Le jeudi 6
décembre 1945
404/405> 352.1 -
C'est juste au moment où le ciel et le lac sont incendiés par les feux du
crépuscule qu'ils reviennent vers Capharnaüm. Ils sont contents. Ils parlent
entre eux. Jésus parle peu, mais il sourit. Ils remarquent que, si le
messager avait été plus précis, il leur aurait épargné du chemin. Mais
pourtant, aussi, ils disent qu'ils ont été payés de leur fatigue parce que tout un groupe de petits enfants ont eu leur
père guéri au moment où déjà sa mort était proche et où il se refroidissait,
et aussi parce qu'ils ne sont plus tout à fait sans argent.
"Je vous l'avais dit que le Père aurait pourvu à tout" dit Jésus.
"Et c'est un ancien amant de Marie de
Magdala ?" demande Philippe.
"Il semble... D'après ce que l'on nous a dit..." répond Thomas.
"À Toi, Seigneur, que t'a dit l'homme ?" demande Jude
d'Alphée. Jésus sourit évasivement.
"Moi, je l'ai vu plus d'une fois avec elle, quand j'allais à Tibériade
avec des amis. Cela est sûr" affirme Mathieu.
"Oui, Frère, contente-nous... L'homme t'a-t-il demandé seulement de
guérir, ou aussi d'être pardonné ?" demande Jacques
d'Alphée.
"Quelle question inutile ! Quand donc le Seigneur n'exige-t-il pas
de repentir, pour accorder une grâce ?" dit l'Iscariote avec
quelque dédain pour Jacques d'Alphée.
"Mon frère n'a pas dit une sottise. Jésus guérit ou délivre, et puis il
dit: "Va et ne pèche plus" lui répond le Thaddée.
"Mais c'est parce qu'il voit déjà le repentir dans les cœurs"
réplique l'Iscariote.
"Chez les possédés il n'y a pas de repentir ni de volonté d'être
délivrés. Pas un, nous l'a prouvé. Rappelle-toi tous les cas. Tu verras que,
ou bien ils s'enfuyaient, ou bien ils se manifestaient comme ennemis ou, pour
le moins, ils essayaient l'une ou l'autre chose et ils n'y arrivaient pas
seulement parce que les parents les en empêchaient" réplique le Thaddée.
"Et la puissance de Jésus" ajoute le Zélote.
"Mais alors Jésus tient compte de la volonté des parents qui
représentent la volonté du possédé qui, si le démon ne l'en empêchait pas,
voudrait être délivré."
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406> "Oh ! que
de subtilités ! Et pour les pécheurs alors ? Il me semble qu'il
emploie la même formule, même s'ils ne sont pas possédés" dit Jacques
de Zébédée.
"À moi il a dit : "Suis-moi" et je ne Lui avais pas
encore dit un mot concernant mon état" observe Mathieu.
"Mais il le voyait dans ton cœur" dit l'Iscariote qui veut toujours
avoir raison, à tout prix.
352.2 -
"Et c'est bien ! Mais cet homme, qui d'après le bruit qui court
était un grand débauché et un grand pécheur, n'était pas possédé, ou plutôt
sans l'être il avait un démon comme maître sinon comme possesseur, avec tous
ses péchés. Il était moribond, mais qu'a-t-il demandé en somme ? Nous
sommes en train de faire un voyage dans les nuages me semble-t-il... nous en
sommes encore à la première question" dit Pierre.
Jésus le satisfait :
"Cet homme a voulu être seul avec Moi pour pouvoir parler en toute
liberté. Il n'a pas exposé tout de suite son état de santé. ..mais l'état de
son esprit. Il a dit : "Je suis mourant, mais pas encore comme j'ai
fait croire pour t'avoir le plus vite possible. J'ai besoin de ton pardon
pour guérir. Mais cela me suffit. Si tu ne me guéris pas, je me résignerai.
Je l'ai mérité. Mais sauve mon âme" et il m'a confessé ses nombreuses
fautes. Une chaîne de fautes à donner la nausée..."
Jésus parle ainsi, mais son visage resplendit de joie.
"Et tu en souris, Maître ? Cela m'étonne !" observe Barthélemy.
"Oui, Barthélemy. J'en souris parce que
les fautes n'existent plus, et parce que, avec les fautes, j'ai connu le nom
de la rédemptrice. L'apôtre a été une femme dans ce cas."
"Ta Mère !" disent plusieurs.
Et d'autres :
"Jeanne
de Kouza ! S'il allait souvent à, Tibériade,
peut-être il la connaît."
Jésus hoche la tête. Ils Lui demandent :
"Qui, alors ?"
"Marie de Lazare"
répond Jésus.
"Elle est venue ici ? Pourquoi ne s'est-elle pas fait voir à
quelqu'un de nous ?"
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407> "Elle n'est
pas venue. Elle a écrit à son ancien complice. J'ai lu les lettres. Toutes
lui adressent la même supplication : de l'écouter, de se racheter comme
elle-même s'est rachetée, de la suivre dans le Bien comme il l'avait suivie
dans la faute, et avec des paroles de larmes, elles le priaient de soulager
l'âme de Marie du remords d'avoir séduit son âme. Et elle l'a converti, à tel
point qu'il s'était retiré dans sa maison de campagne pour vaincre les
tentations de la ville. La maladie, qui venait davantage de ses remords que
de son état physique, a fini de le préparer à la Grâce. Voilà. Êtes-vous
contents maintenant ? Comprenez-vous maintenant pourquoi je
souris ?"
"Oui, Maître" disent-ils tous.
Et ensuite, voyant que Jésus allonge le pas, comme pour s'isoler, ils se
mettent à bavarder entre eux...
352.3 -
Ils sont déjà en vue de Capharnaüm lorsque, au carrefour de la route qu'ils
suivent avec celle qui côtoie le lac en venant de Magdala, ils croisent les
disciples venus à pied en évangélisant de Tibériade. Tous, sauf Marziam, les bergers et Manahen,
qui sont allés de Nazareth à Jérusalem avec les femmes. Et même les disciples
sont plus nombreux à cause de quelques éléments qui se sont unis à eux au
retour de leur mission et qui amènent avec eux de nouveaux prosélytes de la
doctrine chrétienne.
Jésus les salue avec douceur, mais tout de suite s'isole de nouveau dans une
méditation et une oraison profonde, en s'avançant de quelques pas.
Les apôtres, de leur côté, s'unissent aux disciples surtout aux plus
influents, à savoir : Étienne, Hermas, le prêtre Jean, Jean le scribe, Timon, Joseph d'Emmaüs,
Hermastée
(qui d'après ce que je comprends vole sur le chemin de la perfection), Abel de
Bethléem de Galilée dont la mère se trouve dans la foule
avec d'autres femmes. Les disciples et les apôtres échangent questions et
réponses sur ce qui est arrivé depuis qu'ils se sont quittés. C'est ainsi
qu'ils parlent de la guérison et de la conversion d'aujourd'hui, et du
miracle du statère dans la bouche du poisson... Ce dernier, en raison des
circonstances qui sont à son origine, produit une grande conversation qui se
propage d'un rang à l'autre comme un feu qui prend dans des feuilles
sèches...
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408> 352.4 - Jésus dit :
"Vous placerez ici la vision du 7 mars 1944 : “Le petit Benjamin de
Capharnaüm”, sans le commentaire. Et vous poursuivrez avec le reste de la
leçon et de la vision. Continue."
Je vous avertis tout d’abord que j’omets la dernière phrase : "La vision
s’arrête ici, etc." Ce serait hors propos puisque la vision reprend.
Le (mardi) 7 mars 1944.
352.5 -
Je vois Jésus qui suit un chemin de campagne suivi et entouré de ses apôtres
et des disciples.
Le lac de Galilée brille pas très loin tranquille et azuré sous un beau
soleil de printemps ou d'automne car il n'est pas violent comme un soleil
d'été. Mais je dirais que c'est le printemps car la nature est très fraîche
et elle n'a pas ces tons dorés et mourants que l'on voit en automne.
Il semble qu'à l'approche du soir, Jésus se retire dans la maison
hospitalière et se dirige par conséquent vers la ville que l'on voit
apparaître déjà. Jésus, comme il arrive souvent, est à quelques pas en avant
des disciples. Deux ou trois, pas plus, mais assez pour pouvoir s'isoler dans
ses pensées, ayant besoin de silence après une journée d'évangélisation. Il
chemine absorbé, avec dans la main droite un rameau vert, certainement
cueilli dans quelque buisson avec lequel il fouette légèrement, perdu dans
ses pensées, les herbes de la berge.
Derrière Lui, au contraire, les disciples parlent avec animation. Ils
rappellent les événements de la journée et ils n'ont pas la main trop légère
pour apprécier les défauts d'autrui et les méchancetés d'autrui. Tous
critiquent plus ou moins le fait que ceux qui sont chargés de la perception
du tribut pour le Temple aient voulu être payés par Jésus.
Pierre, toujours véhément, soutient que c'est un sacrilège parce que le
Messie n'est pas tenu de payer le tribut :
"C'est comme si on voulait que Dieu se paie Lui-même, dit-il. Et cela
n'est pas juste. Si, ensuite, ils croient que Lui n'est pas le Messie, cela
devient un sacrilège."
Jésus se tourne un instant et il dit :
"Simon, Simon, il y en aura tant qui douteront de Moi ! Même parmi
ceux qui croient que leur foi en Moi est assurée et inébranlable. Ne juge pas
les frères, Simon. Commence par te juger toi-même."
Judas, avec un sourire ironique, dit à Pierre qui humilié a baissé la
tête :
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409> "Ceci est pour toi. Parce que tu es le plus âgé tu
veux toujours faire le docteur. Il n'est pas dit qu'il faille juger le mérite
d'après l'âge. Parmi nous, il y en a qui te sont supérieurs pour le savoir et
la position sociale."
Il s'allume une discussion sur les mérites respectifs. Tel se vante d'avoir
été parmi les premiers disciples, tel appuie son mérite sur la
situation qu'il a quittée pour suivre Jésus, tel dit que personne comme
lui n'a des droits parce que personne ne s'est converti comme lui, en
passant de la situation de publicain à celle de disciple. La discussion se
prolonge, et si je ne craignais pas d'offenser les apôtres, je dirais qu'elle
prend les allures d'un véritable procès.
Jésus s'en désintéresse. Il semble n'entendre plus rien. Entre temps on est
arrivé aux premières maisons de la ville que je sais être Capharnaüm. Jésus
continue et les autres par derrière sont toujours en discussion.
352.6 -
Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautant. Il le rejoint
en dépassant le groupe plus qu'animé des apôtres. C'est un bel enfant aux
cheveux châtains foncés tout bouclés, courts. Dans son visage brun, il a deux
yeux noirs intelligents. Il appelle avec familiarité le Maître, comme s'il le
connaissait bien.
"Jésus ! dit-il. Laisse-moi venir avec Toi jusqu'à ta maison,
veux-tu ?"
"Ta mère le sait-elle ?" demande Jésus en le regardant avec un
doux sourire.
"Elle le sait."
"En vérité ?" Jésus, tout en souriant, le regarde d'un regard
pénétrant.
"Oui, Jésus, en vérité."
"Alors, viens."
L'enfant fait un saut de joie et prend la main gauche de Jésus qui la lui
présente. C'est avec une amoureuse confiance que l’enfant met sa petite main
brune dans la longue main de mon Jésus. Moi, je voudrais bien en faire
autant !
"Raconte-moi une belle parabole, Jésus" dit l'enfant en sautant aux
côtés du Maître et en le regardant par en dessous avec un petit visage qui
resplendit de joie.
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410> Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui Lui
fait entrouvrir la bouche qu'ombragent des moustaches et une barbe
blonde-rousse que le soleil fait briller comme si c'était de l'or. Ses yeux
de saphir foncé rient de joie quand il regarde l'enfant.
"Qu'en fais-tu de la parabole ? Ce n'est pas un jeu."
"C'est plus beau qu'un jeu. Quand je vais dormir, j'y pense, et puis
j'en rêve et le lendemain je m'en souviens et je me la redis pour être bon.
Elle me rend bon."
"Tu t'en souviens ?"
"Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m'as
dites ?"
"Tu es brave, Benjamin, plus que les hommes qui oublient. En récompense,
je te dirai la parabole."
L'enfant ne saute plus. Il marche, sérieux, attentif comme un adulte, et il
ne perd pas un mot, pas une inflexion de la voix de Jésus qu'il regarde avec
attention, sans même prendre garde où il met ses pieds.
352.7 - "Un berger qui était très bon
apprit qu'il y avait dans un endroit de la création un grand nombre de brebis
abandonnées par des bergers qui n'étaient guère bons. Elles étaient en danger
sur de mauvais chemins et dans des herbages empoisonnés et elles s'en
allaient de plus en plus vers de sombres ravins. Il vint dans cet endroit et,
sacrifiant tout son avoir, il acheta ces brebis et ces agneaux.
Il voulait les amener dans son royaume, parce que ce berger était roi aussi
comme l'ont été de nombreux rois en Israël. Dans son royaume, ces brebis et
ces agneaux auraient tant de pâturages sains, tant d'eaux fraîches et pures,
des chemins sûrs et des abris solides contre les voleurs et les loups
féroces. Alors ce berger rassembla ses brebis et ses agneaux et il leur
dit : "Je suis venu pour vous sauver, pour vous amener là où vous
ne souffrirez plus, où vous ne connaîtrez plus les embûches et les douleurs,
Aimez-moi, suivez-moi, car je vous aime tant et, pour vous avoir, je me suis
sacrifié de toutes manières. Mais si vous m'aimez, mon sacrifice ne me pèsera
pas. Suivez-moi et allons". Et le berger en avant, les brebis à la
suite, prirent le chemin vers le royaume de la joie.
À chaque instant, le berger se retournait pour voir si elles le suivaient,
pour exhorter celles qui étaient fatiguées, encourager celles qui perdaient
confiance, pour secourir les malades, caresser les agneaux. Comme il les
aimait ! Il leur donnait son pain et son sel. Il commençait par goûter
l'eau des sources pour voir si elle était saine et la bénissait pour la
rendre sainte.
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411> Mais les brebis - le crois-tu, Benjamin ? - les brebis,
après quelque temps se lassèrent. Une d'abord, puis deux, puis dix, puis cent
restèrent en arrière à brouter l'herbe jusqu'à s'empiffrer au point de ne
plus se mouvoir et se couchèrent, fatiguées et repues, dans la poussière et
dans la boue. D'autres se penchèrent sur les précipices, malgré les paroles
du berger : "Ne le faites pas". Comme il se mettait là où il y
avait un plus grand danger, pour les empêcher d'y aller, certaines le
bousculèrent avec leurs têtes arrogantes et plus d'une fois essayèrent de le
jeter au fond. Ainsi beaucoup finirent dans les ravins et moururent
misérablement. D'autres se battirent à coups de cornes et de têtes, et se
tuèrent entre elles.
Seul un agnelet ne s'écarta jamais. Il courait en bêlant et il disait par son
bêlement au berger : "Je t'aime". Il courait derrière le bon
berger et quand ils arrivèrent à la porte de son royaume, il n'y avait qu'eux
deux : le berger et l'agnelet fidèle. Alors le berger ne dit pas :
"Entre", mais il dit : "Viens" et il le prit sur sa
poitrine, dans ses bras, et il l'amena à l'intérieur en appelant tous ses
sujets et en leur disant : "Voici. Celui-ci m'aime. Je veux qu'il
soit avec Moi pour toujours. Et vous aimez-le, car c'est celui que préfère
mon cœur".
352.8 -
La parabole est finie, Benjamin. Maintenant peux-tu me dire quel est ce bon
berger ?"
"C'est Toi, Jésus."
"Et cet agnelet, qui est-ce ?"
"C'est moi, Jésus."
"Mais maintenant je vais partir. Tu m'oublieras."
"Non, Jésus, je ne t'oublierai pas parce que je t'aime."
"Ton amour disparaîtra quand tu ne me verras plus."
"Je me dirai à moi-même les paroles que tu m'as dites, et ce sera comme
si tu étais présent. Je t'aimerai et je t'obéirai de cette façon. Et,
dis-moi, Jésus : Toi, tu te souviendras de Benjamin ?"
"Toujours."
"Comment feras-tu pour te souvenir ?"
"Je me dirai que tu m'as promis de m'aimer et de m'obéir, et je me
souviendrai ainsi de toi."
"Et tu me donneras ton Royaume ?"
"Si tu seras bon, oui."
"Je serai bon."
"Comment feras-tu ? La vie est longue."
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412> "Mais aussi tes paroles sont si bonnes. Si je me
les dis et si je fais ce qu'elles me disent de faire, je me garderai bon
toute ma vie. Et je le ferai parce que je t'aime. Quand on aime bien, ce
n'est pas fatigant d'être bon. Je ne me fatigue pas d'obéir à maman, parce
que je l'aime bien. Je ne me fatiguerai pas d'être obéissant pour Toi, parce
que je t'aime bien."
Jésus s'est arrêté pour regarder le petit visage enflammé par l'amour plus
que par le soleil. La joie de Jésus est si vive qu'il semble qu'un autre
soleil se soit allumé en son âme et irradie par ses pupilles. Il se penche et
dépose un baiser sur le front de l'enfant.
352.9 -
Jésus s'est arrêté devant une petite maison modeste, avec un puits devant. Il
va ensuite s'asseoir près du puits et c'est là que le rejoignent les
disciples, qui sont encore en train de mesurer leurs prérogatives
respectives.
Jésus les regarde, puis il les appelle :
"Venez autour de Moi, et écoutez le dernier enseignement de la journée,
vous qui célébrez sans cesse vos mérites et pensez à vous adjuger une place
en rapport avec eux. Vous voyez cet enfant ? Lui est dans la vérité plus
que vous. Son innocence lui donne les clefs pour ouvrir les portes de mon
Royaume. Lui a compris, dans sa simplicité de tout petit, que c'est dans
l'amour que se trouve la force de devenir grand et dans l'obéissance par
amour celle d'entrer dans mon Royaume. Soyez simples, humbles, aimants d'un
amour que vous ne donniez pas qu'à Moi mais que vous partagiez entre vous,
obéissant à mes paroles, à toutes, même à celles-ci, si vous voulez
arriver là où entreront ces innocents. Apprenez auprès des petits. Le Père
leur révèle la vérité comme Il ne la révèle pas aux sages."
Jésus parle en tenant Benjamin debout contre ses genoux et il lui tient les
mains sur les épaules. En ce moment le visage de Jésus est plein de majesté.
Il est sérieux, pas courroucé, mais sérieux. C'est vraiment le Maître. Le
dernier rayon de soleil nimbe sa tête blonde.
La vision s'arrête pour moi ici, en me laissant pleine de douceur dans mes
souffrances.
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413> [le jeudi 6 décembre 1945].
352.10 -
Les disciples n'ont donc pas pu entrer dans la maison, c'est naturel, à cause
de leur nombre et par respect. Ils ne le font jamais s'ils ne sont pas
invités par le Maître à le faire, en groupe ou en particulier. Je remarque
toujours un grand respect, une grande retenue, malgré l'affabilité du
Maître et sa longue familiarité. Même Isaac, qui pourrait se dire le premier
d'entre les disciples, ne prend jamais la liberté d'aller vers Jésus, sans
qu'un sourire, au moins un sourire du Maître l'appelle près de Lui.
N'est-ce pas un peu différent de la manière désinvolte et presque burlesque
dont beaucoup traitent ce qui est surnaturel... Ceci est un de mes
commentaires et que je trouve juste, car cela ne me va pas que les gens aient
avec des choses, qui sont au-dessus de nous, les manières que nous n'avons
pas à l'égard de nos égaux, les hommes, quand ils sont tant soit peu
au-dessus de nous... Mais !... Allons de l'avant...
Donc les disciples se sont répandus sur la rive du lac pour acheter du
poisson pour le souper, et aussi du pain et ce qu'il faut. Jacques de Zébédée
revient aussi et il appelle le Maître qui est assis sur la terrasse avec Jean
accroupi à ses pieds dans un entretien plein de douceur et d'abandon... Jésus
se lève et se penche au-dessus du parapet.
Jacques dit :
"Que de poissons, Maître ! Mon père dit que ton arrivée a béni les
filets. Regarde : ceci est pour nous."
Et il montre un panier de poissons argentés.
"Que Dieu lui donne des grâces pour sa générosité. Préparez-le et après
le souper nous irons sur la rive avec les disciples."
Et ainsi font-ils. Le lac est noir dans la nuit, en attendant la lune qui se
lève tard. On ne le voit pas, mais on entend son murmure, son clapotis contre
les rochers du rivage. Seules les incroyables étoiles des nuits d'Orient se
mirent dans ses eaux tranquilles. Ils s'assoient en cercle autour d'une
petite barque renversée, sur laquelle est assis Jésus. Les petits fanaux des
barques apportés ici, au milieu du cercle, éclairent à peine les visages les
plus voisins. Le visage de Jésus est tout éclairé par en dessous par un falot
placé à ses pieds, et tous, de cette façon, peuvent le voir quand il parle à
l'un ou l'autre.
352.11 -
Au début c'est une conversation sans façon, familière, mais ensuite elle
prend le ton d'une instruction. Jésus le dit même ouvertement :
"Venez et écoutez. D'ici peu, nous nous séparerons et je veux vous
instruire encore pour vous mieux former.
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414> Aujourd'hui je vous ai entendu discuter et
ce n'était pas toujours avec charité. Aux premiers d'entre vous, j'ai déjà
donné l'instruction. Mais je veux vous la donner à vous aussi, et elle ne
fera pas de mal à ceux qui sont les premiers s'ils l'entendent de nouveau.
Maintenant le petit Benjamin n'est pas ici contre mes genoux. Il dort dans
son lit et il fait ses rêves innocents. Mais peut-être son âme candide
est-elle de même parmi nous. Mais supposez que lui, ou quelque autre enfant,
soit ici pour vous servir d'exemple.
Vous, dans votre cœur, vous avez tous une idée fixe : être le premier
dans le Royaume des Cieux, une curiosité : savoir qui sera ce premier;
et enfin un danger : le désir encore humain de s'entendre
répondre : "Tu es le premier dans le Royaume des Cieux" par
des compagnons complaisants, ou par le Maître, surtout par le Maître, dont
vous connaissez la véracité et la connaissance de l'avenir. N'est-ce pas
ainsi ? Les questions tremblent sur vos lèvres et vivent au fond de
votre cœur.
Le Maître, pour votre bien, accepte cette curiosité bien qu'il ait horreur de
céder aux curiosités humaines. Votre Maître n'est pas un charlatan que l'on
interroge pour deux piécettes au milieu du vacarme d'un marché. Ce n'est pas
quelqu'un possédé par l'esprit du Python qui se procure de l'argent en
faisant le devin, pour répondre aux esprits étroits des hommes qui veulent
connaître l'avenir pour savoir comment "se diriger". L'homme
ne peut se diriger par lui-même. C'est Dieu qui le dirige si l'homme a foi en
Lui ! Et il ne sert à rien de connaître l'avenir,
ou de croire qu'on le connaît, si ensuite on n'a pas le moyen de changer
l'avenir prophétisé. Il n'y a qu'un moyen : prier le Père et Seigneur
pour que sa miséricorde nous aide. En vérité je vous dis qu'une prière
confiante peut changer un châtiment en bénédiction. Mais celui qui a recours
aux hommes pour pouvoir, en tant qu'homme, et avec des moyens humains,
changer l'avenir, ne sait pas du tout prier ou sait très mal prier. Moi,
cette fois-ci, parce que cette curiosité peut vous donner un bon
enseignement, j'y réponds, bien que j'aie horreur des questions curieuses et
irrespectueuses.
352.12 -
Vous vous demandez : "Qui parmi nous est le
plus grand dans le Royaume des Cieux ?"
Moi, je supprime la limite du "parmi nous" et j'élargis la question
aux limites du monde entier, présent et futur, et je réponds : Le plus
grand dans le Royaume des Cieux, c'est le plus petit parmi les hommes,
c'est-à-dire celui que les hommes considèrent comme "le plus
petit".
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415> Celui qui est simple, humble, confiant, ignorant, par
conséquent l'enfant, ou celui qui sait se refaire une âme d'enfant. Ce n'est
pas la science, ni la puissance, ni la richesse, ni l'activité, même si elle
est bonne, qui vous rendront "le plus grand" dans le Royaume
bienheureux. Mais d'être comme des tout petits par l'amour, l'humilité, la
simplicité, la foi.
Observez comme m'aiment les enfants et imitez-les. Comme ils croient en Moi,
et imitez-les. Comme ils se souviennent de ce que je dis, et imitez-les.
Comme ils font ce que j'enseigne, et imitez-les. Comme ils ne
s'enorgueillissent pas de ce qu'ils font, et imitez-les. Comme ils n'ont pas
de jalousie pour Moi ni pour leurs compagnons, et imitez-les. En vérité je
vous dis que, si vous ne changez pas votre manière de penser, d'agir et
d'aimer, et si vous ne vous refaites pas sur le modèle des tout petits, vous
n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Eux savent ce que vous savez, ce
qu'il y a d'essentiel dans ma doctrine. Mais avec quelle différence ils
pratiquent ce que j'enseigne ! Vous, vous dites pour toute bonne action
que vous accomplissez : "J'ai fait", L'enfant dit :
"Jésus, je me suis souvenu de Toi aujourd'hui, et à cause de Toi j'ai
obéi, j'ai aimé, j'ai contenu un désir de me battre... et je suis content
parce que Toi, je le sais, tu sais quand je suis bon et tu en es
content". Et encore considérez les enfants quand ils agissent mal, Avec
quelle humilité ils me l'avouent : " Aujourd'hui j'ai été méchant.
Et cela me déplaît parce que je t'ai donné de la douleur". Ils ne
cherchent pas d'excuses. Ils savent que je sais, ils croient, ils souffrent
de ma douleur.
Ah ! ils sont chers à mon cœur, les enfants, en qui il n'y a pas
d'orgueil, pas de duplicité, pas de luxure ! Moi, je vous le dis :
devenez semblables à des petits, si vous voulez entrer dans mon Royaume.
Aimez les petits comme l'exemple angélique que vous pouvez encore avoir. Vous
devriez être comme des anges. Pour vous excuser, vous pourriez dire :
"Nous ne voyons pas les anges". Mais Dieu vous donne les enfants
comme modèles et eux, vous les avez parmi vous. Et si vous voyez un enfant
abandonné matériellement, ou abandonné moralement, et qui peut périr,
accueillez-le en mon Nom, parce qu'eux sont très aimés de Dieu. Et
quiconque accueille un enfant en mon Nom, m'accueille Moi-même, parce que je
suis dans l'âme des enfants, qui est innocente. Et celui qui m'accueille,
accueille Celui qui m'a envoyé, le Seigneur Très-Haut.
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416> 352.13 -
Et gardez-vous de scandaliser un de ces petits dont l’œil voit Dieu. On ne
doit jamais donner de scandale à personne. Mais malheur, trois fois malheur,
à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants ! Laissez-les
anges, le plus que vous pouvez. Trop répugnants sont le monde et la chair
pour l'âme qui vient des Cieux ! Et l'enfant, par son innocence, est
encore tout âme. Respectez l'âme de l'enfant et son corps lui-même, comme
vous respectez un lieu sacré. Sacré est aussi l'enfant car il a Dieu en lui,
En tout corps se trouve le temple de l'Esprit, mais le temple de l'enfant est
le plus sacré et le plus profond, et il est au-delà du double Voile. Ne
remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la concupiscence par le
vent de vos passions.
Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de
personnes, pour qu'il serve de frein aux passions des hommes. L'enfant
sanctifie, restaure et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans
malice. Mais malheur à ceux qui enlèvent sa sainteté à l'enfant par leur
scandaleuse manière d'agir ! Malheur à ceux qui par leur conduite
licencieuse transmettent leur malice aux enfants ! Malheur à ceux qui
par leurs propos et leur ironie blessent la foi que les enfants ont en Moi !
Il vaudrait mieux qu'à tous ceux-là on attache à leur cou une meule de
moulin, et qu'on les jette à la mer pour qu'ils s'y noient avec leurs
scandales. Malheur au monde pour les scandales qu'il donne aux
innocents ! Car, s'il est inévitable qu'il arrive des scandales, malheur
à l'homme qui les provoque par sa faute !
Personne n'a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie
et le corps viennent de Dieu, et Lui seul a le droit d'en prendre une partie
ou le tout. Mais pourtant je vous dis que si votre main vous scandalise, il
vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à donner du
scandale, il est bien que vous le coupiez. Il vaut mieux pour vous entrer
manchots ou boiteux dans la Vie que d'être jetés au feu éternel avec les deux
mains et les deux pieds. Et s'il ne suffit pas d'un pied ou d'une main
coupés, faites couper aussi l'autre main ou l'autre pied, pour ne plus donner
de scandale et pour avoir le temps de vous repentir avant d'être jetés là où
le feu ne s'éteint pas et ronge comme un ver pour l'éternité. Et si c'est
votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux
être borgne que d'être dans l'enfer avec les deux yeux Avec
un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière,
alors qu'avec les deux yeux scandaleux, vous verrez dans l'enfer les ténèbres
et l’horreur. Et rien d'autre.
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de page.
417> 352.14 - Rappelez-vous tout
cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas
d'eux. Ils sont plus que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui
leur dit les vérités qu'ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un
cœur d'enfant.
Et vous, comme des enfants, aimez-vous entre vous, sans disputes, sans
orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous
êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n'y a pas, il ne doit
pas y avoir d'ennemis pour les disciples de Jésus. L'unique Ennemi, c'est
Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et
contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs.
Soyez infatigables dans le combat contre le mal quel que soit la forme qu'il
prenne. Et patients. Il n'y a pas de limite pour le travail de l'apôtre, car
le travail du Mal ne connaît pas de limites. Le démon ne dit jamais : "Assez.
Maintenant je suis fatigué et je me repose". Lui, il est
inlassable : Il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d'un homme
à un autre. Il essaie, il attaque, il séduit, il tourmente, il n'accorde
aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l'on n'est pas plus
que vigilant. Parfois il s'installe en conquérant à cause de la faiblesse de
celui qu'il assaille. D'autres fois, il entre en ami, parce que la manière de
vivre de la proie qu'il recherche est déjà telle qu'elle est une alliance
avec l'Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu'un, il cherche et tombe sur
une proie plus facile, pour se venger de l'échec que lui a fait subir Dieu ou
un serviteur de Dieu. Mais vous, vous devez dire ce que lui dit :
"Pour moi, pas de repos". Lui ne se repose pas pour peupler
l'enfer. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui
donnez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous
fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Lui peut parcourir la
terre, mais il n'entre pas dans le Ciel. Là, il ne vous causera plus
d'ennuis. Et là seront tous ceux qui l'auront combattu..."
352.15 -
Jésus s'interrompt brusquement et demande :
"Mais, en somme, pourquoi ennuyez-vous toujours Jean ? Que
veulent-ils de toi ?"
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418> Jean rougit comme une flamme, et Barthélemy, Thomas,
l'Iscariote baissent la tête en se voyant découverts.
"Eh bien ?" demande impérieusement Jésus.
"Maître, mes compagnons veulent que je te dise une chose."
"Dis-la, donc !"
"Aujourd'hui, pendant que tu étais chez ce malade et que nous allions à
travers le pays comme tu l'avais dit, nous avons vu un homme qui n'est pas
ton disciple, et que nous n'avons même jamais remarqué parmi ceux qui
écoutent tes enseignements, qui chassait des démons en ton Nom dans un groupe
de pèlerins qui allaient à Jérusalem. Et il réussissait, il a guéri quelqu'un
qui avait un tremblement lui interdisant tout travail, et il a rendu la
parole à une fillette qui avait été assaillie dans le bois par un démon qui
avait pris la forme d'un chien et qui lui avait lié la langue. Lui
disait : "Va-t-en, démon maudit, au nom
du Seigneur Jésus, le Christ, Roi de la souche de David, Roi d'Israël. Lui
est Sauveur et Vainqueur. Fuis devant son Nom !" et le démon
s'enfuyait réellement. Nous nous sommes fâchés et lui, l'avons interdit. Il
nous a dit : "Qu'est-ce que je fais de mal ? J'honore le
Christ en débarrassant son chemin des démons qui ne sont pas dignes de le
voir". Nous lui avons répondu : "Tu n'es pas exorciste en
Israël, et tu n'es pas disciple du Christ. Il ne t'est pas permis de le
faire". Il a dit : "Il est toujours permis de faire le
bien" et il s'est révolté contre notre injonction en disant :
"Et je continuerai à faire ce que je fais". Voilà, ils voulaient
que je te dise cela, surtout maintenant que tu as dit qu'au Ciel il y aura
tous ceux qui ont combattu Satan."
352.16 - "C'est bien.
Cet homme sera de ceux-ci. Il l'est. Il avait raison et vous, vous aviez
tort. Infinis sont les chemins du Seigneur, et il n'est pas dit que seuls
ceux qui prennent le chemin direct arriveront au Ciel. En tout lieu et en
tout temps, et de mille manières, il y aura des créatures qui viendront à
Moi, et peut-être même par une route qui au début était mauvaise. Mais Dieu
verra la droiture de leur intention et les amènera au bon chemin. De même il
y en aura qui, par l'ivresse de la triple concupiscence, sortiront de la
bonne route et prendront une route qui les éloigne ou même qui les déroute
complètement. Vous ne devez donc jamais juger vos semblables. Dieu seul voit.
Faites en sorte, vous, de ne pas sortir de la bonne voie, où la volonté de
Dieu, plutôt que la vôtre, vous a mis. Et quand vous voyez quelqu'un qui
croit en mon Nom et opère par lui, ne l'appelez pas étranger, ennemi,
sacrilège.
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419> C’est bien un de mes sujets, ami et fidèle, puisqu'il
croit en mon Nom spontanément et mieux que plusieurs d'entre vous, pour cela
mon Nom sur ses lèvres opère des prodiges semblables aux vôtres et peut-être
davantage. Dieu l'aime parce qu'il m'aime et il finira de l'amener au Ciel.
Personne, s'il fait des prodiges en mon Nom, ne peut être pour Moi un ennemi
et dire du mal de Moi. Mais, par son activité, il apporte au Christ honneur
et témoignage de foi. En vérité je vous dis que croire en mon Nom suffit déjà
pour sauver sa propre âme. Car mon Nom est Salut. Aussi je vous dis : si
vous le rencontrez encore, ne lui faites pas de défense, mais au contraire
appelez-le "frère" parce qu'il l'est réellement, même s'il est en
dehors de l'enceinte de mon Bercail. Qui n'est pas contre Moi est avec Moi.
Celui qui n'est pas contre vous est pour vous."
"Nous avons péché, Seigneur ?" demande Jean contrit.
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