Le vendredi 17 janvier 1947.
21/22> 556.1 – Ce
doit être un autre sabbat car les apôtres sont de nouveau réunis dans la
maison de Marie
de Jacob.
Les enfants sont encore parmi eux, à côté de Jésus, près du foyer. C'est
justement cela qui fait dire à Judas Iscariote :
"En attendant une semaine est passée, et les parents ne sont pas
venus" et il rit en hochant la tête.
Jésus ne lui répond pas. Il caresse le cadet. Judas interroge Pierre et Jacques d'Alphée :
"Et vous dites que vous avez fait les deux routes qui conduisent à Sichem ? "
"Oui. Mais cela a été inutile, à bien réfléchir. Certainement les
larrons ne passent pas par les routes fréquentées, maintenant surtout que les
détachements romains ne cessent de les parcourir" répond Jacques d'Alphée.
"Et alors, pourquoi les avez-vous suivies ?" insiste l'Iscariote.
"Ainsi !... Aller ici ou là, pour nous c'est pareil. Et alors nous avons
suivi celles-là."
"Et personne n'a su rien vous dire ?"
"Nous n'avons rien demandé."
"Et comment voulez-vous alors vous rendre compte s'ils étaient passés ou
non ? Elles portent peut-être des enseignes ou laissent leurs traces les
personnes qui suivent une route ? Je ne crois pas. Alors nous aurions déjà
été trouvés au moins par des amis. Au contraire, il n'est venu personne ici
depuis que nous y sommes".
Et il a un rire sarcastique.
"Nous ne savons pas le motif pour lequel personne n'est venu ici"
dit patiemment Jacques d'Alphée. "Le Maître le sait. Nous, nous ne le
savons pas. Les personnes, ne laissant pas de traces de leur passage, ceux
qui comme nous se retirent dans un lieu ignoré des gens, ne peuvent venir, si
on ne leur dit pas le lieu du refuge. Maintenant nous ne savons pas si notre
Frère en a parlé aux amis."
"Oh ! tu voudrais croire et faire croire que Lui ne l'a pas dit au moins
à Lazare
et à Nikê
?"
Jésus ne parle pas. Il prend un enfant par la main et il sort...
"Je ne veux rien croire, mais même s'il en est comme tu veux le dire, tu
ne peux encore juger, et aucun de nous ne peut le faire, les raisons de
l'absence des amis..."
"Elles sont faciles à comprendre ces raisons ! Personne ne veut avoir
des ennuis avec le Sanhédrin, et d'autant moins
ne veulent en avoir ceux qui sont riches et puissants. C'est tout !
556.2 – Il n'y a que nous pour savoir
nous exposer aux dangers."
"Sois juste, Judas ! Le Maître n'a forcé aucun de nous à rester avec
Lui. Pourquoi es-tu resté si tu as peur du Sanhédrin ?" lui fait
observer Jacques d'Alphée.
"Et tu peux t'en aller de même quand tu veux. Tu n'es pas
enchaîné..." interrompt l'autre Jacques,
fils de Zébédée.
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23> "Pour cela, non ! Vraiment pas
! On est ici et on y reste. Tous. Qui le voulait devait s'en aller avant.
Maintenant non. Moi je m'y oppose si le Maître ne s'y oppose pas" dit
lentement mais avec fermeté Pierre en donnant un coup de poing sur la table.
"Et pourquoi ? Qui es-tu pour commander au lieu du Maître ?" lui
demande l'Iscariote avec violence.
"Un homme qui raisonne non pas en Dieu comme lui le fait, mais en
homme."
"Tu me soupçonnes ? Tu me prends pour un traître ?" dit Judas
agité.
"Tu l'as dit. Non pas que je te considère comme volontairement tel mais
tu es si... insouciant, Judas, si changeant ! Et tu as trop d'amis. Et elle
te plaît trop, la grandeur, en tout. Toi, oh ! tu ne saurais pas te
taire ! Ou pour répliquer à quelque perfide, ou pour montrer que tu es
l'apôtre, tu parlerais. C'est pourquoi tu es ici et tu y restes, ainsi tu ne
nuis pas et tu ne te crées pas de remords."
"Dieu ne contraint pas la liberté de l'homme, et toi, tu veux le faire
?"
"Je veux le faire. Mais dis-moi, enfin : te pleut-il sur la tête ? Le
pain te manque-t-il ? L'air est-il mauvais ? Le peuple t'offense-t-il ? Rien
de cela. La maison est solide, même si elle n'est pas riche, l'air est bon,
la nourriture ne t'a jamais manqué, la population t'honore. Alors pourquoi
es-tu ici si inquiet, comme si tu étais en prison ?"
"Il y a deux peuples que mon âme ne peut souffrir et le troisième que je
hais n'est même pas un peuple : ceux du mont Seïr, les philistins et le
sot peuple qui habite Sichem ".
Je te réponds par les paroles du sage, et j'ai raison de penser ainsi.
Regarde si ces peuples nous aiment !"
"Hum ! En vérité, il ne me semble pas que les autres, le tien et le mien
soient bien meilleurs. Nous avons reçu des pierres en Judée et en Galilée, en
Judée plus encore qu'en Galilée, et dans le Temple de Judée plus qu'en tout
autre lieu. Je ne trouve pas que l'on nous ait maltraités ni sur les terres
des philistins, ni ici, ni ailleurs..."
"Où ailleurs ? Nous ne sommes pas allés ailleurs, heureusement. Et même,
s'il s'était agi d'aller ailleurs, je ne serais pas venu et je n'y viendrai
pas à l'avenir.
556.3 – Je ne veux pas me contaminer
davantage."
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24> "Te contaminer ? Ce n'est pas cela
qui t'impressionne, Judas de Simon. Tu ne veux pas t'aliéner ceux du Temple.
C'est cela qui t'afflige" dit paisiblement Simon le Zélote,
resté dans la cuisine avec Pierre, Jacques d'Alphée
et Philippe.
Les autres s'en sont allés l'un après l'autre avec les deux enfants pour
rejoindre le Maître. Fuite méritoire car elle est faite pour ne pas manquer à
la charité.
"Non. Pas pour cela. Mais parce qu'il ne me plaît pas de perdre mon
temps et de donner la sagesse à des sots. Regarde ! À quoi cela a-t-il servi
de prendre avec nous Hermastée
? Il s'en est allé et n'est plus revenu. Joseph dit
qu'il s'est séparé de lui en disant qu'il serait revenu pour la Fête des
Tentes. L'as-tu vu peut-être ? Un renégat..."
"Moi, je ne sais pas pourquoi il n'est pas revenu et je ne juge pas.
Mais pourtant je te demande : est-il par hasard le seul qui ait abandonné le
Maître et même lui est devenu hostile ? N'y a-t-il pas des renégats parmi
nous juifs, et parmi les galiléens ? Peux-tu le soutenir ?"
"Non, c'est vrai. Mais moi, enfin, je suis mal à l'aise ici. Si on
savait que nous sommes ici ! Si on savait que nous traitons avec les
samaritains jusqu'à entrer dans leurs synagogues le sabbat ! Lui veut le
faire... Malheur si on le savait ! L'accusation serait justifiée..."
"Et le Maître condamné, veux-tu dire. Mais il l'est déjà. Il l'est déjà
avant qu'on le sache. Il a été condamné, même, après avoir ressuscité un juif
en Judée. Il est haï et accusé d'être samaritain et ami des publicains et des
prostituées. Il l'est depuis... toujours. Et toi, plus que tous, tu sais s'il
ne l'est pas !"
"Que veux-tu dire, Nathanaël
? Que veux-tu dire ? Que moi j'y suis pour quelque chose ? Que puis-je savoir
de plus que vous ?" Il est très agité.
"Mais, mon garçon, tu me fais l'effet d'un rat entouré d'ennemis ! Mais
tu n'es pas un rat et nous ne sommes pas armés de bâtons pour te capturer et
te tuer. Pourquoi tant d'angoisse ? Si ta conscience est en paix, pourquoi
t'agites-tu pour d'innocentes paroles ? Que dit Barthélemy pour que tu
t'agites ainsi ? N'est-il pas vrai, peut-être, que personne
plus que nous, ses apôtres, qui dormons près de Lui et vivons avec Lui,
nous pouvons savoir et témoigner que Lui n'aime pas le samaritain, le
publicain, le pécheur, la courtisane, mais leurs âmes ?
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25> C’est parce qu’il se soucie d'elles seules — et seul le
Très-Haut peut savoir quel effort le Très Pur doit faire pour approcher ce
que nous hommes et pécheurs nous appelons "ordure" — alors qu'il va
avec les samaritains, les publicains et les courtisanes ? Tu ne comprends pas
et ne connais pas encore Jésus, mon garçon ! Toi, moins que les samaritains
eux-mêmes, les philistins, les phéniciens et autant d'autres que tu
veux" dit Pierre.
Ses dernières paroles sont empreintes de tristesse. Judas ne parle plus et
les autres aussi se taisent.
556.4 – La petite vieille rentre pour
dire :
"Ils sont dans la rue les gens de la ville. Ils disent que c'est l'heure
de la prière du sabbat et que le Maître a promis de parler..."
"Je vais le dire, femme. Et toi, dis à ceux d'Éphraïm que nous allons
venir" lui répond Pierre, et il sort dans le
jardin pour prévenir Jésus.
"Toi,
que fais-tu ? Tu viens ! Si tu ne veux pas venir, éloigne-toi, sors avant que
Lui soit affligé par ton refus" dit le Zélote à Judas.
"Je viens avec vous. Ici on ne peut pas parler ! Il semble que je sois
le plus grand pécheur. Toutes mes paroles sont mal comprises."
Jésus, qui rentre dans la cuisine, empêche toute autre parole.
Ils sortent dans la rue en se joignant à ceux d'Éphraïm et ils entrent avec
eux dans la ville ne s'arrêtant que quand ils sont devant la synagogue. Malachie
est sur la porte, il salue et invite à entrer.
Je ne relève pas de différence entre le lieu
de prière des samaritains
et ceux que j'ai vus dans d'autres régions. Toujours les mêmes lampes, les
mêmes pupitres et les mêmes étagères avec les rouleaux dessus, la place du
chef ou de celui qui enseigne à sa place, sinon qu'ici il y a beaucoup moins
de rouleaux que dans les autres synagogues.
556.5 – "Nous avons déjà fait nos
prières en t'attendant. Si tu veux parler... Quel rouleau demandes-tu, Maître
?"
"Je n'en ai besoin d'aucun. En outre, tu n'aurais pas ce que je veux
expliquer "
répond Jésus.
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26> Puis il se tourne vers les gens et commence
son discours :
"Quand les hébreux furent renvoyés dans leur patrie par Cyrus, roi des
perses, afin de reconstruire le Temple de Salomon détruit cinq décennies
auparavant, l'autel fut rétabli sur ses bases, et sur lui brûla l'holocauste
journalier, soir et matin, et l'holocauste spécial des premiers de chaque
mois et celui des solennités consacrées au Seigneur ou les holocaustes des
offrandes individuelles .
Ensuite, après que l'on eût rétabli ce qui était indispensable et imposé pour
le culte, ils mirent la main la seconde année du retour à ce que l'on
pourrait appeler le cadre du culte, son extérieur. La chose n'était pas
coupable parce qu'elle était toujours faite pour honorer l'Éternel, mais elle
n'était pas indispensable. Car le culte que l'on rend à Dieu c'est l'amour
pour Dieu et l'amour se manifeste et se consume dans le cœur, non pas par les
pierres taillées, les bois précieux, l'or et les parfums. Tout cela est de
l'extérieur propre à satisfaire l'orgueil d'une nation ou d'une ville plus
qu'à honorer le Seigneur.
Dieu veut un Temple de
l'esprit. Il ne se contente pas d'un Temple
de murs et de marbres mais vide d'esprits remplis d'amour. En vérité je vous dis que le temple d'un cœur pur et plein d'amour
est le seul que Dieu aime et dans lequel Il fait sa demeure avec ses
lumières, et que ce sont de sottes estimations celles qui répartissent les
régions et les villes d'après la beauté particulière de leurs lieux de
prière. Pourquoi rivaliser en fait de richesses et d'ornements dans les
maisons où on invoque Dieu ? Est-ce que par hasard le fini peut satisfaire
l'Infini, fût-il même dix fois plus beau que le Temple de Salomon et que les
palais royaux réunis ? Dieu, l'Infini qui ne peut être contenu et honoré par
aucun espace ni aucune magnificence matérielle, trouve l'unique lieu digne de
l'honorer comme il convient et comme il est possible, et même veut l'être,
renfermé dans le cœur de l'homme car l'esprit du juste est un temple sur
lequel plane, parmi les parfums de l'amour, l'Esprit de Dieu, et bientôt il
sera un temple où l'Esprit fera une réelle demeure, Un et Trin comme dans le
Ciel.
Et il est écrit que, dès que les maçons eurent jeté les fondements du Temple,
les prêtres vinrent avec leurs ornements et les trompettes et les lévites
avec les cymbales, suivant les ordonnances de David. Et ils chantèrent
"qu'il faut louer Dieu parce qu'Il est bon et que sa miséricorde est
éternelle". Et le peuple exultait.
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27> Mais beaucoup de prêtres, de chefs,
de lévites et d'anciens versèrent un déluge de larmes en pensant au Temple
qui existait auparavant. Et ainsi on ne pouvait distinguer les voix
plaintives de celles qui jubilaient tant elles étaient mêlées .
Et on lit encore qu'il y eut des peuples voisins qui molestèrent ceux qui
construisaient le Temple. Ces derniers voulaient se venger d'avoir été
repoussés par les constructeurs quand ils s'étaient offerts de construire
avec eux, car eux aussi cherchaient le Dieu d'Israël, le Dieu Unique et Vrai,
et ces difficultés interrompirent les travaux tant qu'il ne plut pas à Dieu
de les faire poursuivre .
Cela se lit dans le livre d'Esdras.
556.6 – Combien de leçons et quelles
leçons donne le passage que j'ai dit ?
Il y a d'abord celle déjà dite sur la nécessité que le culte
vienne du cœur et non exprimé par les pierres et les bois ou encore par de
vêtements et des cymbales et des chants dont l'esprit est banni. La leçon
aussi que l'absence d'amour réciproque est toujours cause de retard et de
trouble, même s'il s'agit d'un but qui est bon en lui-même. Dieu n'est pas là
où n'est pas la charité. Inutile de chercher Dieu si on ne se met pas d'abord
dans les conditions de pouvoir le trouver. Dieu se trouve dans la charité. Celui ou ceux qui s'établissent
dans la charité trouvent Dieu, même sans devoir faire de pénibles recherches.
Et celui qui a Dieu avec lui a la réussite de toutes ses entreprises.
Dans le psaume, sorti du cœur d'un sage après la méditation sur les pénibles
événements qui accompagnèrent la reconstruction du Temple et des murs, il est
dit :" Si le Seigneur ne construit pas la maison, c'est en vain que se
fatiguent autour d'elle les constructeurs. Si le Seigneur ne veille pas sur
la ville et ne la protège pas, c'est en vain que veillent sur elle ses
défenseurs" .
Or, comment Dieu peut-Il être à édifier la maison s'Il sait que ceux qui
l'habiteront ne l'ont pas dans leurs cœurs n'ayant pas d'amour pour leurs
voisins ? Et comment protégera-t-Il les villes et donnera-t-Il la force à
leurs défenseurs, s'Il ne peut être en elles si ces villes ne le possèdent
pas à cause de la haine qu'ils ont pour leurs voisins ? Est-ce que cela a
servi, ô peuples, d'être séparés par des barrières de haine ? Est-ce que cela
vous a rendus plus grands ? Plus riches ? Plus heureux ?
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28> Jamais n'est utile la haine ou la
rancœur, jamais n'est fort celui qui est seul, jamais n'est aimé celui qui
n'aime pas. Et cela ne sert à rien, comme dit le psaume,
de se lever avant le jour pour devenir grands, riches et heureux. Que chacun
prenne son repos pour se réconforter des douleurs de la vie, parce que le sommeil est un don de Dieu, comme l'est la
lumière et toute autre chose dont jouit l'homme; que chacun prenne son repos
mais que dans son repos et dans ses veilles il ait pour compagne la charité,
et ses travaux prospéreront et prospéreront sa famille et ses intérêts, et
surtout prospérera son esprit et il conquerra la couronne royale des fils du
Très-Haut et des héritiers de son Royaume.
556.7 – Il est dit que pendant les
hosannas du peuple, certains pleuraient à chaudes larmes parce qu'ils
pensaient au passé et le regrettaient. Mais il n'était pas possible de
distinguer les voix différentes dans le tumulte des cris.
Fils de Samarie ! Et vous, mes apôtres, fils de la Judée et de la
Galilée ! Aujourd'hui aussi il y a des hosannas et des pleurs pendant
que le Temple de Dieu s'élève sur ses fondements éternels. Maintenant aussi
il en est qui s'opposent aux travaux et qui cherchent Dieu là où Il n'est
pas. Maintenant aussi il en est qui veulent édifier selon l'ordre de Cyrus et
non selon l'ordre de Dieu, c'est-à-dire selon l'ordre du monde et non selon
les voix de l'esprit. Et maintenant aussi il en est qui versent des larmes
sottes et humaines sur un passé inférieur, sur un passé qui ne fut pas bon et
sage, et fut tel qu'il provoqua l'indignation de Dieu. Maintenant aussi nous
avons toutes ces choses comme si nous étions dans le brouillard des temps
reculés et non dans la lumière du temps de la Lumière.
Ouvrez votre cœur à la Lumière,
remplissez-vous de Lumière, pour y voir clair, vous au moins à qui je parle
Moi qui suis Lumière. C'est le temps nouveau, le temps où tout se
reconstruit. Mais malheur à ceux qui ne voudront pas y entrer et s'opposeront
à ceux qui édifient le Temple de la foi nouvelle
dont je suis la pierre angulaire
et auquel aussi je me donnerai Moi-même tout entier pour faire le mortier qui
joindra les pierres afin que l'édifice se dresse sain et fort, admirable dans
le cours des siècles, aussi vaste que la Terre que couvrira toute de sa
lumière. Je dis lumière et non pas ombre, car mon Temple sera formé
par des esprits et non par des matières opaques.
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29> Pierre pour ce Temple, Moi avec mon
Esprit Éternel, et pierres tous ceux qui suivront ma parole et la foi
nouvelle, pierres incorporelles, pierres enflammées, pierre saintes. Et la
lumière se propagera sur la Terre, la lumière du nouveau Temple, et la couvrira
de sagesse et de sainteté. Et au dehors ne resteront que ceux qui, avec leurs
larmes impures, pleureront et regretteront le passé parce qu'il était pour
eux une source de profits et d'honneurs tout humains.
556.8 – Ouvrez-vous au temps et au
Temple nouveau, Ô hommes de Samarie ! En lui, tout est nouveau, et les
antiques séparations et les frontières matérielles, de pensée et d'esprit, n'existent
plus. Chantez, puisque l'exil hors de la cité de Dieu va finir. Êtes-vous
heureux par hasard d'être comme des exilés, comme des lépreux pour les autres
d'Israël ? Êtes-vous heureux de vous sentir comme expulsés du sein de Dieu ?
Car cela, vous le sentez, vos âmes le sentent, vos pauvres âmes resserrés
dans vos corps, sur lesquelles vous faites dominer votre pensée entêtée qui
ne veut pas dire aux autres hommes : "Nous avons erré, mais maintenant
comme des brebis dispersées nous revenons au Bercail". Vous ne voulez
pas le dire aux autres hommes et cela est déjà mal, mais au moins dites-le à
Dieu. Même si vous étouffez le cri de votre âme, Dieu entend le gémissement
de votre âme qui est malheureuse d'être exilée de la maison du Père universel
et très saint.
Écoutez les paroles du psaume graduel .
Vous êtes bien des pèlerins qui depuis des siècles allez vers la haute Cité,
vers la vraie Jérusalem, vers la Jérusalem céleste. C'est de là, du Ciel, que
vos âmes sont descendues, pour animer une chair, c'est là qu'elles désirent
retourner. Pourquoi voulez-vous sacrifier vos âmes, leur faire perdre
l'héritage du Royaume ? Quelle faute ont-elles d'être descendues dans des
chairs conçues en Samarie ? Elles viennent d'un Unique Père. Elles ont le même Créateur qu'ont les âmes de Judée et de Galilée, de
la Phénicie ou de la Décapole. Dieu est la fin de tout esprit.
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30/31> Tout esprit tend vers
ce Dieu, même si des idolâtries de toutes espèces ou des hérésies funestes,
des schismes, des manques de foi, la tiennent dans une ignorance du Dieu vrai
qui serait absolue si l'âme n'avait en elle, ineffaçable, un souvenir
embryonnaire de la Vérité et une aspiration vers elle. Oh ! faites grandir ce
souvenir et cette aspiration. Ouvrez les portes à votre âme. Que la Lumière y
entre ! Qu'y entre la Vie ! Qu'y entre la Vérité ! Que soit ouvert le Chemin
! Que tout entre en flots lumineux et vitaux, comme les rayons du soleil et
les flots et les vents des équinoxes, pour que de son embryon l'arbre
s'élance vers les hauteurs, toujours plus près de son Seigneur.
Sortez de l'exil ! Chantez avec Moi : "Quand le Seigneur fait revenir de
la captivité, l'âme semble rêver de joie. Notre bouche se remplit de sourires
et notre langue de jubilation. Maintenant on dira : 'Le Seigneur a fait de
grandes choses pour nous' "Oui, le Seigneur a fait de grandes choses
pour vous et vous serez inondés de joie .
556.9 – Oh ! mon Père !
Je te prie pour eux comme pour tous. Fais revenir, ô Seigneur, ces
prisonniers, ceux-ci qui, à tes yeux et aux miens, sont pris dans les chaînes
d'une entêtée erreur. Ramène-les, ô Père, comme un torrent qui se jette dans
un grand fleuve, dans la grande mer de ta miséricorde et de ta paix. Mes
serviteurs et Moi, c'est dans les larmes que nous semons en eux ta vérité.
Père, fais qu'au temps de la grande moisson, nous puissions, nous tous tes
serviteurs en enseignant ta Vérité, moissonner joyeusement dans ces sillons,
qui maintenant semblent seulement parsemés de plantes épineuses et
empoisonnées, le grain de choix de tes greniers. Père ! Père ! À cause de nos
fatigues, de nos larmes, de nos douleurs, de nos sueurs, de nos morts, qui
ont été et seront les compagnons des semeurs, fais que nous puissions venir à
Toi en portant, comme des gerbes, les prémices de ce peuple, les âmes qui de
nouveau seront nées à la Justice et à la Vérité pour ta gloire. Amen."
556.10 – Le silence, qui était vraiment
impressionnant tant il était absolu dans une si grande foule qui remplissait
la synagogue et la place devant elle, fait place à un chuchotement discret
puis à un murmure qui grandit jusqu'à devenir une rumeur, s'épanouit enfin en
hosannas. Les gens gesticulent, commentent et acclament...
Comme c'est différent ici de la conclusion des discours du Temple !
Malachie dit au nom de tous :
"Toi seul peux dire ainsi la vérité, sans offenser ni mortifier ! Tu es
vraiment le Saint de Dieu ! Prie pour notre paix. Nous sommes endurcis par
des siècles de... croyances et des siècles d'affronts, et nous devons rompre
cette dure écorce qui nous enveloppe. Aie pour nous de la compassion."
"Davantage encore : de l'amour. Ayez la bonne volonté et l'écorce se
fendra d'elle-même. Que la Lumière vienne à vous."
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