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L'œuvre de Maria Valtorta
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Accueil >> Plan du site >> Index des "Cahiers" >> Sommaire de juillet 1943.

Traduction automatique de cette fiche :
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Catéchèse du mardi 6 juillet 1943.


La deuxième conception mystique de Marie.

Maternité spirituelle de Marie.

 










 

135>    I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif En attendant que Jésus parle, je vais parler pour éclaircir certains points.       

Vous aurez remarqué
[1] qu’en date du 28 juin, il y a une prière au Très Précieux Sang. Cependant, si Jésus se plaint qu’on ne vénère pas assez son Sang, il n’impose pas impérieusement qu’on fasse connaître cette prière. Alors qu’il ne m’a laissé aucun répit tant que je ne vous ai pas envoyé celle du 4 juin, en réparation à Jésus dans le Sacrement. Jésus me laisse entendre qu’il faut dire cette prière souvent, et personnellement, il me la fait dire avec la phrase qu’il a dictée : “... par la main de Satan”. 

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136> Je regrette de désobéir au censeur ecclésiastique. Mais entre lui et le Maître, je choisis le Maître. Même si je voulais en faire autrement, je ne le pourrais pas.        

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Je regrette aussi d’avoir à dire que je ne connais pas celui qui a écrit cette prière. Oh !, si je le connais ! Mais il se cache derrière l’anonymat. Il nous donne une formule parfaite dans sa concision, complète, telle que lui seul pouvait la faire, il nous demande de la dire et c’est tout. Si bien que je dis à ceux qui sont loin d’ici qu’elle a été écrite par une infirme.        

Écrite : ce mot a un sens très large. Je peux écrire La Divine Comédie
[2], si je m’y mets avec patience. Mais ce n’est sûrement pas moi qui l’ai composée. C’est la même chose maintenant. C’est moi qui l’ai écrite et lui qui l’a composée. Mais aux voisins qui pourraient demander où se trouve cette infirme, je dis : “Je ne sais pas qui a écrit cette prière”.   

Si je disais : “C’est moi qui l’ai écrite”, j’en aurais injustement des louanges. Si je révélais qui me l’a dictée, les gens penseraient de deux façons différentes. Pour ce qui est de la première, patience, je la subirais en pensant à Jésus qu’on a appelé “fou”. Mais je ne veux pas qu’on dise la deuxième. Car si Jésus, véritable Samaritain compatissant, se penche sur mon âme qui n’est que déchirure, cela est preuve de son infinie miséricorde et non de mérite de ma part.         

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Je sens, avec la même précision que si je l’avais déjà vécu, que si l’orgueil s’emparait de moi, tout serait fini. Je vous le disais ce matin. J’en suis persuadée personnellement, et le bon Jésus le confirme en me disant que “l’orgueil tue toutes les vertus, à commencer par la charité. Il apporte donc avec soi la perte de la lumière de Dieu. L’orgueilleux - m’explique Jésus - ne traite pas avec un saint respect le bon Père des cieux, n’a pas d’instinct viscéral de miséricorde pour ses frères et sœurs, se croit supérieur aux faiblesses de la chair et aux règles de la Loi. Il pèche donc sans cesse, et par le même péché qui causa la ruine de Lucifer d’abord, d’Adam et de sa progéniture ensuite. Mais par-dessus tout, il tue la charité. Il détruit donc l’union avec Dieu.”        

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif À propos de charité. Je vous prie d’insister chaleureusement sur cette question auprès des sœurs de l’Hôpital. Il est compréhensible et excusable qu’elles soient fatiguées, débordées, énervées, appelées de tous côtés comme elles le sont par les malades exigeants et souvent ingrats. Mais elles portent la livrée de la charité, de la charité active et de la plus sainte des activités.     

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137> Elles ont entre les mains des âmes qui souffrent dans des corps souffrants, des âmes qui parfois rencontrent le visage de Dieu dans ses servantes, justement dans les couloirs de l’hôpital, des âmes qui sont peut-être sur le point de se retrouver face à face avec le Dieu éternel pour le jugement particulier.    

Oh ! Qu’elle est grande la responsabilité de celui qui soigne un malade ! Il peut, par sa façon d’agir, empêcher le contact, la rencontre entre deux êtres qui se cherchaient, du moins pour ce qui est de l’Un d’eux, sans se trouver. 

La douleur est souvent une chaîne, une étincelle, un aimant entre Dieu et sa créature. Mais quand et d’autant plus que la créature ne connaît pas son Dieu, il faut savoir exploiter le moyen — la maladie —avec une charité infinie pour obtenir que l’âme aille là où Jésus l’attire, sur son cœur aimable, au lieu de fuir, scandalisée, choquée, sceptique car elle voit qu’une servante de Dieu est... un bouquet d’orties au lieu d’être un bouquet velouté de violettes.       

D’autres malades peuvent être des catholiques tièdes... Mais comment pourront-ils s’embraser s’ils sont entourés de cœurs qui, sous l’insigne de la Croix enflammée, sont glacés comme la chair morte ?    

Remettre des âmes à Jésus, prendre ces pauvres âmes que la vie jette sur les douloureuses plages d’un hôpital comme autant de naufragés blessés et désespérés, et les recueillir avec amour, les soigner, les calmer, leur insuffler les trois sublimes
vertus théologales [3] et les très douces vertus cardinales [4], les conduire à la lumière. Faire en sor­te que, dans la vie, si elles surmontent la maladie, ou dans la mort si l’heure du trépas est venue, elles quittent l’hôpital ou la vie avec dans l’âme, allumée par la compatissante sœur infirmière, la Lumière qui ne meurt pas.    

Si être marraine au Baptême est une grande responsabilité, quelle n’est pas la responsabilité des “marraines de la douleur et de la mort” ? J’ai été infirmière, je sais et je compatis. Mais tous ne l’ont pas été.      

Pourquoi scandaliser, susciter les cancans, blesser les âmes, les fermer à l’heure où elles devraient plus que jamais rester ouvertes, parce qu’on les frappe d’anticharité ?    

Pardonnez-moi et que les sœurs me pardonnent. Mais par pitié pour celles qui devront répondre au Juge éternel d’elles-mêmes et des âmes soignées, par pitié pour ceux qui souffrent dans leur corps et ont tant besoin de lumière dans l’âme, je vous en prie, insistez sur la charité qui “fait de nous des servantes empressées”, comme disait notre devise d’infirmières samaritaines.      

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138> De la charité viennent à l’infirmière la patience, le calme, le sourire (si utile auprès de ceux qui souffrent et si héroïque). Tout vient en cette vie et le baiser du Christ dans l’autre (parfois même dans celle-ci), ce baiser qui est le passeport pour le Royaume de Dieu. 

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif En ce qui concerne votre malade, infirme depuis quatorze ans, je prierai pour elle en souffrant. Je serai heureuse si ma douleur lui obtient la vision de notre divin et doux Jésus. Elle est sourde et muette. Fût-elle aveugle aussi, Jésus pourrait toujours briller dans ses ténèbres et parler à ses tympans éteints. Il suffirait qu’il se révèle un instant... Après, on ne peut plus sortir de son sillage de lumière...       

Je prierai beaucoup pour cette paralysée dans les membres, comme je prie pour les autres âmes que vous dirigez et qui sont plus ou moins alourdies dans l’esprit. Oh ! Je voudrais souffrir beaucoup pour monter vers Dieu traînant derrière moi, comme un vol d’anges, une véritable tribu d’âmes
[5]. Je n’ai pas peur de souffrir trop, parce que je souffre pour faire plaisir à Jésus.       

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Merci de la surprise vraiment inattendue. Dimanche, j’avais fait un véritable sacrifice en repoussant la tentation d’acheter un livre, La vie de J. M. Vianney, qu’on m’avait donné à lire.      

Mais vous voyez comme le Seigneur est bon ? Lorsque je contemple sa divine bonté, j’en ai les larmes aux yeux. Car dans tout ce que je reçois, je vois Jésus. C’est la main de Jésus qui me donne ceci ou cela. C’est une sensation si vive que je dis d’abord “merci” à Jésus et ensuite à la personne compatissante qui, inspirée par Jésus, donne un réconfort à la pauvre Maria. Jésus se tient comme un écran entre moi et le monde, et je le vois se superposer à tout et à tous.     

Merci, donc, mon Père, d’avoir suivi l’inspiration de Jésus et de m’avoir...    

Jésus commence à parler et je me tais.        



Jésus dit : 

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Ce fut un soulagement pour ma Mère de voir que j’avais cessé de souffrir dans la chair, mais ce ne fut pas l’‘allégresse’. Elle voyait que la chair du Fils ne souffrait plus, elle savait que l’horreur du déicide matériel était terminée.       

Mais
la Femme ‘Pleine de Grâce’ avait aussi la connaissance des siècles à venir où d’innombrables humains continueraient de blesser spirituellement son Fils, et elle était seule.      

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139> Le déicide ne s’est pas terminé sur le Golgotha à l’heure de ma mort. Il se répète chaque fois qu’un de ceux que j’ai rachetés tue son âme, profane le temple vivant de son esprit, soulève son esprit sacrilège à blasphémer contre moi, non seulement par ses propos obscènes, mais par ces mille modes de vie actuels, toujours plus contraires à ma Loi et qui neutralisent toujours plus les mérites incalculables de ma passion et de ma mort.   

Marie, la sublime
Co-Rédemptrice, ne cesse de souffrir, comme je ne cesse moi-même de le faire. Dans la gloire intangible des Cieux, nous souffrons pour ceux qui nous renient et nous offensent.       

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Marie est l’éternelle accouchée [6] qui vous donne le jour avec une douleur incomparable, car elle sait que cette douleur n’engendre pas des bienheureux pour le Ciel, mais, pour la majorité, des damnés pour l’Enfer. Elle sait qu’elle engendre des créatures mortes ou destinées à mourir sous peu. Mortes, car mon Sang ne réussit pas à pénétrer dans certaines âmes, comme si elles étaient faites d’un jaspe très dur : elles se tuent dès leur plus jeune âge. Ou, destinées à mourir sous peu, c’est-à-dire celles qui, après une ombre de vitalité chrétienne, succombent à leur propre inertie que rien ne parvient à secouer.         

Marie peut-elle ne pas souffrir de voir périr ses créatures qui ont coûté le sang du Fils ? Le Sang versé pour tous et qui n’est utile qu’à un si petit nombre !  

Quand le temps cessera d’exister, alors Marie cessera de souffrir, car le nombre des bienheureux sera complet. Elle aura engendré, avec d’inénarrables douleurs, le corps qui ne meurt pas, dont son Premier-né est la tête.       

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Si vous considérez cela, vous comprendrez sans doute que la douleur de Marie fut la douleur suprême. Vous comprendrez que - grande dans sa Conception immaculée, grande dans sa glorieuse Assomption - Marie fut très grande dans le cycle de ma passion, c’est-à-dire du soir de la dernière Cène à l’aube de la Résurrection. Alors elle fut, en ordre et en puissance, le second Christ, et pendant que le ciel s’obscurcissait sur la tragédie accomplie et que le voile du Temple se déchirait [7], nos cœurs se déchiraient d’une égale blessure en voyant le nombre incommensurable de ceux pour qui la Passion fut inutile.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Tout était accompli, en cette heure, du sacrifice matériel; tout restait à commencer par rapport au cheminement des peuples dans le sillage de l’Église, dans la matrice de la Vierge Mère, pour donner le jour aux habitants de la Jérusalem qui ne meurt pas. Et pour commencer avec l’empreinte de la Croix que doit porter tout ce qui est fait pour le Ciel, cela commença dans la douleur de la solitude.  

C’était l’heure des ténèbres. Les Cieux fermés. L’Éternel absent.         

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140> Le Fils dans la mort. Marie commençait seule sa deuxième conception mystique."           

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Et maintenant, c’est moi qui termine.      

Je disais donc : merci, mon Père, d’avoir suivi l’inspiration de Jésus et de m’avoir donné le moyen de relire La vie du curé d’Ars. Je l’aime beaucoup car il fut une victime.    

Quant à moi, je reste dans ma souffrance paisible comme un bébé dans son berceau et un petit oiseau sous l’aile maternelle. Mon soleil me tient lieu de vie, d’antidouleur, de tout. Je me tiens dans son rayonnement et je suis heureuse. 

Avez-vous jamais observé les pigeons ? Quand ils le peuvent, ils se blottissent au soleil, ils ouvrent leurs petites ailes et les soulèvent à tour de rôle pour recevoir le baiser du soleil sous les ailes, ils lèvent la tête et, avec une satisfaction manifeste, je dirais presque une béatitude animale, ils regardent le soleil d’or. Ils sont heureux de s’y réchauffer et on ignore comment ils puissent résister si longtemps sous ce rayon de feu qui descend sur eux perpendiculairement de l’astre.       

Moi je suis comme une petite colombe sous le soleil. Je reste là, immobile, et je ne bouge pas, heureuse de me sentir envahir, brûler par son feu, avec l’espoir d’être bientôt consumée, attirée à lui.       

Oh ! Mon Soleil ! Comme vous dites si bien, il faudrait qu’un autre éprouve ce que j’éprouve pour le comprendre... Je m’efforce en vain d’expliquer ce qu’est cette Lumière : paix, majesté, savoir, beauté... Non. On ne peut vraiment pas dire ce qu’est pour l’âme cette inextinguible, inexprimable, réjouissante splendeur.



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Fiche mise à jour le 25/06/2018.

 



[1] Elle s’adresse au père Migliorini.

[2] Un poème de Dante Alighieri, poète italien du Moyen âge que Maria Valtorta aimait particulièrement. Lors de son séjour à Florence, dans sa jeunesse, elle suivait les lectures publiques qui se faisaient au Palagio della Lana. Elle aimait particulièrement cette phrase tirée de la Vie nouvelle du même auteur parlant de Béatrice son amour : «Dès qu’elle se montrait, une flamme instantanée de charité s’élevait en moi et me faisait pardonner les torts reçus et aimer mes ennemis». Elle avait conçu d’être la Béatrice de son entourage.

[3] La foi, l'espérance et la charité.

[4] Prudence, justice, force et tempérance.

[5] Ces propos de Maria Valtorta rejoignent ceux de la petite Sainte Jacinthe de Fatima qui aussi aimait souffrir pour la conversion des pécheurs. Parlant de Jésus et de la Vierge Marie, elle disait: "J’aime tellement souffrir pour leur amour et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs". C'est la Sainte Vierge Marie elle-même qui lui avait fait la demande de l'offrande de ses souffrances pour la conversions des pécheurs. Un jour, elle confia à sa cousine Lucie : "Notre Dame est venue nous voir et Elle a dit qu’Elle viendrait chercher François bientôt pour l’emmener au Ciel. Elle m’a demandé si je voulais convertir encore des pécheurs. Je lui ai dit que oui. Elle m’a dit que j’irais à l’hôpital et que, là, je souffrirais beaucoup ; que je souffrirais pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour l’amour de Jésus …". Sa cousine Lucie, après une visite à Jacinthe confia: "Je la revis avec la même joie de souffrir par amour pour le bon Dieu et pour le Cœur Immaculé de Marie, pour les pécheurs et pour le Saint Père ; ce fut son idéal, celui dont elle parlait." Mémoires de Sœur Lucie, pages 61 à 62

[6] Dans le sens de "éternelle nouvelle mère"

[7] Cf. Luc 23, 45.