Commentaires
de la vision du chapitre 162
504> 8Marie
dit :
"Maria (Valtorta), c'est la Mère qui parle. Mon Jésus t'a parlé de
l'enfance de l'esprit, nécessairement requise pour conquérir le Royaume. Hier
il t'a montré une page de sa vie de Maître. Tu as vu des enfants, de pauvres
enfants. N'y aurait-il rien d'autre à dire ? Si, et c'est moi qui le
dis. À toi que je veux rendre toujours plus chère à Jésus. C'est une nuance
dans le tableau qui a parlé à ton esprit pour l'esprit d'un grand nombre de
gens. Mais ce sont les nuances qui font la beauté du tableau, ce sont elles
qui révèlent les talents du peintre et la sagesse de l'observateur. Je veux
te faire remarquer l'humilité de mon Jésus.
Cette pauvre
fillette, dans la simplicité de son ignorance, ne traite pas autrement
le pécheur au cœur de pierre que mon Fils. Elle ne sait rien du Rabbi ni du
Messie. Un peu moins qu'une petite sauvagesse, ayant vécu dans les champs,
dans une maison où l'on méprisait le Maître, car le pharisien Ismaël méprisait mon Jésus, elle n'a jamais entendu parler de Lui et
ne l'a jamais vu.
Le père et la mère, brisés par un travail épuisant qu'exigeait le maître
cruel, n'avaient pas le temps et la possibilité de lever la tête de la terre
qu'ils défrichaient. Peut-être avaient-ils entendu, pendant qu'ils fauchaient
les moissons, ou pendant la cueillette des fruits et des grappes, ou pendant
qu'ils écrasaient les olives à la dure meule, une clameur d'hosannas et
peut-être avaient-ils levé un moment leur tête fatiguée. Mais la peur et la
fatigue avaient tout de suite rabaissé leur tête sous le joug. Et ils étaient
morts, en pensant que le monde n'était que haine et souffrance, alors qu'au
contraire le monde était amour et bien, depuis le moment où mon Jésus le
foulait sous ses très saints pieds. Esclaves d'un maître sans pitié, ils sont
morts sans avoir rencontré une seule fois le regard et le sourire de mon
Jésus, ni entendu sa parole qui donnait à l'esprit
une richesse grâce à laquelle les indigents se sentaient riches, les affamés
rassasiés, les malades en bonne santé, ceux qui souffraient consolés.
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505> Eh bien, Jésus ne dit pas:
"Moi, qui suis le Seigneur, je te dis : fais cela". Il garde
son anonymat.
Et la petite, ignorante au point de ne pas comprendre même devant le miracle
du pommier dépouillé même de ses feuilles qui charge une de ses branches de
fruits pour apaiser leur faim, continue de l'appeler :
"Seigneur" comme elle appelait Ismaël son maître et le cruel Jacob. Elle se sent attirée vers le bon
Seigneur parce que la bonté attire toujours. Mais rien de plus. Elle le suit
avec confiance. Elle l'aime tout de suite, par instinct, pauvre petit être
perdu dans le monde et dans l'ignorance voulue par le monde, "par le
grand monde des puissants et des jouisseurs" qui veulent tenir dans
l'ignorance les inférieurs pour pouvoir les torturer plus à leur aise et les
exploiter plus odieusement. Elle saura ensuite qui était ce
"Seigneur" qui, pauvre comme elle, sans maison ni nourriture, sans
mère, parce qu'il avait tout quitté pour l'amour de l'homme, même pour ce
petit bout d'homme qu'elle était, pauvre créature de fillette, ce Seigneur
qui lui avait donné les fruits miraculeux en voulant enlever de ses lèvres et
de son cœur l'amertume de la méchanceté humaine qui crée la haine des
malheureux contre les puissants, avec un fruit du Père, pas avec un quignon
de pain offert tardivement et qui pour elle aurait toujours eu le goût de la
dureté et des pleurs.
Vraiment ces pommes rappelaient les fruits du Paradis Terrestre. Fruit venu
sur la branche pour le Bien et pour le Mal, il aurait marqué la rédemption de
toutes les misères, d'abord celle de l'ignorance de Dieu, pour les
deux orphelins, et marqué le châtiment pour celui qui, connaissait déjà la
Parole, avait agi comme s'il ne la connaissait pas. Elle saura ensuite, par
la femme de bien qui
l'accueillit au nom de Jésus, qui était Jésus. Pour elle plusieurs fois
Sauveur. De la faim, des intempéries, des périls du monde, de la faute d'origine.
Mais pour elle, elle a toujours vu Jésus dans la lumière de ce jour et il est
toujours apparu comme le Seigneur bon, d'une bonté de conte de fée, le
Seigneur qui donnait des caresses et des cadeaux, le Seigneur qui lui avait
fait oublier qu'elle était sans père ni mère, sans toit et sans vêtements,
parce qu'il avait été bon comme le père et doux comme la mère et qu'il avait
donné un nid à leur fatigue et une couverture à leur nudité avec sa poitrine
et son manteau et celui des autres gens de bien qui étaient avec Lui.
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506> Une lumière paternelle et
suave qui n'a pas péri sous le flot de ses larmes même
lorsqu'elle a su qu'il était mort tourmenté sur une croix, ni, non plus
lorsque, petite fidèle de la première Église, elle a vu ce qu'était devenu le
visage de son "Seigneur" sous les coups et les épines et après
avoir réfléchi comment il est maintenant, au Ciel, à la droite du Père. Une
lumière qui lui a souri à sa dernière heure sur la terre, l'amenant sans
crainte vers son Sauveur, une lumière qui lui a souri encore, si
ineffablement douce, dans la splendeur du Paradis.
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