"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 4.294 - Il ricco obolo lasciato dal mercante. Commiato dalla Madre e dalle discepole.

 3.293 - Farewell to the Women Disciples.

 3.294 - La rica dádiva del mercader. Adiós a la Madre y a las discípulas.

 5.337 - Der Abschied von den Jüngerinnen.


Mercredi 25 octobre 28
(19 Marhechwân ou Boul 3788)
Vers
Arbel.


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 Combien veux-tu Seigneur ? - Pour moi rien, pour mes pauvres beaucoup.


 

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Ancienne édition : Tome 4, chapitre 158.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 294.

294
La grosse obole laissée par le marchand. L'adieu à la Vierge et aux femmes disciples.

Le mercredi 3 octobre 1945

516>  294.1 - La vénération de Misace se révèle au matin suivant. Pour les premiers kilomètres de route, il a fait arranger la charge des chameaux[1] de manière à former un berceau commode pour les cavaliers inexperts. Et c'est assez amusant de voir émerger des paquets et des caisses, les têtes brunes ou blondes, aux cheveux longs jusqu'aux oreilles des hommes ou des tresses qui apparaissent sous le voile des femmes. De temps à autre le vent, produit par la course accélérée des chameaux, rejette en arrière ces voiles et on voit briller au soleil les cheveux d'or de Marie de Magdala ou ceux d'un blond plus doux de Marie très Sainte, alors que les têtes de couleurs plus ou moins foncées de Jeanne, Syntica, Marthe, Marcelle, Suzanne et Sarah prennent des reflets d'indigo ou de bronze foncé, et que les têtes chenues d'Élise, de Salomé et de Marie de Cléophas, saupoudrées d'argent, brillent sous le clair soleil qui les chauffe. Les hommes avancent sur leur nouveau moyen de transport et Marziam rit heureux. 

On s'aperçoit que l'explication du marchand est vraie quand, en se retournant, on voit tout en bas
Bozra avec ses tours et ses hautes maisons dans le dédale de ses rues étroites. Des collines en pente douce se présentent au nord-ouest. 

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517> C'est à leur base que s'allonge la route pour Arbel, c'est là que s'arrête la caravane pour faire descendre les voyageurs et se séparer. Les chameaux s'agenouillent avec leur charge mouvante, ce qui fait pousser des cris à plus d'une femme. Je m'aperçois maintenant que les femmes avaient été prudemment attachées à leurs selles. Elles descendent un peu étourdies par le roulis, mais reposées.   

Misace aussi descend, qui avait pris en selle Marziam et, pendant que les chameliers refont les chargements suivant la méthode habituelle, il s'approche de Jésus pour un nouveau salut.   

"Je te remercie, Misace. Tu nous as épargné beaucoup de fatigue et de perte de temps."      

"Oui, vingt milles se sont faits en une petite heure
[2]. Ils ont de longues jambes les chameaux, même si leur démarche n'est pas douce. Je veux espérer que les femmes n'en ont pas trop souffert."    

Les femmes assurent toutes qu'elles se sont reposées et sans souffrance.

"Maintenant vous êtes à six milles d'Arbel
[3]. Que le Ciel vous accompagne et vous donne un agréable chemin. Adieu, mon Seigneur. Permets-moi de baiser tes pieds saints. Heureux de t'avoir rencontré, Seigneur. Souviens-toi de moi."    

Misace baise les pieds de Jésus et puis remonte en selle et son crrr, crrr fait relever les chameaux... Et la caravane part au galop sur la route plate, parmi des nuages de poussière.      

Pierre dit : 

"Le brave homme ! Je suis tout mal fichu mais, en revanche, mes pieds sont délassés. Mais quelles secousses ! C'est autre chose qu'une tempête du Nord sur le lac ! Vous riez ? Moi, je n'avais pas de coussins comme les femmes. Vive ma barque ! C'est encore la chose la plus propre et la plus sûre.          
 294.2 - Et maintenant, mettons-nous les sacs au dos et allons-y." 

C'est une compétition à qui prendrait la plus lourde charge. Mais les vainqueurs sont ceux qui doivent rester avec Jésus, c'est-à-dire
Matthieu, le Zélote, Jacques et Jean, Hermastée et Timon. Ils prennent tout pour épargner les trois qui doivent aller avec les femmes, ou plutôt les quatre s'il faut compter Jean d'En-Dor, mais comme il est mal en point, son aide aurait été toute relative.        

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518> Ils marchent à vive allure pendant quelques kilomètres. Ils arrivent au sommet de la colline qui servait de paravent du côté ouest, et là réapparaît une plaine fertile entourée par un cercle de collines plus élevées que celles d'abord rencontrées et qui a, en son milieu, une colline longue et isolée. Dans la plaine, une ville : Arbel.


Sur ce dessin, Maria Valtorta a dessiné une ligne transversale qui unit Bozra (au sud-est) à Arbel (au nord-ouest) qui est la route principale Bozra-Arbel. Elle croise la ligne verticale marquée "Route des caravanes vers Aëra".

Ils descendent et ils sont vite dans la plaine. 

Ils marchent encore quelque temps, puis Jésus s'arrête en disant :          

"Voici l'heure de la séparation. Prenons ensemble la nourriture et puis séparons-nous. C'est la bifurcation pour
Gadara, Vous prendrez cette route et, avant le soir, vous pourrez être sur les terres que Kouza a en garde."      

Il n'y a pas beaucoup d'enthousiasme... Mais enfin, on obéit.        

 294.3 - Pendant le repas Marziam dit :

"Alors, c'est le moment de te donner cette bourse. Elle m'a été donnée par le marchand quand j'étais en selle avec lui. Il m'a dit : "Tu la donneras à Jésus avant de le quitter et tu Lui diras qu'il m'aime comme il t'aime". La voilà. Elle me pesait ici, dans mon vêtement. Elle semble pleine de cailloux."    

"Fais voir ! Fais voir ! L'argent c'est lourd !"  

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519> Tout le monde est curieux. Jésus délie les cordons de cuir qui ferment la bourse en peau de gazelle, je crois, parce qu'elle me semble en peau de chamois, et il renverse le contenu sur son vêtement. Des pièces de monnaie roulent. Mais c'est ce qu'il y a en moins grande quantité. Il en sort tant de sachets de byssos : des sachets attachés avec un fil. Des couleurs délicates transparaissent à travers le lin très fin et le soleil semble allumer un petit brasier dans ces paquets, comme si c'étaient des braises sous une couche de cendre.  

"Qu'est-ce ? Qu'est-ce ? Délie, Maître."          

Tous sont penchés sur Lui qui calmement dénoue le nœud d'un premier paquet de feu blond : topazes de différentes tailles, encore bruts, resplendissent libres au soleil. Un autre paquet : des rubis, des gouttes de sang coagulé. Un autre : des éclats d'émeraude à la riante couleur verte. Un autre : des morceaux de ciel avec de purs saphirs. Un autre : des douces améthystes. Un autre : l'indigo violet des béryls. Un autre : la splendeur noire des onyx... Et ainsi de suite pour les douze paquets. Dans le dernier, le plus lourd, toute la splendeur d'or des chrysolithes, il y a un petit parchemin : "Pour ton Rational de vrai Pontife et Roi."        

Le vêtement de Jésus est un petit pré sur lequel sont effeuillés des pétales lumineux... Les apôtres plongent les mains dans cette lumière qui est devenue matière multicolore. Ils sont stupéfaits...
Pierre murmure :          

"Si
Judas de Kériot était là !..." 

"Tais-toi ! Il vaut mieux qu'il n'y soit pas" dit
le Thaddée avec brusquerie.        

 294.4 - Jésus demande un morceau de toile pour faire un seul paquet des pierres et, pendant que durent les commentaires, il réfléchit.        

Les apôtres disent : "Mais il était bien riche cet homme !" et Pierre provoque les rires lorsqu'il dit :

"Nous avons trotté sur un trône de gemmes. Je ne croyais pas être sur une pareille splendeur. Mais si cela avait été un peu plus moelleux ! Que vas-tu en faire maintenant ?"      

"Je vais le vendre pour les pauvres." Il lève les yeux et souriant regarde les femmes.

"Et où vas-tu trouver ici un joaillier qui achète cette marchandise ?"      

"Où ? Ici. Jeanne, Marthe, Marie, achetez-vous mon trésor ?"      

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520> Les trois femmes, sans même se consulter, disent :  

"Oui" avec vivacité. Mais Marthe ajoute :      

"Ici nous avons peu d'argent."  

"Vous me le ferez trouver à Magdala pour la nouvelle lune."         

 "Combien veux-tu, Seigneur ?"        

"Pour Moi, rien. Pour mes pauvres, beaucoup."       

"Donne donc. Tu auras beaucoup" dit Marie-Magdeleine qui prend la bourse et la met dans son sein
[4].        

Jésus garde seulement les pièces de monnaie. Il se lève, embrasse sa Mère, embrasse sa tante, ses cousins, Pierre, Jean d'Endor et Marziam. Il bénit les femmes et les congédie. Et elles s'en vont se retournant encore, encore jusqu'à ce qu'un tournant de la route les cache.  

Jésus, avec ceux qui restent, se dirige vers Arbel. Une toute petite troupe, désormais, avec seulement huit personnes. Ils marchent rapidement et en silence vers la ville qui se rapproche de plus en plus.



 […][5]     
Et même pour aujourd'hui, avec beaucoup de patience des deux côtés, nous avons fini ! Vingt-trois interruptions hier, quatorze aujourd'hui. N'était-ce que l'infinie patience de Jésus émane de Lui et s'écoule en moi, je vous assure que je deviendrais enragée. Mais Lui est tellement patient ! Il s'arrête, reprend, calme, souriant. Moi, je ne réussis pas à m'impatienter pour les interruptions gênantes qui m'obligent à fermer mon cahier et à laisser de côté ma plume pendant quelques minutes, pour voiler le mystère qui s'accomplit si doucement et si secrètement, et le dérober aux curiosités inutiles. Et c'est un grand miracle d'avoir fait de moi une personne patiente... Certainement que je le suis, parce que je sais que c'est Lui qui dicte et qui ne perd pas le fil. Car, lorsque comme ce matin c'est moi qui écris une lettre ou autre chose, alors je perds tout de suite le fil et la patience, même si j'entends parler auprès de moi, Et Marthe
[6] sait combien de fois je crie : "Silence ! Ferme, la porte !" quand c'est pour mon compte que j'écris...

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Fiche mise à jour le 28/10/2023.

 



[1] Le chameau possède deux bosses. Il est originaire de l'Asie centrale. Le dromadaire, plus robuste, ne possède qu'une seule bosse et se retrouve dans tout le Moyen-Orient. C'est de dromadaire qu'il doit probablement s'agir.          

[2] Soit près de 30 kms. Un dromadaire marche à la vitesse de 4 à 7 km/h et peut courir à 50 km/h.         

[3] Un peu moins de 9 km.  

[4] Cet argent servira – providentiellement – à financer le départ et l’installation de Syntica et de Jean d’En-Dor à Antioche.

[5] Le texte suivant n’existe que dans l’édition de 1985. Il est maintenant inséré dans Les Cahiers de 1945 à 1950, à la date du jour (3 octobre 1945).       

[6] Marta Diciotti, l'aide-soignante et confidente de Maria Valtorta.