"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 7.434 - Lavori manuali a Nazareth e parabola del legno verniciato.

 4.432 - Parable of Painted Wood.

 4.434 - Trabajos manuales en Nazaret y parábola de la madera barnizada.

 8.483 - Jesus erzählt bei der Arbeit das Gleichnis vom lackierten Holz.


3ème semaine de juin 29
vers le 20 Siwan 3789
Nazareth.


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 La parabole du bois verni.

 Les vertus.

 La conversion des païens.

 ... et des romains.

 Commencez toujours par la chair.


 La Volonté de Dieu.


 Paraboles de Marie.

 Satan fuit à la vue de Marie.


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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 126.
Nouvelle édition : Tome 7, chapitre 434.

434
Travaux manuels à Nazareth et parabole du bois peint.

Le vendredi 10 mai 1946

16/17>  434.1 - Le rustique foyer de l'atelier est allumé, après tant de temps qu'il ne servait plus. L'odeur de la colle qui bout dans un récipient se mêle à l'odeur caractéristique de la sciure et des rubans qui viennent d'être faits ou qui tombent encore au pied de l'établi.      

Jésus travaille avec entrain pour transformer des planches avec la scie et la raboteuse, en pieds de chaises, en tiroirs et autres objets. Des meubles, les modestes meubles de la petite maison de Nazareth, ont été apportés dans l'atelier. La huche qui a besoin d'être réparée, un des métiers de Marie, deux tabourets, une échelle de jardin, un petit coffre et la porte du four, je crois, rongée en bas peut-être par les rats.    

Jésus travaille à réparer ce que l'usage et la vétusté ont abîmé. Thomas, de son côté, avec tout un outillage de petits instruments d'orfèvre, qu'il a certainement sorti de son sac qui se trouve sur sa couchette qui comme celle du Zélote est contre le mur, travaille d'une main légère sur des feuilles d'argent. Les coups de son petit marteau sur le burin produisent un son argentin qui se fond dans le bruit plus fort des instruments de travail dont se sert Jésus.        

De temps à autre, ils échangent quelques mots et Thomas est si heureux d'être là avec le Maître et à son travail d'orfèvre - et en effet il le dit - que dans les pauses du dialogue, il sifflote tout doucement. De temps en temps, il lève les yeux et réfléchit. L'air absorbé, il fixe les murs enfumés de la pièce.        

Jésus le remarque et lui dit :     

"Tu tires l'inspiration de ces murs noircis, Thomas ? Il est vrai que ce qui leur a donné cet aspect, c'est le long travail d'un juste, mais il ne me semble pas que cela puisse donner des motifs à un orfèvre..."

"Non, Maître, en fait un orfèvre ne peut, avec un riche métal, rendre la poésie de la sainte pauvreté... Pourtant il peut avec son métal imiter les belles choses de la nature et ennoblir ainsi l'or et l'argent en reproduisant avec eux les fleurs, les feuilles qui existent dans la création. Moi, c'est à ces fleurs, à ces feuilles que je pense et pour m'en rappeler l'aspect, je m'immobilise ainsi, les yeux tournés vers les murs, mais ce que je vois en réalité ce sont les bosquets et les prairies de notre patrie, les feuilles légères, les fleurs qui ressemblent à des coupes ou à des étoiles, le port des tiges et des feuillages..."          

"Tu es un poète, alors, un poète qui chante dans le métal ce que chante un autre en écrivant sur le parchemin." 

"Oui. En effet l'orfèvre est un poète qui inscrit sur le métal les beautés de la nature, mais notre travail, artistique et beau, ne vaut pas le tien qui est humble et saint, car le nôtre sert à la vanité des riches, alors que le tien sert à la sainteté de la maison et à l'utilité des pauvres."

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18> "Tu parles bien, Thomas" dit le Zélote, qui se montre sur le seuil qui donne sur le jardin, en vêtement court, les manches retroussées, avec, par devant, un vieux tablier, et à la main un pot de peinture.

Jésus et Thomas se retournent pour le regarder en souriant. Et Thomas répond :     

"Oui, je dis bien. Pourtant je veux que pour une
fois le travail de l'orfèvre serve à orner une... chose bonne, sainte..."  

"Quoi ?"    

"Un secret. Il y a si longtemps que j'y pense. Depuis que nous avons été à
Rama que je porte avec moi un petit outillage d'orfèvre en attendant ce moment...        
 434.2 - Et ton travail, Simon ?" 

"Oh ! moi, je ne suis pas un parfait artiste comme toi, Thomas. C'est la première fois que je tiens un pinceau dans les mains et mes peintures sont imparfaites bien que j'y mette toute ma bonne volonté. Aussi j'ai commencé par les endroits les plus... humbles... pour me faire la main ... et je t'assure que ma maladresse a fait rire de bon cœur la fillette. Mais j'en suis content ! Elle renaît d'heure en heure à une vie sereine et il faut cela pour effacer le passé et la rendre toute nouvelle pour Toi, Maître."   

"Hé ! mais peut-être
Valeria ne cédera pas..." dit Thomas.

"Oh ! que veux-tu que cela lui importe de l'avoir ou non ? Si elle la gardait, c'était pour ne pas la laisser perdue dans le monde et sûrement ce serait bien que
la fillette fût sauvée pour toujours et en tout, pour l'esprit surtout. N'est-ce pas, Maître ?"  

"C'est vrai. Il faut beaucoup prier pour cela. Cette créature est simple et réellement bonne et, élevée dans la Vérité, elle pourrait donner beaucoup. Elle tend instinctivement à la Lumière."    

"Bien sûr ! Elle n'a pas de réconfort sur la Terre... et elle le cherche au Ciel, la malheureuse ! Moi, je crois que quand ta Bonne Nouvelle pourra être annoncée par le monde, les premiers à l'accueillir et les plus nombreux seront justement les esclaves, ceux qui n'ont aucun réconfort humain et se réfugieront dans tes promesses pour le trouver... Et je dis que s'il me revient justement l'honneur de t'annoncer, j'aurais un amour spécial pour ces malheureux..."        

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19> "Et tu feras bien, Thomas" dit Jésus.      

"Oui. Mais comment les approcheras-tu ?"   

"Oh ! Je serai orfèvre pour les dames et... maître pour leurs esclaves. Un orfèvre entre dans les maisons des riches ou leurs serviteurs viennent dans sa maison... et je travaillerai... Deux métaux : ceux de la Terre pour les riches... et ceux de l'esprit pour les esclaves."       

"Que Dieu te bénisse pour tes projets, Thomas. Persévère dans cette intention..."          

"Oui, Maître."      

 434.3 - "Eh bien, maintenant que tu as répondu à Thomas, viens avec moi, Maître... pour voir mon travail et me dire ce que je dois peindre maintenant. Des choses humbles encore car je suis un garçon très incapable."

"Allons, Simon..." et Jésus pose ses outils et sort avec le Zélote... Ils reviennent après un moment et Jésus lui montre l'escalier du jardin :

"Peins-le. La peinture rend le bois imperméable et le conserve plus longtemps, outre qu'il le rend plus beau. C'est comme la protection et l'embellissement de vertus sur le cœur de l'homme. Il peut être brut, grossier... mais lorsque les vertus le revêtent, il devient beau, agréable. Tu vois, pour obtenir une belle peinture et réellement efficace, il faut tant de soins. Pour commencer : prendre avec attention ce qu'il faut pour la former, à savoir un récipient débarrassé de terre ou de restes de vieilles peintures, de bonnes huiles et de bonnes couleurs, et les mélanger avec patience, les travailler et en faire un liquide qui ne soit ni trop épais ni trop liquide. Ne pas se lasser de travailler jusqu'à ce que le plus petit grumeau soit dissous. Cela fait, prendre un pinceau, un pinceau qui ne perde pas ses soies, qu'elles ne soient ni trop dures ni trop souples, que le pinceau soit bien débarrassé de toute ancienne couleur, et avant d'appliquer la peinture débarrasser le bois des rugosités, des croûtes d'ancienne peinture, de la boue, de tout, et puis, avec ordre, d'une main assurée, en allant toujours dans le même sens, étendre avec patience, avec beaucoup de patience, la peinture. En effet sur la même planche, il y a des résistances différentes. Sur les nœuds, par exemple, la peinture reste plus lisse, c'est vrai, mais sur eux la peinture se fixe mal car le bois la repousse. Par contre, sur les parties molles du bois la peinture se fixe tout de suite, mais généralement les parties molles sont moins lisses et alors il peut se former des boursouflures ou des rainures...        

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20> Voilà alors que l'on doit réparer en appliquant soigneusement la main pour étendre la couleur. Et puis il y a dans les vieux meubles des parties neuves comme cette marche, par exemple, et pour ne pas faire voir que le pauvre escalier est rapiécé, mais très vieux, il faut faire en sorte que la marche neuve soit pareille aux anciennes... Voilà, ainsi !" Jésus, qui est penché au pied de l'escalier, parle tout en travaillant...    

 434.4 - Thomas, qui a quitté ses burins pour venir voir de près, demande :        

"Pourquoi as-tu commencé par le bas plutôt que par le haut ? Ne valait-il pas mieux faire le contraire ?"         

"Cela semblerait préférable, mais ne l'est pas. En effet le bas est plus abîmé et amené à s'abîmer en reposant sur la terre. Il faut donc qu'il soit travaillé plusieurs fois : une première couche, puis
une seconde, puis une troisième s'il est besoin... Et pour ne pas rester à rien faire pendant que le bas sèche, pour qu'il puisse recevoir une nouvelle couche, peindre pendant ce temps le haut puis le milieu de l'escalier."      

"Mais en le faisant, on peut tacher ses vêtements et abîmer les parties déjà peintes."

"Avec de l'adresse on ne se tache pas et on n'abîme rien. Tu vois ? On fait ainsi. On serre ses vêtements et on se tient à l'écart. Ce n'est pas par dégoût de la peinture, mais pour ne pas abîmer la peinture qui est délicate parce que fraîchement appliquée" et Jésus, les bras levés, peint maintenant le haut de l'escalier.   

 Et il continue à parler :          

"On agit ainsi avec les âmes. J'ai dit, au début, que la peinture est comme l'embellissement des vertus sur le cœur humain. Elle embellit et préserve le bois des vers, de la pluie, du soleil. Malheur au maître de maison qui ne s'occupe pas des objets peints et les laisse périr ! Quand on voit que le bois perd sa peinture, il ne faut pas perdre de temps et en mettre de nouveau, rafraîchir la peinture... Les vertus aussi, d'un premier élan vers la justice, peuvent périr ou disparaître complètement si le maître de maison ne veille pas. La chair et l'esprit, mis à nu, exposés aux intempéries et aux parasites, c'est-à-dire aux passions et à la dissipation, peuvent être attaqués, perdre le revêtement qui les rendait beaux, finir par n'être plus bons que... pour le feu. 

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21> Aussi que ce soit en nous ou en ceux que nous aimons comme nos disciples, quand on remarque que se dégradent, se délavent les vertus qui servent à défendre notre moi, il faut tout de suite y parer par un travail assidu, patient jusqu'à la fin de la vie, pour pouvoir s'endormir dans la mort avec une chair et un esprit, dignes de la résurrection glorieuse.        

 Pour que les vertus soient vraies, bonnes, commencer avec une intention pure, courageuse, qui enlève tout déchet, toute souillure, et s'appliquer à ne pas laisser d'imperfection dans la formation à la vertu et ensuite prendre une attitude ni trop dure ni trop indulgente, car l'intransigeance et l'indulgence excessives sont nuisibles. Et le pinceau : la volonté qu'elle soit nette de toute tendance humaine préexistante, qui pourrait veiner la teinte spirituelle par des rayures matérielles, et se préparer soi-même ou préparer les autres, par des opérations opportunes, fatigantes, il est vrai, mais nécessaires, pour purifier le vieux moi de toute ancienne lèpre afin qu'il soit pur pour recevoir la vertu. On ne peut en effet mélanger le vieux et le nouveau.     

Puis commencer le travail, avec ordre, avec réflexion. Ne pas sauter d'un endroit à l'autre sans un motif sérieux. Ne pas aller un peu dans un sens un peu dans un autre. On se fatiguerait moins, c'est vrai, mais la peinture serait irrégulière. C'est ce qui arrive dans les âmes désordonnées. Elles présentent des endroits qui sont parfaits, puis à côté, voilà des déformations, des couleurs différentes… Insister sur les endroits qui prennent mal la peinture, sur les nœuds : défauts de la matière ou des passions déréglées, mortifiés oui, par la volonté semblable à une raboteuse qui les a péniblement lissés, mais qui restent pour faire résistance comme un nœud amputé, mais pas détruit. Et ils trompent quelquefois parce qu'ils paraissent bien couverts de vertus alors qu'il n'y a qu'une mince couche qui a vite fait de tomber. Attention aux nœuds des concupiscences. Faites en sorte qu'ils soient recouverts à plusieurs reprises par la vertu pour qu'ils ne ressortent pas en souillant le nouveau moi. Et sur les parties molles, celles qui prennent facilement la peinture, mais la reçoivent capricieusement avec des boursouflures et des rayures, passer plusieurs fois la peau de poisson pour lisser, lisser, lisser pour passer une ou plusieurs couches de peinture afin que ces parties aussi soient lisses comme un émail compact.        

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22> Et attention à ne pas surcharger. Un excès de zèle dans les vertus fait que la créature se révolte, bouillonne et s'écaille au premier choc. Non. Ni trop, ni trop peu. Une juste mesure dans le travail sur soi et sur les créatures faites de chair et d'âme.     

 434.5 - Dans la plupart des cas – car les Aurea sont l'exception et non pas la règle - il y a des parties neuves mêlées à des anciennes, ainsi pour les israélites qui passent de Moïse au Christ, ainsi pour les païens avec leur mosaïque de croyances qui ne pourront disparaître tout d'un coup et affleureront avec des nostalgies et des souvenirs, au moins dans les choses les plus pures, alors il faut encore plus d'attention et de tact et insister pour que le vieux se fonde harmonieusement avec le nouveau en utilisant les choses préexistantes pour compléter les nouvelles vertus.  Ainsi, chez les romains, le patriotisme et le courage viril sont des éléments importants, ces deux choses sont pour ainsi dire mythiques. Eh bien, il ne faut pas les détruire, mais inculquer un esprit nouveau au patriotisme, c'est-à-dire l'intention de donner à Rome une grandeur même spirituelle en en faisant le centre de la Chrétienté. Servez-vous de la virilité romaine pour rendre courageux dans la Foi ceux qui sont courageux au combat. Un autre exemple : Aurea. Le dégoût d'une révélation brutale la pousse à aimer ce qui est pur et à haïr ce qui est impur, Eh bien, utilisez ces deux sentiments pour l'amener à une parfaite pureté en haïssant la corruption comme si c'était le romain brutal. Me comprenez-vous ?       

Et des coutumes faites-en des moyens de pénétration. Ne détruisez pas brutalement. Vous n'auriez pas tout de suite ce qu'il faut pour construire. Mais remplacez tout doucement ce qui ne doit pas rester dans un converti, avec charité, patience, ténacité.
 Et puisque la matière domine surtout chez les païens, même convertis, et qu'ils resteront toujours en relation avec ce milieu où ils doivent vivre, insistez beaucoup sur la fuite des plaisirs sensuels. C'est par les sens que pénètre aussi le reste. Vous, surveillez les sensations exaspérées chez les païens et, avouons-le, très vives aussi parmi nous, et quand vous voyez que le contact avec le monde effrite la peinture protectrice, ne continuez pas de peindre le haut, mais revenez au bas pour maintenir en équilibre l'esprit et la chair, le haut et le bas. 

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23> Mais commencez toujours par la chair, par le vice matériel, pour préparer la réception de l'Hôte qui n'habite pas dans les corps impurs, ni avec les esprits qui exhalent la puanteur des corruptions charnelles... Me comprenez-vous ?        

Et ne craignez pas de vous corrompre en touchant avec vos vêtements les parties basses, matérielles, de ceux dont vous soignez l'esprit. Avec prudence pour ne pas ruiner au lieu de construire. Vivez dans votre moi nourri de Dieu, enveloppé par les vertus, allez-y avec délicatesse surtout quand vous devez vous occuper du moi spirituel très sensible d'autrui, et certainement vous réussirez à faire, même des êtres les plus méprisables, des êtres dignes du Ciel."          

 434.6 - "Quelle belle parabole tu nous as dite ! Je veux l'écrire pour Marziam !" dit le Zélote.         

"Et pour moi qu'il faut faire toute belle pour le Seigneur" dit lentement, en cherchant les mots, Aurea qui depuis un moment est, les pieds nus, debout sur le seuil du jardin.

"Oh ! Aurea ! Tu nous écoutais ?" demande Jésus.  

"Je t'écoutais. C'est si beau ! Ai-je mal fait ?"

"Non, fillette. Il y a longtemps que tu es ici ?"

"Non. Et je regrette car je ne sais pas ce que tu as dit avant. Ta Mère m'a envoyé te dire que c'est bientôt l'heure du repas. On va défourner le pain. J'ai appris à le faire, moi... Comme c'est beau ! Et j'ai appris à blanchir la toile, et sur le pain et la toile, ta Mère m'a fait deux autres paraboles."  

"Ah ! oui ? Que t'a-t-elle dit ?"  

 "Que je suis comme une farine qui est encore sur le blutoir[1], mais que ta bonté m'épure, que ta grâce me travaille, et que ton apostolat me forme, que ton amour me cuit et que, de farine grossière mélangée à tant de son, je finirai, si je me laisse travailler par Toi, par être une farine d'hostie, farine et pain de sacrifice, bon pour l'Autel. Et sur la toile qui était sombre, huileuse, rêche, et qui, après tant d'herbe borit[2] et tant de coups de mortification était devenue propre et souple, maintenant le soleil enverra ses rayons et elle deviendra blanche...  

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24> Et elle dit que c'est ainsi que le Soleil de Dieu fera de moi, si je reste toujours sous le Soleil et si j'accepte les lavages et aussi les mortifications pour devenir digne du Roi des rois, de Toi, mon Seigneur.         
 434.7 - Que de belles choses j'apprends... Il me semble que je rêve... Beau ! Beau ! Beau ! Tout est beau ici... Ne m'envoie pas ailleurs, Seigneur !"   

"N'irais-tu pas volontiers avec
Myrta et Noémi ?"    

"Je préférerais ici... Mais pourtant... même avec elles. Mais pas avec les romains, non, non, Seigneur..."

"Prie, fillette !" dit Jésus en mettant sa main sur les cheveux couleur de miel blond. "As-tu appris la prière ?"           

 "Oh ! oui ! Qu'il est beau de dire : "Mon Père !" et de penser au Ciel… Mais... la volonté de Dieu me fait un peu peur... parce que je ne sais pas si Dieu veut ce que moi, je veux..."     

"Dieu veut ton bien."     

"Oui ? Tu le dis ? Alors, je n'ai plus peur... Je sens que je resterai en Israël... pour connaître de plus en plus ce Père qui est mien... Et... à être la première disciple de Gaule, ô mon Seigneur !"   

"Ta foi sera exaucée parce qu'elle est bonne. Allons…" Et ils sortent tous pour se laver au bassin sous la source, alors qu'Aurea rejoint en courant Marie, et l'on entend les deux voix féminines, la voix de Marie qui s'exprime avec une parfaite aisance, celle incertaine de l'autre qui cherche ses mots, puis des rires pétillants pour quelque erreur de langage que Marie corrige doucement...        

"Elle apprend vite et bien, la fillette" observe Thomas.       

"Oui, elle est bonne et pleine de bonne volonté."     

"Et puis ! Elle a ta Mère pour maîtresse !... Satan lui-même ne lui résisterait pas !..." dit le Zélote.       

Jésus soupire sans parler...       

"Pourquoi soupires-tu ainsi, Maître ? Je n'ai pas bien parlé ?"      

 "Si, très bien. Mais il y a des hommes qui résistent plus que Satan, qui au moins fuit à la vue de Marie. Il y a des hommes qui sont dans son voisinage et qui, instruits par elle, n'arrivent pas à s’améliorer…"



"Mais pas nous, hein ?" dit Thomas.   

"Pas vous... Allons..."     

Ils entrent dans la maison et la vision prend fin.      

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Fiche mise à jour le 06/03/2024.

 



[1] Sorte de tamis permettant de séparer la fine farine du son.    

[2] Saponaire (litt. “ herbe borit ”) : elle est communément appelée “herbe à savon”. Elle est mentionnée en Jérémie 2,22 comme “herbe de borit” dans la version en usage à l’époque de Maria Valtorta, comme “savon” ou “potasse”, ou autres termes semblables dans les versions plus récentes.