"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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 4.295 -  Il discorso e i miracoli ad Arbel, già evangelizzata da Filippo di Giacobbe.

 3.294 - At Arbel.

 3.295 - Palabras y milagros en Arbel, ya evangelizada por Felipe de Jacob.

 5.338 - In Arbel.



Jeudi 26 octobre 28
(20 Marheshwân ou Boul 3789)
Arbel.


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 La reconstruction de Jérusalem et du Temple comparée à la reconstruction des âmes…

 Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur.

 Ce n'est pas la peur qui sauve.

 L'amour au contraire est constructeur.

 Ceux qui s’offrent en victime expiatoire et souffrent saintement.

 Le deuil.



 

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Ancienne édition : Tome 4, chapitre 159.
Nouvelle édition : Tome 4, chapitre 295.

295
Le discours et les miracles d’Arbel, déjà évangélisée par Philippe de Jacob.

Le jeudi 4 octobre 1945.

520>  295.1 - À la première personne à laquelle ils s'adressent pour demander des nouvelles de Philippe de Jacob, ils se rendent compte du travail qu'a fait le jeune disciple. Celle qu'ils interrogent, une vieille femme ridée qui porte avec beaucoup de peine un broc plein d'eau, fixe de ses yeux creusés par l'âge le beau visage de Jean. Il lui a posé en souriant la question, en disant auparavant : "La paix soit avec toi" si doux que la vieille en a été conquise, elle dit :           

"Tu es le Messie ?"          

"Non, mais son apôtre. Le voici qui vient."    

La petite vieille met par terre son broc et s'en va dans la direction indiquée pour ensuite s'agenouiller devant Jésus.
     

Jean, resté seul avec Simon devant le broc qui s'est renversé en répandant la moitié de son contenu, sourit en disant à son compagnon :

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521> "Il convient de prendre ce broc et d'aller retrouver la petite vieille."          

Et il le fait en se mettant en route, alors que son compagnon ajoute :      

"Et il servira pour boire, nous avons tous soif."
        

Ils rejoignent la petite vieille qui, ne sachant ce qu'elle doit dire précisément, continue de répéter :      

"Beau, saint Fils de la plus sainte Mère !"      

Elle se tient à genoux buvant des yeux le visage de Jésus qui lui sourit en disant à son tour :

"Lève-toi, mère. Mais lève-toi donc !" 

Quand ils la rejoignent, Jean lui dit :  

"Nous avons pris ton broc, mais il s'est renversé. Il y a peu d'eau. Mais si tu le permets, nous boirons cette eau et puis nous remplirons le broc."


"Oui, fils, oui. Et il me déplaît de n'avoir que de l'eau pour vous. Je voudrais avoir du lait, comme quand je nourrissais mon Jude, pour vous donner la chose la plus douce qui existe sur la terre : le lait d'une mère. Je voudrais avoir du vin, du meilleur ; pour vous donner des forces. Mais Marianne d'Élisée est vieille et pauvre..."   

"Ton eau est pour Moi du vin et du lait, mère, parce qu'il est donné avec amour" répond Jésus en buvant le premier au broc que Jean Lui présente. Puis les autres boivent.    

La petite vieille, qui à la fin s'est levée, les regarde comme elle regarderait le Paradis. Elle s'aperçoit quand ils ont tous bu qu'ils vont jeter l'eau qui reste pour aller à la fontaine qui coule au bout de la route, voilà qu'alors la petite vieille se jette en avant en défendant le broc et en disant :      

"Non, non. Plus que de l'eau lustrale cette eau est sainte dont Lui a bu. Je la garderai soigneusement pour qu’on me purifie avec elle, après ma mort."         

Et elle saisit son broc en disant :          

"Je l’emporte à la maison. J'en ai d'autres, je les remplirai.
 295.2 - Mais viens d'abord ? Saint, que je te montre la maison de Philippe."      

Et elle trottine toute courbée avec un sourire sur son visage ridé et dans ses yeux que la joie ravive. Elle trottine en tenant un pan du manteau de Jésus entre ses doigts, comme si elle craignait qu'il puisse lui échapper, et elle défend son broc contre l'insistance des apôtres qui voudraient la décharger de ce poids.  

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522> Elle trottine bienheureuse, regardant la route déserte et les maisons d'Arbel qui sont fermées dans le soir qui descend, avec le regard d'un conquérant heureux de sa victoire.      

Finalement on passe de ce chemin secondaire à un autre plus central où il y a des gens qui se hâtent de rentrer chez eux. Les gens l'observent étonnés, la montrent du doigt et l'interpellent. Elle, après avoir attendu qu'il y ait un cercle assez important de gens, crie :  

"J'ai avec moi le Messie de Philippe. Courez en donner la nouvelle partout et d'abord à la maison de Jacob. Qu'ils soient prêts à honorer le Saint."     

Elle crie à en perdre haleine. Elle sait se faire obéir. C'est son heure de commandement, à la pauvre petite vieille du peuple, seule, inconnue. Et elle voit toute la ville s'ébranler à son commandement.
 

Jésus, tellement plus grand qu'elle, lui sourit quand elle le regarde de temps à autre, et pose sa main sur sa tête sénile en la caressant comme un fils, ce qui la fait presque s'évanouir de joie. 

 295.3 - La maison de Jacob est dans une rue du centre. Toute ouverte et illuminée, elle présente après le portail une longue entrée où des gens s'agitent avec des lampes et sortent joyeux dès que Jésus apparaît sur le chemin. Le jeune disciple Philippe, puis la mère et le père, les parents, les serviteurs, les amis.   

Jésus s'arrête et répond avec majesté au salut profond de Jacob, puis il s'incline sur la mère de Philippe qui le vénère à genoux, il la fait lever la bénit et lui dit :

"Sois toujours heureuse pour ta foi."   

Puis il salue le disciple qui est accouru avec son ami, que Jésus salue aussi.
      

La vieille Marianne, malgré tout, ne lâche pas le pan du manteau et sa place à côté de Jésus jusqu'à ce qu'ils soient sur le point de poser le pied dans l'atrium. Alors elle gémit : 

"Une bénédiction pour que je sois heureuse ! Maintenant tu restes ici... moi, je vais dans ma pauvre maison et... toute cette belle chose est finie !"         

Quel chagrin dans la voix sénile !
         

Jacob, auquel sa femme a parlé doucement, dit :     

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523> "Non, Marianne d'Elisée. Reste, toi aussi dans ma maison comme si tu étais une disciple. Reste tant que le Maître sera avec nous et sois heureuse."    

"Dieu te bénisse, homme. Tu comprends la charité."          

"Maître... Elle t'a conduit dans ma maison. Tu m'as fait grâce et charité. Je ne fais que rendre, et toujours d'une manière mesquine, le beaucoup que j'ai reçu de Toi. Entre, entrez et que ma maison vous soit accueillante."    

La foule, de dehors sur le chemin, le voit entrer et elle crie :         

"Et nous ? Nous voulons entendre ta parole."


Jésus se retourne :          

"Il fait nuit. Vous êtes fatigués, Préparez votre âme par un saint repos et demain vous entendrez la Voix de Dieu. Pour l'instant que soient avec vous paix et bénédiction."       

Et le portail se ferme sur la félicité de cette maison.


Jacques de Zébédée dit au Seigneur pendant la purification qui suit le voyage :

"Peut-être il aurait mieux valu parler tout de suite et partir à l'aube. Les pharisiens sont dans la ville
[1]. Philippe me l'a dit. Ils vont te causer des ennuis."        

"Ceux qui auraient pu être ennuyés par eux sont loin d'ici[2]. Les ennuis qu'ils pourront me causer n'ont pas de valeur. Il y a l'amour pour les annuler."          

 295.4 - Le lendemain matin... La sortie joyeuse parmi les familiers de Philippe et les apôtres. La petite vieille est derrière. La rencontre avec ceux d'Arbel qui attendent patiemment. L'arrivée à la place principale où Jésus commence à parler.        

"On lit au huitième chapitre du second livre d'Esdras[3] ce que maintenant je vous répète ici : "Au début du septième mois..." (Jésus me dit : "N'ajoute rien d'autre. Je répète intégralement les paroles du livre").       

Quand est-ce qu'un peuple est rapatrié ? Quand il revient dans les terres de ses pères. Moi, je viens vous ramener dans les terres de votre Père, dans le Royaume du Père. Et je le puis parce que j'ai été envoyé pour cela. Je viens donc vous amener au Royaume de Dieu et par conséquent il est juste de vous comparer à ceux qui furent rapatriés avec Zorobabel à Jérusalem, la cité du Seigneur, et il est juste de faire avec vous comme le scribe Esdras fit avec le peuple rassemblé de nouveau dans les murs sacrés.        

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524> Car reconstruire une cité en la dédiant au Seigneur, mais ne pas reconstruire les âmes qui sont semblables à autant de petites cités de Dieu, c'est une sottise sans pareille.

 Comment reconstruire ces petites cités spirituelles que tant de raisons ont démolies ? Quels matériaux employer pour les faire solides, belles, durables ? 

 Les matériaux sont dans les préceptes du Seigneur. Les dix commandements, et vous les connaissez parce que Philippe, votre fils et mon disciple, vous les a rappelés. Les deux saints parmi les saints préceptes : "Aime Dieu avec tout toi-même. Aime le prochain comme toi-même". C'est l'abrégé de la Loi[4] et ce sont ceux-ci que je prêche parce que, avec eux, on est sûr de conquérir le Royaume de Dieu. Dans l'amour se trouve la force de se conserver saint ou de le devenir, la force de pardonner, la force de l'héroïsme dans la vertu. Tout se trouve dans l'amour.    

 295.5 - Ce n'est pas la peur qui sauve. La peur du jugement de Dieu, la peur des sanctions humaines, la peur des maladies. La peur n'est jamais constructive. Elle provoque l'éboulement, l'effritement, la dislocation, la ruine. La peur porte au désespoir, elle porte aux astuces pour cacher la mauvaise conduite, elle porte seulement à craindre quand la crainte est désormais inutile parce que le mal est désormais en nous. Qui pense, pendant qu'il est en bonne santé, à agir avec prudence par pitié pour son corps ? Personne. Mais dès que le premier frisson de fièvre court dans les veines, ou qu'une tache fait penser à des maladies immondes, voici alors qu'arrive la peur, tourment qui s'ajoute à la maladie, force de désagrégation dans un corps que déjà la maladie désagrège.    

 L'amour au contraire est constructeur. Il construit, affermit, maintient compact, préserve. L'amour apporte l'espérance en Dieu. L'amour fait fuir le mal. L'amour porte à la prudence envers sa propre personne qui n'est pas le centre de l'univers, comme le croient et le font les égoïstes, les faux amoureux d'eux-mêmes car ils n'aiment qu'une partie d'eux-mêmes : la moins noble, au détriment de la partie immortelle et sainte; mais c'est un devoir, cependant, de toujours en prendre soin pour la conserver en bonne santé tant qu'il plaira à Dieu, pour être utile à soi-même, aux parents, à sa cité, à son pays tout entier.

Il est inévitable que surviennent les maladies. Il n'est pas dit que toute maladie soit la conséquence d'un vice ou d'une punition.      

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525>
 Il y a les saintes maladies envoyées par le Seigneur à ses justes pour que dans le monde, qui fait du plaisir son tout et qui lui fait tout servir, il y ait des saints qui sont comme des otages de guerre pour le salut des autres, et qui paient de leur personne pour que soit expiée par leurs souffrances la masse de fautes que le monde accumule journellement et qui finirait par s'écrouler sur l'Humanité en l'ensevelissant sous sa malédiction. Vous vous souvenez de Moïse devenu vieux et qui priait pendant que Josué combattait au nom du Seigneur[5] ? Vous devez savoir que celui qui souffre saintement livre la plus grande bataille au plus féroce guerrier qui existe dans le monde, caché sous les apparences des hommes et des peuples, à Satan, le Tortionnaire, l'Origine de tout mal, et qu'il se bat pour tous les autres hommes. Mais quelle différence entre ces maladies saintes que Dieu envoie et celles qui proviennent du vice par suite d'un amour coupable pour les plaisirs sensuels ! Les premières, preuves de la volonté bienfaisante de Dieu : les secondes, preuves de la corruption satanique. 

Il faut donc aimer pour être saints parce que l'amour crée, préserve, sanctifie. 

 295.6 - Moi aussi, en vous annonçant cette vérité, je vous parle comme Néhémie et Esdras : "Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu. Pas de deuil, pas de pleurs".  Car tout deuil cesse quand on vit le jour du Seigneur. La mort perd sa dureté, car la perte d'un fils, d'un époux, d'un père, d'une mère ou d'un frère, devient une séparation momentanée et limitée. Momentanée parce qu'elle cesse avec notre propre mort. Limitée parce qu'elle se limite au corps, au sens. L'âme ne perd rien par la mort d'un parent qui s'est éteint. Mais au contraire, la liberté n'est limitée que d'un côté : celui du survivant dont l'âme est encore enserrée dans la chair,  alors que l'autre côté, celui qui est passé à une seconde vie, jouit de la liberté et de la possibilité de veiller sur nous et de nous obtenir davantage, bien davantage que quand il nous aimait dans la prison du corps.   

Je vous dis comme Néhémie et Esdras : "Allez manger de la viande grasse et boire du vin doux, et envoyez-en des parts a ceux qui n'en ont pas, car c'est un jour saint pour le Seigneur et personne ne doit souffrir ce jour-là. Ne vous attristez pas, car la joie du Seigneur qui est parmi vous est la force de celui qui reçoit la grâce du Seigneur Très-Haut dans ses murs et dans son cœur".

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526> Vous ne pouvez plus faire les Tabernacles[6]. Le temps en est passé, mais élevez-en de spirituels dans vos cœurs. Gravissez la montagne, c'est-à-dire montez vers la Perfection. Cueillez des branches d'oliviers, de myrtes, de palmiers, de chênes, d'hysopes, de tous les arbres les plus beaux. Rameaux des vertus de paix, de pureté, d'héroïsme, de mortification, de force, d'espérance, de justice, de toutes, toutes les vertus. Ornez-vous l'esprit en célébrant la fête du Seigneur. Ses tabernacles vous attendent. Les siens. Et ils sont beaux, saints, éternels, ouverts à tous ceux qui vivent dans le Seigneur. Et avec Moi, aujourd'hui, proposez-vous de faire pénitence pour le passé et de commencer une vie nouvelle. 

 Ne craignez rien du Seigneur. Lui vous appelle parce qu'il vous aime. Ne craignez pas. Soyez ses fils comme tous ceux d'Israël. C'est aussi pour vous qu'Il a fait la Création et le Ciel, qu'il a suscité Abraham et Moïse, qu'il a ouvert la mer et créé la nuée qui indique la route, et qu'il est descendu du Ciel pour donner la Loi, qu'il a ouvert les nuées pour faire pleuvoir la manne, et qu'il a rendu le rocher fécond pour qu'il vous donne de l'eau. Et maintenant, oh ! maintenant que pour vous aussi, il envoie le Pain vivant du Ciel pour votre faim, la vraie Vigne et la Source de la Vie éternelle pour votre soif. Et par ma bouche il vous dit : "Entrez pour posséder la Terre sur laquelle J'ai levé la main pour vous la donner". Ma Terre spirituelle : le Royaume des Cieux."    

 295.7 - La foule échange des paroles enthousiastes...

Puis voilà les malades. Si nombreux. Jésus les fait ranger sur deux files et, pendant que cela se fait, il demande à Philippe d'Arbel :    

"Pourquoi ne les as-tu pas guéris ?"
    

"Pour qu'ils aient ce que moi j'ai eu : la guérison par tes mains."  

Jésus passe en bénissant, un par un, les malades et c'est le prodige habituel qui se répète : des aveugles qui voient et des sourds qui entendent, des muets qui parlent, des bossus qui se redressent, des fièvres qui tombent, des faiblesses qui disparaissent.
       

 295.8 - Les guérisons sont terminées. 
Puis, après le dernier malade, il y a les deux pharisiens qui étaient allés à Bozra
[7] et deux autres.     

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527> "La paix à Toi, Maître. Et à nous, tu ne dis rien ?"     

"J'ai parlé, pour tout le monde."          

"Mais nous n'avions pas besoin de ces paroles. Nous sommes les saints d'Israël."        

"À vous qui êtes des maîtres, je dis : commentez entre vous le chapitre suivant, le neuvième du second livre d'Esdras, en vous rappelant combien de fois Dieu a usé jusqu'ici de miséricorde envers vous, et dites en vous frappant la poitrine, comme si c'était une prière, la conclusion du chapitre[8]."  

"Bien dit, bien dit, Maître ! Et tes disciples, ils le font ?"    

"Oui. C'est la première chose que j'exige."     

"Tous ? Même les homicides qui sont dans tes rangs ?"[9]   

"Vous sentez l'odeur du sang ?"

"C'est une voix qui crie vers le Ciel."    

"Efforcez-vous alors de ne pas imiter ceux qui le répandent."       

"Nous ne sommes pas des assassins !"

Jésus les fixe en les transperçant de son regard. Ils n'osent pas ajouter un mot pendant quelque temps, mais ils suivent le groupe qui revient à la maison de Philippe qui croit devoir les inviter à entrer en prenant part au banquet.

"Très volontiers ! Nous serons plus longtemps avec le Maître" disent-ils avec de grandes révérences.        

Mais arrivés dans la maison, ils semblent des limiers... Ils regardent, jettent dans toutes les directions des regards furtifs, posent des questions astucieuses aux serviteurs et jusqu'à la petite vieille qui me semble attirée par Jésus comme le fer par l'aimant. Mais elle répond vivement :        

"Moi, hier, je n'ai vu qu'eux. Vous rêvez. Moi, je les ai accompagnés ici, et en fait de Jean, il n'y avait que ce garçon blond et bon comme un ange."


Ils foudroient la petite vieille en l'insultant et se tournent dans une autre direction.  

Mais un serviteur, sans leur répondre directement, se penche sur Jésus qui est assis et parle avec le maître de maison, et il Lui demande : "Où est Jean d'En-Dor ? Ce seigneur le cherche."
 

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528> Le pharisien foudroie du regard le serviteur et le traite d'imbécile. Mais Jésus est au courant de leurs intentions et il faut y remédier comme on peut. Le pharisien dit donc :         

"C'était pour nous féliciter de ce miracle de ton enseignement, Maître, et te faire honneur pour cette conversion."         


"Jean est pour toujours au loin et le sera de plus en plus." 

"Il est retombé dans son péché ?"        

"Non. Il monte vers le Ciel. Imitez-le, et dans l'autre vie vous le trouverez."      

Les quatre ne savent plus que dire et prudemment parlent d'autre chose. Les serviteurs annoncent que les tables sont prêtes et tout le monde passe dans la salle du festin.

FIN DU TOME 4 DE LA NOUVELLE ÉDITION.

 […][10]   
C'est vrai. L'espoir s'allume plus vivement... Et par qui serai-je recueillie ? Moi qui suis si mal et qui suis rongée par la torture de Satan comme par un ver rongeur ? Il ne me donne pas de trêve. Ne pouvant me prendre autrement, il me prend ainsi : il insinue que c'est moi qui écris et que ce n'est pas Jésus qui montre et qui dicte. Il sait que s'il pouvait me persuader je me replierais dans la désolation et dans la terreur d'avoir péché et que j'aurais peur de la mort et du Jugement. Oh ! s'il me torture ! Il m'abasourdit tellement par ses propos ininterrompus que moi, lorsque Jésus met fin à la vision et à ses paroles, je perds toute possibilité de jouir de ce qui est ma vie, c'est-à-dire de ce surnaturel qui m'enveloppe et fait de moi un "porte-parole".
   

À vous qui lisez, paraissent-ils si beaux ces épisodes ? Autrefois, j'avais aussi ces impressions. Maintenant, à part le côté artistique, je n'éprouve rien d'autre. C'est inutilement que je cherche et cherche encore les phrases qui au moment où elles m'étaient dites m'élevaient vers la béatitude. C'est inutilement que je pense et repense aux attitudes dont la douceur m'avait tant frappée pendant que je les voyais... Tout est éteint, tout est cendre. Le Paradis, car c'est un paradis, a perdu sa splendeur ou plutôt il s'ouvre tant que dure mon service journalier de porte-parole, en m'inondant de toute sa lumière, de son chant, de sa douceur, de sa joie. Et puis, le travail terminé, voilà que tout se ferme hermétiquement et que je suis enveloppée et submergée par la brume et l'obscurité sans autre voix que celle du Doute et de la Négation qui me pique et me raille, N'est-ce pas une grande peine cela ?



Et pourtant je ne veux pas désespérer et dire : "Je laisse tomber, car c'est mon œuvre". Non, ce n'est pas mon œuvre ! Surtout maintenant, épuisée et accablée par tant de choses, en ignorant tant d'autres, je ne pourrais faire cela. Moi, dans l'état de faiblesse physique où je me trouve et de tristesse morale, je ne pourrais qu'éprouver de la nausée pour cela et je n'écrirais rien. Matériellement impossibilité de penser, moralement dégoûtée de penser...

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Fiche mise à jour le 29/10/2023

 



[1] Ceux qui sont sur la piste de Jésus. Cf. EMV 292.2.   

[2] Jean d'En-Dor et Syntica.          

[3] Dans la Bible hébraïque primitive, les Livres d’Esdras et de Néhémie n'en forment qu'un. Ils racontent tous les deux le retour du peuple juif de son exil à Babylone. Progressivement, la version grecque des Septante les a divisés en sections différentes comme elle l'avait fait avec les livres de Samuel, ceux des Rois et des Chroniques. L'unité de la Bible hébraïque a longtemps été reprise par la Vulgate ancêtre de nos Bibles et conservée, jusqu'au 15ème siècle. Puis la division instaurée par la Septante (LXX) a prévalu, devenant Livre d'Esdras puis Livre de Néhémie. Cette version des LXX, en usage au temps de Jésus semble être la référence usuelle dans les visions de Maria Valtorta (ce qui est cohérent). Ainsi, le "chapitre huit du second livre d'Esdras" évoqué par Jésus, correspond pour nous à Néhémie, chapitre 8.     

[4] Cf. Matthieu 22, 36-40 | Marc 12, 29-21 | Luc 10, 27-28.     

[5] Exode 17, 8-13.   

[6] Fête des Tabernacles, autrement appelée fête des Tentes (Soukkot). On y bâtissait des huttes de branchages dans lesquelles on vivait le temps de la commémoration.          

[7] Cf. EMV 293.2.    

[8] Néhémie 9,34-38. Nous sommes en grande détresse. À cause de tout cela, nous prenons un ferme engagement, et par écrit. Sur le document scellé figurent nos chefs, nos lévites et nos prêtres.       

[9] Ils sont sur la piste – sur dénonciation de Judas – de Jean d'En-Dor, un galérien évadé, devenu disciple de Jésus.   

[10] Le texte suivant n’existe que dans l’édition de 1985. Il est maintenant inséré dans Les Cahiers de 1945 à 1950, à la date du jour (4 octobre 1945) dont on a ici des extraits.