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L'œuvre de Maria Valtorta
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Texte original

 




Douleurs et joie de la maternité de Marie.




 



 










 

 

 Troisième mystère glorieux.     

569> Marie dit :  

Lorsque l’Esprit du Seigneur descendit
[1] pour investir de sa puissance les douze (apôtres) réunis au Cénacle[2], il se répandit sur moi aussi. Mais si ce fut pour tous une connaissance qui les rendit conscients de l’existence de la Troisième Personne et de ses dons divins, ce ne fut pour moi que l’occasion de vives retrouvailles. Pour tous, ce fut une flamme; pour moi, ce fut un baiser.       

 L’éternel Paraclet
[3] était déjà mon Époux depuis trente-quatre ans et son Feu m’avait tellement possédée et pénétrée qu’il avait fait de ma blancheur immaculée un corps de Mère. Même après les noces divines, il m’avait laissée remplie de lui, et il ne pouvait ajouter perfection à la perfection puisque Dieu ne peut s’accroître lui-même, étant très parfait et insurpassable dans sa mesure, et s’étant donné à moi sans limites, afin de faire de ma chair de femme quelque chose de si saint qu’elle pourrait servir d’habitacle au Divin qui allait descendre et s’incarner en moi.  

Mais maintenant qu’était achevée l’œuvre par laquelle il s’était donné à moi et moi à lui, et que notre Fils était retourné au Ciel après avoir tout accompli, il revenait me donner son baiser de grâces.      

 Oh ! que de choses vous enseigne Dieu sur la reconnaissance ! Lui, mon Seigneur, ne manquait pas d’être reconnaissant envers sa Servante qui avait été un instrument à son service et, pendant que moi, à chaque battement de mon cœur, je répétais : "Saint, saint, saint et béni es-tu, Seigneur Très-Haut", il quittait le Ciel une deuxième fois pour renouveler son étreinte d’Époux et me promettre, entre l’ardeur et la voix de la Flamme partagée, la troisième union sans fin dans la demeure bienheureuse du Ciel
[4].       

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570> Et plus que jamais, le Ciel fut alors mon but, car lorsqu’on a goûté et regoûté l’Amour, le soleil et la terre, les créatures et les choses disparaissent à nos yeux, et il ne reste qu’une vision, une saveur, un seul désir : celui de Dieu. Celui d’avoir Dieu, non pour quelques ins­tants, mais dans un éternel présent.

 Quatrième mystère glorieux.    

Marie dit :

Une autre perle pour mes bien-aimés. En réalité, je voulais en parler dans quelques jours, mais je me plie à un souhait, car je suis la Maman. Pour Noël, vous aurez de moi cette parole aussi. 

 Tout comme la naissance du Fils fut une extase pour moi, et je revins sur terre de mon ravissement en Dieu avec mon Enfant entre les bras, ainsi ma mort fut un ravissement en Dieu.     

Me fiant à la promesse reçue dans la splendeur divine du matin de la Pentecôte
[5], je pensais que l’approche du moment du retour ultime de l’Amour pour me ravir en lui serait marquée par une augmentation du feu. Et je ne me trompai pas.           

De mon côté, plus la vie passait et plus augmentait en moi le désir de me fondre à l’éternelle Charité. Le désir de mon Fils m’y poussait et la persuasion que jamais je ne ferais autant pour les êtres humains que lorsque je prierais pour eux sur les marches du trône de Dieu
[6]. Et avec un mouvement toujours plus enflammé et accéléré, de toutes les forces de mon âme, je criais : "Viens, Seigneur, Jésus, viens, viens éternel Amour !"[7].          

 L’Eucharistie, qui était pour moi comme la rosée sur une fleur assoiffée — elle était vie — n’était plus suffisante à l’irrépressible hâte du cœur. Il ne me suffisait plus de recevoir en moi mon divin Enfant et de le porter sous les Espèces sacrées comme je l’avais porté dans ma chair virginale. Mon être tout entier voulait le Dieu Unique et Trin, et non sous les voiles qu’avait choisis mon Jésus pour cacher l’ineffable mystère, mais tel qu’il était, est et sera au centre du Ciel.   

Mon propre Fils, dans ses transports eucharistiques, me brûlait par des baisers de désir infini, et chaque fois qu’il venait à moi dans la puissance de son amour il arrachait presque mon âme dans le premier mouvement, et puis restait à m’appeler avec une infinie tendresse : ‘Maman !’, et je sentais qu’il avait hâte de m’avoir avec lui.   

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571>  Je ne désirais plus rien d’autre. Je n’avais même pas le désir de défendre l’Église naissante. Tout s’annulait dans le désir de posséder Dieu, grâce à la conviction que l’on peut tout quand on possède Dieu.           

Maria, parviens à cet amour total. Que rien n’ait une valeur à tes yeux ou soit une source d’inquiétude. Vise seulement à Dieu. Quand tu seras riche de cette pauvreté de désir, laquelle est une incommensurable richesse, Dieu se penchera sur ton esprit et y posera son baiser et tu t’élèveras avec ton esprit vers le Père, le Fils, l’Esprit Saint, pour les connaître et les aimer pour une éternité de béatitude et pour posséder leurs richesses de grâces, dont tu disposeras pour les fins et les êtres qui occupent ta pensée. On n’est jamais aussi actif pour ses frères et sœurs que lorsqu’on n’est plus parmi eux, mais qu’on est des lumières réunies à la Lumière
[8].       

 
L’approche de l’Amour éternel fut accompagnée du signe que je pensais. Tout perdit sa lumière et sa couleur, sa voix et sa présence dans la splendeur et la voix qui, des Cieux ouverts, descendaient sur moi pour cueillir mon âme.           

On dit : "Marie se serait réjouie d’être assistée par son Fils". Mais mon doux Jésus était bien présent avec le Père quand l’Amour me donna le troisième baiser de la vie, ce baiser tellement divin qu’en lui l’âme expira et fut recueillie comme une goutte de rosée que boit le soleil au centre d’un lys, et
je montai, avec mon esprit qui chantait des hosannas, au milieu de mes Trois que j’adorais et que j’adore, telle une perle enchâssée dans du feu, suivie de la théorie des esprits angéliques venus assister à ma naissance éternelle, et attendue au seuil des Cieux par l’Époux terrestre, par les Rois et les patriarches de ma souche, par les premiers saints et les premiers martyrs. Et le Ciel se ferma sur la joie d’avoir sa Reine dont la chair, unique parmi toutes les chairs mortelles, connaissait la béatitude de la glorification.

 Cinquième mystère glorieux.    

Marie dit :

Mon humilité ne pouvait me permettre de penser que tant de gloire m’était réservée au Ciel. 

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572> Dans ma pensée, j’avais la certitude que ma chair humaine, que le fait d’avoir porté Dieu avait sanctifiée, ne connaîtrait pas la corruption, puisque Dieu est Vie et lorsqu’un être est saturé par lui, c’est comme s’il était saturé d’un arôme qui préserve de la mort. Non seulement je m’étais fondue à lui en une chaste et féconde étreinte, mais les replis les plus secrets de mon être s’étaient saturés de la Divinité cachée dans mon sein et tout absorbée à se voiler de chairs mortelles.       

Mais que la bonté de l’Éternel eût réservé à sa Servante la joie de ressentir sur ses membres le toucher de la main de mon Fils, son étreinte, son baiser, et de réentendre sa voix de mes oreilles, de voir son visage de mes yeux, d’éprouver de nouveau la joie de le caresser, non, je ne pensais pas que cela me fût accordé si vite et je ne le désirais point. Il me suffisait que ces béatitudes fussent accordées à mon esprit, et cela aurait déjà comblé mon bonheur de bienheureuse.       

 Mais en témoignage de sa pensée créatrice envers l’être humain, Dieu me voulut au Ciel corps et âme. Je suis le témoignage certain de ce que Dieu avait pensé et voulu pour l’être humain : une vie innocente, sans la connaissance du péché, un passage paisible de cette vie à la Vie complète au cours duquel, comme celui qui franchit le seuil d’une maison pour entrer dans un palais, l’être complet passerait du soleil du paradis terrestre au Soleil du Paradis céleste, augmentant la perfection de son moi, dans la chair et dans l’esprit, de la pleine Lumière qu’il y a aux Cieux. 

Devant les Patriarches et les Saints, devant les Anges et les Martyrs, Dieu me plaça, moi qui avait été élevée à la gloire du Ciel, et dit :       

 "Voici l’œuvre parfaite du Créateur, voici ce que je créai à mon image et à ma ressemblance, fruit d’un chef-d’œuvre divin et créateur, merveille de l’Univers, lequel voit, enfermé en un seul être, le divin dans l’esprit immortel comme Dieu et comme lui, spirituel, intelligent, vertueux, et l’animal dans la chair la plus parfaite devant laquelle chaque être des trois règnes de la Création s’incline
[9].         

Voici le témoignage de mon amour pour l’humain, pour qui je créai l’organisme parfait et le sort bienheureux d’une vie éternelle dans mon Royaume. Voici le témoignage de mon pardon à l’humain à qui, dans la force d’un trin amour, j’ai accordé la réhabilitation à mes yeux. Voici la pierre mystique de comparaison
[10], voici l’anneau de l’union entre l’humain et Dieu, voici Celle qui ramène les temps aux premiers jours et qui donne à mon œil divin la joie de contempler l’Ève que je créai telle que je la créai, et devenue encore plus belle puisqu’elle est la Mère de mon Fils et la Martyre du Pardon. Pour son cœur qui ne connut point de tache, j’ouvre les trésors du Ciel, et pour sa tête qui ne connut point d’orgueil, je fais une couronne de ma splendeur et je la couronne, car elle m’est Sainte, pour qu’elle soit votre Reine".       

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573>  Maria, il n’y a pas de larmes au Ciel. Mais à la place des pleurs joyeux qu’auraient versés les esprits s’il leur était donné de verser des larmes — humeur qui coule pressée d’une émotion — il y eut un étincellement de lumières, un passage de couleurs splendides à de plus vives splendeurs, un incendie de feux caritatifs en un feu plus ardent encore, un retentissement insurpassé et indescriptible d’harmonies auxquelles s’unit la voix de mon Fils en une louange à Dieu le Père et à la Servante de Dieu, bienheureuse pour l’éternité.    

Maria, j’avais pensé finir cette illustration des mystères de mon saint rosaire
[11] — car, sans que tu t’en rendes compte, je t’ai parlé de tous les mystères et en particulier des mystères blancs de la joie et des mystères resplendissants de la gloire, puisque pour les mystères pourprés, il n’y a qu’un nom, douleur et ils ne forment tous qu’une unique douleur — j’avais donc pensé finir après Noël. Mais vous qui m’aimez avez tant de peines, et vous comprenez que ce n’est qu’en oubliant la Terre pour le Ciel que ces peines deviennent supportables à votre cœur. Et je vous dévoile donc les lumières du Ciel.

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Le collier mystique est terminé. Je vous le donne pour la Noël de mon Fils et avec lui, ma bénédiction et ma caresse.   

Soyez bons et aimez-moi. Je suis avec vous.

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Fiche mise à jour le 14/09/2018.

 



[1] La Pentecôte. Notez aussi la formulation de Marie : "l’Esprit du Seigneur" à la place de la formule habituelle "l’Esprit-saint".

[2] Matthias a remplacé Judas.

[3] Paraclet est un mot d'origine grecque qui signifie "celui qu'on appelle à son secours" ou "celui qui intercède", en latin Paraclitus. D’où la traduction : avocat, défenseur, intercesseur. Mgr Laurentin sous-titre l’Esprit-saint comme "terme de l'action divine au contact du monde créé". Ce qui, en plus d’être une expression de grande densité théologique, correspond plus au contexte dans lequel Marie emploie ce substantif.

[4] L’Assomption.

[5] Cf. Le troisième mystère ci-dessus.

[6] L’intercession est comme "du levain" au sein de la Trinité. C’est pénétrer dans le Père et y découvrir de nouvelles dimensions qui illuminent les situations concrètes et les changent. Nous pouvons dire que l’intercession émeut le cœur de Dieu, (Evangelii  gaudium , § 283, Pape François, 24 novembre 2013). Nous retrouvons cette demande d’intercession dans le "Je vous salue Marie" quand nous lui demandons de prier pour nous.

[7] Cf. la supplique qui clos la Bible (Apocalypse 22, 20). Cela rappelle aussi le Veni Creator Spiritu (Viens Esprit créateur) composé par Raban Maur au XIème siècle.

[8] Voir ce que dit l’Église sur la communion des saints.

[9] Le Paradis, le Purgatoire, la Terre, les trois règnes de la communion des saints.

[10] La pierre de comparaison sert à l’étalonnage des pierres précieuses, notamment les diamants.

[11] Mieux connaître le Rosaire.