satan et rencontrent la mort éternelle !

 Sept raisons comme il y a sept parties :       

I. Protévangile (de la Conception Immaculée de Marie toujours Vierge à la mort de Saint Joseph).   

II. Première année de vie publique.    

III. Seconde année de vie publique.    

IV. Troisième année de vie publique.  

V. Pré-Passion (de Tebet à Nisan, c’est-à-dire de l’agonie de Lazare à la Cène de Béthanie). 

VI. Passion (de l’adieu à Lazare à ma Sépulture, et les jours suivants jusqu’à l’aube pascale).          

VII. De la Résurrection à la Pentecôte.

Que l’on se conforme à cette division des parties comme je l’indique, et qui est la juste.

 Et maintenant ? Que dites-vous à votre Maître ? Vous ne parlez pas à Moi. Mais vous parlez en votre cœur, et si seulement vous pouvez le faire, vous parlez au petit Jean. Mais dans aucun de ces deux cas vous ne parlez pas avec cette justice que je voudrais voir en vous. Car au petit Jean vous parlez pour lui donner de la peine, en piétinant la charité envers la chrétienne, votre consœur et l’instrument de Dieu.          

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557> En vérité je vous dis encore une fois que ce n’est pas une joie tranquille d’être mon instrument : c’est une fatigue et un effort continuels, en tout c’est de la douleur car aux disciples du Maître le monde donne ce qu’il a donné au Maître : de la douleur; et il faudrait qu’au moins les prêtres, et spécialement les confrères, aident ces petits martyrs qui avancent sous leur croix... Et parce qu’en votre cœur, en vous parlant à vous-mêmes, vous avez une plainte d’orgueil, d’envie, d’incrédulité et autres choses. Mais je vais donner une réponse à vos plaintes et à vos étonnements scandalisés.     

Le soir de la Dernière Cène j’ai dit aux Onze qui m’aimaient :       

"Quand l’Esprit Consolateur sera venu, Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit". Quand je parlais, j’avais toujours présents à l’esprit, en plus de ceux qui étaient là, tous ceux qui devraient être mes disciples en esprit, et avec vérité et volonté de le vouloir. L’Esprit-Saint, qui déjà par sa Grâce, infuse en vous la faculté de vous rappeler Dieu, en tirant les âmes de l’hébètement de la Faute Originelle et en les délivrant des obscurcissements qui, à cause de la triste hérédité d’Adam, enveloppent la clairvoyance des esprits créés par Dieu pour qu’ils jouissent de la vue et de la connaissance spirituelle, complète son œuvre de Maître “en rappelant” dans le cœur de ceux qui sont conduits par Lui, et qui sont les fils de Dieu, ce que j’ai dit, c’est cela qui constitue l’Évangile. Rappeler ici, c’est éclairer son esprit. Car ce n’est rien de se rappeler les paroles de l’Évangile si on n’en comprend pas l’esprit.        

Et l’esprit de l’Évangile, qui est amour, on peut le faire comprendre de l’Amour, c’est-à-dire de l’Esprit-Saint. De même qu’Il a été le véritable auteur de l’Évangile, Il en est aussi le seul Commentateur, puisque seul l’Auteur d’une œuvre connaît son esprit et le comprend même s’il ne réussit pas à le faire comprendre à ceux qui la lisent.
Mais là où un auteur humain ne réussit pas, car toute perfection humaine est riche de lacunes, y arrive l’Esprit très Parfait et très Sage. En effet, seul l’Esprit-Saint, auteur de l’Évangile, est aussi Celui qui le rappelle et le commente et le complète au fond des âmes des fils de Dieu. 

“Le Consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père vous enverra en mon Nom, vous enseignera toute chose, vous rappellera tout ce que je vous ai dit”. (
Jean 14,26).        

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558> “Quand ensuite sera venu cet Esprit de Vérité, Il vous enseignera toute vérité; car Il ne vous parlera pas de Lui-même, mais Il dira tout ce qu’il a entendu et Il vous annoncera l’avenir. Il me glorifiera, car Il recevra de ce qui est mien et Il vous l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est mien; c’est pour cela que j’ai dit qu’Il recevra de ce qui est mien et Il vous l’annoncera”. (Jean 16,13-15).   

Que si vous objectez ensuite que l’Esprit-Saint étant le véritable Auteur de l’Évangile, on ne comprend pas pourquoi Il n’a pas rappelé ce qui est dit dans cette œuvre et ce que Jean fait comprendre que c’est arrivé par les paroles qui terminent son Évangile, Je vous réponds que les pensées de Dieu sont différentes de celles des hommes et qu’elles sont toujours justes et sans appel.         

Et encore : si vous objectez que la révélation est close avec le dernier Apôtre et qu’il n’y avait rien de plus à ajouter, puisque le même Apôtre dit dans l’Apocalypse : “Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu fera retomber sur lui les plaies écrites dans ce livre” (
Apocalypse 22,18), et cela peut se comprendre de toute la Révélation dont l’Apocalypse de Jean est le dernier couronnement, je vous réponds qu’avec cette œuvre on n’a rien ajouté à la révélation, mais que l’on a comblé les lacunes qui s’étaient produites par des causes naturelles et des volontés surnaturelles. Et s’il m’a plu de reconstituer le tableau de ma Divine Charité comme fait celui qui restaure une mosaïque en remettant les tessères détériorées ou manquantes pour rendre à la mosaïque sa complète beauté, et si je me suis réservé de le faire en ce siècle où l’Humanité se précipite vers l’Abîme de la ténèbre et de l’horreur, pouvez-vous me le défendre ?     

Pouvez-vous peut-être dire que vous n’en avez pas besoin, vous dont l’esprit est tellement embrumé, sourd, affaibli aux lumières, aux voix, aux invitations du Haut ?     

En vérité vous devriez me bénir d’ajouter de nouvelles lumières à la lumière que vous avez et qui ne vous suffit plus pour “voir” votre Sauveur. Pour voir la Voie, la Vérité et la Vie, et sentir surgir en vous cette spirituelle commotion des justes de mon temps, pour parvenir à travers cette connaissance à un renouvellement de vos esprits dans l’amour qui vous sauverait car ce serait une montée vers la perfection. 

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559> Je ne dis pas que vous êtes “morts”, mais endormis, assoupis, semblables à des arbres durant le sommeil de l’hiver. Le Soleil divin vous donne ses splendeurs. Réveillez-vous et bénissez le Soleil qui se donne, accueillez-le avec joie pour qu’Il vous réchauffe de la surface à l’intérieur, vous réveille, vous couvre de fleurs et de fruits.       

 Levez-vous. Venez à mon Don.         

“Prenez et mangez. Prenez et buvez” ai-je dit aux apôtres. 

“Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est Celui qui te dit :         

"Donne-moi à boire", toi-même tu Lui en aurais demandé à Celui qui t’aurait donné de l’eau vive” ai-je dit à la Samaritaine.         

Je le dis encore maintenant : aux docteurs comme aux samaritains, car les deux classes extrêmes en ont besoin, et en ont besoin ceux qui sont entre les deux extrêmes. Les premiers pour n’être pas sous-alimentés et privés de forces même pour eux, et de nourriture surnaturelle pour ceux qui languissent faute de connaître Dieu, le Dieu-Homme, le Maître et Sauveur. Les seconds parce que les âmes ont besoin d’eau vive quand ils périssent loin des sources.          

Ceux qui sont entre les premiers et les seconds, la grande masse de ceux qui ne sont pas en état de péché grave, mais aussi de ceux qui restent sans avancer, par paresse, tiédeur, par un concept erroné de la sainteté, ceux qui pensent surtout à ne pas se damner, à être des pratiquants, qui se perdent dans un labyrinthe de pratiques superficielles, mais qui n’osent pas faire un pas sur le chemin raide, escarpé de l’héroïcité, afin que par cette œuvre ils aient l’impulsion initiale pour sortir de cet immobilisme et commencer la route héroïque.    

C’est Moi qui vous dis ces paroles. Je vous offre cette nourriture et cette boisson vive. Ma Parole est Vie. Et je veux vous avoir dans la Vie, avec Moi. Et je multiplie ma parole pour contrebalancer les miasmes de Satan qui détruisent les forces vitales de l’esprit.

Ne me repoussez pas. J’ai soif de me donner à vous parce que je vous aime. C’est ma soif inextinguible. J’ai un ardent désir de me communiquer à vous pour vous préparer au banquet des noces célestes. Et vous avez besoin de Moi pour ne pas languir, pour revêtir le vêtement orné pour les Noces de l’Agneau, pour la grande fête de Dieu lorsque vous aurez surmonté la tribulation dans ce désert rempli d’embûches, de ronces et de serpents, qu’est la Terre, pour passer à travers les flammes sans subir de dommages, fouler aux pieds les reptiles, absorber les poisons sans en mourir, ayant Moi en vous.     

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560>  Et je vous dis encore : “Prenez, prenez cette œuvre et ‘ne la scellez pas’, mais lisez-la et faites-la lire ‘car le temps est proche’" (Apocalypse 22,10) “et que celui qui est saint se rende encore plus saint” (verset 11). 

Que la Grâce de votre Seigneur Jésus-Christ soit avec tous ceux qui dans ce livre voient une approche de Moi et demandent qu’elle s’accomplisse, pour les défendre, avec le cri de l’Amour : “Viens, Seigneur Jésus !”."  

 Jésus me dit ensuite en particulier :

"En tête de l’Œuvre tu mettras
[8] le premier chapitre de l’Évangile de Jean, du premier verset au verset 18 inclus, intégralement comme c’est écrit. Jean a écrit ces paroles, comme tu as écrit toutes celles rapportées dans l’Œuvre, sous la dictée de l’Esprit de Dieu. Il n’y a rien à ajouter ou à enlever comme il n’y a rien eu à ajouter ou à enlever à l’oraison du notre Père, ni à ma prière après la dernière Cène. Toutes les paroles de ces points sont une gemme divine et ne doivent pas être touchées. Pour ces points, il n’y a qu’une chose à faire : prier ardemment L’Esprit-Saint pour qu’il vous en éclaire toute la beauté et la sagesse.       

Quand ensuite ta arriveras au point où commence ma vie publique, tu copieras aussi intégralement le premier chapitre de Jean, du verset 19 à 28 inclus et le troisième chapitre de Luc du verset 3 à 18 inclus, l’un à la suite de l’autre comme si c’était un seul chapitre. Il y a là tout le Précurseur, ascète de paroles peu nombreuses et de dure discipline, et il n’y a pas autre chose à dire. Puis tu mettras mon Baptême et tu iras de l'avant comme je l'ai dit, d'une fois à l'autre. Et ta fatigue est finie. Maintenant il reste l'amour et la jouissance qui est une récompense.    

Mon âme, et que devrais-je te dire ? Tu me demandes avec ton esprit perdu en Moi : "Et maintenant, Seigneur, que vas-tu faire de moi, ta servante ?".        

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561>  Je pourrais te dire :       

"Je vais briser le vase d'argile pour en extraire l'essence et la porter où je suis". Et ce serait une joie pour nous deux. Mais j'ai encore besoin de toi pour un peu de temps, et encore un peu de temps, ici, pour exhaler tes parfums qui sont encore l'odeur du Christ qui habite en toi. Et alors je te dirai comme pour Jean : "Si je veux que tu restes jusqu'à ce que je vienne te prendre, que t'importe-t-il de rester ?".         

Paix à toi, ma petite, mon inlassable voix. Paix à toi. Paix et bénédiction. Le Maître te dit : "Merci". Le Seigneur te dit : "Sois bénie". Jésus, ton Jésus, te dit : "Je serai toujours avec toi car il m'est doux d'être avec ceux qui m'aiment".

Ma paix, petit Jean. Viens reposer sur ma Poitrine."

Et avec ces paroles se terminent aussi les conseils pour la rédaction de l’œuvre et sont données les dernières explications.


Viareggio, le 28 avril mille neuf cent quarante-sept [9].

Maria Valtorta

 



[1] Raisons qui ont été déjà partiellement précisées, comme en EMV 45.9. Ce “Congé” a été écrit au terme du cycle messianique, comme nous l’avons expliqué dans une note en EMV 640.7.
Petit Jean : Surnom affectueux donné par Jésus à Maria Valtorta, en référence à l'apôtre bien-aimé.           

[2] 18 janvier 1947 : cette date semble avoir été insérée postérieurement par Maria Valtorta.  

[3] Pie X, dans le décret Lamentabili sane exitu (Avec des finalités lamentables, 4 juillet 1907) puis l’encyclique Pascendi Dominici Gregis (8 septembre 1907), s’en prenait avec une grande vigueur aux exégètes "modernistes", accusés de s’attaquer aux racines mêmes de la foi et de l’Église en allant jusqu’à nier la divinité du Christ.  
Cette reprise en main était sévère et ne prêtait pas assez attention aux nécessités des exégètes pour accorder la foi avec les données nouvelles qui inspirent le modernisme.  
C’est ainsi que la publication, par Pie XII, de l’encyclique
Divino afflante spiritu (30 septembre 1943) sur les études bibliques, libéra les exégètes, longtemps sans issue entre une condamnation brutale qui multipliait les soupçons et la passe étroite où les exégètes cherchaient leur voie.
Il est intéressant de noter que Jésus conforte le diagnostic de St Pie X, mais sans adjoindre d'excommunication : au contraire il fournit aux exégètes ce qu'ils cherchaient, une version restaurée historiquement de sa vie en Palestine. À noter aussi que le don de l'œuvre en 1943, intervient au moment où Pie XII publie son encyclique. 

[4] Les raisons que donne Jésus reprennent, en grande partie, le contenu de ce qu’on appelle le serment antimoderniste, à l’exception notable du rejet de l’exégèse scientifique (voir note précédente). Ce serment que devait prononcer tous les enseignants, chaque année, est extrait du Motu proprio Sacrorum Antistitum {la} publié par Pie X le 1 septembre 1910 dans la suite de sa condamnation du modernisme, trois ans plus tôt. Jean-Paul II a ultérieurement promu des normes similaires dans son Motu proprio Ad Tuendam Fidem, annoté par le cardinal Ratzinger, du 30 juin 1998.    

[5] Au dragon rouge… marque le début d’allusions à Daniel 7 ; Apocalypse 1220.        

[6] Le Catéchisme de l’Église catholique (CEC § 514) proclame : Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée (cf. Jean 20, 30).    

[7] Cf. La fin de l'Évangile de Jean 21,25.   

[8] Mettras… Les dispositions qui se réfèrent à l’Évangile ont été consignées dans la compilation parue en 1998 sous le titre : Vangelo unificato sulla traccia delle’opera di Maria Valtorta {it}.  

[9] Jour de la béatification de Maria Goretti.